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17× Mise à Feu


Aerin

Je soupirai de soulagement, j'avais eu beaucoup de chance que l'Enfant Maudit n'ait pas remarquée la fenêtre brisée. Après m'être pleinement assurée de son départ, je rampai pour sortir de la cachette que j'avais élu sous le lit de cette maison. Je poussai un gémissement de douleur, mes jambes me faisaient souffrir le martyr. Sous le coup de l'adrénaline, j'étais passée à toute vitesse à travers l'embouchure, de ce fait d'innombrables bouts de verre avaient pu s'enfoncer profondément dans ma peau pour la trancher comme du beurre. Je grommelai de mécontentement tout en rajoutant immédiatement le verre à la liste mentale de mes ennemis.

Je me redressai pour m'asseoir les jambes tendues et entrepris d'enlever les plus gros morceaux d'un coup sec, non sans grimace. Mes plaies saignaient abondement. Super, j'allais devoir faire changer mon pantalon troué en rentrant de mission !
Je soupirai, penser à ce genre d'absurdité me permettait d'oublier un instant à quel point j'étais dans le pétrin. Je n'osais pas me l'avouer mais je commençais vraiment à être effrayée à l'idée de ne plus pouvoir bouger d'ici. Malgré tout, je ne me laissai pas abattre pour autant. La peur était la pire ennemie d'un guerrier, je n'allais pas la laisser me contrôler aussi facilement.

Je tentai de me mettre debout en m'appuyant à un mur. Quand je parvins enfin à tenir sur mes deux jambes, j'avançai en longeant chaque paroi de la maison. Les lieux semblaient déserts. Je progressai difficilement en quête d'une sortie, je devais m'échapper d'ici au plus vite. Malheureusement, les multiples taillades entravaient mes mouvements. Et dire que je venais de guérir du poignet...

Lorsque j'atteignis la salle principale, je pus alors m'apercevoir que la seule porte de sortie donnait sur la place principale du village, actuellement occupée par grands nombres d'Enfants Maudits. Mince, comment allais-je pouvoir m'enfuir ? Deux silhouettes traversèrent tout à coup les fenêtres de la maison qui donnaient sur l'extérieur. À cette vision, je me figeai et retins ma respiration. Mes doutes se confirmèrent lorsque de violents coups se firent entendre l'instant d'après. Quelqu'un essayait de forcer l'entrée.

Sans attendre, je fis brusquement volte-face en quête d'une issue de secours, malheureusement, je m'effondrai net après quelques pas. Ces foutues jambes avaient décidé de me lâcher au pire moment ! Les bruits angoissants qui se répétaient derrière moi m'incitèrent à continuer à avancer malgré tout même s'il me fallait pour cela ramper. Avec empressement, je poussai la première porte entrouverte que j'aperçus. Il s'agissait d'une chambre comme celle où j'étais arrivée, à peu de différence près.

Je demeurai un instant dubitative, mais un nouveau coup en direction de l'entrée m'empêcha d'hésiter plus longtemps. La porte d'entrée venait de lâcher dans un fracas épouvantable. J'atteignis le lit et me faufilai sous son armature. Faute d'avoir trouvée meilleure cachette, j'espérais que celle-ci ferait l'affaire. À l'écoute de chaque pas, je retins mon souffle et demeurai désormais attentive au moindre son, tentant d'ignorer la douleur qui pulsait dans mes veines.

- Il n'y a personne on dirait... fis remarquer une voix féminine. Profitons-en pour essayer de trouver quelque chose d'intéressant !

- Cette demeure n'a pas l'air d'être d'un grand luxe... Faisons vite, la nuit est déjà tombée ! répondit un timbre masculin.

Comme je m'y attendais, les deux antagonistes désiraient fouiller les lieux. Pitié, qu'ils ne me trouvent pas...

- Regarde, il y a des traînées de sang par terre, reprit-il peu après.

J'écarquillai les yeux et posai une main sur ma bouche pour contrôler l'écho de ma respiration. Mince ! En traînant mon corps au sol, j'avais laissé des traces de mon passage ! En jetant un œil du côté où je m'étais faufilée, je pus effectivement voir des marques rouges. Un frisson horrifique me parcourut l'échine à l'idée d'être débusquée sans défense. Dans la panique, je fis prestement apparaître une flaque d'eau devant le lit puis, d'un mouvement vif, la déplaça sur le côté en emportant toute empreinte écarlate avec elle.

L'homme ouvrit la porte au moment où les dernières gouttes s'évaporèrent. À présent les traces de sang ne menaient plus à ma cachette. Il entra dans la pièce et commença à fouiller pour piller ce qui pouvait être intéressant. Je serrai fort le pommeau de mon épée contre moi, guettant avec appréhension chaque mouvement de l'Enfant Maudit.

Je passai les plus interminables minutes de ma vie aux aguets dans l'attente d'une possible mort quand soudain je vis les jambes du voleur s'approcher de moi. Quand il fut le plus proche possible, il s'arrêta et posa un genou à terre. Non, il s'apprêtait à regarder sous le lit ! La boule au ventre, je brandis mes paumes en avant, prête à le recevoir. Cependant le bruit d'ouverture d'un tiroir se fit à la place entendre, puis le son de sa fermeture. L'homme se releva ensuite, désintéressé de la petite table de chevet. Il se retourna pour cette fois s'en aller de la pièce en refermant la porte derrière lui.

Je n'en revenais pas. J'étais vivante. Je détendis tous mes muscles et soupirai de soulagement. J'avais de la chance que le pilleur n'eût pas eu l'idée de regarder sous le lit.

- Je n'ai pas trouvé grand chose et toi ? déclara la voix de la femme dans le couloir.

- Non, moi non plus. Je me demande si les autres ont fini, je suppose qu'ils ne vont pas tarder à mettre le feu au village.

Mon estomac se resserra pour une énième fois. Les Enfants Maudits projetaient d'enflammer les maisons ? Décidément, je n'étais pas au bout de mes peines. Je devais me dépêcher de sortir d'ici !

Des bruits me signalèrent que les deux pillards sortirent de l'habitation. J'attendis quelques instants de plus pour m'assurer de leur départ avant de m'extraire prudemment de ma cachette.
Alors que je sentais mes jambes se paralyser partiellement, je posai la pointe du fourreau de mon épée au sol pour m'en servir de canne. Je me redressai avec l'aide de son soutien puis me dirigeai en titubant jusqu'à la porte.

Je posai la main sur la poignée et la tournai. "La porte s'ouvrit", je pensais inévitablement que cela allait se produire de la sorte mais ce ne fut pas le cas. Comment se faisait-il ? Pourquoi diable était-elle verrouillée ? Bon sang, je n'avais pas de temps à perdre ! Perdant aussitôt mon sang froid, je levai mon épée dans le but de briser le verrou de la porte. Mes jambes chancelèrent, privées de leur unique soutien, mais je tins le coup et restai debout.
Je le frappai en plein cœur mais celui-ci demeura tout de même intact. Rien d'étonnant, sans pouvoir prendre appuie sur mes membres je ne pouvais en rien concentrer ma force. C'était comme donner des coups dans l'eau.

Je jetai un regard par la fenêtre, peut-être était-ce une autre solution ? Je me dissuadai de suite en comprenant que celle-ci donnait aussi sur la place où tous les Maudits s'étaient réunis. Ce serait comme se jeter dans la gueule du loup.
Je réfléchis davantage, peut-être que ma magie pourrait faire quelque chose ? Je songeai à chacune des formes de l'Eau : solide, liquide, gazeuse, et à la manière dont je pourrais les exploiter pour arriver à mes fins. J'eus alors un éclair de génie. Je tendis mes paumes en avant et façonnai une clé de glace faite spécialement pour rentrer dans cette serrure. Le souffle court, je la testai. Néanmoins, j'avais beau la tourner dans tous les sens, il n'y avait rien à faire. L'imposante porte demeurait inébranlable.

Je grognai de mécontentement. Pourquoi aucune de mes tentatives n'avait de succès ? Je ne pouvais rien faire, rien tenter. Je restais bêtement bloquée ici ! Comment cela se faisait-il ? Je ne voyais pas pourquoi les Enfants Maudits ayant visité la maison auraient absolument veillé à verrouiller les portes. Le problème devait être tout autre...

Une goutte de sueur dévala le long de mon dos. La chaleur avait soudainement grimpé d'un cran. Je me retournai et pus constater avec horreur que la maison avait déjà commencé à prendre feu. Je fis à nouveau volte-face vers la fameuse porte, en panique. Vite, réfléchis, Aerin, réfléchis ! J'observai la poignée avec une plus grande minutie, à y regarder de plus près elle avait subi les âges et la rouille. J'avais peut-être trouvé la cause de mon enfermement, il fallait donc simplement forcer un peu. Prise d'un regain de détermination, je me jetai sur l'anse. Ignorant la chaleur folle et la douleur, je confiai toutes mes forces à cette tâche acharnée. Je secouai la poignée dans tous les sens possibles et la tirai avec vigueur.

Brusquement la porte bougea, bien que ce ne fût que d'un brin. Je souris, encouragée dans mes pénibles efforts, rendus difficile par la fournaise de la pièce, je ne démordis pas. Je jetai un regard en arrière, la lumière mordante se propageait bien plus rapidement que je ne l'aurais cru.

Je persévérai dans l'acharnement, toute mon énergie s'était désormais redirigée vers cette tâche. Je tirais, tirais à en perdre mes bras. Soudain je sentis la poignée se détendre et venir à moi, signe de ma victoire. Je tombai à la renverse sous le poids de mon ardeur. Venais-je de réussir ? Encore un peu sonnée, j'observai la porte que j'aurais espérée voir ouverte. Comment était-ce possible ? Avec incompréhension, je constatai que l'anse était restée dans mes mains. Abasourdie, je la fixai quelques longues secondes avant de comprendre ce qu'il venait de se passer : je venais d'arracher la poignée. D'une fureur que je ne pus contenir, je me débarrassai rageusement du fameux objet qui finit immédiatement à l'autre bout de la pièce.

Le feu gagnait en intensité et les flammes léchaient déjà dangereusement les murs. La peur me rongeait peu à peu, je n'avais aucune envie de finir dans le cercueil de ma terreur.

Brusquement, je m'écroulai sur deux jambes blessées qui n'acceptèrent plus mon poids. Dans un dernier élan de désespoir, je plantai mon épée dans la porte, bien décidée à y faire un trou. Mais en tentant de l'y soustraire, je me rendis compte que celle-ci se trouvait à présent bloquée. Je forçai davantage, ne parvenant tout simplement plus à la déloger. Je m'infligeai une claque mentale et pestai, excédée :

- Mais quelle andouille !

Je serrai les poings, en colère contre tout. Qu'avais-je fait pour mériter un tel coup du sort ? Pourquoi diable s'acharnait-il ?
Les flammes, formant dorénavant des colonnes titanesques, devinrent de plus en plus proches et menaçantes. L'incendie était pour le moins impressionnant, à la fois fascinant de beauté et terriblement angoissant. Mon front perlait de sueur. De plus, une épaisse fumée noire avait fait son apparition et commençait à me piquer les yeux. Je toussotai, la chaleur rendait ma respiration difficile sans parler des émanations qui m'étouffaient et qui embrumaient mon champ de vision.

À l'aide du peu d'eau qui résidait encore dans mon flacon, je matérialisai un bouclier pour me protéger du plasma brûlant. La seule solution qui me restait désormais était d'attendre que les flammes rongent les murs. Peut-être qu'ainsi, après avoir éteint les braises ardentes, je pourrais enfin m'échapper de cette foutue baraque ? J'aurais aussi pu créer une nouvelle poignée en glace, mais mes forces amoindries ne m'auraient de toute manière pas permise de rompre la rouille qui verrouillait la porte. Une poutre enflammée s'écroula subitement devant moi, traversant mon champ de vision dans un fracas qui m'arracha un soubresaut.

Je toussai à nouveau, plus violemment que la fois précédente. Je ne parvenais plus à déloger l'épaisse fumée noire de mes poumons. Elle était en train de m'étouffer. Maintenir mon bouclier aquatique dans ces conditions me devenait difficile. J'avais beau chercher, la salle manquait terriblement d'humidité et ce n'était pas mon maigre flacon qui allait faire la différence. Malheureusement la magie ne se créait pas toute seule et ne partait pas non plus du néant. Il me fallait de l'Eau, quelqu'en soit la forme. Dans le cas contraire, la cloison aqueuse serait bien vite rongée par la chaleur et ne tarderait pas à s'évaporer.

Sans parler de cette nuée noire qui m'attaquait de toutes parts, tentant de s'emparer de mon être à chaque seconde. Je toussai sans relâche, manquant peu à peu d'air. Je commençais à voir de plus en plus flou, à tomber dans les vapes. Je m'écroulai au sol, secouée de violentes quintes. Soudain, quatre silhouettes, faites de fumée, apparurent. Avec horreur, les traits de ma défunte famille se précisèrent sous mes yeux ébahis. Ils me murmuraient :

- Rejoins-nous...

Je me bouchai les oreilles et fermai les yeux. Quel était cet Enfer dans lequel j'avais pénétré ?

- Non... Non... répétai-je à voix basse, horrifiée.

Le décor tournait autour de moi, la sombre brume m'emportait dans sa folie. Les silhouettes macabres continuèrent leur discours d'une voix douceâtre :

- Répare l'erreur qu'est ta vie et rejoins-nous dans l'au-delà...

Les fantômes aux lueurs sombres tentèrent de me happer. Ils s'agrippèrent à moi de part en part, sans que je ne pusse rien faire.

- Non... Non... Arrêtez... prononçai-je faiblement.

Les ombres me plongèrent alors dans de noires ténèbres.



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