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12× Écho de Désespoir

Aerin

Je demeurais sidérée face aux révélations de Blake, ou devrais-je dire de Blake d'Ambrasia, princesse d'un royaume déchu.

- Je m'étais résignée... murmura-t-elle la tête basse. J'avais perdu espoir et alliés...

Elle fit une pause avant de reprendre d'une voix tremblante :

- M-mais... Il est revenu... Alceste est revenu d'entre les morts, je ne sais par quel miracle il s'en est sorti !

Je demeurai silencieuse. Seules mes oreilles lui étaient utiles, se savoir écoutée l'aidait à s'exprimer.

- Je croyais avoir laissé ce sombre passé et toutes envies de vengeance derrière moi... Mais... Maintenant... Je suis perdue ! hurla-t-elle sur la fin.

La mage aux longues couettes rouges se leva d'un bond du rocher sur lequel nous étions installées. Des larmes de rage et de frustration commençaient à dévaler ses joues.

- Ils ont pris ma couronne et tué ma famille ! Pourquoi n'ai-je pas rejoins les troupes de rebelles d'Alceste ? Pourquoi ? Je me sens si inutile ! poursuivit-elle en hurlant son désespoir.

Déchaînée, elle se retourna vers un tronc d'arbre à sa proximité et y abattit son poing sans aucune forme de retenue.

- Qu'est-ce qui m'a empêchée de ne pas étriper les Xilliens un à un ?

La guerrière réitéra son coup, encore et encore, jusqu'à marteler le pauvre arbre qui paraissait pourtant immuable sous sa fureur. Sa hargne était telle que ces poings en furent bien vite ouverts.

À cette vision, je me levai à mon tour pour m'approcher d'elle à pas feutrés. Blake s'apprêtait à frapper de nouveau quand j'attrapai son poignet pour la retenir. D'une vigueur effrayante, la concernée tourna la tête dans ma direction, comme possédée. Dans les yeux embués de larmes qu'elle parvenait à river vers moi, je pus y lire tout le dépit et le désespoir du monde.

- Tu peux les rejoindre si c'est cela que tu veux. Tu sais bien que le Royaume d'Alanya ne t'empêchera jamais de vaincre les démons de tes cauchemars, lui affirmai-je d'un ton calme et dans un sourire qui se voulait rassurant.

Doucement, je sentis ses muscles se déraidir sous ma poigne. La mage de Feu baissa la tête avant de finalement se jeter dans mes bras sous mon regard éberlué. Après quelques secondes d'hébétement, je rendis son étreinte à celle qui était d'ordinaire peu tactile. Jamais je n'aurais parié sur elle pour décerner aux autres ce genre de tendresse. En temps normal, elle leur attribuait plutôt des mauvais coups ! Cependant aujourd'hui je découvrais les failles de son apparente invulnérabilité.

La Lame d'Argent se laissa aller à ses émotions puis, peu à peu, ses sanglots allèrent en se calmant jusqu'à finalement s'apaiser totalement. Elle en profita pour quitter sa position et me murmurer :

- Merci.

Ce fut l'instant d'après qu'Alexandre nous appela au loin pour nous signaler notre départ. Je jetai un œil soucieux à Blake qui séchait une dernière fois son visage. Celle-ci me répondit par un hochement de tête et un sourire confiant, elle voulait m'assurer qu'elle se débrouillerait pour la suite du trajet. Nous rejoignîmes les autres puis grimpâmes sur nos montures alors que ma coéquipière tentait au mieux de se faire discrète pour que personne ne l'interroge sur ses rougeurs. Ce fut ainsi que nous démarrâmes vers un nouvel horizon.

* * *

Plus promptes qu'à l'allée, nous parcourûmes la distance qui nous séparait de Shardaa en tout juste cinq jours. Le soleil du soir commençait à décliner dans le ciel orange lorsque nous posâmes enfin pied dans la cour du château. Exténuée, j'entrai dans l'écurie parsemée de paille pour y desceller mon cheval et ensuite confier ses soins à un palefrenier.

Sans plus tarder, je grimpai les escaliers de la bâtisse royale jusqu'à accéder à ma chambre pour y poser en désordre mes affaires et me dévêtir de ma cape noire. Désormais obnubilée par la seule envie d'être propre, je passai à nouveau le pas de la porte de la pièce qui m'était attitrée et franchis le couloir pour me rendre jusqu'aux salles des eaux de l'étage. À mon plus grand étonnement, les immenses bains chauds étaient déserts malgré l'heure adéquate aux douches. Les autres guerrières devaient probablement manger ou s'étaient simplement rendues aux salles de bain des autres étages. Me retrouver seule n'était pas plus mal.

J'ôtai mon uniforme de Lame d'Argent que je déposai dans un panier d'osier ainsi que le bandage qui enserrait mon poignet. En entrant dans l'un des grands bassins, je pus constater que l'eau ne se colorait plus de rouge lorsque ma plaie picotante entrait en contact avec le liquide mouvant. À la place, une cicatrice encore fraîche y résidait grâce aux soins primaires qui lui avaient été apportés lors de ces derniers jours.

Sentir le contact du savon sur sa peau était une chose des plus agréables lorsque s'échappaient les dernières couches de crasses accumulées en voyage que l'eau seule n'avait su convenablement retirer. Une fois que j'eus terminé ma toilette, je revêtis des vêtements de rechange, davantage confortables que précédemment, puis je sortis de la salle des eaux alors que d'autres commençaient à s'y rendre. Je me dirigeai ensuite à l'infirmerie, après avoir préalablement déposer mon uniforme dans ma chambre, pour y faire changer mes bandages.

Lorsque je pénétrai dans les lieux, un médecin me prit de suite en charge. Je me laissai ausculter et panser silencieusement tandis que je ne pus m'empêcher de remarquer l'absence de Raphaël dans la salle de soin. Ses blessures demandaient une convalescence plus longues que le temps de mon voyage, mais bien-sûr, le chevalier aux cheveux blancs ne tenait jamais bien longtemps en place et l'avait probablement déjà déserté malgré les réticences de ses soigneurs.

Quand il eut terminé, je remerciai l'homme qui s'était occupé de moi et retournai dans ma chambre. Sans plus de cérémonies, je plongeai dans mon lit en engouffrant mon visage dans mon oreiller. Ces derniers jours avaient été tout bonnement éprouvants à force d'alterner entre la traversée équestre et la veillée nocturne lors de mes tours de garde. Dans la ferme intention de rattraper mes heures de sommeil, je lâchai prise et m'endormis quasi sur le coup.

* * *

Le lendemain matin, je me réveillai dans un terrible mal d'estomac. Je me souvins alors avoir oublié de manger tant mon corps avait été obnubilé par sa fatigue. Je me levai et me préparai au minimum pour descendre déjeuner au réfectoire. Il commençait déjà à se faire tard, j'avais bien dormi. Après avoir convenablement dévoré mon repas sans pour autant avoir croisé d'amis proches, je remontai dans ma chambre et me décidai à y rédiger mon rapport.

Plus tard au cours de la journée, je trouvai Alexandre et nous convînmes de partir nous entraîner près du lac qui bordait Shardaa. Cette journée de fin d'hiver se révélait être plus douce que les précédentes. Après quelques dizaines de minutes de marche en milieu urbain, nous pûmes enfin avoir le loisir de fouler les parterres d'herbes hautes de la plaine qui accueillait la large étendue d'eau. Face au lieu habituellement désert résidait cependant une silhouette déjà présente sur une rive du lac. En plissant les yeux je pus me rendre compte qu'il s'agissait de Raphaël qui s'adonnait avec frénésie à la pratique de la magie aérienne.

D'un air entendu, nous nous approchâmes davantage, le sourire aux lèvres. En nous apercevant, le mage se stoppa et étira à son tour les lèvres.

- On ne pensait pas te trouver ici, déclarai-je.

- Comment vas-tu depuis tout ce temps ? s'enquit à son tour Alexandre, toujours accompagné de son éternelle bonne humeur.

- Je vais beaucoup mieux, j'ai quitté l'infirmerie depuis déjà une semaine.

- Avoue plutôt que tu as contraint les médecins à sortir le plus tôt possible ! ironisai-je dans un sourire espiègle.

- On ne peut rien te cacher, ria-t-il avant de changer de sujet. Depuis quand êtes-vous rentrés ?

- Hier soir.

- Alors ? Racontez-moi, votre mission s'est bien passée ?

Le blond et moi nous jetâmes un regard circonspect. Raphaël grimaça en comprenant que les événements avaient bien vite tourné au vinaigre. Nous lui fîmes ainsi part de ce que nous savions en mentionnant l'organisation inconnue qui m'avait mutilée le poignet sans pour autant rentrer dans les détails qui concernaient Blake. Hormis celle-ci, j'étais la seule à connaitre ce que nous avions réellement vécu cette nuit-là ainsi que l'histoire qu'elle avait bien voulu me conter. Après avoir débattu quelques instants, le jeune homme à la chevelure en désordre changea de sujet :

- Au fait, qu'est-ce qui vous amène ici ?

- La même chose que toi on dirait ! s'exclama Alexandre, retrouvant son sourire à la venue d'un sujet plus joyeux.

Raphaël se contentait pour le moment d'accroître la maîtrise de ses pouvoirs au profit d'un entraînement physique qu'il aurait été incapable de gérer sans risque d'approfondissement de ses blessures. Sur ces mots, il leva ses doigts en direction du lac pour provoquer un léger vrombissement dans l'air qui secoua sa surface dans d'amples remous.

- Alors allons-y.

Entourés d'une végétation naissante et d'une eau pure et abondante, les lieux se trouvaient être parfaitement propices à toutes sortes de magie. Je ne tardai pas à rejoindre la parade de mon ami en me tournant à mon tour vers l'étendue bleue. Avec facilité, je soulevai des litres du liquide translucide dans les airs que je gelai ensuite afin de former une boule de glace qui se termina par l'ébullition d'une eau redevenue fluide. La vapeur s'éleva dans un cycle infernal mais fut aisément chassée de mon champ de vision par un souffle nouveau. Je scrutai Raphaël qui me lança un regard habité par la lueur du défi.

Un ouragan commença à se former à la surface du lac et le vent se mit à vibrer au creux de mes oreilles, entraînant les gouttelettes d'une eau glaciale qui s'échouèrent sur mon visage. En guise de réponse à cette provocation muette, j'immobilisai les éléments aquatiques en suspension malgré un vent qui les malmenait sans relâche.

Sous mon incitation, le mage déchaîna les vents de plus belle. La tornade rasa l'eau qui s'envola derechef. Je m'apprêtai à répliquer cependant Alexandre ne demeura pas bien longtemps spectateur et intervint à son tour. Il érigea un mur de terre qui émergea des premières rives du lac et se dressa comme barrière à nos deux éléments en compétition. Nous ne nous fîmes ainsi pas prier pour répliquer, encore et encore. Durant de longues minutes, voire peut-être même heures, nous continuâmes sans relâche notre terrible bataille jusqu'au moment où nos énergies vitales commencèrent à se flétrir et nos corps à flancher. D'un même mouvement, nous nous affalâmes dans l'herbe, essoufflés mais pas moins souriants.

- Ah ah, j'ai gagné ! s'exclama le plus musclé des deux hommes, triomphant.

- N'importe quoi, tu vois bien que c'est moi ! rétorqua Raphaël tout aussi victorieux.

- Vous pouvez toujours parler, je vous ai écrasés ! lançai-je, convaincue de ma propre victoire.

Nous nous disputâmes gentiment dans des chamailleries ponctuées de rires avant de finalement nous calmer pour simplement rester allonger sur la rive. Malgré tout, le froid, accentué par notre récente immobilité, finit par nous déloger de notre berceau de repos. Poussés à reprendre la route vers le château, nous nous exécutâmes, non sans la bonne humeur d'enfin nous retrouver tous les trois. Revoir la capitale et son château après cette absence qui m'avait parue terriblement longue me faisait un bien fou, tout comme retrouver Raphaël. Je l'observai un instant, lui aussi m'avait manquée plus que je ne me le serais imaginée.

*

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