Chapitre 1 : La Rentrée
Encore une fois, c'est la rentrée. Rien de plus ennuyant, n'est ce pas ? Surtout pour moi, la harcelée de service. Après un an de souffrance, j'ai fini par abandonner. J'en avais marre de chercher pourquoi on me harcelait. Je me laisse faire dans rechigner. À quoi ça sert de lutter maintenant ? Que ce soit le sceau d'eau sur la tête, les moqueries, les chewing-gum sur ma chaise, le vol de mes affaires, quand on me pousse dans les escaliers, les boulettes de papiers, les menaces je n'en ai plus rien à faire. Je suis vide, vide d'émotions, de sentiments humains.
Mais à peine ais-je le temps de penser qu'on me pousse et que je tombe dans une rue déserte. Machinalement je me relève et marche sans me retourner, les yeux dans le vide. Ça y est, ma vie d'enfer recommence. J'arrive devant le grand bâtiment et je m'arrête pour le regarder. C'est un grand édifice rouge sombre avec deux étages. J'entre dedans et vois la moitié des gens autour de moi rire en me voyant. Pourquoi ? Ils vont sans doute me faire une blague pas drôle comme un sceau sur la tête. Un lycéen apparaît derrière moi avec un sourire narquois et me jette un sceau d'eau à la figure. Je me retourne pour partir mais un gang de 3 filles et 2 garçons - dont celui qui m'a jeté un sceau d'eau en pleine figure - se met devant moi en m'empêchant de passer. Je soupire.
« Qu'est ce que vous me voulez ? Demandais je.
- Arrête de te ficher de nous, tu sais très bien pourquoi on est là. Me dit la fille la plus petite du groupe.
Je plisse les yeux et demande :
- Euh... Vous êtes qui, déjà ?
- Arrête de te moquer de nous ! On s'est vu hier dans la rue et l'année dernière j'étais à côté de toi en cours ! Hurla la fille aux cheveux bruns.
- Désolé, m'en souviens pas.
- Arrête de faire semblant. Me dit le garçon qui m'avait si gentiment lancé un sceau d'eau sur ma tête.
- Laissez moi tranquille s'il vous plaît. »
Je passe en les bousculant pour m'en aller mais le second lycéen m'attrape par l'épaule et me dit :
« Arrête de nous énerver sale con*sse. »
Je me suis dégagée et je suis partie sans me retourner.
Quand je suis arrivée en cours, les élèves m'ont hués et encore une fois, le prof n'a rien dit. À quoi servent-t-ils ? Aucune idée. Je m'assois à ma place où il y a évidemment un chewing-gum. Je regarde autour de moi et m'arrête sur un garçon avec un sourire narquois. Encore. Il éclate de rire et le reste de la classe fait de même. Encore. Puis pendant tout le cours ils me lancent des boulettes de papiers. Encore. A la cantine, ils ont pris grand soin de bousiller ma table. Encore. Devant la salle de classe, ils m'ont poussés. Encore. En cours, ils se sont moqués de moi. Encore. Encore. Encore et encore.
C'était comme si j'étouffais, comme si la coquille vide que j'étais était soudainement pleine mais refusait obstinément de s'ouvrir. J'étais enfermée dans le noir le plus complet.
Je me leva brusquement de ma chaise et les élèves ricanèrent. Encore.
J'avais envie de sortir, d'exploser, de montrer au monde ce que j'étais.
Ça suffit.
Ça suffit...!
Ça suffit !
Ça suffit !!!
ÇA SUFFIT !
Je me dirigea rapidement vers la sortie de la salle de classe avec mes affaires et je partis de ce lycée.
Je ne peux pas rentrer chez moi, il y a mon père. Je ne sais pas où habite ma mère. Je n'ai aucune famille. Aucun ami. Rien. Personne.
Une idée glissa soudainement dans mon cerveau, comme une petite graine en train de pousser subitement.
Et si... Et si je changeais ? Et si je changeais tout ? Que je recommençait de zéro ?
Je rentra discrètement dans mon jardin et récupéra la corde que j'avais caché dans un énorme tuyau collé au mur de ma maison. La corde était reliée à ma chambre mais elle était assez caché pour que personne ne puisse s'introduire chez moi. Je pris la corde avec détermination et monta.
Je vais y arriver.
J'y suis presque.
Je déverrouilla le petit verrou extérieur de ma fenêtre et entra dans ma chambre.
Qu'est ce que je vais faire ?
Vous allez voir.
Vous allez voir ce que je peux faire.
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