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4× Rencontre au Sommet


Le lendemain, les chefs des Lames d'Argent s'étaient levés, pour certains, plus tôt que d'accoutumé afin de se préparer à assister au premier sommet prévu aux alentours de dix heures. Tous les quatre vêtus de leur uniforme de chevaliers, ils semblaient désormais prêts à représenter le Royaume d'Alanya. Leur tenue s'avérait d'ailleurs être dissemblable de celle de simples soldats Alanyiens. Entièrement constitué de pièces en métal et de ceintures de cuir, leur habillement était surmonté d'une épaisse cape noire d'où trônait fièrement le blason d'Alanya : un long dragon d'argent en vue de côté sur un fond bleu marine protégeant une rose dont quelques unes des pétales s'échappaient. De plus, une tunique aux couleurs de leur garde transparaissait sous leur lourde cotte de maille : bleue pour l'Eau, verte pour la Terre, rouge pour le Feu et blanche pour l'Air.

Après avoir déjeuné ensemble, Saya et Peter se rendirent enfin au lieu de rendez-vous. Tout en traversant les longs couloirs du château, ceux-ci discutaient de tout et de rien, mais surtout de la réunion qui s'apprêtait à commencer.

- Parfois j'aurais préféré ne jamais être nommé chef, témoigna le jeune homme aux yeux verts dans un bâillement.

Son acolyte s'esclaffa avant d'affirmer :

- Tu exagères, cette réunion passera bien plus vite que tu ne le crois.

- Tu parles !

La rousse soupira, elle était bien plus angoissée que lui à l'idée d'affronter les Xilliens. En voyant son tracas, Peter changea de sujet et en profita pour quémander :

- Au fait, tu n'aurais pas un peu d'argent à me prêter ? Je te rembourserais le mois prochain.

Saya le dévisagea, haussa un sourcil et répondit de son habituelle voix douce :

- Ça fait trois mois que tu me fais la même demande, tu vas finir par sérieusement t'endetter.

- Je suis à sec, je pourrais à peine me payer une choppe ce soir, ajouta-t-il avec gravité.

- Si tu cessais de faire la fête tous les soirs, tu aurais un peu plus d'argent.

- Mais c'est justement pour faire la fête tous les soirs que j'ai besoin d'argent ! protesta l'homme.

Son amie sourit d'amusement et les deux guerriers parvinrent au même moment à l'entrée de la salle de réunion. Ils purent alors contempler une bien étrange vision, Xilliens et Alanyiens étaient postés en gardiens des lieux. Le mélange leur sembla tout simplement improbable, déroutant. Les deux Lames d'Argent s'avancèrent avec droiture sous les regards attentifs des guerriers. Sans hésitation, ils passèrent d'un même pas les épaisses portes grandes ouvertes et pénétrèrent dans la pièce aux couleurs chaleureuses. Une immense table taillée dans un bois noble trônait au beau milieu de la pièce et ils furent expressément accueillis par les regards curieux de ceux qui y siégeaient déjà.

En détaillant tout ce beau monde de plus près, les deux nouveaux arrivants purent se rendre compte qu'Hadrian était déjà présent et assis aux côtés de l'unique enfant du roi, la princesse Ariane. Il s'agissait par ailleurs de la seule personne avec qui il aimait passer son temps. Ensuite, il y avait Neil, le général de l'armée conventionnelle d'Alanya aux soldats pour la plupart non-mages, suivi par deux ministres et conseillers du roi ainsi que cinq émissaires de l'Empire de Xeltos, reconnaissables à leurs capes carmin. Néanmoins parmi ces derniers, ils croisèrent quelques regards plus méfiants et hostiles que les autres.

Les nouveaux venus saluèrent brièvement l'assemblée avant de se diriger vers les places libres qui leur étaient attitrées. Ils remarquèrent que là encore la salle était gardée par deux chevaliers de chaque nation postés respectivement aux quatre coins de la pièce. Les lieux avaient par ailleurs été décorés des bannières des deux pays, opposant le long dragon argenté du Royaume d'Alanya à la licorne noire parée d'une épée d'or de l'Empire de Xeltos.

Les deux chefs guerriers s'installèrent dans de somptueux fauteuils en velours bleu face à une pile de papiers propres à chacun. Alors que la réunion n'avait pas encore commencé, les chuchotements des participants ne tardèrent pas à reprendre après leur arrivée.
Peter en profita pour se pencher à l'oreille de Saya et lui murmurer discrètement :

- Tu as vu la manière dont certains ne se sont pas gênés pour nous regarder ?

- Oui, j'ai vu, confirma-t-elle en hochant tristement la tête.

- Si seulement ils pouvaient faire taire deux minutes leurs satanées a priori !

La rousse ne rajouta rien et commença à feuilleter attentivement la paperasse face à elle. Elle ne souhaitait pas nourrir plus le mécontentement de son acolyte. Ce dernier, quant à lui, écrasa sa joue contre l'une de ses paumes et se résolut à son tour à jeter un œil las à ses documents.

Finalement le chef de l'Eau s'en désintéressa bien vite pour se tourner vers Hadrian, occupant justement la place voisine. Celui-ci écoutait attentivement les paroles que lui confiait la princesse à voix basse. Sans s'en préoccuper, Peter décida tout de même de les interrompre pour lui demander :

- Hé, Hadrian, tu n'aurais pas quelques pièces à me prêter ? Je te rembourserai.

Le chevalier, dont les mèches noires retombaient avec discipline sur le front, se tourna et plongea avec impassibilité ses yeux auburn dans ceux de son interlocuteur.

- Je n'ai pourtant jamais revu mes cinquante varys, lui rappela-t-il.

Le mage aquatique grimaça au souvenir de ce détail et bredouilla une excuse.

Meredin, la dernière chef des Lames d'Argent à faire son apparition, ne tarda pas à arriver peu après et à s'installer à côté de Saya. Peter ne perdit pas une seconde et se pencha vers la chef de l'Air pour lui faire la même réclamation.

- Non, pas pour toi désolée, répliqua-t-elle sans hésiter dans un sourire amusé.

À l'entente de cette réponse, le mage aux yeux verts s'enfonça dans son siège en grommelant.
Le souverain d'Alanya choisit alors ce moment pour faire son apparition. D'une même cohésion, Alanyiens et Xilliens se levèrent pour le saluer et lui signifier leur respect. Le concerné répondit par un signe de tête accompagné d'un sourire bienveillant.

Parmi sa barbe et ses cheveux grisonnants, au delà de ses quelques rides, le roi Haldir possédait un éclat de jeunesse et de vivacité contenu dans son regard. Le sexagénaire était un homme prévenant, comme un père pour les Lames d'Argent. Le noble personnage se dirigea vers le dernier siège posté en bout de table et s'y installa, signe que la réunion pouvait enfin commencer.

- Je me présente : je suis le roi Haldir d'Alanya et je tiens tout d'abord à remercier à nouveau l'Empire de Xeltos pour avoir envoyé ses émissaires et nous permettre cet échange.

- C'est un honneur, répondit simplement l'un des Xilliens. Je suis le général Leif Grímrson, principal représentant ici présent de l'Impératrice Lilith.

L'homme qui avait parlé retint l'attention des quelques Alanyiens. D'abord car il disait faire partie des généraux de Xeltos et ensuite par son apparence originale. Le quarantenaire possédait une calvitie totale qui soulignait à la perfection ses traits anguleux ainsi que ses oreilles percés de nombreux bijoux argentés. Quelques cicatrices lacéraient son visage et un cache-œil barrait son regard pour ne laisser place qu'à un iris gris qui se faisait néanmoins assez vif pour deux.

Les autres participants se présentèrent ensuite dans un rapide tour de table puis quand ce fut terminé le roi déclara :

- Je suppose que vous savez tous pourquoi nous sommes ici. Nous devons nous mettre d'accord sur un possible pacte de non-agression et d'échanges commerciaux, comprenant un droit de circulation.

Les débats débutèrent et s'envenimèrent rapidement quand il fut question de laisser des Alanyiens entrer sur les territoires Xilliens.

- Il est absolument hors de question de laisser circuler vos mages sur nos territoires, c'est contraire à nos lois, souligna l'un des Xilliens.

- Tous les Alanyiens ne sont pas des mages, rétorqua Saya.

Des minutes puis des heures d'échanges passèrent sans pour autant avoir fait avancer les débats. Débats que certains commençaient à trouver assommants tant ils étaient stériles. Le premier à être frappé par l'ennui fut, sans grand étonnement, Peter. Rien de surprenant à cela, la géopolitique ou tout autre objet de négociations ne le passionnaient guère. Le chef de l'Eau jouait lassement avec sa plume à écrire depuis déjà bien une demi-heure. Ensuite Meredin, d'abord active dans les premiers dialogues, avait fini par se faire oublier et à elle-même oublier où elle se trouvait tant elle paraissait absorbée par ce qui se passait par la fenêtre. Hadrian, lui, n'avait pas décoché grand chose comme à son habitude mais faisait tout de même l'effort de conserver une oreille attentive à ce qu'il se disait autour de lui. Mais celle qui parvenait le mieux à ne rien laisser paraître de son désagrément fut tout de même Saya, qui elle, continuait à débattre calmement alors qu'elle commençait clairement à perdre patience.

- Et concernant le pacte de non-agression ? intervint la princesse Ariane, lassée par cette discussion qui tournait en rond.

- Il nous est possible de nous arranger pour cela. Quels sont vos prérequis ? répliqua le fameux Leif, lui aussi gagné d'un regain d'intérêt à l'idée d'aborder un nouveau sujet.

Au rythme où le Xillien faisait défiler les mots sur ses lèvres, des bruits étouffés par les épais murs de la pièce commencèrent à se faire entendre dans le couloir. Tous ne les remarquèrent pas tout de suite et les rares qui y parvinrent, quant à eux, choisirent de les ignorer, pensant rêver ou n'avoir à faire qu'à un événement anodin et sans importance.

- Comme précisé dans l'article treize-un, nous désirons un traité stipulant l'interdiction formelle de toute agression extérieure, d'autant plus si celle-ci a pour but de mener à un conflit armé. Il va sans dire, que les règles s'appliqueraient de la même manière aux deux parties.

Bien que faibles, les étranges sons se firent plus obstinés et les participants les remarquèrent petit à petit. Certains commençaient même à fixer la porte d'entrée avec intérêt, comme pour voir ce qu'il s'y passait au travers.

Subitement un grand bruit sourd résonna, Saya tressauta alors qu'elle s'apprêtait à continuer sur sa lancée. Quelque chose de lourd venait de s'écraser sauvagement contre les doubles portes qui enfermaient toujours les participants dans un cocon malléable de sécurité. Tous les yeux étaient désormais rivés vers l'entrée bouclée de la salle, allant du regard le plus craintif au simple curieux en passant évidemment par le méfiant.

- Gardes, ouvrez les portes et vérifiez ce qui est la cause d'un tel raffut ! ordonna le roi d'Alanya en fronçant les sourcils d'incompréhension face à une telle manifestation.

Les deux chevaliers postés respectivement de chaque côté de l'accès en saisirent les poignées et d'un mouvement quasi synchronisé se mirent à ouvrir les portes sous les yeux ébahis de ceux qui se trouvaient installés autour de la longue table.

Un spectacle horrifique leur apparut alors. Un frisson d'effroi parcourut l'assemblée, la plupart eurent même le réflexe de se lever de leur siège comme frappés par un choc électrique.
Les gardes qui auparavant gardaient l'entrée avec droiture gisaient à présent dans la flaque de sang que chaque homme tombé avait contribué à former.

Saya se précipita vers les corps meurtris des guerriers pour vérifier si un souffle de vie les berçait encore. Choses étonnantes, Xilliens et Alanyiens avaient au même titre été touchés par cette tempête sanglante qui les avait tous balayés. La Lame d'Argent intima à l'un des soldats qui gardaient la pièce de partir requérir de l'aide. Celui-ci s'exécuta prestement.

- Qu'est-ce que cela signifie ? s'exclama le général Leif, furieux à l'idée de s'être possiblement fait duper.

Il suffit que l'un des Xilliens sorte une lame cachée pour menacer le camp adverse, pour que toute l'assemblée l'imite à la vitesse de l'éclair. Ainsi deux armées menaçantes de petites dagues se faisaient désormais face au dessus de la table des négociations.

- Du calme voyons, rangez vos armes ! s'exclama l'un des deux ministres du roi pour tenter de ramener la paix fragile qui avait été installée.

Les guerriers l'ignorèrent.

- Je croyais qu'ils étaient convenus que personne ne vienne armé, fis remarquer Peter sans bouger, portant pourtant lui-même son couteau à bout de bras.

- Apparemment personne n'a obéit à cette règle, répliqua Meredin, figée dans la même position.

Une aura pesante et suintante de suspicion planait au dessus des têtes des guerriers. À l'affût du moindre mouvement louche, chaque côté demeurait immobile, prêt à bondir si l'occasion s'y imposait.

- Ils sont morts, annonça soudain Saya après un bref examen des corps.

- Expliquez-vous ! exigea l'un des émissaires étrangers en reportant son attention vers les Alanyiens encore autour de la table.

- Nous ne sommes en rien responsables de tout ceci, se justifia le roi Haldir d'un ton inéquivoque. Nous avons déjà fourni de nombreux efforts pour vous accueillir comme il se devait, pourquoi les gâcherions-nous maintenant ?

- Je vous retourne l'affirmation, répliqua à son tour le général au crâne glabre.

- L'un d'eux est encore en vie ! intervint subitement la rouquine, toujours accroupie au pied des cadavres pour guetter leur état.

Les membres du débat se retournèrent vers elle d'un même mouvement alerte. Un garde Alanyien au sol avait agrippé le bras de la chef de la Terre.

- Que s'est-il passé ? le pressa-t-elle.

Tous restèrent pendus aux lèvres du blessé. Celui-ci paraissait lutter pour ignorer la douleur qui irradiait de ses plaies sanglantes. L'homme finit par murmurer difficilement :

- Les Xilliens nous ont attaqués en traître... Nous n'avons rien pu faire pour les freiner, nous avons failli à notre mission... !

Un hoquet de surprise traversa l'assemblée. Une telle chose paraissait improbable mais, au vu des tensions présentes entre les deux pays, pas impossible.

- Pourquoi ? demanda Saya.

Malheureusement l'homme n'était plus en état de répondre, il semblait s'être évanoui.
Les Alanyiens fixaient désormais les Xilliens avec la certitude d'avoir été dupés.

- C'est drôle, j'aurais presque parié que vous étiez honnêtes, commenta Peter à l'attention du clan adverse.

Au même moment, une vague de chevaliers surgit en renfort dans l'encadrement de la porte.

- Je ne comprends pas, jamais il n'a été question d'une telle chose ! se défendit le général Leif, soupçonneux.

Les nouveaux arrivants encerclèrent les étrangers qui demeurèrent figés. Malgré tout, leurs dagues étaient toujours tournés vers leurs vis-à-vis Alanyiens.

- Rendez-vous et baissez vos armes ! ordonna Neil, le général d'Alanya.

Les soldats du château envoyés en renfort se firent plus menaçants, toutes épées pointées vers les Xilliens. Ces derniers maintinrent leur position quelques instants avant que leur chef ne se décide à baisser son arme à contrecœur, finalement imité par les autres. Le borgne s'était rendu à l'évidence, lui et les siens ne pouvaient pas lutter face à tant d'opposants.

- Gardes, je vous prie de consigner nos invités dans leurs chambres respectives et d'en verrouiller toutes sorties en attendant qu'il ne soit décidé de leur sort, décida le souverain d'Alanya avec fermeté.

Les émissaires restaient tout de même des invités de marque, ils pouvaient remercier leur statut pour avoir la chance de ne pas atterrir dans des cachots. Le roi Haldir ne désirait pas faire empirer les choses, il craignait le courroux de l'Impératrice de Xeltos si elle apprenait de la bouche des siens leurs mauvais traitements.

- Il y a méprise ! affirma l'un des ambassadeurs.

- Ce ne peut être qu'un complot !

- Vous le regretterez ! Nous n'étions pas venus avec de mauvaises intentions !

Une fois désarmés, les accusés furent contraints de suivre les gardes. Les plus farouches se dégageaient avec ardeur de toutes emprises alors que d'autres se montraient plus dociles. Le général Leif faisait partie de ces derniers. Il semblait analyser la situation. Tout en s'avançant avec droiture, il ne quitta pas du regard les Alanyiens qui débattait avec les siens encore quelques minutes auparavant. Il leur envoya un œil aussi noir que suspicieux. Comment les choses avaient-elles pu aussi mal tourner ?

*

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