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Chapitre 8

Le lendemain de la nuit que Fiora avait passée avec Daniel, la jeune femme fut convoquée dans le bureau-sauna d'Axel. Il buvait encore son fameux jus rouge. Cette fois, elle ne put s'empêcher de lui demander :

- C'est quoi ? Du sang ?

Il ne releva même pas et se contenta de lui montrer l'étiquette : « canneberge du Québec ».

- Comment ça s'est passé, cette nuit ? Tu as fait ce que je t'ai dit ?

- Oui.

- Eh bien, parle ! Tu aimes bavasser, d'habitude.

Fiora s'assit, croisa lentement les jambes, le laissant mariner par pure vengeance.

- Que veux-tu que je te dise ? Il m'a pris pour Astrid, nous l'avons fait, et voilà.

- Comment s'est-il comporté ? A-t-il eu du plaisir ?

La jeune femme prit un air dégouté :

- Alors ça, Axel, c'est la question la plus répugnante que tu aies jamais posée. Et la plus vexante, aussi. Bien sûr qu'il a aimé ! Enfin, autant qu'il l'a pu, le pauvre, il était malade comme un chien !

- Malade ? Tu as mis toute la dose ?

- Oui. Il transpirait, il délirait. Et après, il s'est endormi comme une souche.

- Dommage...

- Comment ça, dommage ?

- J'aurais préféré qu'il réagisse autrement. Qu'il montre de la colère, de la violence, peut-être même de la haine. Un « exorcisme » se déroule ainsi.

- Daniel, violent ou haineux ? Tu plaisantes ? C'est un nounours. Et, malheureusement pour toi, il adore Astrid.

- Dans ce cas, il faut continuer.

Fiora bondit de son fauteuil, hors d'elle.

- Quoi ? Tu me prends pour qui ? Je ne suis pas une prostituée ! Une fois, c'est déjà amplement suffisant !

Axel conserva son habituel calme, froid comme un dolmen.

- Fiora, ma douce...tu es tout ce que je veux : une amie, une conseillère, une amante...une esclave.

- Alors là, tu te fourres le doigt dans l'œil. Je ne suis pas ta chose, j'ai une conscience !

- Tu me forces toujours à employer les méthodes les plus indignes.

- Ah ouais ? Tu comptes me forcer, peut-être ?

- Je compte menacer, et c'est ce que je vais faire : demain, il y aura des accidents, et Gonzalo Erizo en sera la première victime.

La jeune femme poussa un cri de rage. Elle avait horreur de se faire prendre au piège, et Axel était un spécialiste des embuscades.

-C'est injuste ! protesta-t-elle en dernier recours. Je fais tout ce que tu veux, j'ai le droit de refuser une seule chose, non ?

- Non.

Ils s'affrontèrent du regard et Fiora, vaincue, sentit les larmes lui monter aux yeux.

- Je pensais...je pensais que tu avais un peu...de considération pour moi.

- Mais j'en ai énormément, ma douce. Sinon, je ne te demanderai pas de t'occuper de mon fils, qui est l'être le plus important de ma vie. Tu n'es plus obligée de te faire passer pour Astrid Cavaleri : si l'aphrodisiaque rend Daniel malade, je préfère l'éviter. Mais tâche de lui faire oublier cette fille, d'accord ? Je te laisse un peu de temps, si tu veux.

Fiora avait su profiter de ce délai accordé : pendant un mois, elle avait trouvé des astuces pour éviter la « corvée » arguant une fois qu'elle avait ses règles, une autre qu'elle avait une infection urinaire, ou encore que Daniel ne semblait pas en avoir envie. Mais Axel finit par la rappeler à l'ordre. Alors, la jeune femme céda et frappa à la porte de la chambre.

- Oh, bonsoir, Fiora, fit froidement Daniel.

- Je peux entrer ?

La jeune femme n'attendit même pas la réponse et pénétra dans la pièce froide toujours dépourvue de décoration : visiblement, Daniel n'avait pas pris la peine d'y apporter une touche personnelle depuis la dernière fois.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Fiora décida d'aller droit au but, de toute façon, ce n'était pas son genre de tourner autour du pot.

- Tu te souviens quand tu as couché avec Astrid ici ?

Daniel devint tout pâle et ses yeux s'écarquillèrent.

- Comment tu...c'était un rêve !

- Non, c'était moi.

Il dut prendre appui sur une commode, vit que cela ne suffirait pas à le maintenir debout et se laissa tomber sur son lit.

- Alors...c'est pour ça que tu avais les cheveux teints en noir !

- Oui. Je t'ai fait boire un aphrodisiaque hallucinogène. Qui aurait cru que ce genre de choses existe en vrai, hein ?

- Mais...pourquoi ?

Fiora hésita : devait-elle révéler que tout cela était l'idée d'Axel ? Non. Il sera encore plus traumatisé.

- Je ne sais pas...une envie soudaine. Nous, les femmes, nous avons des besoins physiologiques. C'est Erwan qui m'a donné cette « potion magique ».

- Mais...je croyais que tu étais avec Gonzalo !

- Je ne suis pas avec lui, puisqu'il n'est pas là !

Fiora entreprit de faire glisser sa robe et de se débarrasser de ses sous-vêtements. Daniel ne réagit que quand elle eut terminé :

- Fiora...non.

La jeune femme n'avait jamais eu beaucoup de pudeur : elle assumait son corps, en prenait soin et aimait même le montrer. Elle ondula gracieusement jusqu'à lui.

- Je ne te plais pas ?

- J'aime Astrid et tu...aimes Gonzalo, non ?

- Mais nous n'allons pas les tromper, rassure-toi ! Juste du sexe !

- Le sexe n'est pas tromper, pour toi ?

- Non...tromper, c'est avec les sentiments.

Daniel resta muet devant l'aplomb de la jeune femme. Il était encore amoureux d'Astrid, mais elle non. Elle en avait choisi un autre et portait l'enfant d'un troisième. Devait-il tout de même lui rester fidèle toute sa vie, ce qui revenait à faire le vœu de chasteté des religieux catholiques ? Fiora était belle, indéniablement. Et faire cocu son Sud-Américain ne paraissait pas la gêner plus que ça. Elle n'avait même pas l'air de craindre d'éventuelles représailles.

- Il n'en saura rien, de toute façon, dit-elle, en écho à ses pensées. Et Astrid non plus.

Elle passa les bras autour de son cou, souriante. Daniel ne céda pas encore :

- Je croyais que tu me trouvais ridicule, avec mon pull vert.

- Tu ne le portes pas ! D'ailleurs, ce bleu va beaucoup mieux à ton teint.

Cette fille a une logique bien à elle, songea Daniel. Elle est drôle. Fiora recula et s'étira comme un chat. La lumière glauque du mois de mars qui s'infiltrait par les fenêtres éclaira son corps fin et souple. Sa peau avait des reflets d'argent. Celle d'Astrid a ceux de l'or.

- Alors ? Qu'est-ce que tu attends ?

- Je pensais...et ta mère ? Elle n'est pas loin, et...

Fiora leva les yeux au ciel.

- Non, mais tu es sérieux, là ? Elle est enfermée à l'étage, de toute façon ! Tant mieux pour nous et pour l'humanité toute entière !

Ses beaux cheveux avaient retrouvé leur couleur acajou et ses yeux de la même teinte brillaient. Daniel s'approcha. Elle l'attira par le col et l'embrassa à nouveau. Il rendit les armes.

À partir de là, une certaine complicité naquit entre eux. Fiora confia à Daniel son envie de « sortir », espérant qu'il l'emmènerait en boîte de nuit ou dans un restaurant chic. Mais ce dernier lui proposa de l'accompagner à la médiathèque de Douarnenez pour enquêter sur le tableau et la personne de Roland Alexandre de Montsably, l'ancêtre d'Erwan. Axel accepta cette sortie avec plaisir, Fiora un peu moins.

- Pourquoi tu t'intéresses à cette croûte ? grommela-t-elle.

- Croûte ? rigola Daniel. Je m'intéresse surtout à l'histoire. J'ai déjà demandé à Erwan ce qu'il savait à propos de son ancêtre, mais il m'a répondu qu'il n'avait jamais vraiment eu le temps de faire des recherches.

- Mais, il n'y a rien, sur Wikipédia ?

- Non, rien du tout !

- J'espère qu'au moins, tu me paieras un resto, après.

- Marché conclu !

Douarnenez était une jolie ville en bord de mer, avec son clocher dépassant de ses maisons blanches aux toits d'ardoises très bretonnes. Daniel se gara non loin de la médiathèque Georges Perros, un bâtiment bleu clair aux volets bleu foncé, située sur une place pavée, le long d'un quai. Il s'adressa à la réceptionniste :

- Je cherche des informations sur le marquis de Garanec, qui a vécu au XVIIIème siècle...

- Ah, bah, vous tombez bien ! Jean-Louis est justement là ! Il ne travaille pas ici mais c'est un grand spécialiste !

Le fameux Jean-Louis était un homme d'une soixantaine d'années, avec une épaisse barbe blanche qui rongeait sa large figure ronde. Il accueillit chaleureusement Daniel et Fiora, qui pianotait peu poliment sur son téléphone portable comme une adolescente.

- Alors comme ça, vous vous intéressez aux Garanec ?

- Il se trouve que je...connais l'actuel propriétaire du manoir de Garanec, Erwan, et qu'il m'a fait visiter son salon où se trouve un grand portrait de Roland Alexandre.

- Il est né en 1737 et est mort en 1793 pendant la Terreur, sur l'échafaud, expliqua Jean-Louis. C'était un marquis, mais il n'était pas très riche...il a donc épousé une femme fortunée, une certaine...attendez que je vérifie, je l'ai noté là...Gabrielle de Jollanges. Elle est morte en accouchant d'un fils, en 1778.

- Ce fils a vécu ?

- Oui, jusqu'en 1840 ! Il a survécu à la Révolution. Mais Roland Alexandre s'est remarié l'année même de la mort de sa femme, avec une certaine...Anne Paule de Casteldaras. D'elle, il n'y a pratiquement aucune trace...on ne sait pas si elle a aussi été guillotinée...ils n'ont pas eu d'enfant, en tout cas.

- Et comment était-il, ce Roland Alexandre ?

- Pas très bonne réputation, grommela Jean-Louis. D'après ce qu'on sait, il était violent, arrogant, débauché et probablement psychopathe. Quand Louis XVI et Marie-Antoinette ont été arrêtés à Varennes, il a fui en Bretagne en abandonnant Anne Paule à Paris. Il a tout de même fini par perdre la tête, en 1793...

Daniel remercia Jean-Louis pour ces informations, le salua puis prit Fiora par le bras pour sortir de la médiathèque.

- L'ancêtre d'Erwan n'a pas l'air très sympathique. Ça ne m'étonne pas, ajouta-t-il à voix basse.

- Oh, une crêperie ! s'exclama Fiora. On y va ?

Attablée devant des galettes au sarrasin, la jeune femme fut soudain plus bavarde :

- Tu vois, c'est la première fois que je mange avec un sex-friend.

- Un quoi ? s'étonna Daniel.

- Un sex-friend. Tu ne parles pas anglais ?

- Ah, si. Si, pardon. Eh bien, moi aussi.

Il sourit, amusé. Fiora était décidément un sacré phénomène !

                                                                                                   ***

À quelques kilomètres de là, Salvatore vivait un moment beaucoup moins agréable. Erwan, après s'être absenté trois semaines, était de retour. Le Breton apparut dans le petit salon, où Salvatore, enfermé dans ses appartements, passait le plus clair de son temps, accoudé à la fenêtre en laissant son esprit vagabonder au-delà des Alpes.

- Je suis de retour ! annonça joyeusement Erwan. Et je suis de bonne humeur, figure-toi. J'ai même décidé de te laisser une seconde chance.

Salvatore recula le plus loin possible. Il avait craint cet instant pendant presque un mois, chaque jour, chaque minute. Il avait cru devenir fou.

- Oh, roucoula Erwan, je te fais peur !

- Inutile de me parler comme à un demeuré, Garanec. Non, je n'ai pas peur de vous.

- Oh, vraiment ? Tant mieux ! Approche, dans ce cas !

Salvatore croisa les bras sur sa poitrine. Il saurait faire face avec dignité : il avait déjà envisagé tous les scénarios possibles.

- Je vous le répète : je ne suis pas intéressé. Cela vous échappe peut-être, mais tout le monde n'est pas...attiré par vous.

- C'est là que tu te trompes, mon chou : tout le monde n'est pas encore attiré par moi. Si tu me laissais te prouver...

- N'approchez pas !

- Qu'est-ce que tu vas faire ? M'insulter, de nouveau ? J'aurais le cœur brisé, tu sais !

- Alors je vais le faire : vous êtes un taré, Garanec, un dégénéré, un psychopathe !

Erwan posa la main sur sa poitrine, avec une grimace digne d'un acteur dramatique.

- Voilà, il est brisé ! Oh, Salvatore, quelle erreur viens-tu de commettre ?

Le Breton le saisit par la chemise d'un mouvement vif et lui assena un coup de poing dans le ventre que Salvatore ne put éviter. Ce dernier tomba mais chercha immédiatement de quoi se défendre : il s'empara d'une lampe posée sur un petit meuble et en frappa Erwan à l'épaule.

Il recula et rajusta une mèche échappée de son brushing.

- Ouille ! Quand je vois l'énergie que tu déploies, à ton âge, pour te défendre, je me demande ce que cela donnerait si tu te laissais faire ! Tu es sûr que tu ne veux pas essayer ?

Salvatore, en réponse, lui envoya la lampe en pleine tête. Mais Erwan l'esquiva souplement et poussa un long soupir :

- Très bien, très bien, j'ai compris.

Salvatore le vit avec espoir faire demi-tour. Mais le Breton s'arrêta juste devant la porte.

- Je vais devoir m'absenter encore, quelques mois cette fois...mais sache que quand je reviendrai, mon grand, je vais faire de ta vie un cauchemar. J'ai des amies que tu vas rencontrer à mon retour, et crois-moi, elles te feront regretter de m'avoir encore repoussé !

- C'est ça ! siffla Salvatore, qui s'était relevé. Je les attends, vos amies !

Erwan sortit en claquant la porte. Il resta seul, s'assit lentement et murmura pour lui-même :

- Allez, Umberto, il faut tenir encore. Tu as deux bébés qui t'attendent à la maison. Il faut tenir...

                                                                                          ***

Si Daniel avait un peu éclairci le mystère de l'ancêtre d'Erwan, il restait des choses qui l'intriguaient, des choses sur des personnes bien vivantes. Axel, il le savait, n'était pas encore « prêt » à lui parler de sa mère biologique. Il profita tout de même que son père soit de bonne humeur pour l'interroger sur Martin Farkasova en rentrant de Douarnenez :

- Parlez-moi de votre ami, Martin...pourquoi est-il si...intéressé par Madeleine ?

- Martin n'a eu qu'un amour dans sa vie : sa femme, Lenka, qu'il a épousé très jeune. La pauvre s'est jetée sous un train. Il n'a pu la sauver. Sa vie a été détruite. Et il se trouve que, par un hasard de l'existence, Madeleine Clarence ressemble comme deux gouttes d'eau à Lenka. Comme tu le sais, je connais Fiora depuis longtemps, et sa mère aussi par la même occasion. Cela fait des années que Martin veut rencontrer Madeleine Clarence. Avec les derniers évènements, j'ai pu réaliser son rêve.

- Mais...Madeleine ne doit pas être d'accord ! Elle n'est pas du genre à se laisser enfermée !

- Elle peut s'estimer heureuse : Martin ne la maltraite pas. Il exige simplement qu'elle porte les vêtements de sa femme et lui joue du piano. Lenka était une grande pianiste.

Daniel trouva cela très malsain. On ne ressuscite pas les morts à travers les vivants.

- J'espère que...qu'il ne lui fera jamais rien de mal. Pourrais-je un jour la voir ?

- Non, Daniel. Pas plus que tu ne verras Edna Conners, que Philip a d'ailleurs emmenée avec lui en déplacement, ou Salvatore Umberto. Je suis désolé, mais ces gens te rappelleraient trop celle que tu sais.

- Juste quelques minutes, pour m'assurer qu'ils vont bien...

- Je te dis que c'est le cas.

- Pardonnez-moi, mais...Erwan...je doute qu'il traite Salvatore aussi bien que Martin traite Madeleine.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Je crois que vous le savez.

Axel, qui manifestait jusque-là une certaine complaisance pour son fils, se referma comme une huître.

- J'ai assez parlé pour aujourd'hui. Laisse-moi. Je tiens néanmoins à te dire que le fait que tu t'inquiètes tant à propos de cet homme me blesse profondément.

Daniel marmonna une vague excuse et un salut, puis quitta la pièce.


Merci <3


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