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45× D'Insignifiants Voleurs


Blake

Plusieurs jours étaient passés depuis le retour d'Aerin. Celle-ci avait pu retrouver sa vie de Lame d'Argent sans grand soucis, si ce n'était quelques remontrances. Heureusement, le roi ne l'avait aucunement condamnée pour trahison ; bien au contraire, il était rassuré de savoir sa présence au château, parmi les nôtres. Le pays avait bien de la chance de posséder un souverain si clément et bienveillant.

Lors d'une matinée au soleil doux et à la lumière duveteuse, je fus d'humeur à une petite promenade. Mes pas me portèrent jusqu'à la passerelle du château qui donnait sur les jardins intérieurs. Jamais personne ne passait par ici à cause du détour que cela demandait, dommage pour eux. Ce paysage merveilleusement fleuri avait le don de me mettre de bonne humeur. Les jardins n'avaient rien avoir avec la cour qui, elle, était simplement parsemée d'une fine couche de sable et de gravillons destinés à faciliter l'accès aux carrosses. Les côtés, quant à eux, étaient bien recouverts d'herbe et d'arbres mais ce n'était en rien comparable à l'attrait qui émanait de ce lieu.

Mon regard se stoppa alors sur deux silhouettes adossées à un arbre. La princesse Ariane et mon chef Hadrian semblaient discuter calmement. Une telle vision n'aurait pas été plus troublante que cela si seulement le mage de Feu n'avait pas esquissé un sourire à ce moment précis. Désormais, je devais probablement le fixer avec les yeux ronds tant je peinai à croire ce que j'avais vu : il avait sourit, lui, Hadrian ! Un tel événement égalait la rareté d'une éclipse, à tel point que je lui en avais oublié cette faculté pourtant simple. L'héritière d'Alanya était apparemment la seule personne que monsieur-sans-expression appréciait et qui parvenait à réaliser l'exploit de le sortir de son habituelle indifférence.

Je remarquai ensuite la présence de leurs épées, toutes deux à leurs côtés et preuves de leur entraînement passé. En effet, telle une Lame d'Argent, la jeune femme aux longues boucles blond vénitien et aux charmants yeux noisette avait reçu un enseignement à la magie et au combat. Ariane était tout autant une admirable guerrière qu'une grande oratrice dont la beauté éblouissante égalait ses autres talents, elle était faite pour régner sur le trône à la suite de son père. Une telle perfection me faisait grincer des dents et je ne pouvais même pas oser lui en vouloir car elle se montrait toujours bienveillante à l'égard des autres, à l'image du roi Haldir.

Tout à coup ma malchance frappa, Hadrian venait de me repérer. Le guerrier effaça son sourire et se leva pour venir vers moi. Je me raidis et restai clouée sur place à contrecœur, je ne pouvais pas m'opposer à la décision d'un chef. Le voir avancer dans ma direction m'énervait déjà. Mon impuissance face à ce type était devenue l'une des raisons pour lesquelles je le détestais. Une fois à ma hauteur, celui-ci prit son temps, comme il aimait si bien le faire, avant de déclarer :

- Nous allons partir en mission cet après-midi.

"Nous" ? Enfer, il viendrait aussi ! Adieu ma si belle liberté...

- Et en quoi consiste-elle ? rétorquai-je d'un ton suffisant, provoqué comme à chaque fois par son unique présence.

- Nous devrons retrouver un clan de voleurs établi à la frontière entre le Royaume d'Alanya et l'Empire de Xeltos.

- Ok, j'ai compris, je suppose que je n'ai pas le choix ?

- Exact.

Il repartit aussitôt sans que je ne pusse protester davantage. Nos discussions se passaient toujours de la sorte. Décidément, il avait le don de me mettre en rogne !
Je fis volte-face à mon tour et me dirigeai aussitôt vers ma chambre. J'y préparai quelques sacs de voyage, tout en ne sachant pas vraiment combien de temps allait durer notre boulot. Les frontières communes avec Xeltos étaient à au moins cinq jours de route.
Une fois l'heure du déjeuner arrivée, je grimpai au réfectoire pour manger avec Kagami. Ce dernier avait été affecté en parallèle à une autre mission. Malheureusement, rares étaient les fois où nous étions partis pour une même quête. En effet, les chefs savaient que nous mettre ensemble était une très mauvaise idée.

À l'heure convenue, vêtue de mon uniforme de chevalier, je me rendis dans la cour avec ma monture et des sacs de voyages déjà attachés à la selle. Je ne connaissais pas bien les personnes sur place mais elles, me reconnaîtraient à coup sûr. Par la faute de mes coups tordus, j'étais plutôt redoutée au château. Génial, j'allais m'ennuyer à mourir sans personne avec qui m'amuser ! Et j'allais, de plus, devoir éviter de jouer l'un de mes tours diaboliques lors d'un voyage au côté d'Hadrian, simple question de survie. Ce dernier vint justement vers moi pour me reprocher mon retard. Je ne répliquai rien et me contentai de le fusiller du regard, je ne le supporterais jamais le temps d'une mission ! Nous nous mîmes en route, je n'avais déjà qu'une hâte : retrouver ces foutus voleurs et rentrer au bercail !

Cinq jours passèrent. Sans étonnement, ces derniers n'avaient pas été les plus agréables de ma vie. Nous galopions à longueur de journées et ne faisions que quelques arrêts afin de nourrir et d'abreuver nos chevaux. Mais au moins nous étions enfin arrivés.

- D'après les dires des villageois du coin, les criminels que nous recherchons se cachent dans cette forêt, exposa le chef du Feu.

- Et nous sommes seulement venus à cause de rumeurs ? protestai-je pour l'unique plaisir de le contrarier.

- Ces rumeurs sont fondées. Nous ne venons pas pour rien, rétorqua-t-il froidement comme à son habitude.

Nous pénétrâmes ainsi dans ce fameux bois. Nous traversâmes divers chemins étroits entre des arbres tortueux et une végétation envahissante. Bien que nous nous déplacions en troupeau, le passage de nos chevaux se faisait le plus discrètement possible, de sorte à ce que leurs pas résonnent doucement.
Une brusque agitation se fit remarquer dans les feuillages d'une branche haute. Je tendis l'oreille, aux aguets, espérant y découvrir l'un des voleurs que l'on cherchait. Hadrian, à la tête de la file, s'était lui aussi mis sur ses gardes à l'entente du même son. Néanmoins, je voyais difficilement comment cela pourrait être l'un de ceux que nous recherchions. Que ferait-il caché ici ?
Tout à coup, nous vîmes un homme quitter précipitamment sa position au creux des feuilles pour traverser la forêt d'arbres en arbres. Finalement, j'avais tort, il s'agissait bel et bien d'un éclaireur. Je ne pensais pas cette bande de voleurs si organisée.

- Suivons ce fuyard. Il nous mènera à la cachette de ses complices, ordonna Hadrian.

Nous obéîmes aux dernières directives de notre chef et poursuivîmes l'inconnu. C'était idiot, cet éclaireur prendrait forcément une autre route pour nous perdre !
Le chemin accidenté et étroit ralentissait notre progression, cependant nous parvenions à le rattraper petit à petit. Notre escapade se termina finalement au beau milieu d'une clairière surplombant de profondes falaises qui débouchaient sur le vide. Consternée, je pus constater que l'éclaireur avait été assez bête pour nous mener à ses compagnons. Les voleurs sortirent des quelques roulottes leur appartenant d'une mine renfrognée. En comprenant ce que nous étions venus faire ici, ils dégainèrent leurs armes. S'ils le prenaient comme tel, alors nous répondrions à leurs attentes.

- Faites attention, nous devons les capturer vivants, nous recommanda Hadrian prévoyant déjà le caractère fougueux de certains des nôtres.

Je soupirai à l'idée de m'être déplacée pour si peu. Ce serait bien trop facile, ce n'étaient que des petits truands de rien du tout, rien ne nécessitait ma présence ! Ils n'étaient qu'une dizaine, nous les vaincrions plus qu'aisément à nous sept. Se pensant dotés d'un avantage fictif, les hors-la-loi se précipitèrent sur nous alors même que nous venions de quitter nos selles. L'un d'eux m'attaqua. Coup d'estoc à gauche, parade à droite, il était agile à tel point que son style de combat ne ressemblait plus à rien. En effet, il gigotait dans tous les sens à croire que son but était de me faire courir pour tenter de me fatiguer. Néanmoins, le seul effet que cela eut sur moi fut de me faire perdre patience. Je mourrais d'envie d'en finir vite. Je jetai alors un œil aux autres adversaires, eux aussi parcouraient la clairière en tout sens. Quelle était cette technique de combat totalement improbable ? J'allais finir par croire que toute cette mission n'était qu'une immense mascarade depuis le début.

Je dus brusquement parer un coup sur ma gauche. Je reculai sous le choc. Mon talon rencontra alors le vide. J'entendis quelques cailloux rouler en contrebas en dévalant la falaise à toute vitesse. J'eus aussitôt des sueurs froides lorsque je réalisai qu'ils désiraient m'emporter avec eux. Je tentai de me maintenir droite du mieux que je le pus. Néanmoins le voleur tendit sa paume vers moi et à ce moment je sus que j'étais en très mauvaise posture. Un vent souffla face à moi. C'était déjà trop tard. J'avais perdu l'équilibre. Dans une fraction de seconde, j'allais tomber dans le vide. À cause d'une simple brise, une démonstration si misérable de magie que je pourrais en pleurer ; et pourtant elle venait de l'emporter sur moi. Au dernier moment, je sentis tout de même une main tenter de me rattraper, de me raccrocher au sol. Mais la seule chose que gagna son propriétaire fut d'être emporté dans ma chute.

Tout s'était passé très vite, le temps d'un clignement d'œil. Le vent brutal se mit alors à siffler à mes oreilles la violente mélodie de mon corps qui fendait l'air et le vide. Je rouvris avec panique mes paupières qu'un réflexe m'avaient obligée à clore. Je rencontrai ainsi avec surprise le regard d'un autre. Sa poigne enserrait toujours mon bras avec fermeté, de peur de ne plus rien avoir pour se raccrocher. La temporalité me parut alors comme saccadée d'un élan de lucidité qui me permit de déchiffrer et penser à des milliers de choses à chaque seconde. L'identité de celui qui avait tenté de me secourir et qui m'accompagnait désormais dans notre escale dans le vide me sembla étrangement lointaine et parfaitement claire à la fois. J'écarquillai les yeux sous l'effarement de voir son visage : Hadrian !

Brusquement le choc de notre entrée dans le fleuve qui serpentait en contrebas me ramena à la réalité. Notre chute s'était soldée bien trop rapidement à mon goût en un violent plongeon auquel je n'avais pas eu le temps de me préparer. Nous fûmes aussitôt emportés par un puissant courant dont nos corps endoloris ne purent résister. Ayant noyé mes poumons dès mon arrivée dans les flots, je ne tardai pas à m'étouffer. Boire la tasse les avait douloureusement gorgés d'eau.

Alors que je ne parvenais plus à remonter à la surface malgré ma lutte acharnée contre le torrent qui m'emportait, je ne pus dès lors qu'observer avec désespoir le jeu de lumière qu'avaient crée les rayons du soleil en traversant les précieuses bulles d'air qui m'échappaient.
Il était bien dommage de ne pouvoir apprécier un si beau spectacle.

*

Nous entamons enfin le prochain arc, qui est, à mon sens, le meilleur pour le moment ! J'espère que la suite vous plaira !

*


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