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Chapitre 21: Journée ordinaire dans un monde étrange

Cela faisait moins de quarante-huit heures que Lucio s'entraînait d'arrache-pied avec Angéla. Et, plus il mangeait la pelouse du jardin, plus il se demandait s'il n'avait pas signé son arrêt de mort en acceptant de participer au SCC. Même si sa partenaire d'entraînement retenait ses coups, cela n'empêchait pas le soldat de souffrir autant qu'après un marathon sans échauffement.

Depuis son arrivée, et malgré les conseils de Violette, il n'avait pas eu l'impression d'avoir progressé du tout. Ou, du moins, de ne pas progresser assez vite. Car, pendant qu'il perdait son temps à brasser de l'air dans l'espoir d'invoquer un Daitherial capricieux, son monde continuait à subir les assauts incessants des terroristes. Combien de personnes avaient trouvé la mort depuis son départ ? Ses compagnons étaient-ils seulement encore en vie ? Ou bien avaient-ils tous été exterminés ? Ce qui aurait expliqué le silence angoissant d'Amon. Devait-il plutôt tout abandonner et chercher un moyen de rentrer au plus vite ? Et Anna ? Avait-elle échappé aux griffes de Purple Revolution ? Le soldat ne pouvait que prier et espérer que Violette finalise au plus vite le transporteur dimensionnel pour ramener son amie d'enfance en lieu sûr.

Une douche glacée ramena brutalement Lucio à la réalité. Furieux, il croisa le regard d'Angéla, armée d'une bouteille d'eau vide, fière d'elle à en juger par le sourire en coin qui étirait ses lèvres rosées.

— C'était en quel honneur, ça ? s'exclama le blond en se levant d'un bond.

— Aucun en particulier. J'avais juste envie de voir ta réaction, s'amusa son amie.

— Très marrant. Si j'attrape froid, ne viens pas te plaindre que je t'abandonne.

— Il faut apprendre à te détendre un peu, tu sais ! Ce n'est pas en broyant du blanc que tu vas faire avancer quoique ce soit !

— Je ne broie pas...

La garde du corps de Violette interrompit son camarade en posant son index sur sa bouche.

— Sinon, ça te dirait de faire un tour en ville ? T'es à peine sorti du château depuis que t'es là et et j'ai plein d'endroits à te montrer !

— Et l'entraînement ? Tu ne crois pas qu'on a mieux à faire que se balader comme des touristes ? Je te rappelle que moi, je ne suis pas là pour m'amuser. Pendant que je perds mon temps, des gens meurent chez moi !

— Ouais, peut-être. Mais mon amulette commence à surchauffer et ça ne sert à rien de forcer, donc autant se détendre un peu, non ? Après, si tu comptes rester tout seul dans ta chambre à regarder le plafond sans rien faire, je ne vais pas t'en empêcher. Chacun optimise son temps libre comme il le souhaite. Mais ça aurait été une bonne occasion de te familiariser avec notre monde. Je dis ça, je dis rien...

Lucio voulut objecter, mais son corps endolori le rappela à l'ordre. Faute d'argument, il accepta, voyant là une façon d'en apprendre peut-être davantage sur ses ennemis.

Il ne fallut que cinq minutes à Angéla pour se changer. Elle revint dans le hall du château habillée d'un simple jean et d'un débardeur sous sa veste beige s'accordant parfaitement avec son sac à main clair.

C'est ainsi que les deux amis se retrouvèrent dans une crêperie de Montparnasse. Ils discutèrent du dernier film Disney, ou de la nouvelle attraction du parc « À tes risques », qui avait pour réputation d'être le grand huit le plus rapide d'Europe.

Au cours du repas, Angéla montra à son camarade plusieurs photos de ses vacances en Corse, tout en se plaignant longuement du programme scolaire de ses études d'histoire, particulièrement de l'Allemand obligatoire.

Le soldat esquissa plusieurs sourires en écoutant anecdotes stupides de la vie de l'étudiante. Lorsqu'elle lui raconta comment, au lycée, elle avait obtenu une meilleure note que la première de la classe à un devoir en recopiant un résumé de l'assommoir, trouvé sur internet, il se surprit à rire franchement.

C'était étrange. Il avait beau ne connaître sa partenaire que depuis quelques semaines, discuter avec elle était aussi simple que s'ils étaient amis d'enfance. Il avait l'impression d'être revenu un an en arrière, avant l'attaque des terroristes, lorsqu'il sortait le weekend avec l'association d'astronomie. L'espace de quelques heures, il put oublier la menace de Purple Revolution et apprécia simplement d'une journée banale au milieu d'une foule ordinaire.

— Dis-moi, avant... avant tout ça, c'était quoi ton rêve ? demanda soudain Angéla, à la fin du repas.

— Mon rêve ? répéta l'intéressé, surpris. Je ne sais pas trop... Pour l'instant, sauver mon monde et...

— Non. Mais j'ai compris ! À part ça ! Il n'y a rien qui te passionne ? Un truc pour lequel tu aimerais consacrer ta vie ?

Lucio croisa les bras sur sa poitrine, pensif, tentant de repenser à sa vie antérieure. En vérité, même avant la guerre, il n'avait pas défini précisément ce qu'il comptait faire après ses études de physique appliquée. Peut-être de l'aéronautique ? Ou bien de l'architecture ? Il n'avait jamais été mauvais en dessin. En réfléchissant davantage, un métier en particulier lui vint en tête.

— Eh bien, j'étais membre du club d'astronomie. Même si je ne sais pas si j'ai pris la bonne voie pour devenir astrophysicien...

— Oh ! Moi aussi, mes profs me rabâchent souvent que j'ai tellement la tête dans les nuages que je devrais fonder ce club !

— Pourquoi ça ne m'étonne pas ? railla-t-il sans méchanceté.

— Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?

— Rien du tout. Et toi, du coup, tu as un rêve, Angéla ?

Le regard de l'étudiante s'illumina tout à coup.

— Évidemment ! Mon but, c'est d'intégrer la section spécialisée de Neo Rikoukei pour devenir un agent d'élite !

— Comme Séléné ?

— Oui ! Mais à un niveau encore au-dessus ! Je parle de véritables héros, genre Alice Leblanc ! Ils combattent le crime avec leurs Daitherials, explorent des temples oubliés pour découvrir les origines du Kvantiki et aident les populations grâce à leurs pouvoirs ! C'est pas la définition de la vie de rêve, ça ? En plus, tout le monde les admire et ils inspirent le respect. Quand ils sont en ville, il y a toujours des centaines de gens qui viennent leur demander des autographes ! Même si mon père dit que je ferais mieux de trouver un vrai boulot, mais quand je le sauverai d'un attentat, et que je lui rapporterai un trésor de pirate, il changera d'avis !

Le disciple d'Amon s'esclaffa à nouveau devant l'enthousiasme de son amie. La conversation, ou plutôt ce monologue se poursuivit jusqu'en fin d'après-midi sans qu'il ne s'en rende compte. La bonne humeur et l'énergie d'Angéla l'affectait davantage qu'il ne voulait le laisser paraître. Il se prit même à désirer pouvoir arrêter le temps et prolonger ce moment pour toujours et oublier toutes ses responsabilités. Au terme, Lucio eut l'impression d'avoir avalé un livre d'histoire tant sa camarade était bavarde au sujet d'Éther.

Sur le chemin du retour, les deux protégés de Violette tombèrent nez à nez avec un cortège pour le moins bruyant. Dans la rue de Renne, à quelques centaines de mètres de la tour Ether, quelques centaines de personnes défilaient, des pancartes à la main.

« La vérité éclatera », « Leblanc traitresse », « Le Kvantiki tue », « Free Rikki Inagawa », « Ether, assassins », étaient, entre autres, les mots que scandaient les manifestants entre deux affirmations que la Terre était plate. Le chef du rassemblement, un homme en costume arborant un foulard violet, s'arrêta au pied du gratte-ciel et monta sur une caisse de bois pour s'adresser à la foule :

— Trente-et-un ans que ces soi-disant gardiens de la paix nous mentent, cela ne peut plus durer ! Qui les a élus pour qu'ils nous dictent leurs règles ? Nous exigeons la vérité ! Que s'est-il passé durant le Purple Requiem ? Pourquoi le gouvernement protège-t-il la principale fautive de cette catastrophe ? Combien d'innocents devront encore mourir à cause des radiations du Kvantiki ? Nous refusons ce monde pour nos enfants ! Le « grand mensonge » doit cesser ici et maintenant ! Nous sommes des millions, et ils ne sont qu'une poignée. On ne lâchera rien avant d'avoir obtenu des réponses ! La fédération veut faire la guerre au peuple ? Alors, elle l'aura ! La révolution mauve est en marche ! Nous boycotterons en masse le Summoner Carnival et nous ferons tout pour que Leblanc soit jugée comme il se doit pour le génocide qu'elle a provoqué en imposant le Kvantiki dans nos vies !

Un tonnerre d'acclamations s'éleva de la foule. Angéla se mordit la lèvre en entendant ces mots.

— Combien d'idiots se laisseront avoir, surtout, grommela-t-elle.

— Je ne comprends pas... Quel est le but de cette manif ? s'étonna Lucio, perdu.

— Comme si je le savais ! Même eux ne le savent pas, je suis sûre. Ils réunissent toutes les théories du complot qu'ils trouvent, et essaient d'y associer Éther. Quelle bande de bons à rien ! Ce n'est pas étonnant que mon ex ait fini par les rejoindre ! Viens, on dégage d'ici avant que l'idiotie de ces complotistes nous contamine.

Angéla tourna les talons sans ajouter un mot. Elle avait assez donné avec cette bande d'abrutis. Elle avait tenté de les raisonner et avait royalement perdu son temps et son énergie. Désormais, elle avait bien mieux à faire, comme trier ses chaussettes. Au moins, cette activité ne présentait aucun risque de renvoi ni de désaccord. Et de toute façon, la fédération n'allait pas tomber pour trois illuminés persuadés de vivre sur une Terre plate. Purple Revolution ne représentait aucune menace sérieuse, excepté à l'intelligence.

— Quand même, c'est fou comment les gens peuvent être complètement à côté de la plaque et s'entraîner les uns les autres dans le gouffre. Enfin, tu me diras, comme ça on se débarrasse de tout le troupeau d'un coup ! T'es pas d'accord avec moi ?

Pas de réponse. L'étudiante se retourna pour constater que Lucio ne la suivait plus. Son cœur rata un battement lorsqu'elle aperçut son partenaire de combat sur l'estrade, le visage crispé par la colère.

— C'est donc ça, Purple Revolution ? grogna le soldat, devant l'incompréhension du public hébété. Des bobos qui ont une vie tellement dorée qu'ils sont obligés de s'inventer des problèmes pour se sentir exister ?

Angéla manqua de s'étouffer. Mais qu'est-ce qu'il fabriquait ? Il avait perdu la tête, ou quoi ? Si une nouvelle altercation éclatait ici et que Violette l'apprenait, ils allaient tous les deux être dans de beaux draps, et il n'y aurait pas de troisième chance pour l'invocatrice en cas d'incident grave....

— Je vous demande pardon ? lui répondit l'orateur, sur ses gardes. De quel droit interrompez-vous mon...

— Dans cette dimension, vous avez tout, cracha Lucio d'un air dégouté. La fédération vous protège. Le Kvantiki vous facilite la vie. Le monde est en paix. Mais, si j'ai bien capté votre discours, vous n'êtes jamais satisfaits. Alors vous cherchez une raison de vous plaindre. Avez-vous seulement conscience de ce que vous avez fait ? Parce que vous n'êtes plus capable d'être heureux avec ce que vous avez, vous allez détruire le bonheur des autres. Ça se voit que vous n'avez jamais connu la tristesse ni le désespoir de voir votre monde s'écrouler sans que vous ne puissiez rien faire.

— Monsieur, je ne comprends pas ce que vous racontez, et je vous prierai de descendre de cette estrade avant que...

— C'est de votre faute ! C'est à cause de vos conneries que...

Alors que le soldat s'apprêtait à frapper de toutes ses forces l'orateur, Angéla projeta un filet de lumière pour l'attraper et, tel un poisson, le ramena à elle d'un coup sec. Évidemment, Lucio se débattit comme un diable, mais rien à faire. Les pouvoirs de l'agente d'Ether étaient bien trop puissants. Sans demander son reste, elle s'éclipsa dans une ruelle adjacente avec sa prise du jour, puis la libéra après s'être assurée qu'aucun manifestant ne les avait suivis.

À peine sorti du piège, Lucio foudroya son amie du regard.

— Qu'est-ce que tu fous ? J'allais leur faire payer ! s'écria-t-il.

— T'allais surtout te faire virer. Je te rappelle comment je me suis retrouvée dans cette merde ? Donc relax, et remercie-moi de t'avoir sauvé la peau, sinon tu serais déjà SDF à l'heure actuelle, voire pire.

Le disciple d'Amon s'efforça de prendre sur lui et parvint à se calmer après quelques longues inspirations. Angéla avait raison. Cela ne servait à rien de s'énerver sur des gens au hasard dans la rue qui n'étaient peut-être même pas au courant des agissements de leurs pairs dans son monde. Heureusement, son amie l'avait empêché de commettre l'irréparable. Encore une fois, son impulsivité avait failli lui coûter très cher. Qui sait ce que Violette aurait fait de lui si elle avait appris qu'il avait battu à mort un civil...

— Je suis désolé, s'excusa-t-il finalement. Je me suis laissé emporter. Mais j'avais vraiment besoin d'extérioriser ça.

— T'inquiète, je connais. Je sais qu'ils sont ultra chiants et moi aussi j'ai envie de leur dire leurs quatre vérités, mais en tant qu'agent d'Ether, on doit se contrôler... Même si c'est dur parfois, j'avoue. Par contre, à l'avenir, évite juste de t'en prendre à des randoms et garde cette énergie pour les vrais fautifs. Quand on ira dans ton monde, tu pourras passer tes nerfs sur les glands qui ont foutu le boxon dans ta ville et je t'aiderai avec joie.

Ce soutien parvint à arracher un sourire à Lucio malgré la colère qui bouillonnait encore en lui. Angéla lui donna une tape amicale dans le dos et l'invita à rentrer au château pour se préparer à l'entraînement du lendemain.

Mis à part ce moment d'égarement, le soldat ne regrettait pas d'avoir accepté cette sortie. Constater que ce monde était aussi proche de ce qu'il avait connu autrefois n'avait fait que renforcer sa détermination à remettre les choses en ordre pour retrouver cette existence paisible et insouciante. Toutefois, un autre sentiment était également né en lui au cours de cette après-midi : voir la jeune femme déprimée de la sorte avait affecté son propre moral et l'avait poussé à se venger, non pas des atrocités commises contre ses proches, mais de ce que le groupe avait infligé à son amie. Angéla était toujours rayonnante au quotidien. Certes, un peu gamine et immature sur les bords, mais sa bonne humeur constante et sa bienveillance avaient permis au soldat de s'adapter rapidement à sa nouvelle vie. Elle était celle sur qui il pouvait s'appuyer, car il savait qu'elle écouterait ses problèmes sans émettre de jugement. Pour qu'Angéla garde son sourire, Purple Revolution devait être démantelé, dans toutes les dimensions.


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