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14× Un Village Épargné


Raphaël

Nous traversâmes tout Shardaa par sa longue route principale. Sur notre passage, notre cavalerie éveilla la curiosité des citadins par son allure imposante et son nombre important. Voir un tel défilé était rare et avait le mérite d'impressionner.
Nos quatre généraux avaient pris la tête de l'escadron. A contrario des autres Lames d'Argent, ceux-ci ne s'étaient affiliés à aucun groupe. Ils voyageraient seuls et circuleraient entre le reste des troupes en tant que point de relais de l'information, ce qui leur permettraient de gérer nos déplacements pour une réussite parfaite des opérations. 

Nous chevauchâmes durant trois jours en direction du nord jusqu'à enfin parvenir à un lieu proche du périmètre d'action du groupe d'Enfants Maudits. Nous y établîmes un campement pour la nuit dans une prairie isolée. Nous avions tous un peu gagné en nervosité en nous sachant proche de l'horizon des événements qui nous attendaient. Heureusement, les quelques musiciens parmi nous égayaient l'ambiance sous leurs mélodies tantôt douces tantôt plus entraînantes. La mage de l'Eau faisait partie d'entre eux, divertissant chaque veillée nocturne au coin du feu à l'aide de ses airs de flûte.

Le lendemain fut venu le temps des séparations. Nous nous répartîmes par conséquent parmi les groupes prévus à cet effet dans l'objectif de couvrir tout le nord-ouest du territoire Alanyien. Aerin, Alexandre, Blake et moi nous rejoignîmes en attendant la visite d'un chef qui ne tarda pas. Meredin vint nous donner ses instructions et nous informa de la direction à prendre. Nous quittâmes ainsi les lieux à la suite de bon nombre d'autres chevaliers.

Nous galopâmes le long de vertes prairies ou bien encore à l'orée de forêts encore sauvages durant la plupart de la journée. À chaque foulée vivace de l'équidé, je sentais, avec euphorie, l'alizé me fouetter le visage avec douceur. Malgré la situation c'était si agréable, l'air m'enivrait. Le sentir entrer sauvagement dans mes poumons me faisait ressentir ma propre vie.

En milieu d'après-midi nous arrivâmes finalement aux pieds d'un village détruit, agité par des habitants désespérés. En pénétrant les lieux, nous comprîmes mieux la situation qu'une brève analyse du décor horrifique qui s'offrait à nous nous permit de conclure. Les vitres étaient brisées et la plupart des bâtiments se trouvaient calcinés. Du sang avait même pénétré par endroit le chemin, preuves des combats ayant eu lieu ici. Une forte et poisseuse odeur d'hémoglobine mêlée à des restes de roussi ne tarda pas à me prendre le nez, provoquant chez moi un haut-le-cœur immédiat.

- C'est du joli... commenta Aerin.

- Je ne pensais pas les dégâts si importants, surenchérit Alex.

Les villageois rescapés nous observaient avec une crainte attentive, ce qui nous poussa à descendre de nos chevaux pour engager une conversation en espérant en apprendre plus. Sous leurs regards méfiants, nous nous dirigeâmes vers un petit groupe aux âges hétérogènes. Il était rare pour nous de recevoir un tel accueil des habitants. Une fois à leur hauteur, je commençai tout en les saluant d'un geste de tête poli :

- N'ayez crainte, nous sommes des Lames d'Argent envoyés par le roi Haldir et venus pour enquêter sur les attaques qui touchent les villages du nord-ouest du pays. Pouvez-vous nous en dire plus sur ceux qui ont pillé vos biens ?

Des murmures traversèrent les campagnards qui se dévisagèrent les uns les autres, quelque peu rassurés par mes dires.

- Une armée d'hommes et de femmes ont débarqués il y a deux jours pour tous nous prendre, exposa une fille maigrelette.

- C'était affreux, tous ceux qui résistaient étaient massacrés ! enchaîna un vieil homme bouleversé.

- Savez-vous dans quelle direction sont-ils partis ? les questionna à son tour Aerin.

- Ils se sont dirigés vers le nord, punissez-les je vous en prie !

- D'ailleurs ils venaient de l'ouest, est-ce le Royaume d'Éphésis qui compte entreprendre une guerre à l'encontre de notre pays ?

- Non, ce serait improbable.

Nous dialoguâmes encore un peu en quête de plus d'informations avant de nous retourner en les remerciant. Une femme d'une quarantaine d'années nous interpella cependant, d'une voix à la fois révoltée et désespérée :

- Attendez ! Qu'allons-nous devenir ? Notre village a été détruit, nous n'avons plus nulle part où aller !

Voir toutes ces mines profondément dévastées par le malheur et la misère nous peina d'impuissance. Nous nous sentions quelque part coupable d'arriver après la bataille. 

- Nous convaincrons le roi de faire tout son possible pour envoyer de la main d'œuvre qui réparera votre village, décréta Alexandre en posant solennellement son poing sur son cœur en guise de promesse.

Les villageois firent éclater leur joie à l'entente d'une telle nouvelle. L'espoir les regagnait pour la première fois, eux qui s'étaient sentis abandonnés par le royaume. Nous nous remîmes en route sur cette note plus joyeuse, désertant le village à la poursuite du nord. Nous galopâmes aux grès des vents au sein de longs prés verdoyants. L'ambiance qui reposait ici était tout autre, la vie y continuait normalement son cours sans prendre en compte les ruines que nous venions de traverser.

Nous traversâmes une bourgade désolée semblable à la première où là encore on nous conseilla de partir vers le nord. Nous nous arrêtâmes ensuite pour la nuit lorsque le soleil commença à décliner. Le lendemain nous continuâmes notre parcours, croisant la route d'un autre lieu victime des pilleurs, jusqu'à ce qu'enfin un village différent des autres apparaisse à l'horizon. Les cheminées des maisons fumaient paisiblement et les paysans qui habitaient à ses abords s'adonnaient aux épuisants travaux des champs.

- Le village semble comme neuf ! s'exclama Alex avec étonnement.

- Oui, on dirait bien. Allons-y ! ordonna Aerin.

Nous accélérâmes le pas, devenu plus lent au cours de notre traversée. De ce fait, nous atteignîmes l'entrée du village en un rien de temps. En empruntant la route principale qui scindait le lieu en deux, nous pûmes récolter les regards intrigués des passants qui n'avaient que rarement vu des chevaliers dans leurs vies.

- Comment se fait-il qu'ils aient échappés aux attaques des Enfants Maudits qui ont ravagé les villages voisins ? m'interrogeai-je, perplexe.

- Interrogeons les habitants, nous verrons bien, proposa Blake.

Nous descendîmes de nos montures pour mettre pied à terre. Une vieille dame s'approcha au même moment de nous, sa canne et son allure lente trahissaient le déclin de ses muscles.

- Salutations chevaliers. Je me présente, je suis la doyenne du village. Puis-je vous demander en quel honneur vous nous rendez cette si soudaine visite ?

Aerin prit la parole en premier et accompagna ses mots d'un bref signe de tête en guise de salut :

- Nous sommes des Lames d'Argent dépêchés par le roi afin d'assurer la sécurité des habitants de la région. 

- Un groupe de sombres individus ont pillé les villages alentours, mais, à notre grande surprise, le vôtre est resté intacte, exposai-je à mon tour. Savez-vous quelque chose sur ce qu'il s'est passé ?

- Les bourgs voisins ont été mis à sac ? articula la doyenne sous le choc.

- Je vois, vous ne savez rien... en déduis-je avant de me retourner vers mes frères d'armes. Ce village a de grande chance d'être la prochaine cible des Enfants Maudits.

Alexandre redirigea son attention vers la vieille femme pour annoncer :

- Vous serez très probablement bientôt attaqués aussi, mais nous allons tout faire pour vous protéger !

Une petite foule avait eu le temps de s'attrouper autour de nous pour nous écouter. Les villageois, pris de panique par cette annonce aussi soudaine qu'inquiétante, nous assiégèrent de questions auxquelles nous tâchâmes de répondre au mieux pour calmer leurs inquiétudes.
Après ces événements, la doyenne nous proposa de séjourner chez elle. Nous la suivîmes ainsi jusqu'à une pièce où reposaient quelques lits inoccupés.

- Merci pour votre gentillesse, la remercia Aerin.

- Voyons c'est normal, vous n'avez nulle part où dormir puisque notre village n'abrite aucune auberge, nous rassura la propriétaire des lieux en souriant.

Après avoir refermé la porte pour nous laisser entre nous, nous entamâmes une discussion.

- Maintenant, nous n'avons plus qu'à attendre la visite d'un chef et de ses renforts ! J'espère qu'ils ne seront pas trop long, commença Alexandre en s'asseyant sur ce qu'il avait élu être son lit.

- C'est sûr que si nos ennemis se décidaient à débarquer maintenant, on ne ferait pas le poids tous les quatre ! continua Blake.

- Les villages plus au nord de notre trajectoire doivent aussi être vérifiés, fit remarquer Aerin en regardant l'horizon par la fenêtre. J'y vais.

- Toute seule ? l'interrogeai-je sans masquer mon inquiétude.

Elle hocha la tête tout en empoignant la sacoche qui contenait ses affaires.

- Non, attends, je t'accompagne ! enchaînai-je en me levant d'un bond.

- Ce n'est pas nécessaire. Chacun d'entre vous doit rester ici pour défendre le village en mon absence.

- Compte sur nous ! acquiesça le blond.

- Bonne chance ! l'encouragea Blake à son tour.

La guerrière au bijou de tête en forme de goutte passa ainsi le seuil de la porte. En la voyant partir, je la suivis sans hésiter et pressai le pas dans le couloir pour la rattraper.

- Attends ! Et si tu tombais sur eux, que t'arriverait-il ? Tu y as pensé ?

- Je me débrouillerais, soit sans inquiétude, affirma-t-elle en se retournant pour m'adresser un sourire rassurant.

- Et dire que tu me traites de tête brûlée, pestai-je en continuant le chemin qu'elle prenait jusqu'au pré où résidaient les chevaux.

À ces mots, elle s'esclaffa avant de répliquer :

- Je ne cours pas volontairement vers le danger en ruinant tous les plans moi au moins !

Elle escalada la barrière d'un enclos pour rejoindre sa monture. Je m'accoudai la moue boudeuse au bois qui renfermait le carré d'herbe et l'observai à contrecœur seller l'animal. Mon attitude silencieuse et renfrogné lui signala pleinement mon mécontentement. À cette vision, elle me jeta à son tour un regard navré, elle voyait bien que je mourrais d'envie de l'accompagner. Finalement elle grimpa sur son cheval paré avec agilité puis quitta l'enceinte de l'enclos.

- Je compte sur toi pour ne pas prendre de risque inconsidéré, lâchai-je.

Celle-ci me répondit par un simple sourire et commença à s'engager vers le nord. Immobile, je la regardai s'éloigner, encore et encore, jusqu'à ne plus voir que l'horizon. Je soupirai et fis volte-face vers notre logement, regrettant déjà ma décision de ne pas l'accompagner. Je détestais tant attendre, mais désormais je n'avais plus d'autre choix que de laisser son goût amère me posséder.


*


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