9.
« Alors oui, après ça j'ai changé. Mais qui peut être la même personne après un viol ?
J'aurais aimé avertir la police mais j'étais certaine qu'il ne me croieraient pas. Qui croirait une gamine de troisième qui s'amène, la bouche en cœur, en proclamant qu'elle a été violée ? Personne. Certains rêveurs diront les « gens censés » mais nous ne vivons pas dans une série télé. Ici, les viols, les meurtres, les cambriolages et toutes ces atrocités que les hommes s'infligent sont bien réelles. Et personne ne bouge le petit doigt pour s'en soucier. Les policiers ? Ils réagissent, mais bien trop tard. Le mal est déjà fait. Revenir en arrière nous est à présent impossible, il ne faut affronter la réalité de nos péchés. Et si Dieu existe, mais putain, qu'est-ce qu'il attend ? Qu'on s'entretuent ? Je croyais qu'il instaurait la paix et l'amour dans le monde ; au final, la religion nous mène à des guerres. Tous les jours, des personnes meurent à cause de notre folie. Et tout le monde s'en bat royalement les couilles.
Tout ça pour dire que mon viol m'a transformée. Parce que ça m'a brisée de l'intérieur.
Avançons le plus rapidement dans le temps.
26 avril : viol.
27 avril : ma première scarification.
28 avril : je ne viens pas à l'école.
3 mai : je reviens au collège.
6 mai : seconde scarification.
7 mai : troisième scarification.
9 mai : tentative de suicide (pendaison).
11 mai : quatrième scarification.
15 mai : seconde tentative de suicide (défenestration).
21 mai : cinquième scarification.
27 mai : sixième scarification.
6 juin : troisième tentative de suicide (noyade).
11 juin : quatrième tentative (médicaments).
21 juin : septième scarification.
Etc. Au bout de ma dixième tentative de suicide, j'ai totalement perdu le contrôle. J'essayais de m'arracher les membres. Et je buvais mon propre sang.
Tu sais, Jules, lorsque que je suis passée en seconde, j'étais détruite. Je faisais tout machinalement. Je t'embrassais sans plus aucune émotion. Je n'écoutais plus en cours. J'avais l'impression que tout le monde s'en voulait. Même toi. Pourtant, tu essayais de m'aider. Mais comment aider quelqu'un lorsqu'il ne vous dit rien? Qu'il fait comme si tout allait bien alors qu'il s'effondre un peu plus chaque jour? Je ne supportais de vivre. Pas seulement à cause de mon viol. Également à cause de ma mère qui s'en foutait de plus en plus de moi. Chaque jour un peu plus... Elle s'éloignait. »
// De retour avec un chapitre beaucoup trop petit pour le temps que je vous ai fait attendre. Je vais essayer de finir cette histoire vite. Il suffit juste que je la recopie ici, mais le temps me manque. Je ne vous promets rien, mais j'espère le faire rapidement. Sinon tapez moi sur les doigts... T^T\\
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