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44× Masquée


Raphaël errait dans les couloirs, comme à son habitude. Il avait une petit mine, pour cause, il ressassait indéfiniment les événements de ces derniers jours. Les autres Lames d'Argent voulaient continuer à se battre pour faire revenir Aerin. Ils étaient même prêts à utiliser la force s'il le fallait. Mais le mage de l'Air, lui, n'était pas de cet avis. Il avait perdu tout espoir de la revoir un jour. Que pouvait-il encore escompter ? Il avait blessé son très cher frère, comment pourrait-elle ne pas lui en vouloir ?  Après tout, son amie avait par la suite rejeté leur escouade de sauvetage. Elle avait fait son choix et il considérait ne plus rien pouvoir y faire.

Raphaël n'avait plus goût à rien, il s'était laissé happer par les remords. Alexandre avait bien tenté de le remotiver par tous les moyens. Il lui avait même proposé des solutions farfelues telles qu'enlever la mage de l'Eau à leur tour. Mais le chevalier aux yeux pers avait refusé toutes les propositions de ce genre et les dieux étaient bien placés pour savoir qu'il y en avait eu beaucoup. En temps normal, il aurait pourtant été le premier à vouloir foncer dans le tas. Seulement cette fois, le jeune homme était trop accablé par la résignation et les regrets. Habituellement, ce n'était pas son genre de se laisser abattre. Que lui arrivait-il donc ?

Le désespéré s'avançait désormais le long d'une passerelle, guidé par des pas hasardeux. Distrait jusque là, un individu louche attira brusquement son attention. La personne marchait en contresens, accompagnée d'une vieille dame au regard sévère. Son visage était recouvert d'un masque et son crâne d'une capuche. En apercevant l'épaisseur des chevilles qui dépassaient des pans de sa longue cape, il en conclut bien vite qu'il s'agissait probablement d'une seconde femme. Qui étaient-ce ? Raphaël ne les avait jamais vus auparavant. Il fronça des sourcils et posa une main discrète sur le pommeau de l'une de ses lames. Avait-il raison de se montrer méfiant ? La vision funeste de l'homme qui avait infiltré le château quelques mois auparavant était encore trop fraîche dans son esprit pour ne pas s'imaginer la possibilité d'une nouvelle intrusion.

Seulement, il fut épris d'un sentiment étrange. Malgré la méfiance qu'il accordait à l'individu masqué, celui-ci lui sembla familier. Alors que la distance qui les séparait raccourcissait à vue d'œil, le Lame d'Argent ralentit ses pas. La couleur de cheveux de l'inconnue retint son attention, les discrètes mèches qu'il avait pu apercevoir étaient d'un bleu marine qu'il reconnaîtrait entre mille. Le temps se freina lorsqu'il réalisa, son sang ne fit qu'un tour. Leurs chemins se croisèrent et les femmes passèrent à côté de lui sans même faire attention à son passage. Raphaël s'immobilisa, sous le choc. C'était sa meilleure amie, il en était sûr et certain ! Sans réfléchir plus longtemps à la probabilité de la situation, il fit volte-face avec vigueur et agrippa la fille aux cheveux océan par le poignet.

- Aerin ! s'exclama-t-il dans un espoir renaissant.

La femme se retourna elle aussi en une fraction de seconde. Il se heurta cependant au regard froid de son masque qui formait comme un plâtre sur ses sentiments, comme si aucune expression ne pouvait en traverser la barrière. Que pouvait-elle bien penser derrière celui-ci ? A contrario du calme apparent de l'encapuchonnée, Raphaël ne parvint pas à contenir une seconde de plus le torrent d'émotion qui le submergeait. Il la prit dans ses bras et enchaîna, presque haletant tant son souffle se dérobait :

- Tu m'as tellement manquée.

Que faisait Aerin ici ? Sa présence était bien trop improbable pour être réelle. Peut-être s'agissait-il d'une illusion de son esprit ? Non, son contact dans ses bras, son odeur, tout lui prouvaient le contraire. Il continua de la serrer sans obtenir une seule réaction de sa part, ni aucun mouvement ni aucune parole. Elle était tout simplement inerte, figée telle une statue.

- Ne sois pas un mirage s'il te plaît... implora-t-il en agrippant plus fort encore le tissu de sa cape entre ses doigts tremblants.

Pour la première fois, il sentit une réaction de sa part. Son bras se leva lentement et sa main se posa sur la tête du mage aux mèches ivoire. Contre toute attente, elle commença à lui caresser les cheveux avec douceur.

- Raphaël...

Il desserra son étreinte avec empressement pour la dévisager, à la fois interloqué et rassuré.

- Aerin ? Tu le connais ? s'informa alors la vieille dame qui l'accompagnait.

Ils se tournèrent tous deux vers elle. Le jeune homme la dévisagea avec un sourire renaissant. Cette femme venait de confirmer ses doutes. Que les Dieux en fussent loués, la personne qu'il avait étreint s'avérait bel et bien être celle qui avait désertée sa vie.
La silhouette masquée hocha la tête et répondit :

- Oui, en quelque sorte.

Sa compagne les détailla un instant en silence. Son regard était inquisiteur, elle semblait juger si elle pouvait ou non laisser sa protégée avec cet inconnu. Elle reprit pour donner son verdict :

- Je te laisse, je ne peux pas me permettre de faire plus attendre le roi.

Sans se faire prier plus longtemps, elle fit volte-face et s'en alla d'un pas actif. Lorsque les deux guerriers se retrouvèrent enfin seuls, une tension électrique s'installa. Ni l'un ni l'autre n'osa fixer son vis-à-vis droit dans les yeux. Raphaël fut le premier à trouver le courage de prendre la parole :

- Pardonne-moi, je ne voulais pas blesser ton frère. Je ne pensais pas que...

- Je le sais, le coupa-t-elle. Simplement, quand cesseras-tu de foncer sans réfléchir ? Tu vois bien que ça te porte toujours préjudice !

- Pardonne-moi, répéta-t-il la tête basse.

En temps normal, ce dernier détestait s'excuser mais, cette fois, il s'en voulait bien trop pour ne rien dire. En voyant qu'elle ne semblait plus lui en tenir rigueur, le chevalier reprit avec un brin d'espoir qui avait le don de le rendre enthousiaste :

- Que fais-tu ici ? Tu comptais enfin rentrer au château ?

Aerin soupira d'appréhension face à la question, elle aussi éprouvait ce même sentiment de culpabilité.

- C'est compliqué, et puis de toute manière je ne pourrais pas revenir parmi vous. Je vous ai tous trahis.

Son interlocuteur posa ses mains sur les épaules de la concernée qui, elle, tressaillit à son contact.

- Personne ne t'en veut réellement, tu es des nôtres. Allons trouver les autres, tu nous expliqueras tout quand on sera réuni !

De sorte à joindre les mots aux gestes, il empoigna son amie pour l'inciter à le suivre. Ses jambes lui obéirent sans broncher à l'inverse de sa langue qui ne put s'empêcher de protester :

- Ton raisonnement est simpliste ! Penses-tu vraiment que se sera aussi aisé ?

- Oui, j'en suis certain ; et puis, ton frère est un argument de taille pour justifier tes actes !

Raphaël sentait bien son appréhension, elle avait peur d'affronter le regard des Lames d'Argent. Il s'arrêta et se tourna vers elle. Il prit entre ses doigt le masque qui lui avait jusque là servi de barrière pour le retirer avec délicatesse. Sa sœur d'arme ne bougea pas d'un pouce et continua de le fixer en silence.

- C'est mieux ainsi, affirma le mage du vent.

Le sourire qu'il lui adressa la poussa à détourner timidement le regard, les joues empourprées. Comment pouvait-il encore se montrer aussi gentil avec elle ? Ils reprirent leur chemin. Malgré une boule au ventre qui enflait en son sein, Aerin était rassurée par la certitude d'avoir un aussi précieux ami. Ses pas s'enchaînèrent les uns après les autres, ils l'emmenaient vers le moment fatidique et tant redouté des retrouvailles. Était-elle vraiment sûre de ce qu'elle faisait ? Son camarade ne lui en avait pas vraiment laissé le choix après tout.

- Qui était la femme qui t'accompagnait tout à l'heure ? l'interrogea-t-il avec curiosité.

Elle le dévisagea, il avait rompu le fil de ses pensées.

- Il s'agit du médecin royal, Tamara River.

Sa réponse engendra d'autant plus de questions chez le jeune homme qui ne tarda pas à enchaîner :

-  Comment se fait-il que tu connaisses une telle personne ? Ne me dit pas qu'elle fait aussi partie de la Griffe Bleue !

- Non pas du tout, ricana-t-elle à cette idée.

Au même moment, une voix surgit dans leurs dos et fit frémir la concernée :

- Aerin, c'est bien toi ?

Tout son corps se crispa en une fraction de seconde. Elle ne se sentait pas encore de taille à affronter verbalement l'un des Lames d'Argent. Ils n'auraient sans doute pas tous le jugement naïf dont avait fait preuve Raphaël à son égard. La mage de l'Eau se retourna avec lenteur, espérant ainsi retarder le plus possible le moment de la confrontation.

- Que fais-tu ici ? Tu as quitté la Griffe Bleue ? poursuivit une voix féminine, sidérée.

Face à la guerrière aux iris bleu marine se tenait désormais Blake et Kagami. Le duo la fixait avec de grands yeux, abasourdis.

- Oui, affirma-t-elle simplement.

- Tu nous as cachés des choses Raphaël ! Depuis quand est-elle ici ? ajouta le malicieux jeune homme aux cheveux grenat.

- J'allais vous l'annoncer, elle vient tout juste d'arriver, répliqua l'intéressé le sourire aux lèvres.

Les nouveaux venus dévisagèrent la désertrice dans l'attente d'une quelconque justification de sa part. Elle commença à s'excuser avant d'être sitôt interrompu par son compagnon de toujours :

- Elle s'expliquera quand nous aurons regroupé tous les chevaliers qui participaient à la mission.

- Attends ! Avant je tiens à lui faire promettre de ne plus jamais recommencer ce qu'elle m'a fait ! s'exclama la fille aux couettes rouges avec rancœur.

Kagami ricana en comprenant à quoi son amie faisait allusion.

- Blake et Alex étaient morts de froid après que tu les aies laissés repartir gelés jusqu'aux os lors d'une nuit aussi glaciale. Blake est même tombée malade pendant quelques jours !

- C'est vrai ? Je suis vraiment navrée, je n'ai pas pensé une seule seconde aux conséquences d'un tel acte ! Je ne recommencerai pas, s'excusa sincèrement l'accusée.

- Ça ira pour cette fois... affirma la mage du Feu qui ne comptait pas réellement lui en vouloir.

Sur cette note plus positive et rassurante pour Aerin, le petit groupe se dirigea vers la cour. Sur le chemin, Raphaël changea de sujet pour s'enquérir :

- Comment se fait-il que ton frère soit encore en vie ? Tu m'avais pourtant confié que toute ta famille avait trouvé la mort en contractant la Fièvre Folle.

- Je le croyais aussi.

La rescapée ne répondit pas plus en détail. Elle était plutôt absorbée par les coups d'œil étranges que les quelques Lames d'Argent qu'ils avaient croisés jusque là leur avaient lancés. Elle avait tout d'abord cru qu'ils lui étaient destiné en tant que revenante. Après tout, il pouvait être étonnant de la voir réapparaître du jour au lendemain. Cependant elle avait fini par remarquer que ces regards étaient en faite adressés à Raphaël. Les autres chevaliers le dévisageaient avec répulsion.
Sa sœur d'arme l'interrogea de sitôt pour comprendre la cause de ce comportement inhabituel. Le concerné, gêné par une telle question, détourna le regard et se gratta la tête, vraisemblablement pour réfléchir à la manière dont il allait formuler sa réponse. Blake témoigna donc à sa place, d'un air amusé :

- Lors de ton absence, il s'en est prit publiquement à Peter. Le pauvre était fou d'inquiétude !

Aerin fixa le fautif les yeux ronds et se précipita de le questionner :

- Vous ne vous êtes pas battus au moins ?

- Non, ne t'inquiète pas ! se défendit-il en agitant les mains devant lui en guise d'innocence.

Sa meilleure amie soupira de consternation en se couvrant le visage de la paume. Pourquoi s'en prendre à son chef ? Il était évident qu'il allait se mettre tout le monde à dos en agissant de la sorte !

- Tu as décidément le don de faire n'importe quoi...

- Je me suis un peu laissé emporter, se justifia-t-il, peu convaincu lui-même.

- Enfin, après tout, je suis bien mal placée pour te sermonner, objecta-t-elle en grimaçant.

La petite troupe finit par la suite par trouver ceux qu'ils cherchaient : Alexandre dans un couloir, Traska dans la cour et Yuna dans le réfectoire. La disparue jeta un œil à cette dernière en songeant qu'elle n'avait pas été un très bon exemple pour son apprentie sur ce coup-là. À première vue, personne n'avait l'air de lui en vouloir ; bien au contraire, ils semblaient enthousiastes à l'idée de la retrouver comme l'avait prédit Raphaël. Le groupe décida de s'installer peu après à l'une des tables de la salle à manger. Ils n'avaient pas trouvé les jumeaux jusqu'à présent et pensaient qu'ils étaient probablement partis en mission ; après tout, il était rare de les croiser au château.

- Tu peux commencer Aerin, nous t'écoutons, l'incita le garçon aux cheveux blancs dans un sourire encourageant.

Elle balaya l'assemblée de regards curieux et prit une grande bouffée d'oxygène pour enfin trouver le courage de démarrer son récit. Elle leur narra le début, de son réveil à la Griffe Bleue à ses retrouvailles avec Gabriel. Mais une voix dans son dos avait fini par interrompre ses dires :

- Nous avons appris ton retour.

Elle se retourna sur son banc et put constater qu'elle avait désormais à faire à Sachi et Fay en personne.

- Tu oses revenir ici après nous avoir rejetés, prononça la femme aux longs cheveux roses d'un ton peu accommodant.

- Laisse-la se justifier, argumenta Alexandre en sa faveur.

Les espions prirent place à leur tour autour de la table. Sachi croisa les bras et toisa l'accusée. Elle reprit, éprise d'un malin plaisir à être en position de force :

- D'accord, je t'écoute. Qu'as-tu à dire pour ta défense ?

- Je... Je n'ai rien à dire pour ma défense. Je me suis laissée emporter, je vous ai rejetés et trahis. Mes actes sont impardonnables... avoua-t-elle franchement en baissant un visage fautif.

Ces compagnons l'observèrent, éberlués ; pourquoi ne s'était-elle pas défendue face à son opposante ? Elle non plus ne le savait pas vraiment, elle en avait probablement assez de batailler pour justifier des actes qu'elle-même trouvait irrémissibles. Néanmoins, elle n'en appréhenda pas moins la réaction de l'espionne. Elle se risqua tout de même à jeter un coup d'œil dans sa direction. À son plus grand étonnement, un sourire en coin s'était élargi sur le visage de son interlocutrice qui laissa tomber son verdict :

- Je te pardonne. Tu as avoué tes fautes, et je n'en attendais pas moins.

Aerin la dévisagea les yeux écarquillés, étonnée de la voir aussi clémente.

- Ne désires-tu pas plus de justifications ? insista-t-elle un peu perdue par sa réaction.

- Non, je n'en ai pas besoin.

Elle comprit alors que Sachi avait voulu tester sa culpabilité et qu'elle était sortie victorieuse de son examen. Rassurée à la vision d'une si bonne finalité, elle ne put cependant pas se reposer bien longtemps sur ses lauriers car elle fut rapidement questionnée par Fay, heureusement de manière plus pacifique que sa sœur l'avait fait :

- Pourquoi être revenue après avoir déjà choisi le camp de ton frère ?

Elle leur raconta ainsi la finalité de son histoire, du vrai visage de Gabriel jusqu'à son intention de partir. Mettre des mots sur la traîtrise qu'il lui avait fait subir la peina d'autant plus à son propos. Lorsqu'elle eut terminé son récit, elle entendit Tamara l'appeler :

- Aerin, tu es là ?

Le réfectoire était normalement réservé aux chevaliers, il était évident que la vieille dame était suffisamment bien placée à la cour royale pour pouvoir y accéder.

- Ce sont tes amis ? enchaîna-t-elle en jetant un œil sur ceux qui entouraient sa patiente.

L'intéressée hocha la tête puis la présenta aux chevaliers qui la saluèrent brièvement.

- Comment vous connaissez-vous ? demanda Alexandre avec curiosité.

- À vrai dire, je l'ai trouvée écroulée dans la rue. Elle avait perdu presque toute son énergie vitale. Je l'ai donc soignée comme tout bon médecin l'aurait fait, expliqua la femme au chignon grisonnant.

- Tu as perdu presque toute ton énergie vitale ? répéta Raphaël, incrédule.
Tu es folle ! Qu'est-ce qu'il t'a pris ?

- Et c'est toi qui dis ça ? ironisa-t-elle.

- Nous allons bientôt partir, Aerin. Tu pourras en profiter pour prendre tes valises. Tu ne peux pas rester éternellement chez moi.

- Mais... Je ne peux pas emménager si simplement ! Et le roi que va-t-il penser de mon retour ?

- Je lui ai déjà fait part de la situation, répliqua Tamara. Tout est réglé, tu rentres chez toi.

La Lame d'Argent posa une main sur ses lèvres qui ne purent s'empêcher de s'écarter d'un sourire exalté. Sa sauveuse était fantastique, elle avait tout deviné et avait arrangé ses affaires avec brio. La mage de l'Eau se leva pour la remercier chaleureusement. Son cœur s'était débarrassé d'un poids monstrueux. Elle s'apprêta à la suivre mais fit avant volte-face vers ses amis pour leur adresser un dernier signe de main en guise d'au revoir.

- Attends, je t'accompagne ! Il faut bien que quelqu'un t'aide à porter tes bagages jusqu'au château, se proposa le jeune homme aux cheveux blancs.

- Merci, répondit-elle en souriant, heureuse de pouvoir à nouveau lui parler normalement.

Les trois Alanyiens repartirent ainsi jusqu'à la demeure de la doctoresse. Ils mirent une bonne vingtaine de minutes à rejoindre son quartier à pied par l'allée principale, quartier qui par ailleurs faisait partie des plus mouvementés et chaleureux de Shardaa. Une fois chez elle et lorsqu'ils eurent presque fini de rassembler les affaires de la sœur du mafieux, les deux femmes se retrouvèrent seules un instant. Elles en profitèrent pour entamer un dialogue :

- Tu m'avais cachée faire partie des Lames d'Argent, la taquina la plus âgée.

- Oui, prononça-t-elle avec apaisement.

- Tu as l'air d'avoir retrouvé le sourire. C'est tout ce qui compte !

- Merci, merci pour tout Tamara !

- Je n'ai fait que mon travail.

Aerin amorça un mouvement pour partir aider le mage de l'Air mais le médecin l'interrompit :

- Ce garçon, Raphaël si je ne me trompe pas, il a l'air de beaucoup tenir à toi.

Elle se mit alors à songer à celui-ci. En effet, à bien y réfléchir, le chevalier au grand cœur avait toujours été présent pour elle. Sans s'en rendre compte, elle esquissa un sourire qui fit ricaner Tamara. La cible de ses pensées fit irruption dans la pièce au même moment et s'exclama, les valises en mains :

- Ils pèsent une tonne tes sacs ! Comment as-tu fait pour tous les porter ?

Elle lui en prit la moitié et répliqua :

- L'adrénaline peut-être ?

Les deux guerriers présentèrent un dernier au revoir à Tamara avant de s'en aller pour de bon. La fille aux cheveux mi-longs sentait qu'elles se reverraient bientôt.
Dehors, le soleil longeait les collines à l'horizon et diffusait une douce lumière orange qui se reflétait sur les pierres beiges des rues. La nuit approchait à grands pas. À cette heure-ci, la ville était moins prisée que dans l'après-midi mais n'en demeurait pas moins encore bien animée. Le duo marcha côte à côte, l'un comme l'autre ne pouvait pas s'empêcher de trouver cette simple action étrange après tout ce temps passé éloignés.

- Moi aussi, je suis désolée, murmura la jeune femme au bout de quelques instants de silence. Je t'ai blessé plus qu'un autre, tu ne le mérites pas...

Gabriel n'avait décidément pas été le bon choix ce jour-là. Raphaël prit alors sa main ; une douce chaleur envahit instantanément son corps.

- Ne t'en veux pas. Maintenant que nous sommes ensemble, je veillerai à ce que plus personne ne te fasse de mal.

"Il a l'air de beaucoup tenir à toi."
Aerin sourit doucement : elle aussi tenait beaucoup à lui.

*

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