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Chapitre 6 : Paranoïa

Sophie était déjà loin quand l'annonce du Maître s'était tue, laissant Quentin et Julien dans un silence froid et oppressant. Quentin laissait son cerveau pédaler dans la mélasse en se rendant peu à peu compte de ce qui venait de lui arriver. Julien lui asséna oralement l'hypothèse qui germait dans son esprit, vicieuse :

"Si tu veux mon avis, tu viens de te faire avoir par cette fille."

"Je... Non, elle n'est pas comme ça. Elle m'a protégé, elle m'a réveillé quand on était poursuivis..." argumenta t-il.

Il refusait de croire qu'il venait de se faire trahir par Sophie. Il ne connaissait quasiment rien d'elle, mais peut-être que le fait qu'elle représentait sa première rencontre dans cet environnement étrange faisait d'elle un repère mental pour lui. Et s'il le perdait, son esprit menaçait de basculer dans la paranoïa la plus totale. Peut être qu'il s'accrochait à lui-même plus qu'à elle.

"Poursuivis par qui ?" voulut savoir Julien, les sourcils froncés dans un regard perçant.

"Je... Je n'ai pas pu le voir."

"C'est pratique !" ironisa l'homme en s'esclaffant. "Rejoignons le groupe, il faut qu'on discute de ça..."

Ils n'eurent pas à marcher plus de deux minutes pour trouver le point de rendez-vous dont avait parlé Julien plus tôt. Le lieu était aussi incongru que tout ce que Quentin avait vu dans ce dédale jusqu'ici.

Déteignant au milieu des murs froids, gris et sans âme qui les emprisonnaient, un large espace s'était ouvert pour laisser la place à une petite cabane de bois sans fenêtres, aux formes arrondies. Le léger brun rassurant de l'édifice jurait avec l'absence de couleur de son environnement : le petit abri de fortune représentait bien un oasis de sûreté au milieu de cette jungle de dangers.

Un escalier en rondins menait à l'entrée, et Quentin y fut invité, ravi d'être enfin arrivé.

"Ha ! Ils sont déjà là !" constata avec soulagement Julien. "Je vous présente Quentin, je viens de le rencontrer et il veut intégrer le groupe !"

Quatre autres personnes étaient en effet déjà présentes, et Julien les détailla une à une :

"Quentin, je te présente Chloé, Frank, Anna et Florence !" dit-il en désignant tour à tour une adolescente blondinette recroquevillée dans un coin de la cabane, paraissant immédiatement trop jeune à Quentin pour qu'elle se retrouvât dans un tel enfer, et un homme d'une trentaine d'années au crâne rasé, penché sur une table où s'étalaient des documents. Lui faisant face, une femme à la tignasse rousse du même âge, puis une autre femme un peu plus âgée mais à l'allure athlétique. Adossée au mur, elle tiqua à la mention de son prénom et fixa son regard sur Quentin, gêné.

"Bonjour tout le monde... Je suis ravi d'intégrer votre groupe." déclara simplement Quentin.

A ses mots, le dénommé Frank balaya l'air de sa main droite, comme s'il voulait chasser une mouche agaçante :

"Ouais, ouais, on est tous ravis ! A part ça, on peut parler de ce qu'on vient d'entendre ? Si je comprends bien, il y a peut-être des traîtres parmi nous !"

Un peu choqué de la rudesse de ses propos, Quentin décida de se tenir en retrait pour le moment. Au vu de la réaction et des jeux de regards des autres, ce Frank faisait office de leader dans ce groupe. Et il ne voulait pas se le mettre à dos si rapidement.

"Pas forcément, si ?" objecta alors Anna, se reposant sur le dossier de sa chaise. "L'annonce du Maître précise bien qu'il y a cinq Candidats et un Élu, n'est-ce pas ? Nous sommes six ici présents, alors, pour l'instant, ça colle..."

Quentin acquiesça lentement de la tête : ce n'était pas si terrible, après tout ! Mais il ravala vite cette première impression : si c'était vrai, alors ça voulait dire que Sophie l'avait trahi... Pourquoi l'aurait-elle aidé en premier lieu, dans ce cas ? Ça n'avait pas de sens !

Avant qu'il ne fit part de sa remarque, ce fut Chloé qui objecta d'une voix hésitante quelque chose de similaire à ce qu'il pensait :

"Non mais... Je ne crois pas que ce soit possible... Vous vous souvenez, Lucien, celui que j'ai rencontré ? Il m'a... Il m'a sauvé la vie, je ne serais pas là sans lui. Alors... Je ne pense pas qu'il puisse être Gardien ou Maître, voilà."

Sa petite voix de souris s'était éteinte sous le feu nourri des regards concentrés sur elle. Après tout, elle impliquait indirectement qu'un traître respirait sous ce toit. Et si Quentin avait raison sur Sophie, cela en faisait deux.

"Moi aussi." évoqua Quentin, sa voix s'élevant sans qu'il sache s'il avait tort ou non de s'exprimer d'une façon si équivoque. "Moi aussi j'ai rencontré quelqu'un, et elle m'a aidé à m'en sortir, alors je ne la soupçonnerais pas pour le moment. Elle... Elle s'appelle Sophie." précisa t-il alors maladroitement, tandis que toute l'attention se reportait sur lui.

"Ha, vraiment ?" lâcha Frank, visiblement irrité. "Et elle est où, cette Sophie ?"

C'était la deuxième fois qu'il se faisait agresser de la sorte, et personne ne semblait vouloir prendre sa défense, ce qui commençait à mettre Quentin sur les nerfs. Échauffé, il rétorqua :

"Elle n'a pas voulu rejoindre le groupe, je n'y peux rien, moi !"

"On se demande pourquoi..." insinua Frank d'un ton acide.

"Calme-toi, s'il te plaît... Il vient juste d'..." commença Florence d'une voix lasse, retranchée de son côté de la salle.

"Tu ne me dis pas ce que je dois faire ou pas !" cracha Frank, la coupant sur-le-champ.

L'ambiance délétère s'était alourdie avec cette dernière intervention, et l'assemblée se plongea dans un long silence tendu. Ce fut Julien qui le coupa :

"Bon, écoutez... Personne n'accuse personne, ici. Peut être que le Maître joue juste avec nos nerfs et qu'il attend de nous voir nous entre-tuer sans autre raison que cette annonce."

"Tu sais quoi, je pense que le Maître est un pur psychopathe... Et les psychopathes ne mentent pas à leurs victimes quand ils jouent avec elles." intervint Anna d'une voix cassée. "Je pense que cette histoire de Gardien est tout à fait réelle."

Quentin ne put qu'être d'accord avec cette remarque, à son grand regret. Le fait incontestable qu'il avait côtoyé, ou côtoyait en ce moment-même des gens qui souhaitaient sa mort en secret le rendait fou. Il n'était pas sûr de pouvoir supporter une telle torture mentale bien longtemps. A vrai dire, quelque part, il comprenait la décision de Sophie de s'isoler après coup.

Dans ces conditions et avec ces "règles du jeu", il ne pourrait jamais tourner le dos à quelqu'un sans être sûr de ne pas rendre son dernier souffle dans la minute. Il ne pourrait faire confiance à personne.


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