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Chapitre 12: La légende

Lucio attendait depuis plusieurs minutes dans une limousine noire stationnée au pied de la tour Ether lorsqu'Angéla le rejoignit. Sur la figure de l'étudiante était figé un sourire béat qu'elle ne parvenait pas à effacer, comme si ses muscles s'étaient bloqués. Le soldat comprit assez rapidement pourquoi, lorsqu'elle lui annonça que leur prochaine destination n'était autre que la résidence personnelle de Violette Leblanc. Il n'était pas difficile de deviner que cette dernière désirait simplement garder un œil sur lui en permanence. Finalement, malgré ses grands discours sur la confiance, il n'était rien de plus que son prisonnier. Il n'allait très certainement pas pouvoir se déplacer à sa guise ni même sortir de ce qui allait lui servir de cellule sans autorisation. Et cela l'arrangeait également. Ainsi, il pouvait facilement observer le quotidien de cette femme et déceler si tout ceci n'était finalement qu'un gigantesque mensonge ou si elle était seulement à même de tenir sa promesse de protéger Anna. Pour cela, il était prêt à sacrifier sa propre liberté.

Alors que le véhicule filait sur l'autoroute, Lucio profita de ce temps de répit pour remettre de l'ordre dans ses idées. Ce qui n'était pas chose aisée au vu de la blessure qui lui lacérait toujours la poitrine depuis la veille. Il avait tenté tant bien que mal de cacher sa peine pour que la présidente ne le considère pas comme un faible, mais il arrivait à sa limite.

Soudain, il sentit une douce chaleur se répandre en lui, ainsi qu'une légère pression sur sa peau. Une faible lueur dorée émanait de la main d'Angéla. Aussitôt, la douleur s'évapora, comme si elle n'avait jamais existé.

— T'as reçu un sacré coup, quand même. J'ai dû utiliser pas mal de Kvantiki, mais normalement, il n'y aura plus rien après une nuit de sommeil, déclara-t-elle avec délicatesse.

— Je... Comment tu as fait ça ? bafouilla l'étudiant, interdit en constatant que la plaie béante s'était refermée.

— Mon père est médecin spécialiste en Kvantiki. Il m'a appris deux-trois trucs de premiers secours. C'est pas grand-chose.

Une pointe de fierté arrogante s'inscrivit sur le visage de la jeune femme, ce qui ne manqua pas d'agacer Lucio qui avait l'impression d'être pris de haut. Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher d'être impressionné par les propriétés de cette énergie, qui se rapprochait davantage de la magie que de la physique.

— Le Kvantiki... Ce truc a l'air vraiment puissant..., marmonna-t-il, pensif, en repensant à la manière destructrice dont les terroristes l'utilisaient.

— Et ça l'est ! Je sais pas comment on ferait sans ! Enfin, si, on ferait comme dans les années 80, avant que Violette travaille dessus, et ça serait l'âge de pierre. Il n'y en a pas là d'où tu viens ? Sérieux, c'est la base de la société moderne !

— Et bien, on a le pétrole, le gaz et...

— Ouais, vous allez droit dans le mur, quoi.

Lucio se retint d'insulter son interlocutrice. Ce n'était pas le moment de se faire des ennemis, juste après son recrutement. De plus, il allait être amené à côtoyer Angéla régulièrement si elle logeait avec lui. À défaut de lui accorder une confiance aveugle, la diplomatie était de mise dans cette situation, au moins au début... Même si le soldat sentait que la cohabitation allait se révéler plus que difficile, lui qui préférait le calme et la solitude à la compagnie bruyante des autres. Et, plus que tout, il détestait passer pour un idiot, surtout qu'il ne considérait pas l'agente comme une lumière non plus...

— Eh bien... C'est vrai que c'est compliqué, mais on s'en sort, grimaça-t-il tout en essayant de sourire, en vain.

— Nan, mais je suis sérieuse, hein. Je dis pas ça pour être méchante. Juste, ça m'étonne pas qu'avec un cheatcode comme le Kvantiki, ton monde ait pas résisté. C'est pour ça qu'on fait plus appel à l'armée pour les gros conflits. Fous un dragon de quinze mètres contre un char sur un champ de bataille et regarde le résultat, ça va sentir le métal fondu. Mais du coup, j'ai rien compris à ton histoire, là. T'as été envoyé par Inagawa pour tuer Violette Leblanc et tu te retournes contre lui, maintenant ? Ou alors j'ai raté un épisode ?

À nouveau, Lucio raconta comment les terroristes avaient envahi son monde, comment ils les avaient surpassés en tout point et comment Amon avait fondé la résistance. Il ne chercha pas à dissimuler la vérité ni à se faire passer pour une victime. Si la fédération Ether pouvait sauver Anna, il était de son intérêt de donner un maximum de détails.

Lorsqu'il eut enfin terminé, Angéla croisa les bras sur sa poitrine, pensive.

— Et bah, moi qui croyais en avoir vu des vers sur des mûres...

Le soldat pouffa intérieurement tout en se retenant de ne pas répondre de manière sarcastique, comme il en avait l'habitude dans ce genre de situation avec les anciens membres du club d'astronomie.

— On dit pas plutôt : des vertes et des pas mûres ? se contenta-t-il de demander sans pouvoir dissimuler le sourire en coin qui étirait ses lèvres.

L'agente s'empourpra immédiatement et détourna le regard, gênée.

— Je... Oui, évidemment, je te testais pour savoir si vous aviez les mêmes expressions, chez vous ! Bref, c'est osef. Si tu veux mon avis, tes ennemis sont des membres de Purple Revolution.

Lucio passa du rire à l'inquiétude à l'évocation de ce nom. Il n'avait pas oublié son nouvel objectif : déterminer qui était son allié et qui étaient ses ennemis. Pour cela, il devait absolument avoir une meilleure vision du monde dans lequel il avait atterri. Et, fort heureusement pour lui, il avait une interlocutrice spécialement bavarde en face de lui. C'était la première fois qu'il se réjouissait de se retrouver confronter à ce genre de personne, qu'il fuyait comme la peste en temps normal.

— Ce sont les opposants de la fédération, si j'ai bien compris, non ? C'est pas un peu facile de leur mettre tout sur le dos parce qu'ils ne sont pas d'accord avec vos idées ?

— Ils ne sont pas d'accord avec la vérité, c'est ça le problème ! répliqua violemment la blonde. Leur théorie, « Le grand mensonge », c'est que Violette essaie de prendre le contrôle du monde avec le Kvantiki, et ça correspond totalement avec ce que tu m'as raconté. Je parie tout ce que tu veux qu'un jour, ils vont sortir qu'Izrath n'existe pas et que nos Daitherials sont juste des hologrammes créés pour semer la peur !

— Izrath ? C'est de là que viennent les Daitherials ?

— Ouais. En gros, c'est une dimension parallèle et nos amulettes sont des passerelles, ou un truc du genre. Alice Leblanc, la fille de madame Leblanc, saurait mieux t'expliquer que moi. C'est elle la chef du département d'archéologie d'Ether ! De toute façon, j'imagine que les histoires de voyages dimensionnels, tu connais.

Lucio n'osa pas démentir. Même si Angéla ne semblait animée d'aucune mauvaise intention, il ne devait montrer aucun signe de faiblesse. Il se trouvait en terrain inconnu, complètement vulnérable à la manipulation. La prudence était sa meilleure et seule alliée.

Après une demi-heure sur l'autoroute, la limousine s'engagea sur un petit chemin de campagne non goudronné. Celui-ci était entouré de champs à perte de vue. Une longue allée de platanes parfaitement alignés offrait une perspective digne d'un tableau de Cézanne ou de Monet. Au bout de cette route se dressait un majestueux château d'un blanc éclatant.

La voiture entra donc dans la propriété de Violette Leblanc par un magnifique portail doré, surplombé par deux statues de chevaliers en armure. Elle passa ensuite dans un vaste parc perdu au milieu d'une grande forêt verdoyante. En son centre scintillait une imposante fontaine de marbre sculpté dans laquelle un serpent ailé crachait un fin jet d'eau. Des parterres de fleurs colorées répandaient leurs senteurs jusque dans le véhicule.

Quatre tourelles fendaient fièrement le ciel. La façade principale était ornée de bas-reliefs en tout genre. Quelques gargouilles chatoyantes sous les rayons du Soleil veillaient sur le domaine depuis leur perchoir. Il n'y avait pas une seule trace de fumée ou d'usure. Des dorures au niveau des fenêtres et du toit venaient renforcer la majesté du lieu. Au-dessus du porche, deux blasons de marbre se faisaient face : trois fleurs de lys d'un côté arrangées de manière triangulaires, trois couronnes superposées de l'autre.

Le chauffeur s'arrêta sur le parvis. Elwood, qui attendait les deux nouvelles recrues sur le parvis, les invita à le suivre à l'intérieur. Angéla ressemblait à une enfant qui découvrait Disneyland pour la première fois tant son regard pétillait d'excitation. Elle faisait de son mieux pour se contenir, mais ses petits sauts sur place la trahissaient.

Lucio observa avec attention la demeure dans laquelle il allait passer les prochains jours et son cerveau disjoncta. Pendant plusieurs secondes, il se demanda s'il n'avait pas pénétré par erreur dans un musée, et non dans une résidence habitée.

D'imposantes colonnes de marbre noir soutenaient le haut plafond du château, aussi décoré que celui de la chapelle Sixtine. Un majestueux tapis rouge qui parcourait toute la pièce et s'étendait bien au-delà couvrait le plancher si luisant qu'il était presque possible d'y voir son reflet. Les murs, eux, étaient tapissés de peintures toutes plus extraordinaires les unes que les autres, représentant le plus souvent de magnifiques paysages marins, sylvestres et champêtres. Le mobilier n'était pas en reste. Les commodes, chaises et fauteuils semblaient tout droit sortis d'un autre siècle. Le velours et les dorures qui les ornaient leur donnaient un aspect presque royal.

— Mademoiselle Violette met sa demeure à votre disposition, déclara solennellement le vieil homme. Néanmoins, je vous demanderai de ne pas vous aventurer en dehors des zones que vous serez autorisés à traverser. Ce château appartient à sa famille depuis près de trois-cents ans, et comporte beaucoup de meubles et de documents d'une valeur inestimable. De plus, afin d'éviter toute intrusion involontaire, un dôme de Kvantiki inviolable protège le domaine. Si vous souhaitez vous rendre en ville durant votre temps libre, adressez-vous à mademoiselle Violette ou à moi pour que nous le désactivions.

— C'est bien noté ! De toute façon, moi, mon boulot, c'est de suivre madame Leblanc comme son ombre, donc je n'aurai aucune raison de fouiner partout, s'exclama Angéla, aux anges.

— Je préfère prévenir que guérir. Durant sa jeunesse, mademoiselle Violette s'est attirée à de nombreuses reprises les foudres de ses parents pour ces raisons précises.

Ces restrictions ne surprirent nullement Lucio. C'était exactement ce à quoi il s'attendait. Au moins, la présidente n'était pas complètement inconsciente au point de laisser un potentiel assassin comme lui se balader dans la nature. Mais ce n'était pas les avertissements du majordome qui allaient l'empêcher de partir à la recherche de tout élément suspect ou qui contredirait les dires de Violette.

Elwood mena ses invités jusqu'à un couloir à l'étage, tout aussi somptueux que le rez-de-chaussée, afin de leur présenter leurs quartiers.

La chambre que Lucio découvrit était typique des châteaux de l'époque des Lumières. L'imposant lit à baldaquin fut la première chose qui lui sauta aux yeux. De longs rideaux laiteux ondulaient paisiblement au gré du vent qui s'infiltrait par la porte-fenêtre ouverte sur le balcon. Le mobilier se composait, quant à lui, d'une armoire en bois massif, entièrement sculpté, ainsi qu'une table de chevet et deux fauteuils Louis XIV. Sur une cheminée en marbre blanc étaient posées plusieurs piles de livres anciens. Enfin, au sol, un tapis de velours protégeait le parquet soigneusement ciré. Il y avait même une salle de bain privée. Un unique lustre de cristal éclairait la pièce de ses mille ampoules. Un agréable parfum de

L'étudiant resta bouche bée plusieurs secondes, incapable de réaliser qu'il allait réellement passer les prochaines semaines de sa vie ici. Il avait presque honte d'avoir franchi les dimensions et de se prélasser dans autant de luxe alors qu'Anna continuait à mourir de froid et de faim. Mais d'un autre côté, cela le confirmait dans l'idée qu'il avait effectué le bon choix. Son amie d'enfance adorerait vivre ici, une fois secourue.

Le cri de surprise d'Angéla lorsqu'elle découvrit sa chambre le tira de sa torpeur.

— Je n'y crois pas... C'est trop de la balle ! Je suis vraiment chez Violette Leblanc... Lorsque June apprendra ça ! Et toc ! Prenez ça, tous ceux qui disaient que je finirais vendeuse de tours Eiffel !

Cette fille n'était-elle donc jamais fatiguée ? Ou trouvait-elle autant d'énergie ? Lucio n'avait passé que quelques heures en sa compagnie et il avait l'impression d'avoir fait plusieurs tours de grand-huit... C'était pire que de s'occuper d'un gamin hyperactif !

D'un autre côté, il trouvait ses réactions enfantines apaisantes, d'une certaine manière. Cela lui changeait de l'atmosphère morose et triste du bunker de la résistance. Angéla ne devait pas avoir eu une vie bien difficile si elle se laissait emporter par ses émotions pour un simple château. S'il parvenait à rapatrier Anna dans ce monde, peut-être qu'elle aussi pourrait s'émerveiller de la sorte.

Une violente tape dans le dos ramena Lucio à la réalité et lui coupa la respiration.

— Eh ! C'est quoi cette tête que tu tires ? lui lança l'agente.

— Rien. Mais je ne suis pas là pour faire du tourisme, rétorqua le soldat, plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.

— Ouais. Ouais. Enfin, ce n'est pas en t'inquiétant en permanence que tu avanceras. Je tiens ce conseil d'une source sûre ! On peut bien profiter un peu en attendant que notre entraînement commence. De toute façon, tu vas faire quoi, là, tout de suite à part t'allonger sur ton lit et regarder le plafond ?

— Je ne peux pas me reposer. Pendant que je suis ici, mon monde est toujours en guerre et mon amie risque de mourir à chaque seconde ! Je dois maîtriser le Kvantiki au plus vite et rentrer chez moi pour aller chercher Anna !

— Ah ouais ? Et tu comptes faire comment ? Tu vas appeler un taxi qui voyage dans les dimensions pour te ramener chez toi ?

Lucio marqua un temps d'arrêt. Une goutte de sueur perla sur son front et son cœur s'emballa. Peut-être avait-il fondé beaucoup trop d'espoir sur la fédération, finalement...

— Vous ne savez pas comment voyager entre les dimensions ? demanda-t-il, presque effrayé à cette idée. J'avais compris que vous aviez un moyen ! Sinon, comment vos hommes... enfin, les terroristes, nous auraient attaqués ?

La mine d'Angéla s'assombrit. Elle dévisagea le soldat d'un air suspicieux et ce dernier déglutit. En avait-il trop dit à un potentiel ennemi ?

— Nope, on ne sait pas faire ça, nous. Et justement, ça m'a surprise. Vous n'avez pas l'air plus avancé que nous sur le plan technologique, vous ne possédez pas de Daitherial, et en plus vous n'avez aucune connaissance d'Izrath. Pourtant, vous avez réussi à créer un portail vers des univers parallèles sans même savoir si un multivers existait réellement. Ça ne te paraît pas ça bizarre, toi ?

— Où est-ce que tu veux en venir ?

— Pourquoi travailler sur la construction d'une machine à traverser les dimensions avant l'arrivée des agresseurs ? Tu ne trouves pas que ça tombait un peu trop bien ? Parce que j'imagine que la machine qui t'a amené ici n'a pas été développée en cinq minutes avant ton départ.

Dans sa naïveté, Angéla avait soulevé un point pertinent. L'étudiant croisa les bras sur sa poitrine, à son tour préoccupé par ce détail qui ne l'avait jamais interpelé. À vrai dire, la survie d'Anna et son objectif l'avaient tellement obnubilé qu'il ne s'était pas encore questionné sur le pourquoi du comment. Mais, à présent, il se rendait compte que beaucoup d'éléments ne collaient pas.

— Et puis, y'a pas que ça, continua la disciple du corps de Violette d'un air de plus en plus ennuyé. Genre, pour une mission aussi importante, le briefing, ça s'est passé en mode « on va assassiner une dictatrice interdimensionnelle. C'est super dangereux et délicat. Donc pour ça, on va t'envoyer toi, le blondinet en fac de physique » ?

— T'as rien écouté ou quoi ? grommela l'étudiant, agacé. Tous nos camarades sont morts et ma partenaire a fait demi-tour !

— T'as fait la guerre pendant six mois, et tu crois à ce genre d'histoires ? T'es pas le pingouin le plus aiguisé de la banquise. Moi, je dis c'est louche. N'importe qui de sensé aurait annulé cette mission, vu qu'avec un seul gland random, c'était voué à l'échec. Ou alors ton boss était un super mauvais stratège. En vrai, j'y réfléchis depuis que tu m'en as parlé. Et je me suis souvenu d'un truc chelou.

— Allons bon, tu vas me sortir une prophétie ou quelque chose du...

— Dans ton monde, tu as déjà entendu la légende du démon et de l'exilé ?

**

— La légende du démon et de l'exilé ? s'étonna Elwood, en appel visio. Mademoiselle Violette, vous n'avez pas passé l'âge de croire aux contes pour enfants ?

La présidente s'accouda à son bureau, pensive tout en faisant tourner son anneau autour de son annulaire.

— Le cœur d'Izrath aussi était une légende, rétorqua cette-dernière d'une voix nostalgique. Pourtant, lorsque nous l'avons utilisé en tant que cœur du réacteur Kvantiki et qu'il a explosé, il était tout ce qu'il y avait de plus réel.

— Si je puis me permettre, ce que Ryu Inagawa vous a dit ce jour-là vous tourmente toujours autant, me trompé-je ?

Violette soupira, puis se recula dans son fauteuil et leva la tête au plafond.

— D'après la légende, une guerre a eu lieu en Égypte contre un « démon » venu d'orient, au-delà de l'Asie et du monde connu à l'époque. Celui que les historiens ont nommé « l'empereur du bassin méditerranéen » s'appelait Hélios. Cependant, alors qu'il était sur le point de remporter la victoire, un événement inconnu lui aurait fait perdre la raison. Ses soldats, dirigés par sa propre sœur, Séléné, se sont retournés contre lui. Incapable de le tuer, elle l'a simplement enfermé dans une prison temporelle, quelque part entre Izrath et la Terre. Ça, c'est la version officielle qu'Alice m'a transmise il y a quelques jours.

— Vous pensez que cette histoire est fausse, mademoiselle ?

— Incomplète, pour être plus exacte, continua Violette, pensive. Il y a beaucoup trop de zones d'ombre pour qu'elle soit vraie en l'état.

— Quel est le rapport entre cette légende et monsieur Lucio ?

— Avant Hélios, il y avait un autre souverain en place, disparu dans des conditions mystérieuses. Certaines sources relatent toutefois l'apparition d'un éclair mauve qui aurait précédé la disparition du roi et de sa famille. Exactement comme...

— Exactement comme il y a trente-et-un ans, termina le majordome, les yeux ronds de stupeur.

— Je ne peux pas affirmer avec certitude que tous les événements sont liés. Néanmoins, l'arrivée de Lucio, qui possède une relique d'Izrath capable de tenir tête au Daitherial d'Aeonis, n'est pas anodine. Je pense qu'Amon l'a sciemment choisi pour cette mission. Pourquoi ? C'est ce que je compte déterminer en le gardant au château. Je dois gagner sa confiance. Nous ne pouvons pas nous permettre de partir en guerre contre une dimension parallèle. Dans tous les cas, une chose est sûre : cette page de l'histoire n'est pas tournée. La tragédie qui a ravagé le Japon n'était qu'un prélude. Nous devons être prêts à toute éventualité. C'est pourquoi je veux que tu réunisses immédiatement une équipe sous les ordres d'Edouard Delcourt qui travaillera sur un transporteur interdimensionnel.

Le majordome s'inclina respectueusement puis prit congé. Violette, une fois seule, ne put s'empêcher de sourire. Elle claqua des doigts. De son anneau d'argent, des flammes bleues surgirent pour consumer entièrement le tas de papiers jaunis qu'elle tenait dans la main.

— Pas cette fois. Il n'y aura pas de second cataclysme, murmura-t-elle alors que les cendres brûlantes de son passé s'éparpillaient au gré du vent et se perdaient dans l'infini de la nuit, de la même façon que sa vie avait volé en éclats en cette sombre après-midi du 3 avril 1988.

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