Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

20× Absence


Blake

Après l'arrivée du premier groupe de renforts, les autres se mirent à atteindre le village un à un, si bien qu'une trentaine de Lames d'Argent y étaient déjà réunis lorsque la lune céda sa place à l'astre du jour. Morte de fatigue, j'amorçai un énième bâillement à m'en décrocher la mâchoire. J'avais veillé toute la nuit au côté d'Alexandre. Malgré la possibilité d'être remplacés pour pouvoir aller dormir, nous nous sentions tout de même trop agités pour pouvoir trouver le sommeil.

Je demeurais songeuse, le regard perdue jusqu'aux profondeurs de l'horizon. Aerin n'était toujours pas revenue depuis hier. En dépit de mon air nonchalant, je commençais à m'inquiéter moi aussi, tout comme l'autre ravagé du bulbe d'ailleurs. À ce propos, où était Raphaël ? Je ne l'avais pas vu depuis un bon moment, mes nerfs s'en seraient souvenus tant il me tapait sur le système à bouger dans tous les sens.

Tout à coup, une voix dont je ne parvins pas à déterminer la provenance me sortit de mes rêveries pour annoncer :

- Hadrian arrive !

Le mage des flammes était sur le point d'atteindre le village ? Il s'avérait être le premier des chefs à revenir. Je soupirai à l'idée de le voir, la seule présence de ce type ne m'inspirait qu'exaspération. Il passait son temps à me réprimander ! Il s'agissait sans conteste du moins sympathique de nos dirigeants. En effet, le glacial brun n'avait jamais su se montrer très bavard, il préférait de loin passer son temps enfermé dans la bibliothèque du château qu'avec d'autres personnes. C'était comme s'il n'éprouvait aucun sentiment et quand j'y réfléchissais bien, je ne l'avais jamais vu sourire, pleurer ou éprouver n'importe quelles autres émotions propres à un être humain. Même enfant, il demeurait réservé et distant vis-à-vis des autres. Seulement il avait beau être étrange, Hadrian n'en restait pas moins un excellent commandant. Cela me coûtait de le penser mais il n'avait pas été nommé à ce titre pour rien. Sa puissance et son sang froid hors du commun lui permettaient d'être un bon meneur de troupes.

Le chef du Feu parvint peu après au milieu du village. Il descendit agilement de sa monture et se dirigea sans attendre vers Alexandre et moi, dont il avait dû apprendre de Peter que nous étions les premiers arrivés en ces lieux. Sans faire plus de manière, il alla droit au but et nous questionna :

- Quelle est la situation ?

Nous lui expliquâmes en détail l'état des lieux : notre venue dans le seul village intact, Aerin qui était partie inspecter les bourgades alentours et finalement toutes nos suppositions. Il nous écouta attentivement et quand nous eûmes terminé, le brun donna ses directives en conséquence : pour récupérer un peu de cette nuit blanche, ceux qui avaient veillé toute la nuit iraient dormir dans un pré à proximité des chevaux alors que les derniers arrivants continueraient de monter la garde. Les rôles seraient inversés au bout de quelques heures.

Alors que je m'apprêtai à rejoindre la chambre que nous avait prêtés la doyenne, des villageois se mirent à nous apporter de la nourriture pour nous souhaiter la bienvenue et pour nous remercier de les protéger. Nous acceptâmes ces présents avec joie. Je mangeai avec appétit puis, une fois le ventre plein, je partis enfin me coucher. Alexandre, Raphaël et moi avions la chance de pouvoir profiter de vrais matelas a contrario des autres chevaliers. Je rejoignis le mage de la Terre, déjà présent dans notre logement, avant de me jeter sur mon lit temporaire en lâchant un soupir de soulagement et de confort. À mon grand étonnement, les draps me portèrent si vite vers un état de plénitude que je faillis m'assoupir sur le coup. Alexandre me retint cependant éveillée encore quelques instants pour me questionner :

- Tu ne saurais pas où est Raphaël par hasard ?

- Non, je n'en sais rien... affirmai-je, la voix étouffée par l'oreiller en plumes dans lequel je m'étais noyée.

- Je suis certain que cet inconscient a filé à la première occasion ! enchaîna-t-il.

- Hm... Sûrement... Bonne nui- euh, journée je veux dire ! terminai-je.

Trop fatiguée pour rester plus longtemps alerte, je ne tardai pas à me laisser happer par les limbes du sommeil. Je dormis d'un somme profond et sans rêve. Je me réveillai peu après, ce fut du moins l'impression que j'en eus lorsque j'émergeai. Quelqu'un me secouait et une voix familière m'appelait pour me tirer de ma torpeur.

- Blake ! Hé-oh ! Blake ! Réveille-toi !

Je répondis par un grognement, mais fit, malgré tout, l'effort d'essayer d'ouvrir les yeux. Néanmoins, la lumière du jour se fit trop forte, ma tentative se solda bien vite par un échec.

- Dépêche-toi ! Perdre mon temps à te réveiller ne m'amuse pas ! s'énerva mon interlocuteur.

Qui osait me parler sur ce ton ? Ces paroles me donnèrent une bonne raison d'ouvrir les paupières. Ce que je fis immédiatement, et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant l'identité de la personne à mon chevet. Je me redressai brusquement et m'écriai avec joie :

- Kagami !

Je le serrai dans mes bras. Mon meilleur ami m'avait manquée mine de rien, je ne l'avais pas beaucoup vu depuis ces dernières semaines. À vrai dire, je les avais surtout passées seule à ressasser mes souvenirs. Cette mission avait ensuite pointé le bout de son nez, sans me laisser la moindre chance de donner un peu de mon temps à mon compagnon de toujours.

- Content de te revoir, nos mauvais coups me manquaient !

- Soit sans crainte, quand nous rentrerons au château, nous ferons un retour fracassant ! déclarai-je dans un rictus démoniaque.

Nous nous frappâmes mutuellement dans les mains d'une complicité qui nous était propre.

- Pitié, allez préparer vos plans diaboliques ailleurs ! s'exclama Alexandre, déjà levé, et dont toute l'attention résidait dans un miroir.

- Commence déjà par cesser de t'admirer ! répliquai-je en levant les yeux au ciel.

Je reportai à nouveau mon attention sur mon ami aux cheveux d'un rouge plus sombre que les miens et le questionnai :

- Au fait, que fais-tu ici ?

- Ça ne se voit pas ? Je suis venu te réveiller pardi ! Le chef me l'a demandé dès le moment où je suis arrivé.

Je m'extirpai de mes draps et m'étirai. J'enfilai mes gantelets et bottes de fer, nouai ma cape aux insignes du Royaume d'Alanya puis insérai mes dagues dans leurs emplacements. J'attrapai ensuite mon épée et sortis finalement en compagnie de Kagami.

- Combien sommes-nous désormais ?

- Une petite cinquantaine, m'apprit-il.

- Et les villageois ?

- Hadrian a ordonné leur évacuation.

Soulagée à l'entente de cette annonce, nous nous postâmes aux abords du bourg pour monter la garde. Même si dans les faits, nous passâmes surtout une petite heure à discuter et à concevoir de nouveaux coups à faire subir à nos camarades. Nous ricanions et mon ami m'avait remise de bonne humeur, ce que je n'avais pas réellement été depuis déjà trop longtemps. Brusquement, la voix d'un Lame d'Argent résonna dans tout le village et nous interrompit pour annoncer :

- Les Enfants Maudits arrivent !

* * *

Après s'être séchés et repus des poissons abattus par Aerin, les deux Lames d'Argent écartés de l'horizon des récents événements repartirent vers l'orée de la forêt. Ils s'étaient mis en tête de rechercher une dernière fois leurs chevaux et de trouver un moyen de repartir d'ici en vitesse. Leurs sens leur dictaient que leurs camarades allaient avoir besoin d'eux.

Au bout d'une heure de recherche, ils avaient parcouru chaque recoin des vastes prés où ils avaient laissé leurs équidés sans pour autant trouver une seule trace d'eux.

- Une chose est sûre, nos montures ne sont plus là... soupira Aerin.

- C'est étrange... prononça Raphaël en passant ses doigts dans sa chevelure sauvage, perplexe.

- Beaucoup de choses sont étranges, ironisa son amie.

- Les chevaux auraient dû revenir, ils nous sont fidèles.

Le jeune homme aux yeux pers avait raison, comment se faisait-il que leurs montures n'eussent pas déjà signalé leur retour ? Et puis surtout, qui avait bien pu les détacher ?

- On nous les a sûrement volés... conclut-il, pensif.

Son regard se posa sur l'horizon. Il pouvait désormais constater les restes des maisons calcinées que le village éploré avait dressées comme seul souvenir des lieux.

- Peut-être étaient-ce des fugitifs qui cherchaient à s'enfuir ?

- C'est possible... Tu vois que tu es capable de réfléchir parfois ! approuva la mage aux cheveux bleus pour le taquiner.

- Comment suis-je censé le prendre ?

- Au moins, nous avons pu permettre à des villageois de se cacher le temps que les Enfants Maudits s'en aillent, enchaîna-t-elle en ignorant sa question.

- C'est bien beau, mais comment allons-nous rentrer ? Nous devons aider nos camarades dans la bataille qui se profile !

- À pieds ? tenta Aerin avant de se rappeler de l'entrave que représentait ses cuisses. Mais on risque d'arriver trop tard...

- Je n'ai pas vraiment de meilleures suggestions, lui indiqua son ami dans une moue embêtée.

- Moi non plus...

- Alors va pour la marche.

Le petit duo se mit ainsi à traverser un bon bout de chemin à travers les champs et les prés. Malgré la nécessité qu'avait Aerin d'être épaulée, ils avançaient, encore et encore, vers ce qu'ils pensaient être leur voie de sortie. Cependant au bout de quelques heures, la fille aux cheveux mi-longs sertis d'un bijou de tête commença à s'impatienter, surtout après avoir méticuleusement examiné les alentours. Elle finit de ce fait par lâcher avec sarcasme :

- Décidément, tu as un sens de l'orientation exécrable. Nous sommes au beau milieu de nulle part ! Si seulement tu m'avais écoutée lorsqu'il fallait tourner il y a une heure.

- Qu'est-ce qu'il a encore mon sens de l'orientation ? s'indigna-t-il, excédé par la situation.

- Regarde autour de toi, nous sommes perdus.

- D'accord, je veux bien avouer que nous ne savons pas où nous sommes, mais je n'irais pas jusqu'à dire que nous sommes perdus !

La guerrière aux yeux bleus soupira longuement, exaspérée à l'entente de tant de mauvaise foi.

- Il nous faut trouver une solution pour rentrer au plus vite ou alors nous sommes bien partis pour rater les événements qui attendent nos compagnons.





*

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro