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2× Retour à l'Entraînement


Après avoir enfilé mes habits, non sans grimace, puis mangé un bout, je traversai des couloirs de pierres grises ; eux-mêmes partiellement recouverts de tapis bleu roi brodés dans des fils tantôt argentés tantôt dorés. Pour un domaine royal, les décorations du château préservaient une certaine simplicité, bien qu'elles fussent suffisantes pour impressionner ceux que la richesse n'avait pas gâtés. Je passai ainsi devant divers miroirs qui me permirent d'entrevoir mes indomptables mèches blanches recouvrir avec désordre le front d'un visage triangulaire pâli par l'hiver. Seuls deux yeux d'un bleu-vert combatif permettaient de l'égayer de leurs couleurs marquantes.

Une fois arrivé dans la cour, je fus accueilli par une légère brise qui souleva avec douceur mes vêtements. Je fermai un instant les paupières, puis je soupirai d'aise. Malgré sa fraîcheur, j'aimais sentir le vent frôler ma peau, le voir faire bouger les branches des arbres dénuées de leurs feuilles. Cette noble puissance méritait toute mon admiration.

Je rouvris les yeux et revins alors à la réalité. De part et d'autre de la cour ensablée, hommes et femmes bataillaient amicalement. Les épées de bois s'entrechoquaient pour laisser place aux vaillants efforts des combattants. Ces personnes se trouvaient être mes compagnons, des chevaliers élémentaux au service du Royaume d'Alanya, des Lames d'Argent. À contrario de simples soldats, notre ordre de chevalerie fut le premier, et le seul du pays, dont les membres surent maîtriser la Magie aussi efficacement que l'art du combat. Malgré notre fort sous-nombre de combattants, nous demeurions puissants et même reconnus à travers le continent.

Notre travail consistait bien souvent à partir en mission de toutes sortes à travers le royaume. Malgré notre grande maîtrise qui nous épargnait bon nombre de dangers, il arrivait parfois que certains n'en revenaient jamais, bien qu'il ne s'agissait ici que de cas anecdotiques. Le reste de nos emplois du temps, quant à lui, se constituait en majorité de moment de liberté que nous pouvions investir comme bon nous semblait ; quoiqu'il nous en ait été tenu rigueur si nous ne maintenions pas un entraînement physique régulier.

Au milieu de tout le mouvement que l'entraînement quotidien provoquait, je reconnus Alexandre, un homme grand et musculeux, se battre contre Saya, sa chef. Il s'agissait de l'un de mes meilleurs amis, il avait beau être un peu crétin sur les bords il n'en transpirait pas moins la joie de vivre. Celui-ci me remarqua à son tour malgré le combat acharné qu'il livrait. Le fameux blond aux yeux marron détourna toute son attention sur moi et me décocha un immense sourire pour aussitôt m'interpeller :

- Hé ! Raphaël ! Tu es rétabli ?

Sans qu'il n'eût le temps de s'en apercevoir, la belle rousse l'avait déjà mis à terre et pointait désormais le bout de son arme factice sous sa gorge. Saya avait mis mon ami hors-combat en un instant. Voilà la vraie puissance de la chef de la garde de la Terre. Au sein des Lames d'Argent régnaient quatre gardes, elles-mêmes supervisées par un chef, le plus brillant de son élément. En tant que mages élémentaux, les gardes étaient à l'image des quatre éléments soit l'Eau, le Feu, l'Air et la Terre. Ma chef Meredin et moi-même appartenions tous deux à la garde de l'Air. Alors qu'Alexandre, tout comme Saya, dépendait de celle de la Terre ainsi qu'Aerin à celle de l'Eau.

- Ne baisse plus ta garde, lui conseilla la jeune femme d'une voix douce qui lui était propre.

Celle-ci tendit la main à mon compagnon pour l'aider à se relever. Il ne fallait pas se laisser duper par son apparence sage et charmante, elle était une redoutable guerrière comme le laisser présager son titre. De plus, en sa qualité de stratège de guerre, elle dirigeait les opérations et mettait en place des plans quand l'occasion s'y prêtait.

La gagnante du combat posa son regard bleu sur moi puis me sourit gentiment et décida :

- Je vous laisse, amusez-vous bien.

Nous la saluâmes poliment puis je redirigeai d'emblée mon attention vers mon ami blond dont les mèches étaient retenues d'un bandeau de tissu.

- Tu t'es fait écraser mon pauvre Alex ! le narguai-je sans méchanceté.

- Tu m'as distrait, c'est tout ! se défendit-il. Au fait, depuis quand as-tu quitté l'infirmerie ? Je n'en ai pas été mis au courant.

- Je viens tout juste d'en sortir, répondis-je simplement.

- Aussi tôt ? L'ennemi t'a pourtant infligé une belle blessure !

- Elle est moins grave que tu ne le crois. C'est trois fois rien, je n'ai déjà plus grand chose ! le rassurai-je pour avoir la paix.

- Si tu le dis ! se contenta-t-il d'affirmer dans un grand sourire.

Mon ami d'enfance gardait une part de naïveté qui le laissait croire, même un peu, à ce genre d'invraisemblance. Sa candeur m'avait toujours plu chez lui, quoiqu'elle pût parfois se montrer exaspérante. Je le connaissais bien, après tout nous avions été élevés ensemble dans ce château de pierres grises, le château royal de Shardaa, capitale d'Alanya. Les Lames d'Argent, orphelins pour la plupart, avaient tous été à l'origine recueillis par le bienveillant et respectable roi Haldir. Nous avions ensuite appris la magie puis le combat jusqu'à nos seize ans où nous avions finalement été adoubés.

L'homme de la Terre me lança une seconde épée de bois pour m'inviter à combattre. La douleur irradiait toujours mon torse. Conforté dans l'idée que je n'aurais qu'à serrer les dents, nous nous positionnâmes en garde. La bataille débuta lorsque nous terminâmes notre examen prudent des possibilités qui se présentaient à nous.

Alexandre esquivait mes coups avec aisance, à l'inverse de moi qui peinais à me mouvoir aussi promptement qu'à l'accoutumée. Je commençais déjà à avoir du mal à parer ses frappes alors que nous n'en étions qu'au début. Je tentai d'atteindre son flanc gauche mais celui-ci stoppa l'arme de justesse. Il revint à la charge sur ma droite, j'évitai brusquement le coup. Le guerrier avait failli me heurter cette fois. Prêt à continuer, je demeurai en garde quand tout à coup des bruits de sabots attirèrent notre attention.

Un convoi de quelques diligences avaient fait son entrée dans la cour. Une lourde escorte à cheval les accompagnait. Des capes bordeaux nappaient fièrement les épaules des cavaliers et redescendaient dans un élégant drapé jusqu'aux croupes de leurs montures. Sans un doute, je compris de qui il était question : une seule nation portait avec éclat les couleurs cramoisies qui les représentaient.

- Apparemment les émissaires de l'Empire de Xeltos sont arrivés, commentai-je tout haut.

Des serviteurs se hâtèrent vers les nouveaux arrivants pour les accueillir comme il se devait. Les Lames d'Argent qui résidaient dans la cour observaient attentivement ceux qui venaient de poser le pied à terre, allant de la simple curiosité chez certains à la méfiance chez d'autres.

En effet, nos peuples n'étaient pas ce que l'on pourrait appeler de grands alliés, bien au contraire. Nos divergences d'opinions n'avaient amené que crainte et incompréhension dans nos cœurs, sans pour autant jamais franchir le cap de la guerre. Et c'était en partie pour pallier ce problème que les ambassadeurs Xilliens étaient ici aujourd'hui. Ils s'apprêtaient à parler politique avec le roi afin de tenter tant bien que mal de trouver quelconques arrangements qui conviendraient aux deux parties.

Quelques chevaliers étrangers se laissèrent guider vers l'entrée du château tandis que les serviteurs s'affairaient à la tâche en emmenant leurs montures aux écuries et en transportant leurs biens vers leurs quartiers provisoires. En croisant brièvement le regard du guerrier à leur tête, je me rappelai alors que l'Empire de Xeltos avait, depuis la montée au pouvoir de son Impératrice, remplacé chaque membre important du gouvernement par des militaires. Les nouveaux arrivants me le prouvaient aujourd'hui, c'était une nation guerrière qui n'acceptait pas la faiblesse parmi ses hauts-rangs.

Je jetai un coup d'œil à Alexandre. Toujours à mes côtés, le blond ne bougeait pas. Il se contentait d'observer silencieusement les dernières ombres des chevaliers aux capes rouges s'évanouir à travers l'imposante entrée de la bâtisse royale. Cela ne lui ressemblait guère de n'émettre aucun commentaire, ni faire part d'aucun ressenti sur la situation actuelle. Pour cause, l'Empire de Xeltos était son pays natal. Toutefois le Lame d'Argent ne le considérait plus comme tel depuis déjà bien longtemps. Il n'était pour lui que synonyme de mauvais souvenirs.

Sans rien dire, je posai une main amicale sur son épaule en guise de soutien. Alex tourna ses yeux marron vers les miens avec un léger soupçon de surprise. Mon geste voulait tout dire et il comprit de suite sa signification. Mon meilleur ami me sourit en retour et voulut de suite détendre l'atmosphère en s'exclamant sous le ton de l'humour :

- Je ne pensais pas tant ressembler à un chien battu pour mériter un tel apitoiement !

Sur ce, il s'esclaffa et je l'imitai aussitôt. Le mage de la Terre tirait sa force de sa bonne humeur, quoi qu'il ressente il souriait toujours. Nous abandonnâmes bien vite l'idée de continuer notre combat, distraits par les derniers événements. Quand Alexandre remarqua que mon ventre commençait à gargouiller à un volume tonitruant, nous comprîmes qu'il était temps pour nous d'apaiser notre appétit. Ainsi, nous nous dirigeâmes jusqu'au réfectoire dans de joyeux éclats de rires. Je ne pus néanmoins pas m'empêcher de me retourner une dernière fois vers les diligences des nouveaux arrivants, intrigué.

*

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