Eli était triste. Elle quittait tout ce qui existait pour elle jusqu'alors, et même l'idée de découvrir une nouvelle vie et un univers entier n'arrivait pas à la faire sourire. Elle sentait la présence de Mei derrière, elle sentait sa tristesse et son désappointement. Elle était déçue de ne pas pouvoir venir. Eli la comprenait : cela avait toujours été le rêve de Mei de réparer les injustices de ce monde, et devenir chevalier Jedi était le seul moyen visible au deux petites filles. Mei la sombre, Mei la discrète, celle qui ne montrait jamais ses émotions détonnait à côté de la joie de vivre d'Eli, sa capacité à toujours tout prendre du bon côté et à toujours avoir espoir en un futur meilleur. 

Pourtant, tout comme son amie, Eli n'avait pas été gâtée par la vie. Orpheline presque depuis la naissance, recueillie dans un orphelinat tenu par un Dug, un alien, très désagréable. Elles devaient travailler à la mine pour payer leur logement, alors que toutes deux avaient à peine atteint leurs six ans. Il avait l'habitude de battre dans une salle de punition ceux qui fuguaient ou ne travaillaient pas assez. Peu de locataire de l'orphelinat l'appréciaient, mais Eli, elle, lui pardonnait. Lui non plus, elle le savait, n'avait pas eu une vie facile, obligé de grandir dans la rue. S'il était aussi dur, c'était autant pour son propre intérêt, à savoir l'argent qu'il engrangeait, que pour endurcir tous les jeunes dont il avait la charge ; en tout cas, c'était comme ça qu'Eli le voyait, et il était difficile de savoir si les intuition d'une enfant de 6 ans étaient exactes. 

Les autres locataires de l'orphelinat étaient pour la plupart bien plus vieux que les deux petites filles, et étaient déjà en âge d'étudier un métier. La plupart ne restaient pas longtemps après avoir trouvé un autre moyen de subsistance que la mine ; et chacun vivait sans se soucier des autres, ce qui était un peu triste au goût d'Eli. Oui. C'était ce monde certes difficile, mais qu'elle aimait tout de même beaucoup qu'elle s'apprêtait à quitter, avec un illustre inconnu en direction d'une capitale lointaine qui n'avait jamais bougé le petit doigt pour eux. Mais Eli allait changer ça! Elle allait chez les gentils, la République Galactique! Elle en savait relativement peu, cependant. Seulement ce qu'elle avait entendu des pilotes de passage dans la région - assez peu nombreux, excepté les marchands et les contrebandiers. 

Le vaisseau de la République était beau et spacieux, coloré et un peu abîmé par des années de bon et loyaux service. Le maître Jedi l'amena sur le pont du vaisseau, où les pilotes jouaient au sabbac pour passer le temps. Il se relevèrent à l'entrée du chevalier, qui leur dit de retourner à leurs occupations. Puis il fit s'asseoir Eli, et s'assit lui même à côté d'elle. 

Il était de taille moyenne, une barbe taillée élégamment lui mangeait le bas du visage, et les profondes rides qui ornaient déjà son visage contrastaient avec ses yeux brillants et pleins d'intelligence. Il n'était pas si vieux, la cinquantaine tout au plus, mais il avait déjà été marqué par la rudesse de la vie, et ce malgré sa position. Cela se voyait également aux quelques mèches blanches qui ornaient déjà ses cheveux noirs de jais. 

"Quel est ton nom? Demanda-t-il gentiment. Moi, c'est Jan Mi Ribe, maître Jedi. 

-Moi c'est Eli. répondit-elle.

-Eli comment? 

Elle hésita. Visiblement, elle ne s'était jamais posée la question.

-Eli tout court. Finit-elle par dire. C'est vrai que les Jedi ne peuvent pas mourir?

Le maître sourit devant cette innocence enfantine. 

"Non, ce n'est pas vrai. La mort fait partie du cycle de la vie, et est donc nécessaire. Vouloir s'en affranchir est un orgueil que les Jedi ne permettent pas. 

-Je ne comprend pas.

-Tu comprendras en grandissant, durant ton apprentissage. Pour l'instant, écoute. Tu vas pénétrer dans un monde dont tu ignores encore tout, et je vais donc t'en expliquer les ficelles. 

Il prit une profonde inspiration, se recula dans son siège et se prépara à raconter. L'abandon de l'autre fillette le tourmentait encore. 

"Notre Galaxie est en grande partie régie par la République Galactique, une organisation démocratique dont la capitale est Coruscant, un monde du noyau de la galaxie.

-Démoquoi?

-Démocratique. Cela signifie que c'est le peuple qui dirige.

-Waaa... mais comment il fait? demanda-t-elle innocemment.

-Et bien, chaque système élit des représentants, qui vont parler en leur nom à la capitale, au sénat galactique. Là, on fait les lois, les décrets, et on les applique dans le reste de la Galaxie. 

-Même les planètes qui sont pas dans la République?

-Non, bien sûr. Dit-il, amusé. Celles là ont leur propres loi, où parfois pas beaucoup de loi, comme sur ta planète. Certaine, comme l'était Dracos, sont indépendante de toute juridiction extérieure. Mais d'autres appartiennent à d'autres gouvernement que la République.

-Vraiment? Elle écarquilla les yeux.

-Oui. Par exemple, certaines appartiennent à l'espace Hutt, qui appartient au différents clans de Hutt, des gangsters. Ou alors -son visage s'assombrit- l'Empire Sith, dirigé par l'empereur Sith, et avec qui la République était en guerre jusqu'à peu. 

Il marqua une pause, cette fois ci non interrompue par le flot de questions de la petite fille. 

"Depuis des millénaires, les Jedi sont les garants de la paix et de la justice dans la Galaxie. Quand la République fut créée il y a bien longtemps,, c'est tout naturellement que l'ordre l'a rejointe. Non manipulons la force, une entité omniprésente dans la galaxie, qui vit en chacun de nous. Nous en utilisons le côté clair, le côté lumineux, et pour cela nous devons mettre nos émotions de côté, et agir dans le plus pur désintérêt, dans l'unique but d'aider les autres. Les émotions telles que la peur, la colère et la haine sont à bannir de l'esprit du Jedi.

-Pourquoi? 

-Parce que ce sont des émotions qui éloignent du chemin lumineux, et mènent au côté obscur de la force. Ses adeptes se nourrissent de leur haine et de leur colère pour acquérir un puissant pouvoir, mais ce pouvoir détruit ceux autour d'eux, comme il les détruit eux même. Le côté obscur représente le mal, la souffrance. Et nos ennemis, l'ordre des Siths, en sont des utilisateurs. 

-Les Siths? Comme l'Empire Sith? 

-Exactement. Les Siths se considèrent comme supérieurs à tous les peuples de la galaxie, car ils pensent que les plus forts sont les supérieurs, et qu'ils sont les plus forts. C'est pour cela qu'ils se considèrent comme légitime pour régner sans partage sur la Galaxie, raison pour laquelle nous avons été en guerre.

Eli se tut, ressassant tout ce qu'elle venait d'entendre pour le retenir. Pendant ce tant, maître Jan continua.

"Les Jedi vivent dans le temple Jedi, sur Coruscant. Là bas, tu seras tout d'abord aspirante, c'est à dire qu'on t'apprendra les base de la force. Puis, aux environs de 13 ans, tu passeras un test qui déterminera si oui ou non, tu es apte à être Jedi, et tu attendra ensuite qu'un maître te choisisse pour faire de toi son apprenti, son padawan. Un fois la formation auprès de ton maître terminée, tu seras nommée chevalier Jedi, et tu pourras, à ton tour le moment venu, prendre un apprenti. Quand tu auras finit de le former, alors, tu pourras être élevée au rang de maître Jedi. Et parmi les maîtres Jedi, certains sont choisis pour faire partie du conseil Jedi, qui dirige en quelque sorte l'ordre. 

Tout en continuant de discuter sur les subtilités du fonctionnement de l'ordre, le temps passa, les grain du sablier défilèrent lentement pour voir l'après midi se terminer. Les représentants de la République ayant enfin fini leur banquet, ils revinrent au vaisseau pour la plupart, tandis que certains restèrent sur la planète pour finir de régler l'adhésion définitive de Dracos à la République. C'est ainsi que la délégation décolla de la planète, emportant avec elle une future Jedi à l'avenir prometteur. 

C'est en survolant la ville avant de s'élever dans l'atmosphère que maître Jan aperçu au loin une colonne de fumée provenant de la périphérie, aux environs de la mine. Il eu un mauvais pressentiment, et un frisson le parcouru. Un frisson qu'il ne connaissait que trop bien : il l'avait souvent ressenti en compagnie de son ancien padawan, alors que celui-ci sombrait lentement dans le côté obscur de la force...

Dug :

Hutt :