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CHAPITRE UN : Un foyer peu acceuillant

   Je dormais tranquillement dans le fond de ma grotte. Cela faisait un siècle que j'y vivais. Ça faisait beaucoup en temps humain mais je n'appartenais pas à cette espèce.

   Je suis une Elfe Troglodytes. On nous appelle aussi "Enfants des Ours" à cause du fait de nous vivons un peu comme eux et que nous cohabitons souvent. Notre enveloppe charnelle vieillit extrêmement lentement à partir onze ans. Je n'en ai que cinq à l'heure où je parle. Et comme tous les autres de mon espèce, j'ai été abandonné dès l'enfance. Nous devons apprendre à nous séparer pour ne pas être repérer.

   Je n'eus pas la chance de mes camarades. Durant ma sieste des chasseurs d'ours me trouvèrent, nue et dormante. Ils me reconnurent à la marque sur la joue. Chaque famille d'elfes troglodytes avait sa marque sur le visage ou le cou. Moi, c'était une sorte de fleur étoilée sur la joue. On appelait ça un yyhn ( phonétiquement : [ iiɛŋ ] ).

   Je me réveillais alors en sentant qu'on me touchait. J'aurais pu les mettre à terre facilement mais ... je n'avais jamais vu d'humains d'aussi près à ce moment-là, je ne savais donc pas de quoi ils étaient capables. Je ne savais pas comment réagir non plus. Ils me faisaient peur, leur expression était ... mauvaise. Celui qui était derrière moi m'endormit alors en m'empêchant de respirer. Je ne bougeais plus. Seul mon souffle léger témoignait du fait que j'étais encore en vie.

***

   Quand je me réveillais à nouveau, je me retrouvais enchaînée au milieu d'autre femelles et de mâles, tous aussi nus que je l'étais. Nous étions une sorte de file et attendions notre tour pour apparemment voir un mâle humain. Pourquoi ? Eh bien ... je le vis quand ce fut mon tour. J'étais apeurée. Trop paralysée pour pouvoir bouger. Les hommes libres me poussaient pour que j'avance. Arrivée devant l'homme devant la file, celui-ci se mit à me palper un peu de partout.

   C'est à ce moment que je décidais de me débattre. Qu'est ce qu'il me voulait ? Qu'est ce qu'ils me voulaient ? Qu'avais je fait de mal ? Rien que je ne sache. J'étalais facilement, malgré mes cinq ans physiquement, deux hommes qui tentaient de me tenir et de m'immobiliser. Un fut balancé contre le mur et un autre se prit mon coude dans la gorge. J'étais agile et rapide, j'avais l'avantage. Mais on me piqua une première fois. C'était juste douloureux au début. Je balançais un troisième humain contre un mur avant de me faire piquer une deuxième fois. Cela m'immobilisa totalement et je tombai à terre.

   Je voyais tout ce qu'il se passait autour de moi, mais impossible de réagir. Ils m'avaient anesthésiée mais la dose n'était pas assez puissante pour m'endormir. L'homme devant la file se remit au travail tandis qu'on me transportait dans une cellule avec d'autres personnes à l'apparence humaine et très jeunes. Les enfants me prirent avec eux et se blottirent tous ensemble, m'intégrant dans leur masse de petits corps nus ou à peine couverts. Mais aucun de mes semblables. Les heures qui suivirent, je retrouvai doucement quelques éléments de ma motricité. Je pus observer tout autour de moi.

   Ma cellule avait visiblement atteint le nombre juste de prisonniers puisque les humains la déplacèrent à côté d'une grande estrade en extérieur. Un homme dessus, parlait de vente d'esclaves. Je n'avait à ce moment aucune idée de ce que pouvait être un ou même une esclave et à vrai dire, le trop plein de lumière ne m'aidait pas à me rétablir. Les deux hommes devant parlaient de sortir la meilleure marchandise. Le premier me montra du doigt au second.

《 Elle sera également parfaite pour les combats d'esclaves ! s'esclaffa t il sous mes yeux.

  - Oh ? Très intéressant ! Où ils l'ont trouvée celle là ? demanda l'autre homme.

  - Tu ne me croiras jamais ! Dans une grotte !

  - Tu plaisantes ?

  - Bien sûr que non ! Elle dormais sagement ! Il faut dire qu'adulte, je suis sûr qu'elle sera parfaite !

  - Je vais voir si je peux en ramener un prix. 》

   Je ne comprenais rien à ce qu'ils racontaient. L'homme de l'estrade me prit par le bras et me sortit brutalement de ma cellule. Il m'agrippa le menton pour observer mon yyehn.

《 Qu'est ce que c'est que ça ... ? se demanda t il, songeur, avant d'hêler son camarade. Eh ! Korito ! C'est quoi ça ?!

  - Je sais pas. C'est pas parti au lavage.

  - Ça signifie qu'elle est un peu abîmée pour de la marchandise neuve.

  - C'est peut-être de naissance ? C'est une créature après tout.

  - Pfff ... arrête tes bêtises et passe moi de la poudre.

   Le dénommé Korito fit ce qu'on lui avait demandé et cacha ma marque avec de la poudre. L'autre demanda subitement :

  - Elle a un nom ?

  - Je doute qu'une telle sauvage en ait un.

   Et pourtant. C'est ainsi que je leur imposa mon prénom pour la vente.

  - Je ... Iry, fis je, encore bien ensuquée.

   Le vendeur me regarda.

  - Aïri ? C'est de quel origine ?

   L'autre haussa les épaules tandis que je ne répondais pas. Il me mena sur l'estrade, m'aidant à me tenir droite. Il commença son annonce.

Voici Aïri, une jeune esclave sauvage d'environ cinq ans ! Elle est petite et agile, une experte au combat pour son jeune âge ! Elle peut tout aussi bien servir d'esclave sexuelle à ceux qui sont en demande de vierge farouche ! Dressez la bien et vous aurez la meilleure esclave polyvalente du marché !

   Les dés étaient jetés et les prix montaient pour moi. Ils se battaient pour m'avoir visiblement. Mais j'étais encore affaiblie alors je ne pouvais pas fuir. Un homme qui devait avoir entre la trentaine et la quarantaine proposa le plus haut prix. Il avait dépassé les deux milliards. Après trois coups de cane tapés sur le bois de l'estrade, le vendeur cria :

《 Vendue 》

   Mon futur maître alla de l'autre côté de l'estrade afin d'attendre son acquisition. L'homme me faisait avancer alors que je tentais de me débattre. Mais je me sentais toujours lourde, impossible d'être assez rapide. Mon acheteur se présenta à moi. Ou peut-être à l'autre pour lui assurer qu'il aurait son argent.

《 Je suis le Comte Tiérhartreux de Vilycosva, contrée la plus riche du pays. On m'a longtemps vanté la qualité de vos esclaves et ...

   Il marqua une pause pour passer le pouce sur ma joue poudrée, dévoilant mon yyhn. Il me fit un sourire carnassier avant de reprendre.

   - Je dois avouer que je ne suis pas déçu ! Cinq ans vous dites ? s'ésclaffa t il. Elle doit bien avoir plus de deux siècles ! En tout cas, merci beaucoup pour l'économie !

   Il se moquait du vendeur. Une telle rareté valait bien plus !

  - Vous serez payé, soyez rassuré ! Mais il vaudrait mieux l'habriter du soleil, alors, permettez que je m'en aille avec la marchandise !

   Le Comte me mit une sorte de collier que je ne pus enlever, et me traîna jusque sa charrette où il me jeta à l'arrière avant de monter à son tour. Il me regardait d'un air prédateur.

《 Eh bien, petite elfe, le chemin risque d'être long. C'est pourtant mon jour de chance ! Vois tu, je suis un collectionneur de créatures. Et il ne manquait plus que toi pour compléter ma collection. Vous êtes mon armée et vous vous battez pour moi quand je l'ordonne, expliqua t il d'une manière ophidienne.

   J'essayai de répondre avec difficulté.

  - Je ... Iry. Je ... elfe ... mais comment vous ... su ... ?

  - Ça ?

   Il rit à gorge déployé.

  - Les enfants elfes de votre espèces sont juste sublimes, un vrai régal pour les yeux. Vous avez un regard adulte, qui plus est vairons généralement. Vous êtes plus calmes mais plus dangereux. Je vais me faire une joie de te dresser. Iry.

   Je tentai de me jeter sur lui, mais au au moment où j'allais le toucher, je me pris une puissante décharge électrique qui me fit retomber. J'étais parcourue de spasmes mais encore consciente. Il fit claquer trois fois sa langue en faisant non de la tête.

  - Ce n'est pas bien d'attaquer son Maître, Iry. 》

   Puis plus rien, le noir, le néant.

***

   Ce n'était vraiment pas mon jour, si tout s'était passé le même jour. J'ouvris donc les yeux pour la troisième fois.

   J'étais dans une pièce sombre avec une jeune femme à la peau blanche cadavérique et un homme avec de longues ailes de chauve-souris. La femme s'assit sur le canapé dans un coin, observant l'enfant que j'étais. L'homme chauve-souris s'approcha de moi avec un sourire triste.

《 Bienvenue au manoir du maître, me dit il d'une voix enrouée.

   Il était pourtant jeune, alors pourquoi n'avait il plus de voix ? Je voulu parler à mon tour mais ... ma gorge me faisait mal. Très mal. Tant pis, je décidai tout de même à forcer sur mes cordes vocales.

  - Qui ... qui êtes vous ... ? parvins je difficilement à articuler. Sûrement la faute de ce maudit collier.

   La femme blanche au cheveux sombre avec une paire de corne dans les cheveux se mit à rire.

  - Qui nous sommes ? me cracha t elle. Nous sommes tes aînés, petite ! Nous sommes tous des esclaves ici ! Nous servons tous le maître ! Alors ton air de petite fille perdue, tu vas vite le faire disparaître, sinon ...

  - Sinon quoi ? coupa le Compte qui était entré sans bruit. Tais toi donc, Élibeth ! J'avais demandé à ce que tu m'appelles dès son réveil.

  - Pardon maître ...

  - Je n'ai pas à te l'accorder ! Tu subiras les conséquences de tes actes ! Vampire sans éducation !

   La jeune femme baissa la tête pour toute réponse. Le Compte reprit d'une voix mielleuse.

  - Tu seras punie plus tard.

   Puis il se tourna vers moi, comme heureux de voir que je n'avais pas quitté cette salle.

  - Suis moi Iry, je vais te faire visiter. Et mets ça aussi, quelques esclaves pourraient s'en prendre à toi à force de te voir nue.

   Il me balança des vêtements. Chose que n'avait jamais mis auparavant. Je ne savais pas du tout comment on pouvait mettre ça. Le Compte Tiérhartreux vint alors m'aider en soupirant. Une fois habillée, il me mit une laisse au collier.

   Ah non ! Certainement pas ! Je me débattait et tentait de m'en défaire. Mais chaque fois que les mains touchaient le collier je me prenais une décharge. Aïe ! Mais mince à la fin ! On m'entendit grogner comme m'avaient appris à le faire les ours. J'avançais dans le sens opposé à celui que je devrais appeler Maître, m'étranglant presque avant de l'entraîner dans la direction que je voulais. Je ne le suivrais pas tant qu'il n'aura pas enlevé ça de mon cou ! Il m'envoya une décharge bien plus puissante. Il n'y a pas à dire, c'est pas agréable du tout cette cochonnerie !

《 Ça sera ça à chaque fois que tu me desobéiras, me fit le maître de maison. Alors tu ferais mieux de me suivre. 》

   Je me résignai alors à le suivre à contre-cœur. Quel salaud ! Il me fit passer devant toutes les portes sans en ouvrir aucune. "Trop dangereux pour l'instant" disait il. C'était sûrement faux. Il voulait sûrement qu'il n'y ait pas d'alliance, c'est tout. Eh oui, je n'étais pas dupe. Surtout, je remarquais qu'il avait beaucoup d'hybrides.

   Un lycan, des anthropomorphes, un métamorphe, une vampiresse, une succube, un elfe vert, une elfe sombre, une elfe troglodyte désormais, un ange, une démone, un tengu, une banshee, une enchanteresse, un manieur de lames et bien d'autres encore. Ceux-là étaient de souche pure. Tout les autres n'étaient que de simples hybrides à ses yeux. Y compris l'homme chauve-souris avec qui je me devais de partager le sol. Mi-anthropomorphe mi-incube à ce que Tiérhartreux me disait.

   Le comte me ramena dans la pièce où j'étais entreposée. Le semi-incube me regardait alors. Il semblait avoir besoin d'aide. Je m'accrochai alors à la jambe du maître.

《 S'il vous plaît, aider le ... fis je, suppliante.

   Il me regarda d'un air dédaigneux.

  - Tu veux aider Peln ? Gagne ce soir. 》

   Fin de la discussion. Il me jeta au milieu de la pièce avec lui et referma brutalement la porte. Je regardai le jeune homme qui semblait avoir la vingtaine physiquement. Celui-ci parvint à parler d'une voix éraillée.

《 Pourquoi ... ? me demanda t il.

   La vampiresse dans le coin éclata de rire.

  - Parce qu'elle a pitié de toi, évidemment, pauvre bougre ! Si elle savait que tu te retrouveras souvent dans cet état, elle ne t'aiderait pas !

  - Faux, intervins je. Il a l'air gentil. Même en ayant pitié de toi, je ne t'aiderai pas. Lui si.

  - Tu ne peux pas l'aider. Tout ce qui peut l'aider c'est ...

   Peln se redressa, les sourcils froncés.

  - Ça su ... ça suffit ... Élibeth ... !

  - Tsss ... 》

   Ceci mit fin à la conversation. Je me couchai contre l'hybride afin de dormir. Une de ses ailes se posa par dessus mon petit corps pour le couvrir telle une couverture. Pour finir, il me serra contre lui afin de me communiquer sa chaleur. Oui, il était vraiment quelqu'un de bien.

***

   Le soir, le comte Tiérhartreux ouvrit violemment la porte, ce qui me réveilla immédiatement. Il ricana en me voyant ainsi.

《 On dirait que j'ai bien fait de t'habiller petite, sinon il se serait sûrement nourri de toi.

   Je ne compris pas ses mots. "Nourri" de moi ? Mais comment ? Un anthropomorphe se nourrissait comme un humain, et un incube ... je ne le savais pas.

  - Aller, debout paresseuse, tu vas me montrer de quoi tu es capable. 》

   Il rit sadiquement alors que je gardais le silence. Je me levais lentement et regardait "mon maître" de travers. Ce n'était pas parce que j'avais un collier que j'allais être un gentil toutou ! Loin de là ! Sauf qu'il m'envoya une décharge.

《 Viens avec moi, et plus vite que ça ! m'ordonna t il sèchement.

  - C'est bon, calme toi, marmonnais je. 》

   Ce qui me valut une gifle de la part de cette enflure de première classe. Je me tus alors et le suivit sans un mot, encore sous le choc. Il me poussa à l'arrière de sa charrette et entra à la suite.

Ce soir, tu vas combattre pour moi contre un autre esclave. N'ait pas de pitié, celui-ci voudra ta mort plus que toute autre chose.

   Il se mit à rire machiavéliquement. Il était sérieux là ? Moi, me battre ? Pourquoi ? J'ai jamais voulu ça et je ne suis pas vraiment entraînée. Le compte me balança quelque chose de lourd et métallique.

  - Une armure, m'expliqua t il. Mets la, ça te protégera un minimum. Au moins ton cœur et tes organes génitaux.

   Puis il m'adressa un sourire pervers avant de diriger ses mains vers ma chevelure.

  - Ainsi que tes jolies petites fesses qui sont, au passage, déjà très agréable à regarder lorsque tu es nue.

   Il rit et je tentais alors de me dégager de ses doigts. Mais il tira un coup sec sur mes cheveux en m'envoyant une décharge.

  - Cesse de bouger et laisse moi te coiffer. Tes longs cheveux sont un désavantage au combat. Mais ça serait dommage de les couper alors que ça te rends tellement mignonne Iry ! Donc je vais te les attacher pour l'arène.

   Je ne bougeais pas d'un millimètre. Un des plus grands déshonneur d'une elfe troglodyte est bien de se faire couper les cheveux. Ceux-ci poussent depuis la naissance jusqu'à la mort. S'ils sont coupés courts entre temps, la honte frappe alors le possesseur de cette coiffure qui ne sera plus que l'ombre de lui-même.

   Le chariot s'arrêta au moment où Tiérhartreux lâcha mes cheveux d'un noir de jais profond. L'heure fatidique était arrivée. J'étais effrayée par le monde qu'il y avait.

《 Tu vas te battre contre un anthropomorphe hybride. Il est mi-lycanthrope mi-serpent, ce qui fait que ses griffes et ses dents sont munie d'un poison douloureux. Il devrait être mortel mais ton immunité surpasse l'entendement. Pour gagner, tue le.

  - Que ... quoi ?

   Je restais dans l'incompréhension. Le tuer ? Mais c'est horrible ! Et je savais pertinemment que j'en étais incapable. Pourtant, ce n'était pas l'avis de mon possesseur.

  - Oui, le tuer ma petite Iry. 》

   Il rit et notre conversation s'arrêta là. Il me poussa dans l'arène. Je regardais l'hybride devant moi. Comment pourrais je tuer une telle masse ? Il était immense par rapport à moi ! J'étais effrayée, incapable de bouger. Et puis ... la simple idée de tuer m'était horrifique ! L'anthropomorphe n'était visiblement pas du même avis. Son premier coup de griffe me fit voler contre les barreaux de la cage. Je grimaçai de douleur, n'étant pas habituée à être traitée ainsi.

   Bon. Premièrement : ne plus me laisser avoir par un de ses coups de pattes. Plus jamais. Enfin ... dès que je me serai relevée, ce que je dois faire au plus vite. Sinon je risque encore de me faire griffer ou même mordre.

   C'est vraiment infâme cette habitude des humains à faire des combats ainsi en envoyant diverses espèces à la mort. Forte de cette idée, je me relève. Je ne veux pas mourir de cette façon, sous les ordres de ce minable de Tiérhartreux. Je serais libre avant de mourir, je le jure. Et j'aurais ma vengeance. Il ne pourra plus m'atteindre et ...

   Un claquement de mâchoires retentit à mon oreille tandis que j'esquive une morsure qui aurait pu m'être fatale. Oh puis merde ! Je passe sur son dos et assène un gros coup de coude sur sa clavicule gauche. Le lycan couine mais se retourne violemment, me renvoyant dans la poussière. Aïe ... pas grave.

   Je me remets sur pied en un rien de temps et fait face à mon adversaire. J'ai beau chercher dans son regard, je n'y vois que de la douleur, de la détermination et de la colère. Cet être n'est plus rien. Il n'est qu'un instrument. En soit, il est déjà mort. Pourtant, je ne peux pas me résigner à lui donner le coup fatal.

   En prenant assez d'élan, je parviens à m'accrocher aux grilles supérieures de la cage et lui retomber dessus poings liés et visant la tête. Le marteau ainsi fait par mes mains l'assoma. Il eu le temps, juste avant de tomber inonscient, de me planter ses griffes de l'estomac. Je me mis alors à tousser violemment, crachant quelques gouttes de sang. Aïe ... là j'ai mal ... très mal. Je reste sans bouger le temps de me reposer et d'assimiler ce qui m'arrive.

《 Tues-le ! entendais je crier dans la foule.

   Jamais !

  - Jamais !! Répondis je de toutes mes forces. Allez voir ailleurs si j'y suis !!

   Un cri de stupeur s'empara de la masse de personnes autour de la cage et je me laissai tomber à terre. Peu après, des huées le remplacèrent. Le Comte se fraya un chemin jusqu'à moi, ouvrant la cage par la même occasion. Je ne bougeai pas, le fusillant simplement du regard. Monstre. Je le hais. Lui, je le tuerais sans hésiter, ça c'est clair.

   Il m'attrappa par le poignet sans aucune délicatesse et me traîna hors de la cage, jusqu'à la voiture avant de me jeter dedans.

《 Petite conne !! Tu as tout fait râter !!

   Il se calma quelques instants avant de reprendre.

  - Tu as rompu ta promesse. Peln va rester ainsi, puisque tu te soucis plus de son sort que du tien. 》

   La discussion s'acheva ainsi. Je ne pouvais parler à cause de ma douleur lancinante de toute façon. Mais ... je lui avais promis de l'aider ... Élibeth va se moquer en plus ... cette saleté. Elle n'a aucun cœur, plus froide encore que le marbre. Peut-être est ce de la faute du Comte après tout ?

   Quoi qu'il en soit, je fus tirée de mes pensées par le démarrage de la calèche. Chaque bosse prise par celle-ci relançait ma douleur, tant et si bien que je ne pouvais m'empêcher de gémir. Mais cela semblait faire rire le Comte.

《 Ça t'apprendra à désobéir, petite insolente ! me dit il, me riant. 》

   Il ne m'accorda pas un regard de plus pour le trajet qui me parut extrêmement long. Une fois arrivés au manoir, il me remit la laisse au collier.  Je grognai de mécontentement et de douleur mais il me força à avancer.

   À l'intérieur, il me traîna dans une pièce rempli d'instruments, de soin ou de torture, je ne sais pas. Il retira l'armure et la tunique misérable qu'il m'avait mises et désinfecta la plaie.

《 Je ne le fais pas par plaisir, mais tu es mon meilleur élément. Il y a un nouveau combat dans trois jours exactement. Tu devras être en forme. C'est ma seule motivation. Sinon tu serais restée telle quelle.

   À la fin de sa tirade, tout ce qu'il gagna c'est une nouvelle œillade meurtrière de ma part.

  - Gros porc, lâchai je à demie voix.

   Il termina le bandage pour empêcher l'hémorragie et me regarda hautainement.

  - Pas encore, grandis un peu avant.

   Il éclata encore de rire bien que je ne comprenne pas où il voulait en venir. Je soupirai donc lourdement et étirait une grimace : ma blessure frottait contre le pansement.

  - Écoute moi bien, reprit il. Aucun geste brusque. Aucun !

   Je serrai les dents et hochai la tête. C'est pas comme si j'avais le choix de toute façon.

  - Regagne ta chambre maintenant et tu as intérêt à te reposer, sinon ... 》

   Je regarde le sol et quitte la pièce. Je dois aider Peln ! Je ne peux pas le laisser comme ça ! Je me prépare à affronter le regard lourd de reproches et moqueries d'Élibeth. Et j'avais raison. Son rire strident résonnait le long du couloir que je traversais pour les rejoindre. À l'ouverture de la porte, elle me pointa du doigt.

《 Quelle petite sotte ! Incapable de tuer celui qui allait la tuer ! Même pas pour que ce pauvre hybride survive !

   Me revoici de nouveau à serrer les dents. Elle a raison. Je n'aurais pas dû avoir pitié. Mais pourtant ...

   Peln, d'une voix faible, se manifesta.

  - C'est de la faute du Comte ... Iry ... Iry n'était pas prête ...

   Je fus tellement touchée par les paroles du jeune hybride que mes yeux se remplirent de larmes dont aucune ne veut couler. Je m'agenouillai près de Peln, attristée et coupable.

  - Pardonnez moi ... Je ... je ... j'ai échoué. N'y aurait il pas une autre solution ... ?

   Il me regarda droit dans les yeux avant de les détourner.

  - Je ne peux ... m'y résigner ...

  - Pourquoi ? Je veux vous aider ... !

  - Tu ... tu es ...

  - C'est bon, je sais et je vais lui dire, le coupa Élibeth.

   Elle se tourna vers moi, le regard amusé.

  - Il se dit que tu es sûrement trop innocente. Mais en plus de deux siècles, tu dois sûrement savoir ce qu'est la copulation ? Non ?

   J'hoche la tête et détourne le regard. Dans mes mœurs c'est une cérémonie entre amants, qu'ils soient deux ou plus, visant à sceller une éternelle complicité entre eux. Cela signifie qu'ils se cacheront absolument rien. C'est un rituel pris très au sérieux.

  - Pour aider Peln, reprit la vampiresse, il te faudra le laisser entrer dans tes songes et le laisser te prendre autant de fois qu'il en aura besoin, jusqu'à ce qu'il ait retrouvé ses forces.

  - D ... dans mes rêves ... ?

   Je regardai mon ami blessé et pris quelques secondes pour réfléchir. Il était en très mauvais état et en soi, je n'avais pas tellement la forme non plus. Mais si ça se passait dans un rêve, mon corps serait sûrement intact. Bon ... plus d'hésitation.

  - C'est ... c'est d'accord.

   Je vins rejoindre Peln pour pouvoir dormir. J'eus comme l'impression qu'il se sentait gêné mais ... je ne voulais pas qu'il reste comme ça, c'était trop douloureux ...

   Je m'allogeai à côté de mon ami, fatiguée, et il me serra contre lui de ses maigres forces restantes, passant une de ses ailes sur moi. Étrangement, je me sentais en sécurité. Je ne sais absolument pas pourquoi. Il dégagea une chaleur agréable et je m'endormis peu de temps après.

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