Les deux hommes déambulèrent dans les rues. Valentin suivait Marc sans réellement savoir si tout cela était vrai. Comment un tel monde pouvait-il exister ? Pourtant, il ne rêvait pas, il voyait tous ces bâtiments étranges, ces gens qu'il croisait...

-Met ta capuche.

-Pourquoi ?

-On doit essayer de rester discret. Si des agents de Novalis trainent dans le coin, il ne vaut mieux pas qu'ils nous tombent dessus.

Valentin ne préférait pas poser plus de question et s'exécuta juste avant d'arriver au Petit Commerce.

L'endroit se constituait de différents stands, empli d'étalages. Le Petit Commerce se caractérisait principalement par le bazar ambulant qui s'y trouvait. Les gens se bousculaient, les marchands hurlaient.

-On est bientôt arriver. Reste bien à coté de moi. L'air de rien, ici, c'est pire qu'un labyrinthe.

Valentin ne répondit pas. Marc marchait avec tel aisance dans cet endroit, évitant avec finesse tout le monde, alors que Valentin se faisait bousculer et manqua de tomber chaque minute.

-C'est là. Intervint enfin Marc.

Valentin prit le temps de lire sur le panneau à l'entrée, « la Dernière Goutte », puis entra dans l'auberge.

A l'intérieur, tout était calme. Plusieurs tables en bois étaient dispersées à travers une grande salle sombre, quasiment vide. Les deux hommes s'approchèrent lentement du bar et s'installèrent sur des chaises. Valentin avait peur. Cet endroit l'oppressait. Le Barman s'avança vers eux :

-Qu'est-ce que je vous sers ? Demanda-t-il d'une voix lasse.

Marc prit la parole :

-On a rendez-vous avec... Monsieur.

Le barman pointa du doigt un couloir.

-Troisième porte à gauche, au fond du couloir.

Marc et Valentin se levèrent. Ils avancèrent d'un pas lent vers le couloir. Une faible lanterne accrochée au plafond éclairait les tableaux. Valentin les observait un à un. Ils ne représentaient rien de spécial. Il y avait des tourbillons de couleurs pâles et sombres. Enfin, ils arrivèrent à la troisième porte à gauche, au fond du couloir.

-Surtout, tu me laisses parler, tu ne dis rien.

Valentin ne répondit que par un hochement de tête.

Marc frappa trois coups à la porte. Au bout de quelques secondes d'attente, un faible murmure se fit entendre :

-Entrez.

Marc poussa la poignée de la porte et ouvrit sur une grande salle en bois. Elle était plus lumineuse que le reste de l'auberge. Trois canapés en forme de U entourait une table en bois sur laquelle quelques verres trainaient encore. Plusieurs tableaux accrochés aux murs comportaient des couleurs plus vives. Quelques meubles étaient collés sur le mur du fond.

Sur le canapé central, un homme, gigantesque était allongé. Après un long soupir, il tourna son regard vers les deux hommes qui se tenaient à l'entrée.

-Mes amis, ne vous êtes pas déjà demandé quel était le sens de tout ça ?