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29× Le Mage Fou


- Fay ! s'écria Sachi de toutes ses forces. 

Ses traits et sa voix laissèrent aisément transparaître sa terreur que seul son jumeau, désormais sonné et prisonnier des ronces, pouvait provoquer chez elle. Celle-ci se précipita sans hésiter vers l'horizon des événements. Alors que le libéré se mit debout, la femme dégaina l'une de ses dagues avec furtivité. Avant que celle-ci ne parvînt jusqu'à lui, il éleva une paume dans sa direction. En un instant, le sol se mit à se ramollir sous ses pieds pour s'élever et engloutir Sachi. La terre l'emporta ensuite avec elle pour la faire rouler quelques mètres plus loin, réduisant à néant sa tentative d'approche.

L'homme s'avança en titubant jusqu'à sortir de la cage qui l'avait fait prisonnier, il émit alors un rire dément qui fit frissonner l'assemblée.

- Que tous ceux qui ne font pas partie des Lames d'Argent se replient, cet homme est un Mage Fou ! indiqua Aerin avec gravité.

Les Mages Fous étaient des détenteurs de magie dont l'âme avait été siphonnée et la raison consumée par la quête d'un pouvoir bien trop puissant à supporter pour leurs esprits. La magie s'était infiltrée en eux telle un poison pour ronger peu à peu leurs êtres et altérer leurs bons sens. Néanmoins, puisqu'elle avait imbibé chacun de leurs tissus, leurs facultés s'en voyaient exacerbées. Ils étaient si forts qu'une procédure obligeait même les Lames d'Argent à être en grande supériorité numérique lors des missions les opposant aux Mages Fous depuis que l'une d'elle se fût très mal terminée une dizaine d'années auparavant.

Les pays où la magie était illégale rejetait et craignait celle-ci avant tout pour cette raison. Durant sa lointaine histoire, les habitants de tout le continent avaient dû endurer des vagues de ces hommes et de ces femmes, possesseurs d'un pouvoir gangrené. Par la suite, la magie avait été interdite partout, même au Royaume d'Alanya, qui lui, ne l'avait légalisée que depuis tout juste une centaine d'années.

En voyant le Mage Fou face à eux, le petit groupe de chevaliers se demanda par ailleurs comment celui-ci avait pu atterrir ici, enfermé dans la planque de simples contrebandiers. Ils n'eurent cependant pas le temps de se poser plus de questions car leur adversaire joua à nouveau de sa paume. Une aspérité longeant le sol naquit de la glaise pour fondre à toute vitesse vers eux. Alexandre, qui s'était précité vers les autres en entendant les récents événements, s'y opposa en érigeant un mur de terre. Au moment où les deux forces se rencontrèrent, la salle se mit à trembler violemment tandis que les deux constructions des mages de Terre s'entre-détruisirent pour retomber en un tas informe.

- Rends-toi, nous ne te ferons aucun mal ! tenta de le convaincre le grand blond musculeux.

Le Mage Fou lui jeta un regard mauvais avant de répliquer dans un rire tonitruant et distordu :

- Pourquoi me rendrais-je ? Désormais plus rien ne m'empêche de savourer votre anéantissement ! Je vous écraserai tous jusqu'au dernier et je me ferai une joie de rendre vos corps à la poussière !

Sur ces paroles, celui-ci s'exécuta dans une nouvelle démonstration de pouvoirs. Des ronces sortirent des tréfonds du sol pour se diriger à grande vitesse vers les chevaliers face à lui. Ceux-ci se défendirent à coups d'épée, et même de flammes pour Blake et Kagami. Alors qu'il en venait toujours plus, Sachi, parvenue à se libérer de la précédente attaque du Mage Fou, voulut l'attaquer de front. Son adversaire la remarqua cependant et voulut à nouveau l'engloutir mais celle-ci esquiva dans un bond agile, aidé d'un tremplin aérien.

La légère distraction qu'elle avait causée permit aux autres d'achever les plantes qui les attaquaient. Sans pour autant détourner son regard froid de l'antagoniste, l'espionne dont les cheveux et les habits avaient été souillés par la boue conseilla à ses compagnons :

- Laissez tomber, ça ne sert à rien de discuter avec lui. Son esprit a été corrompu par la magie.

Sachi ne le savait que trop bien, les mages fous étaient capables de commettre les pires des crimes tout en riant à gorge déployée. Cette vision lui procurait une désagréable sensation de déjà vu qui renvoyait ses souvenirs à sa prime jeunesse. Un jour, d'autres de ces hommes, dont la raison avait été altérée, étaient venus pour piller son village natale. Celui-ci s'en était retrouvé saccagé, mis à feu et à sang par ses êtres bestiaux. Pire que tout, l'un d'eux avait même infligé un petit souvenir à son jumeau. Elle n'avait rien pu faire pour empêcher les mains du tortionnaire de consumer le côté gauche du visage et du cou de Fay. L'espionne revoyait encore avec horreur son visage et ses hurlements se déformaient sous la douleur.

Par la faute des Mages Fous, l'être qui lui était le plus cher devait vivre avec le poids de ses cicatrices. En effet, de telles brûlures attisaient la crainte. Son frère se sentait ainsi depuis longtemps désireux de se soustraire du regard des autres derrière une longue mèche de cheveux. Cette impuissance face au sort de son jumeau avait forgé Sachi d'une méfiance sans faille qu'elle accordait à tous ceux qui tentaient de les approcher. Il était difficile voire impossible d'obtenir la confiance de l'espionne aux yeux bleus marines.

Cette dernière jeta un regard soucieux vers son partenaire masculin. Yuna avait été s'assurer de son état et Fay commençait à reprendre conscience malgré un mal de crâne qui lacérait ses sens. Brièvement rassurée malgré ne pas apprécier voir son frère aux mains d'une autre qu'elle, Sachi se préoccupa à nouveau de leur dangereux opposant.

Pour le déstabiliser et tenter de le stopper, les chevaliers de la garde du Feu se mirent à faire flamber son pantalon, seul habit qu'il possédait. Cependant le Mage Fou réagit aussitôt en étouffant les flammes naissantes grâce à ses pouvoirs terrestres. Sans lui laisser le moindre répit, Raphaël et Sachi, d'un mouvement de tête entendu, l'expulsèrent des dizaines de mètres plus loin dans une rafale sifflante de puissance. L'homme au torse nu et à la musculature marquée par son amaigrissement se retrouva plaqué contre un mur tremblant du hangar. Sonné quelques secondes, il ne tarda pas à rouvrir les yeux pour répliquer malgré son immobilité.

Le sol se déroba sous les pieds des deux chevaliers qui chutèrent et furent aussitôt cloués à terre par des ronces nées pour l'occasion. À chacun de leurs mouvements, les épines entaillaient leurs vêtements pour s'enfoncer plus profondément encore dans leurs chairs. La déconcentration que cela leur causa libéra le Mage Fou qui ne tarda pas à se relever. Aerin réagit au quart de tour en dirigeant l'eau du flacon à sa ceinture vers ses chevilles. Ses pieds se retrouvèrent instantanément gelés sur place. Malgré de vaines tentatives pour se dégager, ses membres piégés ne lui permit plus d'avancer vers les chevaliers.

Son regard mauvais se redirigea ainsi vers les guerriers du Royaume d'Alanya qui fondaient sur lui pour l'arrêter définitivement. Leur tentative fut troublée quand la terre se mit brusquement à trembler avec fracas et à se craqueler sous les pas des protagonistes. Les secousses parvinrent à fendre la glace qui emprisonnait son lanceur pour ainsi le délivrer de son inertie. L'ampleur prit en force au point d'en faire perdre l'équilibre aux Lames d'Argent qui tentaient de répliquer malgré leur fatigue avancée par les précédents combats. Leurs sorts ne parvinrent cependant jamais à atteindre leur cible, le mage contrait habilement chacun de leurs déchaînements magiques par les siens.

Les chevaliers ne purent alors que constater sa terrible puissance. Malgré leur entraînement, l'énergie vitale des Lames d'Argent s'essoufflait vite. Les Mages fous, en plus de leur puissance accrue, pouvaient bien souvent surabuser de leurs pouvoirs tant leurs corps eux-mêmes n'étaient presque plus que constitués de magie pure.
Pourtant, dans le cas de cet homme à la raison distordue, la petite troupe l'avait retrouvé avec une majeure partie de son énergie vitale déjà pompée, au point où il peinait à marcher sans tituber.

Au même moment, dans la cage où Fay gisait toujours, les tremblements se faisaient tout autant ressentir qu'à l'extérieur. Un objet cliquetant tomba alors du banc sur lequel il résidait pour rouler à la lumière. Ce dernier attira l'attention de Yuna qui, en le voyant, réalisa l'erreur que l'espion avait fait. Il s'agissait des menottes qui avaient maintenu captive la folie de leur adversaire. Éclairé d'une couleur nouvelle, les entraves se révélèrent être du même bleu que la nuit, signe qu'elles avaient été taillées dans de l'Arkaïte, une pierre rare qui supprimait les effets de la magie et aspirait l'énergie vitale. Ce matériau était souvent employé pour créer les menottes qui servaient à enfermer les mages.

L'Arkaïte avait été le seul rempart face aux pouvoirs du prisonnier et avait permis aux mafieux des lieux d'anesthésier sa volonté en l'affaiblissant. Mais l'obscurité dans laquelle Fay l'avait dégagé de ses chaînes l'avait aussi empêché de distinguer la teinte marine qui les caractérisait et qui l'aurait prévenu des capacités de l'homme.

Yuna se jeta sur les entraves pour les attraper, voyant en celles-ci une ultime solution pour freiner la frénésie du mage. Elle se releva tant bien que mal malgré les secousses qui menaçaient l'affaissement du vieux bâtiment et s'avança vers l'auteur de tout ceci. Alors qu'elle s'apprêtait à fondre sur lui, Alexandre s'écria :

- Repliez-vous, tout va s'effondrer !

Du sable s'échappait des fondations du toit et commençait déjà à dégringoler sur leurs visages. Le regard rivé vers les hauteurs, Yuna demeura un instant inerte. Les secondes suivantes se passèrent très rapidement au moment où un pan du hangar commença à chuter sur leurs têtes, il était trop tard pour fuir. Aerin eut tout juste le temps de se ruer vers son apprentie et de la plaquer au sol pour de suite former au dessus d'elles un plafond de glace d'un mouvement de bras hâtif. L'instant d'après des débris le heurtèrent avec fracas et fêlèrent aussitôt le dôme qui résista néanmoins jusqu'à la fin de l'éboulement.

La mage de l'Eau mit fin à son sort quand le calme fut revenu et roula sur le côté pour récupérer, haletante. Les menottes en Arkaïte que l'adoubée tenait toujours dans ses mains avait contribué à absorber son énergie vitale.

Yuna remercia sa sauveuse, les joues rouges, puis se mit à observer les alentours pour s'assurer de l'état de ses compagnons. Les tremblements avaient cessé. Elle put ainsi voir qu'un pan figé de terre durcie abritait Alexandre et les deux mages de Feu, qui autrement auraient été sans défense. Raphaël et Sachi, toujours en partie piégés par les épines du Mage Fou, ne semblaient pas avoir été touchés par les débris. Ils avaient probablement écarté tout danger grâce à leurs pouvoirs aériens. Fay, lui, avait pu être protégé par le plafond métallique de la cage et tentait même désormais de se relever pour rejoindre les autres.

- Tout le monde va bien ? s'enquit l'imposant blond accroupi.

Sa question fut reçut d'une approbation générale. Tous s'en étaient sortis sains et saufs, mais qu'en était-il de leur ennemi ? L'homme semblait avoir disparu sous les décombres. Blake et Kagami en se relevant s'approchèrent de sa position, ils ne tardèrent pas à donner leur verdict :

- Il est là !

Le Mage Fou était enseveli ; il avait causé lui-même sa perte, aveuglé comme tous ces semblables par un désir de destruction bien plus grand que son propre sort.

- Il nous aura donnés un sacré fil à retordre, commenta Kagami.

- Tu l'as dit, répliqua Blake.

- Il faut de suite les lui faire enfiler ! intervint Yuna en agitant sa précédente trouvaille.

- Ce ne sera pas nécessaire, il est mort, indiqua brusquement Alexandre qui avait suivi les mages de Feu pour prélever le pouls de l'inconscient.

La plus jeune, peu habituée à ce genre de réponse, se crispa. Quelques chevaliers d'Espeon choisirent alors ce moment pour passer l'entrée du hangar, intacte de toute destruction, afin de s'assurer des dégâts et de l'état des combattants. Ceux-ci avaient obéis aux recommandations des Lames d'Argent et s'étaient réfugiés à l'extérieur avec les habitants initiaux des lieux le temps que le mage corrompu fût maîtrisé. De toute manière, leur absence de pouvoirs les aurait rendus que peu utiles lors de l'affrontement, et pire, ils auraient même gêné les mages du roi.

- Vous n'êtes pas blessés ? s'informa l'un des nouveaux venus.

Personne ne paraissait être dans un assez mauvais état pour nécessiter des soins urgents. La plupart des belligérants rassemblaient seulement un mélange d'hématomes et de fatigue, exceptés Raphaël et Sachi qui étaient finalement parvenus à se libérer des ronces avec un peu d'aide et dont les corps étaient couverts de multiples coupures. Seul le sort de Fay semblait plus préoccupant aux premiers abords. Sa sœur, sitôt libre, avait accouru vers lui pour vérifier son état mais ce dernier l'avait bien vite rassuré : ses membres étaient encore engourdis, toutefois, il n'hériterait que d'une vilaine bosse derrière le crâne et de la migraine qui l'accompagnait.

- Tout le monde semble entier, on s'en sort plutôt bien, récapitula Aerin, après s'être finalement relevée elle aussi.

- Mais qu'est-ce qu'un Mage Fou pouvait bien faire ici ? se demanda Blake.

- Depuis quelques temps, on nous a rapportés qu'une contrebande de Mages Fous s'était développée sur le continent, la renseigna l'un des soldats de la ville. Certains fortunés, des plus malveillants, les enferment dans des cages de verre doublées d'Arkaïte pour que leurs pouvoirs servent de spectacle et de distraction lorsqu'ils reçoivent des invités.

- C'est terrible, nous devons en faire part au roi ! s'exclama la mage aux cheveux bleu marine, choquée d'apprendre une magouille qu'elle ne connaissait pas encore.

Bien décidés à rentrer à l'auberge pour soigner leurs plaies et enfin profiter d'un peu de repos, les Lames d'Argent confièrent la suite des opérations aux soldats de la ville qui n'avaient plus qu'à conduire les trafiquants derrière les barreaux.
La nuit se révéla être bien avancée lorsque la petite troupe sortit du hangar. Le plafond de nuages ainsi que l'absence de la lune les obligèrent à prendre la lumière des torches comme seule guide à travers les rues. À ce moment là, tous étaient munis d'une même certitude ; chacun avait hâte de retrouver les draps de son lit.



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