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Chapitre 19 : LADD


Depuis sa rencontre avec Séléné, une semaine plus tôt, l'étudiant passait le plus clair de son temps au milieu des livres, toujours dans l'espoir d'y dénicher des informations sur le voyage dimensionnel. La présidente avait eu l'amabilité de l'autoriser à fouiller dans ses archives poussiéreuses pendant son temps libre, entre deux entraînements.

Violette et son ancien mentor, de leur côté, avaient par ailleurs mobilisé toutes les forces d'Ether à travers le globe pour retrouver les artéfacts divins avant Purple Revolution.

Ce jour-là, Lucio déambulait dans les couloirs du château d'un pas rapide, à la recherche d'Angéla pour son entraînement quotidien. Il avait d'abord pensé que sa partenaire n'avait une fois de plus pas entendu son réveil, mais la chambre de cette dernière s'était avérée vide. Il en allait d'ailleurs de même pour Violette. La propriétaire des lieux n'était pas descendue au petit-déjeuner. Dans l'immense demeure, tout était calme. Beaucoup trop calme. À cause de la guerre, le soldat avait développé une phobie du silence absolu, synonyme d'une bataille perdue. Il n'appréciait la solitude que lorsqu'il pouvait continuer à déceler de l'agitation au loin, signe que la vie poursuivait son cours.

Après avoir fouillé de fond en comble le premier étage, il se dirigea vers une partie qui lui était normalement interdite : le bureau de la présidente. Un fin halo de lumière se faufilait sous la porte entre-ouverte tandis que des murmures presque inaudibles s'en échappaient.

Lucio hésita quelques instants. Certes, il n'avait pas le droit de se trouver ici, mais son mentor avait vraisemblablement oublié son entraînement au profit d'une discussion plus importante. Et connaissant le réglage à la minute de son planning, il devait s'agir de quelque chose de très préoccupant.

Sur la pointe des pieds, le soldat s'approcha de la porte et tendit l'oreille. Il reconnut aussitôt les voix d'Angéla et du professeur Ryoko en pleine concertation avec Violette. À travers l'entrebâillement, il pouvait également distinguer un petit coffret scellé par un sceau en forme de fleur de lys, objet de tous les débats.

— Mais genre, c'est possible ? demanda Angéla, visiblement confuse. Vous êtes sûr que le mec qui a dit ça à Alice était pas bourré ?

— Selon Séléné, le sceptre Héqa était l'un des symboles du pharaon, déclara Ryoko, pensif. Nous en avons déduit bêtement qu'il devait abriter un Daitherial divin, à la façon du Livre des Morts, mais cela ne reste qu'une supposition. En revanche, vous avez détecté une grande quantité de Kvantiki à l'intérieur...

— Précisément, là est le point le plus troublant, reprit la présidente, les bras croisés sur sa poitrine d'un air pensif. Nous l'avons analysé à la tour Ether et la concentration dépasse le million de Kvantions par gramme.

— Sachant que même toi tu n'es qu'à cinq cent mille par cellule, ma chère élève, ajouta le professeur. Ce qui est déjà hors norme, puisque la moyenne que peut supporter un humain est de dix-mille.

— Le fait est que nous sommes face à un mur en ce qui concerne l'utilité de cette relique, soupira Violette. Je pensais pouvoir en tirer quelque chose, mais il semblerait que mes compétences purement scientifiques se soient estompées avec les années.

La propriétaire du château brisa délicatement le sceau du coffret pour en sortir un minuscule objet qui ressemblait à s'y méprendre à un bâton de berger miniature, accroché au bout d'un morceau de ficelle dorée.

À sa vue, le cœur de Lucio s'emballa, de même que son pendentif. La pierre bicolore à son cou émit une lumière si vive qu'elle l'aveugla pendant plusieurs secondes. Tout autour du jeune homme, l'espace commença à vaciller. Il eut à peine le temps de remarquer que le sceptre répondait de la même façon à la présence de l'artéfact que sa conscience l'abandonna.

**

Lorsque Lucio rouvrit les yeux, son cœur rata un battement. En face de lui, un immense dragon d'or et d'ébène le dévisageait. Il se tenait sur ses pattes arrière, le dos à la verticale à la façon d'un homme. Derrière lui deux larges ailes bicolores, l'une recouverte d'écailles noires, l'autre de plumes blanches. À l'exception de sa longue queue enroulée autour de ses jambes et de sa tête triangulaire, surmontée de deux cornes recourbées sur elles-mêmes, la créature avait l'air quasiment humaine. De plus, elle dégageait une majesté certaine, comme un roi face à son sujet. Du haut de ses quatre mètres, elle scrutait Lucio de ses minuscules yeux pourpre et doré. Elle semblait l'analyser, le juger.

Étrangement, le soldat n'avait pas peur, car il connaissait cette créature. Il l'avait rencontrée, des années auparavant, lorsqu'Anna avait été gravement blessée, puis sauvée miraculeusement. Son nom était...

— Ladd. Enfin on se retrouve, murmura Lucio en avançant ses doigts vers son Daitherial.

Une vive lueur émana du reptile, si intense qu'elle emplit tout l'espace. Puis sa vision se brouilla.

Lorsqu'il revint à lui, il se trouvait allongé sur le lit de la présidente, quatre visages inquiets penchés au-dessus de sa tête. Il voyait flou à cause de la sueur devant ses yeux. Ses oreilles sifflaient. Le monde tournait autour de lui comme après un tour de grand huit. Sa respiration était saccadée. Et un affreux mal de crâne l'empêchait de mettre de l'ordre dans ses idées. Il n'était sûr que d'une chose : pour la première fois en dix ans, il avait été en mesure de rencontrer à nouveau son sauveur. Tout ce qu'il s'était passé ce jour-là n'était pas qu'une hallucination et Angéla ne délirait pas. Ladd existait bel et bien, à l'intérieur de son pendentif. Tout comme les habitants de ce monde, il était lié à un Daitherial.

— Eh, mec, tout va bien ? lui lança Angéla, le ramenant brutalement à la réalité. Tu t'es évanoui dans le couloir sans raison. T'es narcoleptique ou bien...

Violette lui coupa la parole en la poussant sur le côté. Il agrippa fermement le poignet de Lucio et le força à lever la main droite, au dos de laquelle un signe, comme un tatouage, était apparu : une fleur de lys aux pétales inversés, pointant vers le haut.

— Ce symbole... Je l'ai déjà vu, murmura-t-elle, les yeux écarquillés.

Lucio déglutit. Il ignorait ce qu'il s'était passé, mais au vu des réactions dans la pièce, il se doutait que la situation était grave. En temps normal, il n'aurait pas laissé passer l'attitude de l'adolescent, mais il n'était pas en position de force. Dans cette dimension, il n'avait qu'un seul soutien, celui de Violette Leblanc. Il ne pouvait pas se permettre de briser sa confiance en provoquant des tensions au sein du groupe. D'autant plus qu'il était la cause de tout ce remue-ménage. C'est pourquoi il se contenta de la vérité sans filtre.

— Je... Je ne comprends pas, avoua-t-il, déboussolé. C'est quoi ce signe sur ma main ? Quand vous avez sorti l'objet de sa boite, mon amulette a réagi et j'ai perdu connaissance...

La présidente fronça les sourcils.

— Si j'en crois Alice, ce symbole était très répandu dans l'antiquité. Il est représenté sur de nombreuses gravures. Selon la légende, la fleur de lys aux pétales inversés est le blason de la Terre des Seigneurs. Autrement dit, elle n'est portée que par les invocateurs liés aux Daitherials de classe divine.

— Un Daitherial divin ? Ladd ? s'étrangla Lucio. Mais... comment un Daitherial divin se serait-il retrouvé dans une autre dim...

Le disciple d'Amon s'arrêta net. Il venait de comprendre. Tout le monde dans la pièce avait compris.

— Le démon et l'exilé, murmura Angéla. Le pharaon disparu... Tu es son descendant ?

Ça n'avait aucun sens ! Lucio ne connaissait peut-être pas l'entièreté de son arbre généalogique, mais il était certain qu'aucun sang royal ne coulait dans ses veines. Il était juste un citoyen lambda, issu d'une famille moyenne vivant dans le sud de la France depuis plusieurs générations. C'est pourquoi il ne prit même pas la peine de nier. Il resta silencieux pendant le reste de la conversation, durant laquelle tous débattaient sur la véracité, ou non, de la légende. Mais le soldat, lui, en avait assez entendu pour la journée.

Une fois remis sur pieds, seul dans le parc, il tenta d'invoquer son Daitherial. Sans succès. Il avait beau se concentrer et suivre tous les conseils d'Angéla, il était incapable de produire la moindre étincelle. Dépité, il abandonna et se laissa simplement tomber, dos contre un grand chêne, la tête enfouie entre ses bras. Il cherchait à tout prix une échappatoire pour ne plus penser à ces histoires. Mais il était forcé de se rendre à l'évidence : mythe véridique ou affabulation, il était celui qui avait causé l'attaque contre son monde.

Dans un geste de colère, il arracha son pendentif et une grimace de haine déforma son visage. Tout ça, c'était la faute de ce maudit caillou ! Sans lui, rien de tout ça ne serait arrivé ! C'était forcément ça que les envahisseurs recherchaient ! Quoi d'autre aurait pu les intéresser ?

Lucio avait envie de jeter sa pierre le plus loin possible, la faire disparaître de sa vie à tout jamais. Mais il en était incapable. Aussi remonté fut-il contre cet héritage, Ladd avait sauvé Anna. Son Daitherial n'y était pour rien dans les ambitions folles d'Aeonis. Le résistant ne savait plus quoi penser de tout ça. Il avait l'impression de se retrouver devant un problème de mécanique insoluble, cherchant désespérément une faute de calcul — un coupable à ses malheurs — quelque part sur les tableaux noirs qui composaient son passé, en vain. Il n'avait commis aucune erreur. Il avait mené une existence complètement banale, sans être un démon ni un saint avec ses proches. Il ne pouvait blâmer personne, à part le « destin », cette entité brumeuse sans forme ni visage invoquée pour justifier l'injustifiable.

Des pas se firent entendre dans l'herbe. Angéla, inquiète, s'était éclipsée à son tour pour voir comment se portait son ami. Cependant, ce dernier, à sa vue se leva et tenta de la contourner. Un écran de lumière lui bloqua le passage.

— Attends une minute ! J'ai encore des choses à te dire.

— Je n'ai rien à raconter sur mes parents, répondit sèchement Lucio. Je n'étais au courant de rien. Alors, laisse-moi tranquille et va continuer à parler dans le vide avec les autres sur des trucs que vous ne connaissez pas.

— Qu'est-ce que tu peux être tête de buffle quand tu t'y mets, toi ! râla la blonde en gonflant les joues comme une gamine.

— On dit tête de mule, primo. Et secundo, j'ai le droit de vouloir rester un peu seul. Qu'est-ce que tu veux ?

— J'étais juste venue discuter pour te changer les idées, mais, puisque monsieur veut rester seul avec ses pensées noires, alors fais comme bon te semble.

Angéla fit mine de partir. Lucio soupira. Comme d'habitude, son amie était simplement maladroite dans ses expressions. Elle ne pensait pas à mal et il n'avait pas envie de se fâcher avec elle. Plus que jamais, il avait besoin du soutien de quelqu'un pour ne pas sombrer dans la folie.

— Désolé. Toutes ces histoires... Je crois que je suis en train de péter un câble.

Un large sourire fendit aussitôt le visage angélique de l'étudiante.

— Ne t'inquiète pas, on s'habitue rapidement à la folie. En plus, tu as de la chance, tu n'as pas encore atteint le point de non-retour dans l'irrationnel !

— Vraiment ? Pourtant j'ai l'impression qu'on est assez haut placé avec ce qu'il m'arrive là, rétorqua le jeune homme, sceptique.

— Tu rediras ça quand tu te feras attaquer par une horde de singes magiciens.

Lucio resta sans réponse, les yeux ronds d'incompréhension, incapable de discerner l'ironie de la vérité. Angéla éclata de rire un instant plus tard, puis donna une grande tape dans le dos de son partenaire d'entraînement, lui coupant la respiration pendant plusieurs secondes.

— Allez, arrête de te tracasser ! Vois le bon côté des choses ! Il y a encore une semaine, tu n'étais qu'un mec paumé et sans-abri pourchassé par des terroristes sans savoir pourquoi. Maintenant tu te retrouves héritier du trône avec un groupe de révolutionnaires qui veut ta peau !

— Est-ce que tu peux m'expliquer ce qu'il y a de bien là-dedans ? Les deux situations sont aussi horribles l'une que l'autre !

— C'est pas faux, mais tu as compris l'idée !

— Pas vraiment, non... En plus, cette histoire de trône, ça reste à prouver. Peut-être que les vrais successeurs du souverain exilé ont perdu la pierre et que mon père l'a ramassée...

— Et moi, j'ai trouvé l'amulette d'Athéna dans une pochette surprise, ouais, railla Angéla. Pour une fois qu'un truc cool t'arrive, tu devrais t'en réjouir. Tu rejoins la grande famille des invocateurs les plus puissants de la planète ! Enfin... je dis ça, mais pour l'instant, tu fais plutôt partie des pires... T'as intérêt à pas sécher les entraînements, sinon tes ancêtres vont avoir honte de toi.

L'évocation des envahisseurs souleva une autre interrogation chez Lucio. Si Purple Revolution en avait vraiment après lui, pourquoi n'avait-il jamais été ciblé en priorité ? Ce n'était pas comme s'il se cachait en permanence. Il allait au front, en première ligne. Pourtant, il s'en était toujours sorti indemne alors qu'il aurait dû être canardé. Se pouvait-il que ses ennemis, tout comme lui quelques minutes plus tôt, n'aient eu aucune idée de son ascendance ? Et Amon, dans tout ça ? Était-il au courant ? Si oui, comment ? Et pourquoi ne lui avait-il jamais rien dit ? À nouveau, le mystère autour du chef de la résistance ne faisait que s'épaissir.

Un claquement de doigts devant son visage ramena le soldat à la réalité.

— Eh, tu dors encore les yeux ouverts ?

— N... Non, je repensais juste à...

— Ne pense pas. Agis, le coupa Angéla, affichant soudain une mine bien plus sérieuse qu'à l'accoutumée. Ce n'est pas en restant assis sur un fauteuil à disserter que les problèmes se résoudront. C'est sur le terrain que les choses se passent. Parfois tu feras des mauvais choix, parfois tu fonceras dans le mur et tu te casseras le nez, parfois tu maudiras ta faiblesse, mais au moins, tu ne regretteras pas d'avoir loupé le coche. L'échec n'est pas permis pour les héros.

Lucio s'étonna d'un tel raisonnement de la part de son amie, qu'il prenait jusque là pour une simple gamine turbulente qui n'avait jamais été confrontée à l'adversité. Mais elle avait raison. Depuis son arrivée dans cette dimension paisible, loin des bombardements et des explosions, il avait commencé à se ramollir et à redevenir celui qu'il était auparavant : un étudiant de physique ordinaire. Il ne devait pas perdre de vue son objectif : pendant qu'il passait du bon temps dans un château, ses compagnons continuaient à souffrir. Il ne s'entraînait pas pour développer ses aptitudes de combats et devenir un invocateur d'élite. Il cherchait à maîtriser le Kvantiki pour sauver son monde et rendre à Anna sa vie d'antan.

— Oui. Tu as raison. Je dois vaincre mes ennemis, peu importe le moyen.

— Parfait, on est sur la même longueur d'onde, donc ça m'évitera de te tabasser pour que tu comprennes. Bon, maintenant, on rentre ! poursuivit la jeune femme en reprenant sa nonchalance habituelle. Je commence à avoir faim, moi, et Elwood a acheté plein de trucs. Si tu préfères rester là, ne viens pas te plaindre qu'il n'y a pas plus de chouquettes parce que je les aurai toutes mangées !

Alors qu'Angéla s'apprêtait à rejoindre le château au pas de course, Lucio l'interpela en lui lançant un sourire sincère.

— Merci de t'être inquiétée pour moi. Grâce à toi, ça va mieux.

— Mes conseils de pro en développement personnel te coûteront deux madeleines. Plus les taxes, qui rajoutent une part de tarte au citron.

Le disciple de Violette éclata d'un rire franc avant de suivre son amie, l'esprit dégagé.

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