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Chapitre 7

Apparemment, le plan d'Astrid avait fonctionné. Domenico n'était plus la proie de Desmarais. Depuis plus d'une semaine, ils n'avaient aucune nouvelle de ce dernier. Alors, les futurs parents s'occupaient d'un sujet très important : choisir un prénom. Mais cela s'avérait plus difficile que prévu : Björn voulait absolument qu'il soit suédois.

- Kerstin ? Ina ? Agneta ? Edit ? Anneli ?

- Non ! protesta Astrid. Ma fille n'aura pas un prénom de reine viking !

- Tu as un problème avec les vikings ?

- Tu crois vraiment qu'un enfant peut porter un nom de barbare ?

- Ah, maintenant, les Suédois sont des barbares ? Vas-y, propose mieux !

- Laura, Livia, Clara, Vittoria...

- Que des noms en « A » !

- Ina et Agneta, ça ne finit pas en « A », peut-être ?

Ils poussèrent le même soupir en même temps. Björn finit par lui prendre la main en signe d'armistice.

- Bon, passons aux garçons. Je te propose : Viktor, Leander, Olov, Sigfrid.

- Björn...chacun de ces noms ressemblent à des cris de guerre.

- Très bien...tu dénigres les racines de ton enfant. Je note.

- Moi, j'ai : Tobia, Sandro, Lino, Paolo, Adelino.

- Les Italiens ont vraiment une obsession des voyelles !

Astrid grignota un morceau de chocolat au piment. Elle avait des envies étranges.

- Comment va-t-on faire ? On ne sera jamais d'accord.

- Moi, j'en ai encore en stock. Écoute : Edvin, Tilda, Markus...

- Qu'est-ce que tu viens de dire ?

- Markus. Avec un « K ».

- Non. Avec un « C ».

Astrid prit une des feuilles étalées sur la table et l'écrivit : « Marcus ».

- C'est exactement ce qu'il nous faut : un parfait mélange entre le royaume des Vikings et l'empire romain !

Björn éclata de rire, battit des mains avec enthousiasme et l'attira à lui pour l'embrasser.

- Nous avons trouvé !

- Mais si c'est une fille ?

- Nous...improviserons.

- Marcus Alvaro Olofsson, murmura Astrid, pour savourer les sonorités du futur nom de son fils.

Ils restèrent un moment rêveurs, puis la jeune femme se souvint de leur seconde mission du jour. Elle conseilla à Björn de ranger la tablette s'il ne voulait pas qu'elle accouche d'un « chocolat intense parfumé au piment doux d'Espagne ».

La jeune femme prit son téléphone et composa le numéro de Norbert Andriamanarivo, le banquier officiel de la Villa, d'origine malgache.

- Bonjour, Norbert. Ici mademoiselle Cavaleri.

- Oh, quel plaisir ! Ne me dîtes pas que vous avez encore un problème avec un président.

- Ce n'est pas un président...mais je ne vous appelle pas pour ça. Vous avez entendu parler de la P.I.H.S, je suppose ?

- Bien sûr, oui. La Forteresse de la Terreur...

- Des gens que j'aime s'y trouvent. Dont Mama et Ernesto.

- Quelle horreur ! s'exclama le banquier, l'air sincèrement affligé.

- Je n'ai aucune nouvelle d'eux...mais je me disais qu'on pourrait peut-être leur faire envoyer de l'argent, pour que les gardiens leur accordent quelques privilèges...

- Attendez...je vais voir si c'est possible.

Ils l'entendirent pianoter sur son clavier d'ordinateur.

- Je regrette...la P.I.H.S n'accepte aucun versement. « Nos gardiens et notre administration sont incorruptibles » est-il dit sur la page que j'ai trouvé dans le deep web.

- Il doit bien y avoir un moyen ! Vous voulez bien téléphoner à la prison pour moi et leur demander ?

- Je vais le faire...je vous recontacte après.

Il raccrocha. Astrid, anxieuse, posa sa tête sur l'épaule de Björn, qui lui caressa les cheveux.

- J'ai tellement peur pour eux. Mama et le docteur P sont si fragiles...et mon Ness ! Et Kate ! Ils ne sont pas faits pour un tel endroit. J'espère que Gonzalo les défend un peu. Je compte sur lui, je...

Elle se mordit, sentant une énième fois les larmes monter.

- Je ne sais même pas si Desmarais me laissera aller les voir, ou s'ils vont sortir un jour...

Son téléphone sonna, elle se jeta dessus.

- Mauvaise nouvelle, mademoiselle Cavaleri. Je n'ai pas reçu un très bon accueil. J'ai eu affaire à un homme très désagréable, qui a dit que vous et moi, nous pouvions nous mettre notre argent dans le...

- Je vois. Rien d'autre ?

- Euh...j'ai tenté de demander des nouvelles d'eux, et j'ai reçu une réponse tout aussi...raffinée.

- Merci d'avoir tenté. Au revoir, Norbert.

- Bon courage, mademoiselle Cavaleri.

Astrid échangea un regard triste avec Björn, et retourna chercher le chocolat dans son placard.

                                                                                                    ***

Le lendemain, le couple avait un rendez-vous important à l'hôpital : l'échographie du premier trimestre. Il fallait s'y rendre pour dix heures, mais Björn se réveilla en fanfare à six heures du matin. Il était tellement agité qu'Astrid céda et se leva aussi. Petit-déjeuner, douche, vêtements, un peu de télévision, voiture, hôpital.

On les fit attendre dans une petite pièce neutre, au milieu d'autres femmes enceintes, certaines jusqu'aux oreilles, de vieux magazines et de plantes en pot. Björn tressautait pratiquement sur sa chaise et tenta d'engager la conversation avec son voisin. Mais celui-ci ne parlait pas le suédois excité et finit par abandonner pour se réintéresser à sa femme.

- Nous allons bientôt le voir, le rassura Astrid, placide. Arrête de t'agiter.

- Madame Cavaleri, annonça enfin la secrétaire.

La gynécologue, qu'Astrid connaissait déjà, la fit s'allonger sur une chaise et releva son corsage. Björn s'assit à côté en la harcelant de questions inutiles. Le docteur prit la sonde couverte de gel et l'apposa sur le ventre de la jeune femme.

- Ce sont des ultrasons, expliqua la gynécologue en réponse à une énième interrogation du futur papa. Il n'y aucun risque pour le bébé.

Elle parlait peu, très appliquée. Björn finit par se taire, et sur l'écran, en noir, blanc et gris, apparut une forme indistincte sous un cône de lumière. Astrid plissa les yeux mais ne distingua pas grand-chose.

- Vous pouvez voir ici son petit cœur.

La jeune femme aperçut un minuscule point palpitant.

- Il devrait arriver pour le vingt septembre.

- C'est loin, maugréa Björn, qui contemplait l'écran, fasciné.

Astrid discerna le profil du bébé, son nez, sa bouche, et même quelques orteils. Elle avait du mal à croire que cet alien allait sortir de son ventre. Mais elle éprouvait déjà un amour inconditionnel.

Un peu plus tard, le gynécologue annonça que le bébé allait bien et qu'il ne souffrait d'aucune malformation. Astrid se sentit soulagée et Björn proposa de l'inviter au restaurant, pour fêter cette première rencontre avec leur enfant.

- Dans un mois, on saura si c'est une fille ou un garçon, s'exclama-t-il en engloutissant son plat de spaghettis. Si c'est un Marcus ou une Laura.

Ils s'étaient finalement mis d'accord pour ce dernier prénom. Björn se pencha pour donner à Astrid un baiser à la sauce tomate.

- La gynécologue est sympa, mais pas très bavarde.

- C'est un examen, elle doit se concentrer. Et elle a répondu à tes questions avec une patience exemplaire.

- Je suis si énervant que ça ?

- Tu es insupportable, assura Astrid en riant. Le type dans la salle d'attente a eu peur de toi !

- Pff ! Sa femme était laide, de toute façon. Et lui aussi.

- Oh, Björn !

- Notre bébé sera le plus beau de tous les temps ! Surtout s'il ressemble à son papa !

- J'espère qu'il aura plutôt l'intelligence de sa maman.

- Prétentieuse !

- Toi-même !

Ils regagnèrent la Villa joyeusement. Pendant une journée, ils avaient oublié leurs tracas. Pourtant, quand le téléphone sonna, leur insouciant bonheur éclata en mille morceaux comme du verre fragile. La main d'Astrid tremblait quand elle décrocha. Qu'avait encore trouvé Axel Desmarais pour les pousser à bout ?

- Ici le commissaire Caramanti ! grogna une voix familière et furieuse.

- Emilio ! Comme je suis contente de vous entendre !

- Où est Umberto ? Croyez-vous que je n'ai que ça à faire de le rappeler à l'ordre ? Il est en liberté conditionnelle, nom d'un chien ! Il doit venir se présenter à mon bureau immédiatement !

- Ah...Emilio, je...

- Je préférerais commissaire !

- Ne vous énervez pas. C'est long à expliquer. Vous voulez bien passer à la maison ?

- Cavaleri...je suis occupé.

- Salvatore n'est pas là...s'il vous plaît, Emi...commissaire. Je vous invite à dîner. Promis, je vous expliquerai tout. S'il vous plaît.

- Très bien ! céda-t-il. Vous avez intérêt à trouver une bonne excuse. Je prendrais une pizza quatre fromages, notez-le.

- Je note. À ce soir.

Emilio Caramanti se présenta à huit heures tapantes, encore en tenue de commissaire. Ses cheveux noirs soigneusement laqués et ses yeux jaunes le faisaient tant ressembler à un aigle que même Björn fut impressionné.

- Comment va votre fils, Diego ? demanda Astrid, espérant le détendre.

- Toujours chez sa mère, grommela Caramanti. Je le vois une fois par semaine. Mais...vous êtes enceinte, non ?

- Oui !

- De...lui ? fit le commissaire d'un ton presque méprisant. Vous n'êtes plus avec Daniel ?

- Je vous avais parlé d'une longue histoire...

Et Astrid lui relata à son tour la « douloureuse malédiction Desmarais ». Le commissaire se contenta d'arquer ses sourcils noirs jusqu'au dernier mot.

- Bon, soupira-t-il, je n'ai plus qu'à falsifier le dossier... Il serait temps, surtout dans ton état, de faire attention à ne pas provoquer les mauvaises personnes !

Le tutoiement lui avait échappé, il ne s'en rendit pas compte.

- Je ne l'ai pas provoqué ! protesta Astrid. C'est lui qui...

- Et le président russe aussi, peut-être ? Souhaites-tu tellement te faire tuer ?

La jeune femme laissa Björn la défendre, expliquer que les autres étaient à la P.I.H.S et qu'Astrid avait toujours fait de son mieux. Caramanti finit par tapoter le crâne de la future mère comme il en avait l'habitude : il l'avait toujours pris pour un petit chien.

- Bon, d'accord. Ne t'en fais pas. Salvatore n'aura pas de problème. Tu comprendras qu'être policier à Naples et avoir sur le dos les habitants de la Villa Gialla n'est pas facile tous les jours.

- Je comprends parfaitement, sourit Astrid. D'ailleurs, comment se porte notre belle cité ?

- Votre belle cité, rectifia le policier. À la base, je viens des Abruzzes.

- Quelle ville ?

- L'Aquila.

Astrid manqua d'éclater de rire. Elle ne s'attendait pas à une telle ironie du sort.

- C'est vrai ?

- Mais oui. Je sais ce que tu penses, Cavaleri, et ce n'est pas drôle.

Il la fusilla de ces yeux de rapace et reprit en déchiquetant sa pizza :

- Si tu veux savoir, à Naples, c'est le bazar, ça ne change pas. Depuis que j'ai envoyé Ugo Di Pasquale à Poggioreale, il y a du grabuge à Scampia. Et j'ai coffré hier un type qui se fait appeler le Livreur.

- Giovanni Arculeo ? s'exclama Astrid. Je le connais !

- Ah ouais ?

- J'ai livré des choses pour lui.

- Tu as fait ça, toi ? Quel genre de choses ?

- De la drogue, de l'argent...une main coupée.

Caramanti et Björn eurent tous les deux un hoquet de stupeur.

- Oui, j'ai aussi eu un choc. C'était pour Tino et Tina Lucci...

- Lucci, tu dis ?

- Tu ne vas pas les arrêter, Emilio ! Ils sont adorables ! Sans eux, Salvatore serait mort !

Le commissaire eut un rire aigre. Il donna à Astrid un coup d'épaule.

- Je ne savais pas que tu fréquentais la racaille ! Tu en as connu d'autres, des voyous ?

- Oui...Andrea Noro, Carlo Battaglione, Mattia Galluccio...ils sont tous morts. C'est à partir de ma rencontre avec le premier que tout a commencé...tous mes ennuis...ça fait presque cinq ans maintenant.

Il y eut un flottement, comme si le passé imposait un silence de recueillement. Puis, Björn, toujours prompt à rétablir la bonne humeur, lança :

- On parle toujours de la pizza quatre fromages, mais je suis sûr que la plupart des gens ne savent pas lesquels mettre dessus !

- Il y a plusieurs recettes, expliqua le commissaire, en spécialiste. Personnellement, je la préfère comme celle-ci : parmesan, mozzarella, ricotta et gorgonzola...

Astrid laissa les deux hommes discuter de leurs préférences fromagères, et, fatiguée, finit par aller se coucher. Elle embrassa Caramanti sur les deux joues sans que Björn ne proteste : le commissaire était trop différent et impressionnant pour attiser sa jalousie. Astrid s'endormit en se demandant une énième fois quel était le sexe de son bébé...

Un mois plus tard, ils se rendirent à la deuxième échographie, qui allait répondre à cette question fondamentale. Björn ne tenait pas en place, encore plus fébrile que pour la première.

La gynécologue, impassible, pratiqua l'examen.

- C'est un garçon, annonça-t-elle finalement.

- Marcus ! firent les futurs parents, en même temps.

Ils échangèrent un regard ravi et extatique. Björn prit la main d'Astrid dans la sienne et la garda jusqu'à ce qu'ils sortent de l'hôpital. Il sautillait pratiquement et, sur le trottoir, fit tourbillonner la jeune femme comme une danseuse avant de la récupérer dans ses bras.

- Le Viking a son héritier ! plaisanta-t-elle.

Cela parût faire réfléchir Björn, qui se figea un moment, avec de lever un doigt sous son nez.

- Tu sais ce qui lui manque ? Son antre de barbare !

- Sa chambre ! traduisit Astrid avec enthousiasme. Tu as raison ! On pourrait l'installer dans l'ancienne d'Ernesto...

- Si nous allions acheter ses meubles ? Le lit, la table à langer, une petite armoire, un coffre à jouets...

- Pourquoi pas ? Allons à San Salvatore !

- Salvatore ?

- C'est une zone commerciale. Tu y es déjà allé, c'est là que se trouve IKEA. Il y a aussi d'autres magasins de meubles et de décoration...

Ils firent leurs emplettes tout l'après-midi, passant des heures à agencer mentalement la future chambre de Marcus, au prix de quelques désaccords. Björn dut entasser tant bien que mal les nombreux cartons et sacs dans la voiture.

- Nous aurions dû prendre une camionnette de location, se lamenta Astrid.

- Ça ira, baisse un peu la tête et colle-toi à la portière...voilà ! J'ai casé le lit ! C'est parti !

Le couple avait aussi acheté de quoi repeindre la chambre : le parquet était joli et en bon état mais les murs peints en « terre cuite » selon le goût d'Ernesto n'allait pas pour un petit garçon. Ils avaient choisi du blanc et du bleu clair.

Björn décida de s'y mettre en personne le lendemain. En salopette, armé d'un rouleau, il installa des bâches et entreprit de « dégager les angles ».

Astrid voulut monter le lit à barreaux, mais le Suédois protesta :

- Pas dans ton état !

- Mais je m'ennuie, moi !

- Tu ne vas pas réussir, tu vas t'énerver et...

- Qu'est-ce que c'est que cette opinion de macho ? Je sais lire une notice !

- D'accord, d'accord...mais j'aurais largement préféré que tu colles les stickers sur le coffre à jouets...surtout, fais attention !

- Oui, oui, mets-toi au boulot et lâche-moi les baskets !

Après trois longues journées de coups de pinceaux, de tournevis perdus, de disputes, de réconciliations, de salopettes saccagées, de mal aux reins, de notices en taïwanais, de batailles de vis, de mèches cendrées repeintes en bleu et de doigts blessés, la chambre de Marcus était prête.

Björn et Astrid fêtèrent joyeusement ce grand évènement autour d'une bière pour le premier et d'un jus de fruits pour la deuxième.

Cher parrain,

Mon Antonio, désolée de te déranger sur ton nuage. Passe le bonjour à Al Capone de ma part. Je voulais te remercier, pour plusieurs choses.

D'abord, d'avoir accepté d'être mon parrain, et d'avoir assumé ce rôle quand mes parents sont morts. Peu de mafieux l'auraient fait, j'en suis sûr. Merci d'être allé me chercher en Espagne, de m'avoir mise de force dans les bras de Salvatore (tiens, lui, d'ailleurs, n'assume pas du tout de m'avoir dédaignée avant de me connaître) et de m'avoir ramenée en Italie. Merci d'avoir rencontré Mama, Ernesto et Xiu, et de me les avoir donnés comme famille. Merci d'avoir créé la Villa Gialla. Merci d'avoir existé.

Cela fait un bout de temps maintenant que tu es parti. Ton visage s'efface un peu dans ma mémoire, mais pas dans mon cœur (oui, je sais, c'est une belle phrase). Tu m'as dit oui quand Salvatore me disait non, et pour ça, je t'ai et je te vois toujours comme le meilleur parrain du monde. J'ai pu, grâce à toi, avoir une vie sociale d'adolescente normale.

Je parle beaucoup de Salvatore, mais c'est parce qu'il n'est pas là et qu'il me manque. Encore un de tes exploits, mon Antonio : tu as réussi à me faire aimer cet individu hautement insupportable. Je plaisante. Je suis insupportable moi aussi.

Parfois je me dis que si je ne suis pas encore morte, c'est en partie grâce à toi. Eh oui, tu m'as donné ton nom, Cavaleri. J'aurais dû m'appeler Villanueva, mais il paraît que tu n'as pas voulu parce que cela aurait pu être dangereux pour moi. Bon, Cavaleri, c'est un peu risqué aussi. Mais ça ouvre des portes, ça procure un certain statut.

Car même sur ton nuage, Antonio, tu continues à nous protéger. Ton nom est encore sur toutes les lèvres. Tu es passé à la postérité, toi, le petit à moustache, né dans les Quartiers Espagnols de Naples. Qui aurait cru que le plus grand mafieux de tous les temps (si, tu l'es, ne sois pas modeste) pourrait avoir la gentille tête de Mario Bros ?

Tu me battais toujours, à Mario Kart. Tu te souviens ? Tu prenais Mario, moi Toad et généralement, Ernesto prenait Peach parce qu'elle « a l'air drôlement coquine ». J'ai de bons souvenirs de jeux avec toi, dans la piscine, sur le tapis du salon avec mes Barbies. Je peux dire que je suis la seule personne au monde pour qui deux mafieux (toi et Salva) ont joué à la poupée.

Des fois oui, tes deux fils m'en ont fait voir de toutes les couleurs. Le coup de la culotte, tu te souviens ? Moi, je me rappelle surtout de la tête de Salvatore !

Tu sais, il l'a plutôt bien pris quand je lui ai dit que j'étais enceinte (et pas de Daniel, de Björn). C'est un garçon, nous allons l'appeler Marcus. J'espère que tu aimes. J'ai vu sur Internet que c'était le nom de Cicéron (Marcus Tullius Cicero) et de l'empereur Marc Aurèle (Marcus Aelius Verus). Je sais que tu aimais bien les Romains, comme les Indiens du Brésil et des tas d'autres choses.

Tu avais des passions, mon Antonio, de la culture, de l'intelligence, des dizaines de talents. Je t'admire beaucoup, et je t'aime très fort. Tu me manques. J'aurais voulu que tu sois le parrain de Marcus, comme tu as été le mien.

Ta filleule, Astrid.

PS : Tes fils vont bien. Figure-toi que j'ai lu dans le journal qu'ils étaient en route pour la Station Spatiale Internationale ! Tu te rends compte, on entend parler des Cavaleri jusque dans l'espace !


L'Aquila signifie l'Aigle en italien :)

Merci <3


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