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Chapitre 4

La fille de Madeleine, Fiora, arriva au manoir de Garanec un jour après Daniel. Rejetant ses longs cheveux acajou en arrière, elle se dirigea droit vers le bureau d'Axel Desmarais, en femme qui connaissait parfaitement les lieux. Son short blanc très court et son débardeur rose étaient un peu légers pour l'air frais d'un décembre breton, mais à l'intérieur de la pièce, il faisait une chaleur de four.

- Ah, Fiora, ma douce. Te voilà enfin, susurra Axel.

- Je suis en retard, je sais. Ma mère était dans tous ses états. « Où est Edna ? Ce gros rustre de McRaven l'a emmenée dans ce manoir ? Pourquoi je devrais te suivre si tu ne réponds pas ? », fit Fiora en imitant la voix de Madeleine à la perfection.

- Elle est finalement venue ?

- Oui, mais j'ai dû lui dire qu'Edna y était aussi, du coup...

- Mais elle est là. Philip l'a emmenée avec lui. C'est une très belle femme. Elle ressemble à cette actrice...je ne sais plus. Enfin, elle avait plutôt mauvaise mine.

- Tu m'étonnes ! Supporter McRaven, ça détériore !

Fiora traversa la pièce et vint se planter devant Axel, les mains sur les hanches.

- Et où est Gonzalo ? Tu m'avais promis que je le retrouverai ici, mais je ne l'ai pas vu !

- Il est à la P.I.H.S.

- Quoi ? Ce n'est pas ce qui était prévu ! Fais le sortir tout de suite !

- Ma douce, ma douce...ce n'est pas aussi simple.

- Et ma mère ? Qu'est-ce que Martin va lui faire, exactement ? D'accord, je m'en fiche, mais je l'ai toujours trouvé très bizarre et...

- Tu parles trop, l'interrompit Axel. Beaucoup trop.

Fiora se tut sous le regard gris acier. Pour se donner une contenance, elle se laissa tomber gracieusement dans un fauteuil et croisa les bras. Elle connaissait Axel depuis maintenant longtemps. Alors que sa mère l'avait bel et bien abandonnée pour aller vendre des gens aux quatre coins du monde puis batifoler avec son Américaine, Fiora avait commis de petits délits, puis de plus graves, jusqu'à finir dans une prison canadienne, où Axel, alors simple avocat, l'avait trouvée. Il lui avait confié plus tard qu'il cherchait une fille comme elle, perdue mais pleine de potentiel, pour devenir son détective personnel. Fiora avait donc filé des gens pour lui, puis avait élargie sa clientèle, toujours avec l'autorisation d'Axel. Il était son mentor et son patron. À vrai dire, il était un peu tout. Quand Astrid et Madeleine avaient contacté Fiora pour qu'elle trouve des informations sur Solovine, Axel en avait bien évidemment été informé. Il contrôlait toute sa vie. Parfois, Fiora avait peur de lui. Souvent, en fait.

- Bon...pour Gonzalo ?

- Il restera à la P.I.H.S tant que je le déciderai.

- Mais pourquoi ? gémit la jeune femme.

- Je t'expliquerai plus tard.

- Et pour ma mère ?

- Elle jouera du piano pour Martin. C'est ce qu'il m'a demandé.

Fiora soupira. Axel poursuivit d'un ton neutre :

- Mon fils est là.

- Eh bien, c'est une véritable ménagerie ce manoir ! plaisanta-t-elle.

Une nouvelle fois, Axel la refroidit d'un coup d'œil. Il fit tourner son fauteuil pour se poster devant la fenêtre. Il pleuvait et la mer était aussi grise que sa personne.

- Que penses-tu d'Astrid Cavaleri ?

- Moi ? Je ne la connais presque pas.

- Mais ta mère a dû t'en parler.

- Ma mère ne me parle pas. Et même si elle le fait, je ne l'écoute pas.

- Tu es exaspérante. Parle.

- Eh bien...c'est une gamine pourrie gâtée. Elle a de grands yeux toujours prêts à pleurnicher. C'est sans doute ce qui fait son charme.

On frappa soudain trois coups timides à la porte.

- Qui est-ce ? lâcha Axel.

- C'est...c'est moi. Daniel.

- Entre, mon garçon.

Fiora put le détailler à son aise quand il apparut. Elle l'avait déjà vu, bien sûr. Mais elle lui trouva l'air changé, les épaules encore plus voûtées que d'habitude, les sourcils constamment froncés par une sorte d'expression d'inquiétude mélancolique, sans compter les rides aux coins de ses yeux qui le vieillissaient plus que jamais. Il portait, de plus, un pull vert bouteille particulièrement laid.

- Bonjour, lui dit Axel avec une sorte de douceur que la jeune femme ne lui avait jamais entendu. Tu connais déjà Fiora ?

- Euh...en effet. Vous...vous vous connaissez ?

- Depuis bien longtemps. Tu voulais me dire quelque chose ?

Daniel semblait gêné par la présence de Fiora. Cette dernière, son sens inné de la mode très agressé par l'hideux pull, ne put s'empêcher de lancer :

- On ne vous a jamais dit que ce que vous portiez était affreux ?

- Pardon ? balbutia Daniel.

- Fiora, enfin, siffla Axel. Un peu de politesse.

- Non, mais enfin ! Même dans les années soixante-dix, personne n'aurait aimé ce pull ! Il vous faudrait une chemise. Vous avez une silhouette en V, vous avez de la chance, c'est la plus sexy. Cette...chose ne met pas du tout vos épaules en valeur. Et regardez, il est trop usé !

Elle se pencha et récupéra une bouloche sur son bras.

- J'admets que...ce n'est pas mon meilleur. Mais je l'aime bien et...

- Pourquoi aimez-vous une chose aussi laide ?

Daniel se redressa et ignora son père, qui le fixait avec un air trop attentif.

- C'est sentimental.

- Un torchon, ça peut-être sentimental ?

- J'ai compris, Fiora, que vous ne l'aimiez pas. Pardonnez-moi, mais votre avis m'importe peu.

La jeune femme, vexée, répliqua sèchement :

- Lars Wolfgang, lui, savait se mettre en valeur. Chemises cintrées, foulards élégants, trenchs...il avait un très bon look.

- Et alors ? s'impatienta Daniel, dont les mâchoires s'étaient serrées.

Axel posa les mains sur ses genoux. Il aurait pu intervenir mais voulait voir comment le débat allait se terminer.

- Et alors, il était bien plus sexy que vous. Peut-être que c'est à cause de ça qu'Astrid...

- Qu'Astrid quoi ?

Daniel s'était levé d'un bond. Fiora voulut lui répondre mais il l'interrompit en levant une main.

- Je ne suis pas venu ici pour que vous critiquiez mes vêtements ou que vous me parliez d'Astrid. Je repasserai plus tard, lança-t-il à son père.

Et il sortit d'un pas furibond. Fiora haussa les épaules.

- Je ne le pensais pas si susceptible.

- Et toi, je ne te pensais pas aussi stupide. Tu as simplement touché un point sensible.

- Tu n'es pas intervenu, que je sache...

- Je voulais savoir comment cela allait se passer entre vous.

- Et alors ? Sommes-nous faits pour nous entendre ? ironisa Fiora.

- Eh bien, contre toute attente...oui, parfaitement.

La jeune femme n'eut pas le temps de s'étonner, car Axel lui indiqua la sortie d'un geste sec.

- Allez, retourne dans ta chambre. Et si tu tombes sur Daniel, dis-lui qu'il peut venir me voir. Je l'attends.

Quelques minutes plus tard, son fils entrait dans la pièce, l'air toujours agacé.

- Désolé, mais je n'ai pas pu changer de pull.

- Ce que dit Fiora ne compte pas. L'intelligence n'est pas sa première qualité, loin de là. Allons, assieds-toi. Je t'écoute.

- Je voudrais...je ne sais pas, des explications. Sur vous, sur ce manoir, sur Erwan, McRaven et tout le reste...

- Je vois. Je vais commencer par te parler de nous...

- Nous ?

- Nous sommes quatre. Erwan, Philip, Martin et moi.

- Martin ?

- Il ne passe ici que rarement...je te le présenterai à l'occasion. S'il te plaît, va me chercher la Bible, là, sur la cheminée. Et ouvre-la au marque-page.

Daniel s'exécuta, et lut la page indiquée :

- « Et je regardai, et je vis paraître un cheval de couleur pâle ; et celui qui était monté dessus se nommait la Mort, et l'Enfer le suivait...Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par le glaive, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre ». Ce sont les Cavaliers de l'Apocalypse, c'est ça ?

- Oui. C'est nous. Nous sommes les Cavaliers de l'Apocalypse. Erwan est Conquête, Philip est Guerre, Martin est Famine, et moi, je suis...

- La Mort. Death.

- Oui...je sais que ça peut te paraître fou. Je vais donc, pour éclaircir tout cela, te parler de notre plan. Nos quatre étapes.

Daniel retourna s'asseoir, éberlué. Son père avait pourtant l'air très sérieux...

- Le monde d'aujourd'hui ne va pas bien...il suffit d'allumer la télévision ou la radio pour s'en rendre compte. Chaque jour a son lot de massacres et d'horreurs, qui sont, pour la plupart liés à des personnes sans scrupule, avides d'argent et de pouvoir. Nous voulons éliminer cela. Construire un autre monde, une autre société. Pour cela...quatre étapes. Nous en sommes actuellement à la première, qui est l'affaire d'Erwan : conquérir. Nous créons des alliances avec des gens puissants. Ces mêmes gens qui ruinent le monde... Des émirs, des oligarques, des milliardaires, des militaires, des présidents, des ministres, même des célébrités et des criminels. Tu en verras sûrement ici. Peut-être même qu'Erwan t'invitera à les rencontrer avec lui...

Axel s'arrêta un moment pour regarder Daniel dans les yeux, puis reprit :

- La deuxième étape est celle de Philip. Grâce à ces alliances, nous déclencherons des guerres. Nous sèmerons la zizanie dans le cercle des puissants. La guerre engloutira ceux qui l'ont autrefois provoquée. Et pour nous assurer que cela marchera, nous avons aussi les Golems. Martin s'occupe déjà actuellement de la troisième étape : la famine. Il rachète peu à peu toutes les plus grandes industries agro-alimentaires du monde, et nous pourrons alors contrôler la faim. Pour finir, je m'occuperai de la dernière étape : tuer nos derniers opposants, qui auront trouvé le moyen de s'empiffrer et de vivre dans le luxe malgré nos efforts. Alors le monde renaîtra. Certes, du sang d'innocents sera versé, mais rien ne se fait sans sacrifice.

- Vous...vous comptez régner sur ce nouveau monde ?

- Mais oui. Oh, je sais ce que tu penses. Que nous serons des tyrans. Ce ne sera pas le cas. Je te le promets.

Daniel ne trouva rien à dire. Il était effaré. Axel s'en aperçut :

- Tu me prends pour une sorte d'illuminé, n'est-ce pas ? Un fou ? Oh, mon garçon. C'est parfaitement normal. Mais c'est le monde qui est fou, pas moi. Tu t'en rendras vite compte. N'aies pas peur de moi.

- Je...je n'ai pas peur.

- Si.

- Non...je ne comprends pas.

- Dis-moi.

- Deux choses : pour faire ce...que vous avez dit, il faut énormément d'argent.

- Mais nous en avons. L'argent, ce n'est pas si dur à obtenir quand on sait comment s'y prendre.

- D'accord, mais...pourquoi détruire un monde complètement, alors qu'il s'y trouve aussi tant de choses biens ?

- Oh, Daniel...si le fruit est pourri, même d'un seul côté, il reste un fruit pourri.

Axel se servit un verre de ce qui ressemblait à du jus de fruits rouges. Daniel refusa, la gorge encore nouée.

- Parlons d'un autre sujet plus personnel, tu veux ? Je vais encore te faire peur...mais au point où nous en sommes...

Axel sourit, et ce petit trait d'ironie détendit légèrement Daniel.

- Depuis que tu as été adopté par les Tremblay, je veille sur toi. C'est pour cela que je me suis installé en France. Pour vivre dans le même pays que toi.

- Mais...pourquoi ne pas m'avoir gardé avec vous, dans ce cas ?

- C'est une autre histoire que je te raconterai plus tard...

- Qui était ma mère ?

- J'ai dit que c'était une autre histoire, Daniel.

- Dîtes-moi au moins son nom.

- Isabelle. C'est douloureux pour moi d'en parler...reprenons. Est-ce que tu te souviens de Julien Gaumel ?

- Euh...vaguement. C'était une petite brute qui me volait toujours mon goûter en sortant de la classe. Il a déménagé quelques semaines après la rentrée...

- Oui. Grâce à moi. J'ai parlé un peu avec le patron de son père et il a été muté dans le sud.

Daniel en resta muet. Mais Axel poursuivit :

- Et Cyril Mesny, ton professeur de piano...il me paraissait suspect, alors j'ai enquêté sur lui. Mes doutes se sont avérés exacts. Je lui ai conseillé d'aller se faire pendre ailleurs. J'aurais dû le tuer, mais cela aurait peut-être amené la police chez vous...et tu te souviens du concert de U2 où tu voulais tant aller, mais où il n'y avait plus de place ?

- Je...un type m'a abordé devant la salle de concert et m'en a vendu un pour une misère...

- Un grand gaillard, hein ? C'était un Golem. Et puis...ah, tant de souvenirs ! Oh, quand tu es entré à la fac, c'est moi qui aie payé les frais d'inscription.

- Mais ma mère m'a dit que j'avais obtenu une bourse !

- Oui, j'ai fait en sorte qu'elle en soit persuadée aussi. Il n'y a qu'une seule chose pour laquelle je n'ai pas pu t'aider.

- Laquelle ?

- Je n'ai pas pu t'empêcher de tomber amoureux de cette fille.

- Personne n'aurait pu...murmura Daniel.

- Maintenant, mon garçon, tu es ici et je suis là. Elle ne te tourmentera plus...tu oublieras.

Daniel déglutit le plus discrètement possible. Sa gorge formait un énorme nœud et il ne savait pas s'il devait s'enfuir en courant ou rester sagement assis.

- Vous ne lui ferez pas de mal ? Ni à elle, ni à sa famille ?

- Sa famille est à la P.I.H.S, et ce qui l'en reste est là.

- Ce qu'il en reste ? Vous parlez de Madeleine et Edna ?

- Oui. Mais aussi de Salvatore Umberto.

Cette fois, Daniel ne put s'empêcher de se relever d'un bond.

- Salvatore est là ?

- C'est Erwan qui a insisté pour le faire venir. Si tu ne veux pas le voir, tu ne le verras pas.

- Si, si ! Enfin, je...je voudrais bien le voir.

Le visage d'Axel se transforma en un masque de dureté.

- Daniel, mon garçon...ne me dis pas que tu as de l'affection pour cet homme. Après tout le mal qu'il t'a fait...

Daniel répliqua un peu trop sèchement :

- Bien sûr que j'ai de l'affection pour lui. Certes, il n'est pas parfait, mais c'est un homme bien, et nous avons Astrid en commun. Il fait partie de ma famille.

Axel fit alors quelque chose de très surprenant pour lui qui semblait toujours parfaitement se contrôler : il donna un grand coup de poing sur la table, qui fit trembler son verre de jus rouge d'où s'échappèrent quelques gouttes sanglantes.

- Ta famille est ici, et plus jamais, tu m'entends, plus jamais je ne veux d'entendre défendre Umberto et Cavaleri. Ces gens t'ont réduit à l'état de loque humaine et tu trouves encore le moyen d'être de leur côté ! Tu n'es pas un paillasson, Daniel, tu as du sang des Desmarais. Dans notre nouveau monde, tu seras avec moi et tu seras puissant. Je ne veux pas d'un cœur faible encore amoureux d'une...

- Non ! Ne le dîtes pas ! Je me fiche de ce que vous pensez d'elle, je me fiche de ce « nouveau monde » dont vous parlez ! Ce n'est pas parce que vous avez fait muter le père de Julien Gaumel que vous me connaissez ! Oui, j'aime ces gens, et je ne le renierai pas pour vous !

- Daniel...ne te mets pas en colère.

Axel détourna les yeux et son fils y lut quelque chose qui ressemblait à de la tristesse.

- Je comprends, pardonne-moi pour ces mots cruels...oublions ça ! J'ose espérer que tu souhaites encore me connaître un peu mieux et que tu resteras vivre au manoir un certain temps...

Daniel, troublé par l'émotion qu'il montrait enfin, se radoucit :

- Je me suis mal exprimé moi aussi...bien sûr, je reste...

                                                                                      ***

Un peu plus tard, Salvatore arrivait au manoir, encadré par deux Golems. Le voyage entre Naples et la Bretagne lui avait paru interminable et surtout, il avait été très inconfortable : Salvatore l'avait passé les chevilles et les poignets ligotés sur la banquette arrière d'une voiture miteuse, et les Golems ne lui avaient pas adressé un seul mot. Sans oublier l'inquiétude viscérale, lancinante, qui le dévorait dès qu'il pensait à ce qu'il avait laissé en Italie...

Il ne fut pas accueilli par Axel Desmarais, mais par un bellâtre d'une cinquantaine d'années, très maniéré, qui applaudit pratiquement en le voyant.

- Oh, par les sept saints fondateurs, quel plaisir de vous voir enfin ! Vous êtes encore plus beau en vrai !

- Qui êtes-vous ? fit Salvatore, plus stupéfait qu'effrayé.

- Oh, pardonnez-moi, cher Salvatore. Je suis Erwan Garanec. Je peux vous serrer la main ?

Il s'en empara sans attendre sa réponse et la garda longtemps dans la sienne.

- Entrez, entrez ! Vous deux, ouste ! siffla Erwan à l'adresse des Golems. Laissez-nous !

Salvatore pénétra dans la grande pièce au décor très historique, et s'il fut aussi intrigué par l'escalier, Erwan ne lui laissa pas le temps de le regarder et l'entraîna dans un petit cabinet. Au centre, une table avec un chandelier, et aux murs, quelques portraits de famille. Une fenêtre étroite donnait sur la mer.

- Je peux savoir pourquoi je suis ici ? demanda Salvatore.

- Mais parce que je vous trouve absolument...exquis.

Erwan se retourna et le détailla de la tête aux pieds avec un sourire de requin. Salvatore recula instinctivement vers la porte mais la trouva fermée. Il s'attendait à tout, sauf à une sorte d'horrible déclaration d'amour malsaine.

- Avec Axel, qui surveille sans arrêt son fils...j'ai été amené à vous voir en vidéo ou en photo...et à chaque fois, je vous trouvais un peu plus à mon goût.

- Écoutez, c'est très flatteur, mais je ne suis pas du tout intéressé.

- Oh, je sais...vous préférez le lit des femmes...mais ce n'est pas parce que l'on est végétarien que manger un peu de viande nous fait du mal, non ?

Salvatore n'eut pas le temps de s'appesantir sur cette comparaison, car Erwan vint s'approcher beaucoup trop près.

- Vous voyez ce chandelier ? souffla-t-il à quelques centimètres de son visage. Essayez de le soulever.

- Pourquoi le ferais-je ?

- Mais parce que je vous le demande poliment. Allez, essayez !

Salvatore s'approcha à contrecœur, se pencha pour prendre le chandelier à sa base, et se retrouva collé à la table par une décharge d'électricité si violente qu'il ne parvint pas à se redresser.

- Oh, un coup de foudre ! rit Erwan.

Il s'approcha et voulut le toucher, mais Salvatore réussit à se laisser glisser par terre juste à temps. Son cœur battait à grands coups désordonnés. Erwan s'accroupit face à lui et lui caressa les cheveux.

- Ohlala, je vous ai coupé le souffle, cher Salvatore ? Veuillez me pardonner !

- Ne me...touchez pas !

Erwan sourit jusqu'aux oreilles et lui effleura la joue sans que Salvatore ne puisse se dérober.

- Vous serez bientôt tout à moi, je vous le promets.

Salvatore eut un hoquet d'horreur. Il repoussa la main qui touchait encore son visage et le dégoût lui donna la force de se relever.

- Jamais, espèce de sale...

Une grimace terrifiante vint creuser les traits d'Erwan, qui devint soudain monstrueux.

- De sale quoi ? Allons, dis-le !

- De sale fiotte ! cracha finalement Salvatore, furieux.

Une gifle particulièrement douloureuse le renvoya par terre. Sa tête heurta le mur et il vit des étoiles. Son cœur, qui ne s'était pas encore remis de la décharge, lui faisait mal.

- Tu as osé...siffla Erwan comme un serpent en fureur. Mais oui, je t'aurais, mon grand. Tu seras à genoux comme tu l'es maintenant et je m'occuperai de ta grande bouche arrogante !

Un deuxième coup en plein visage fit perdre connaissance à Salvatore, qui s'affaissa. Erwan reprit son souffle, lissa sa veste et ses soyeux cheveux blonds, puis regagna la grande pièce en arborant son plus beau sourire.


Merci <3

(Je ne cautionne bien évidemment pas l'insulte de Salvatore. Le chéri a eu peur, et il n'a pas que des qualités. En tant que mâle-italien-sexagénaire-macho-issu-de-la-rue, il a encore du mal en matière de tolérance)


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