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15× Agissements Solitaires


Aerin

Les pas de ma monture foulaient les plaines d'herbes hautes avec vivacité alors que le soleil se trouvait à son apogée. Ne sachant exactement où chercher, je pris l'initiative de suivre les chemins de terre qui s'étaient vaguement formés avec les passages répétés de ceux qui les avaient empruntés. Je tournai en rond un bon moment sans pour autant voir apparaître l'ombre d'un village aux alentours. Se situaient-ils à des points si éloignés du précédent ? J'aurais mieux fait de me renseigner avant de partir.

Après un certain temps passé à scruter les paysages qui m'entouraient, je remarquai que le soleil allait probablement sonner son déclin dans un peu plus d'une heure. J'étais sur le point d'abandonner et de rebrousser chemin quand j'aperçus la silhouette inespérée d'un village à l'horizon. À cette vision encourageante, j'accélérai la cadence vers celui-ci. Arrivée à un lieu qui le surplombait, je pus dès lors y observer pleinement l'agitation que je n'avais fait qu'entrapercevoir jusqu'à présent. Des cris d'effroi et de panique commençaient tout juste à secouer la bourgade. Apparemment les enfants Maudits venaient de l'atteindre de pair avec moi-même.

J'hésitai un instant avant de me diriger vers un arbre auquel j'accrochai la longe de mon équidé juste après en être descendue. Je fis ensuite volte-face vers le nid d'une terreur nouvelle pour m'y diriger résolument, le cœur palpitant. D'une manière à la fois hâtive et furtive, j'effectuai le tour du bourg puis lorsque je fus assez proche je dégainai mon épée et courus me cacher derrière les murs de la première maison qui se présentait à moi.

Combien étaient-ils ?
Je jetai discrètement un œil derrière le rempart qui me séparait encore de l'action. Parmi ce que mon champ de vision m'offrit à travers les habitations, je comptai : douze au nord, huit à l'ouest. J'estimai rapidement leur nombre total à une bonne soixantaine, surnombre qui ne me laisserait tout bonnement aucune chance face à eux si je les attaquais de front.

Je restai un instant adossé au mur, réfléchissant à toute vitesse à la suite de mes actions. N'importe qui d'assez sage aurait rebroussé chemin pour prévenir ses alliés, cependant, je fus plutôt séduite par un plan improvisé aussi fou que vain. J'allais les prendre à part afin de les éliminer un à un sans me mettre en péril. Je ne leur laisserais pas même le temps de connaître mon existence. Oui, c'était de la folie pure de tenter seule un assaut, mais je ne pouvais pas pour autant partir comme si de rien était en tournant le dos aux villageois. Je devais en sauver ne serait-ce que quelques uns.

Un détail me frappa néanmoins, les membres du groupe de Maudits se trouvaient être vêtus de solides armures, à la manière d'une véritable armée. Où avaient-ils bien pu récolter les fonds nécessaires à de telles opérations ? Peut-être était-ce le fruit de pillages passés qui leur avaient permis de se revêtir ainsi de métal ?
Je laissai ma réflexion s'évanouir dans mon esprit pour me focaliser à nouveau sur mes futurs adversaires. J'en suivis un des yeux que je repérai s'isoler. Je me déplaçai furtivement derrière les maisons, sous les cris et les supplications perçants des victimes que je tentais d'oublier. Réduire en bouillie leurs agresseurs me démangeait de toute part, j'aimerais tant pouvoir leur venir en aide.

Malheureusement, je me trouvais impuissante face à une telle situation. Je devais agir lentement, pour le malheur de ceux qui succomberaient par le manque de temps. Je serrais les dents tout en me déplaçant courbée. J'atteignis finalement le mur le plus proche de ma première proie. Soudain je fus distraite par des voix terrifiées qui attirèrent mon attention ailleurs. Un couple de résistants était sur le point de se faire exécuter par un homme. À cette vision, je me précipitai vers eux sans hésiter une seule seconde. Au moment où ma cible allait se tourner vers moi, attiré par mes pas, j'abattis mon épée sur lui. L'homme s'affaissa sous le choc, un instant sonné avant de tout de même faire volte-face pour tenter de répliquer. Depuis la gourde d'eau à ma ceinture, j'invoquai des piques de glace que j'envoyai se planter sur les parcelles de son corps que son armure ne protégeait pas. Mon adversaire s'écroula définitivement, mort sur le coup.

- Fuyez, mettez-vous à l'abri ! ordonnai-je aux deux rescapés tremblants et chamboulés.

Ils me remercièrent avant d'obtempérer prestement. Je me focalisai à nouveau sur le cadavre à mes pieds. Son exécution expéditive signalait ma volonté de ne pas lui laisser le temps de prévenir ses compagnons de ma présence. Ne trouvant pas meilleure solution, j'entrepris de dissimuler le corps derrière un arbre. La peur d'être vue pulsait toujours dans chacune de mes veines.

Je réitérai l'opération pour sauver deux autres familles, inlassablement secouée par l'idée que ce ne serait pas suffisant. Le chaos semait toujours le village. Je me maudis intérieurement de ne pas être assez forte pour partir affronter tous les pillards en même temps, certaine que les chefs des Lames d'Argent, eux, en auraient été capables aidés par leur grandiose magie. Le cheminement de mes songes m'amena finalement à une pensée qui me fit sourire d'amusement malgré un moment pareil. Si j'avais accepté que Raphaël m'accompagne, celui-ci aurait été bien plus fou que moi et serait parti foncer dans le tas sans même me demander mon avis, un véritable imbécile !

Tout à coup, des voix non-loin de moi m'arrachèrent de mes réflexions au moment où je dissimulai le corps d'un homme qui avait été alerté par ma précédente action. Prise de panique, je me tapis hâtivement derrière une maison, laissant le cadavre en plan, mal camouflé derrière l'arbre où un autre de ses compagnons résidait. Retenant mon souffle, j'entendis les bruits de pas s'approcher, m'indiquant qu'ils venaient à plusieurs. Je ne pus pas les voir mais n'osai pas pour autant jeter un œil derrière le mur pour observer leurs mouvements. Brusquement, la voix d'une femme résonna, à mon plus grand effroi :

- Regardez par ici !

Mon cœur battait à tout allure, ils venaient de retrouver ceux que je venais de dissimuler. Je fus prise de sueur froide, appréhendant leur réaction qui ne tarda pas :

- Quelqu'un a décidé de s'opposer à nous. Il ne doit pas être très loin, traquons-le ! ordonna l'un des pilleurs.

Mon souffle se coupa. Merde. J'avais besoin d'un éclair de génie pour trouver une solution, et vite !
M'enfuir ? Il y avait un risque qu'ils me voient m'en aller et me poursuivent jusqu'à m'empêcher d'atteindre ma monture. De plus, je n'avais pas pour autant envie d'abandonner les lieux.
Foncer dans le tas ? Mauvaise idée, je ne savais pas réellement de quoi ils étaient capables.
Me planquer ? Mais où ?
Dans un buisson ? Quelle mauvaise cachette...
Dans un arbre ? Mes poursuivants pourraient m'apercevoir grimper et de toute manière les arbres d'ici n'étaient ni solides, ni hauts, ni denses.
Dans une maison ? On n'y entrait pas si facilement, et, excepté le cas où une fenêtre soit déjà ouverte, je ne pourrais pas y pénétrer. À moins de la briser, mais le bruit du verre les alerterait. Cette idée fit un rapide tour dans ma tête puis je soupirai : avais-je une meilleure solution ? Pas vraiment.

Je longeai le mur, à l'abri des regards, et rejoignis en vitesse la première fenêtre. J'y enfonçai mon épée de toutes mes forces, créant, de ce fait, d'innombrables fissures. Pour la briser dans le moins de bruits possibles, je fis tourner délicatement mon arme sur elle-même. La vitre forma des craquelures de plus en plus longues. En parallèle, les bruits de pas s'accélérèrent dans tout le village à ma recherche. Mon adrénaline monta de cran en cran jusqu'à me nouer la gorge. Le verre commença à céder, bien que trop lentement à mon goût, je retins ma respiration et y mis plus de force. La vitre se brisa alors en son centre sans provoquer trop de bruit.

Je perçus soudain des foulées rapides s'approcher de moi. Sous le coup de la pression, je me hissai et m'introduisis précipitamment dans le trou que je venais de former. À l'intérieur, j'atterris au sol sur les coudes sans le moindre ménagement. Mon corps était entièrement endolori mais je ne pris pas pour autant le temps de me relever. Je rampai à toute vitesse jusque sous le lit de la pièce.

Sous la panique, les bords pointus du verre restant sur la fenêtre m'avaient ciselée les cuisses en un tas de multiples blessures, plus ou moins profondes, trouant et tachant de sang mon pantalon. Mes bras, eux, avaient heureusement étaient protégés par mes gantelets et les épais drapés de ma cape.
Sans prendre le temps d'avoir mal, je guettai les sons extérieurs. Mon cœur battait à cent à l'heure. Je serrai le pommeau de mon épée contre moi et retins mon souffle. J'entendis les bruits de pas approcher davantage puis se stopper non loin de la maisonnée. Après un silence qui me sembla durer une éternité, une voix prit la parole à l'extérieur :

- Il n'y a rien, j'ai dû rêver...

Les pas reprirent dans l'autre sens. Tous mes muscles se détendirent dans une même décontraction. Je soupirai de soulagement, il m'avait filée une sacrée frousse ! Mon traqueur n'avait pas été jusqu'au bout de l'allée et n'avait par conséquent pas pu apercevoir le trou résidant dans la fenêtre. Cette fois, je l'avais échappé belle, mais qu'en serait-il de la suite ?



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