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Chapitre 22

Astrid avait déjà ressenti le manque de quelqu'un, mais jamais à ce point-là. L'absence de son fils lui broyait le cœur un peu plus chaque jour. Ainsi qu'évidemment, une folle inquiétude. Björn et elle ne parlaient presque plus, comme si les mots étaient une insulte envers le silence de recueillement que l'enlèvement de Marcus avait instauré. Depuis des jours, la Villa ne vivait plus que lentement et laborieusement, comme un animal blessé, recroquevillé sur lui-même.

Une sonnerie aiguë vint foudroyer un après-midi glacial. Astrid se traîna jusqu'au combiné, avec un mélange de terreur et d'espoir.

- Bonjour, Astrid. C'est Mikhaïl.

La jeune femme mit un long moment à resituer son interlocuteur. La voix un peu rauque, l'accent russe...bien sûr, oui ! Son ami free-lance. Le père de Maia.

- Bonjour, répondit-elle finalement.

- Comment vas-tu ?

- Euh...euh...

Astrid sentit les larmes l'étrangler et elle se mit à pleurer. Entre deux sanglots, elle parvint à retracer tous les derniers évènements, de la mort de Lars à l'enlèvement de Marcus.

- Eh bien...lâcha Mikhaïl. Je ne sais pas quoi dire. Je suppose qu'après tout cela, tu n'as plus aucune idée de la raison pour laquelle je t'appelle.

- Aucune, soupira Astrid. Pardonne-moi.

- Tu te souviens de l'héritage de Solovine ?

- Oh ! Oui, c'est vrai ! Cela m'était complètement sorti de la tête...

- Je comprends. À vrai dire, moi aussi. Après mon premier appel, il y a encore eu des embrouilles administratives...puis je suis allé voir Maia aux États-Unis...et là, je suis rentré à Saint-Pétersbourg, mais le Kremlin vient de m'appeler. Il faudrait que tu viennes le plus vite possible à Moscou.

- Le plus vite possible ?

- Eh oui ! Après avoir laissé traîner l'affaire pendant des mois, l'administration estime que c'est toi qui l'as trop fait attendre ! C'est comme ça.

Astrid tritura le fil du téléphone, l'entortillant autour de son doigt. Björn la rejoignit alors, avec le tee-shirt jaune et le caleçon qu'il portait pour dormir. Ses cheveux ébouriffés faisaient triste mine et il avait une barbe de trois jours.

- Est-ce que je peux emmener Björn ? demanda Astrid à Mikhaïl.

- Je pense. Il ne pourra pas entrer au Kremlin mais nous accompagner ensuite, oui.

- Dans ce cas, je te rejoins vite. Nous allons prendre l'avion dès que possible.

- Merci. Appelle-moi quand tu seras à Moscou. À bientôt.

Ils raccrochèrent. Björn la fixait, les yeux plissés.

- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? M'emmener où ?

- Simon Solovine m'a légué quelque chose qui m'attend en Russie. Je dois aller le chercher maintenant. Comme tu l'as entendu, tu peux m'accompagner.

- Et on laisse la Villa ? Et si...si Desmarais rappelait ? Tu as pensé à Marcus ?

- Desmarais a très probablement mon numéro de téléphone portable. Et souviens-toi : Marcus ne risque rien. Daniel le protège.

- Ouais, maugréa le Suédois, peu convaincu. Combien de temps ça va prendre, ce voyage ?

- Je ne sais pas...sûrement pas plus de deux ou trois jours...

Bon gré mal gré, Björn accepta de partir. Ils prirent le train pour Rome puis un avion pour Moscou, où ils arrivèrent le lendemain. Mikhaïl vint les chercher à l'aéroport et les conduisit avec sa propre voiture jusqu'au Kremlin.

Derrière les épaisses murailles rouges, d'où dépassaient les tours blanches et les coupoles dorées des cathédrales, se cachait le pouvoir russe. Comme prévu, Björn laissa Astrid et Mikhaïl et alla se promener dans les environs.

Atteindre les bâtiments administratifs fut un vrai parcours du combattant : ils durent patienter de longues minutes, présenter leurs papiers à une bonne dizaine de gardes différents, attendre encore qu'on puisse les recevoir. Enfin, la porte d'un bureau s'ouvrit et un homme blond en costume cravate les accueillit. Il parlait anglais avec un très fort accent.

- Bonjour, mademoiselle Cavaleri. Bienvenue au Kremlin. Je suis Vladimir Kocha. Vous êtes ici pour signer ces documents qui attestent que vous allez prendre possession du legs de Simon Solovine.

- Et qu'est-ce que c'est ? demanda Astrid, qui brûlait d'impatience.

- Je ne peux le révéler ici. Mais monsieur Prokofiev ici présent sait où il se trouve et vous y conduira. Néanmoins...

Vladimir baissa la voix, comme si son bureau était truffé de micros.

- Cela est et doit rester secret. Si quelqu'un est au courant, on cherchera sans doute à vous tuer, mademoiselle Cavaleri. Cet héritage pourrait être convoité par des personnes malintentionnées...C'est aussi pour cela que vous devez signer cette attestation de confidentialité...et ceci, qui dit que vous acceptez les risques et que le gouvernement ne sera aucunement responsable de votre mort si jamais elle survenait.

- C'est donc quelque chose...d'important ? chuchota Astrid, le cœur battant.

- Vous verrez sur place. D'autre part, n'oubliez pas que vous ne devez rien faire qui compromettra la sécurité ou les intérêts de la Fédération de Russie.

Impressionnée, Astrid signa docilement tout ce qu'il lui tendait.

En sortant, la jeune femme agrippa le bras de Mikhaïl :

- Tu sais ce que c'est, toi ?

- Non.

- Et où ça se trouve ?

- Oui. Tout au nord du Kraï de Krasnoïarsk, sur la péninsule de Taïmyr.

Astrid acquiesça comme si elle situait parfaitement l'endroit.

- Nous allons prendre l'avion jusqu'à Novy Ourengoï, puis nous continuerons en voiture. Il fera très froid. J'espère que tu as pris de quoi te couvrir chaudement.

- Mais oui ! Enfin, cette doudoune là et des pulls...

- Ce n'est pas assez, rétorqua Mikhaïl, l'air sévère. Nous allons passer t'acheter une parka et une chapka, pour les oreilles, c'est très important...

Björn, qu'ils avaient rejoint, approuva avec ferveur. Lui avait le nécessaire et était habitué au grand froid. Ils entrèrent dans un magasin que le Russe connaissait.

- C'est presque dangereux d'aller là-bas en hiver, grommela Mikhaïl.

Astrid n'entendit pas. Björn lui avait enfoncé une énorme chapka en fourrure sur la tête qui étouffait tous les sons. Elle avait l'impression d'être dans une bulle. Il lui enfila ensuite la parka la plus épaisse que la jeune femme ait jamais vue, tellement qu'elle ne pouvait plus plier ni les bras ni le buste. Elle s'était maintenant transformée en énorme pingouin.

- Je suis ridicule ! protesta-t-elle.

- Personne ne te traitera ainsi à Taïmyr ! C'est la Sibérie, ils sont habitués !

- Et si j'ai envie de me gratter le nez ?

- Tu me demanderas ! Allez, direction l'aéroport !

Astrid, Björn et Mikhaïl sortirent de la boutique. Ils ne virent pas le colosse aux cheveux châtains qui les suivait du regard.

Titan comptait mener à bien la mission que lui avait confiée Axel, et surtout, venger son chef.

                                                                                                   ***

Ils eurent droit à un vol privé jusqu'à la ville de Novy Ourengoï, une cité tout en grands bâtiments très soviétiques, qui vivait notamment grâce au pétrole et au gaz. Dans l'avion, Astrid imaginait les choses les plus folles. Solovine lui avait légué quelque chose de très important, d'envié, qui pouvait compromettre la Russie ! Elle imaginait une arme secrète dans un immense laboratoire, avec des scientifiques en blouse blanche qui lui diraient :

- Vous êtes à présent la propriétaire de cet appareil issu de la plus haute technologie...

Ou encore :

- Il n'en existe qu'un au monde, mademoiselle Cavaleri. Et il est à vous.

C'était très étonnant que Solovine l'ait inscrit sur son testament, car Astrid possédait déjà la boîte à musique de Vassili Pazov et l'araignée rouge en rubis qui lui appartenaient. Elle craignait que ce ne soit qu'un ennui de plus. Mais elle espérait aussi que peut-être, Solovine, qui avait probablement un don pour voir le futur car il l'avait sauvée de Yumi Shiro alors même qu'il était enterré, lui fournirait un moyen de libérer son fils.

- Tu te souviens de notre premier voyage en Russie ? lui souffla Björn, la tirant de ses pensées.

- Comment l'oublier ? sourit-elle. Les Anarkhisty !

En fermant les yeux, Astrid revit une moto bleu et argent, de longues routes droites, un tatouage de Betty Boop, des seringues usagées et un sac de couchage...

- Notre première fois, murmura-t-elle.

Björn eut un rire étrange. Une sorte de sanglot ironique qui résonna bizarrement.

- À l'époque, je croyais en l'avenir.

Astrid le regarda. Elle ne s'était pas rendue compte à quel point le Suédois avait changé. Il ne riait plus, n'était plus joyeux ou drôle. Même physiquement, le chagrin et la peur l'avaient transformé. Ses yeux creusés, ses rides autour de la bouche et des paupières et ses cheveux toujours un peu trop longs le vieillissaient. Le Björn que j'ai connu est mort en même temps que Leïla et Lars. Peut-être que quand nous retrouverons Marcus...

Ses pensées errèrent jusqu'à échouer en Bretagne, auprès de son fils et de Daniel. Sa confiance en ce dernier était intacte et solide, mais s'occupait-il convenablement du bébé ? Et parvenait-il à ne pas le détester, alors qu'il était l'enfant d'un autre ? Astrid avait conscience que Daniel l'aimait encore. Elle l'avait vu quand elle était allée le voir dans la cave. Son regard, son sourire fatigué, ses gestes, son désir. Et surtout, la façon dont il l'avait repoussée avec abnégation.

Et moi, est-ce que je l'aime encore ?

La question flotta dans son esprit, se déforma, trembla, disparut puis s'imposa de nouveau. Des milliers de réponses différentes lui parvenaient, du « mais évidemment, passionnément, c'est l'homme de ma vie ! » au « non, je ne l'aime plus, et je n'aimerai plus personne ».

Björn l'interrompit encore une fois en lui prenant la main.

- Il me manque.

- À moi aussi.

Le Suédois la fixa, puis, les larmes aux yeux, l'attira contre lui. Il n'avait pas eu de geste tendre depuis la naissance de Marcus et Astrid en fut émue.

- Tout ira bien, chuchota-t-elle en lui caressant les cheveux. Tu sais, quand nous rentrerons de Russie, je crois que j'irais en Bretagne, pour affronter Desmarais une bonne fois pour toute. Il est grand temps.

- Je viendrais avec toi.

L'avion amorça sa descente vers Novy Ourengoï. Mikhaïl, qui avait somnolé tout le long, jeta un regard par le hublot.

- Astrid, mets ta chapka. Le froid va être terrible. Une voiture nous attend, je la vois.

- Quelle est la prochaine étape ? demanda Björn.

- Doudinka, répondit le Russe.

- C'est loin ?

- En Sibérie, tout est loin.

- Pourquoi ne pouvons-nous pas continuer en avion ? s'étonna Astrid.

- La voiture, c'est plus discret. Enfin, c'est ce que pense le gouvernement. Allons-y.

Un gros 4X4 noir, confortable et tout équipé pour parcourir des routes enneigées, les attendait à la sortie de l'aéroport. Mikhaïl s'installa au volant et Björn à côté de lui. Astrid profita d'avoir tout l'espace de la banquette arrière pour s'allonger. Elle se sentait épuisée.

Il y avait de la neige partout, au point que la route disparaissait parfois. Mais le Russe semblait habitué et la voiture aussi. Ils avaient parcouru une centaine de kilomètres quand Astrid s'endormit. Mikhaïl, curieux, questionna Björn à voix basse :

- Votre enfant s'appelle Marcus, c'est cela ?

- Oui. C'est un beau petit garçon.

- Je n'en doute pas, mais...je n'aurais pas parié que ce soit vous, le père.

- Il est...disons, le fruit des circonstances. C'était la période la plus difficile de ma vie. Et je pense que c'était très dur aussi pour elle.

Mikhaïl ne put s'empêcher de poser une question qui lui trottait dans la tête.

- Vous avez retrouvé les corps ?

Björn devint pâle comme la neige au dehors, sa bouche se crispa. Le Russe crut un moment qu'il allait l'envoyer balader.

- Celui de Lars, oui. Pas celui de Leïla.

- Lars...je l'aimais bien. Nous nous sommes retrouvés ensemble au Japon quand Astrid était à l'hôpital. J'ai senti qu'il n'allait pas bien du tout, et qu'il risquait de faire une connerie. J'avais raison. Il a fait confiance aux mauvaises personnes. Mc machin et l'autre...

- McRaven et Desmarais. Oui. C'est ce dernier qui l'a tué.

- Son amour pour elle l'a tué, corrigea Mikhaïl à voix basse. Je n'ai jamais vu un homme aussi profondément dépendant d'une femme.

Björn pensa à Leïla et son cœur se tordit sous la douleur. Lui n'était pas dépendant, mais véritablement, éperdument amoureux.

- Lars n'était pas stable. C'était évident que leur histoire finirait mal.

- Et Daniel ?

- Elle l'aime encore. Pourtant, il n'est même pas assez fort pour faire pression sur son père et nous rendre Marcus, tempêta Björn, soudain furieux.

- Doucement, souffla Mikhaïl. Je ne le connais pas bien, mais je pense que c'est par lui que tout finira.

- Comment ça ?

- C'est lui qui décidera de votre sort : soit il choisira son père, soit Astrid.

- J'ai espoir qu'il la choisisse elle...

- Je pense que c'est ce qu'il fera. Vous retrouverez alors votre fils.

- Mais Desmarais ?

- À trop jouer avec le feu, on se brûle, cita lentement Mikhaïl. Il ne serait pas étonnant que Daniel lui-même se retourne contre lui.

- Et alors quoi ? Il le tuerait ?

- Si tu devais tuer ton père, qui ne t'a pas élevé, qui est un homme cruel et profondément malfaisant, pour sauver la fille que tu aimes comme un fou depuis des années, le ferais-tu ?

- Évidemment, soupira Björn. Mais pas Daniel. C'est un faible.

- Moi, je pense qu'il est plus fort que l'était Lars.

- Pourquoi ?

Mikhaïl fronça les sourcils. Il avait cru voir quelque chose dans le rétroviseur.

- Pourquoi ? répéta Björn, intrigué.

- Parce que lui est toujours en vie.

Il y eut un long silence. Mikhaïl cligna des yeux et réalisa qu'il avait bien vu : une voiture les suivait. La neige avait cessé de tomber et il la distinguait nettement.

- Quelqu'un nous suit, lâcha-t-il, les mâchoires serrées.

Björn se retourna et aperçut un 4X4 noir assez semblable au leur.

- Astrid, réveille-toi !

La jeune femme se redressa, les cheveux aplatis sur le côté où elle avait dormi. Elle ouvrait la bouche pour dire quelque chose quand une rafale d'armes à feu vint crépiter contre la vitre arrière. Astrid poussa un cri et se rallongea brusquement. Mikhaïl donna un coup de volant pour éviter une seconde grêle de balles mortelles.

- Bon sang ! s'exclama Björn. Qu'est-ce qu'on fait ?

- Il y a un fusil d'assaut dans le coffre, répondit le Russe en zigzaguant dans la neige.

Le Suédois n'hésita pas. Il détacha sa ceinture, passa entre les deux fauteuils pour atteindre la banquette et repoussa doucement Astrid. Il se pencha et toucha le fond du coffre. Ses doigts se refermèrent sur l'arme.

- Le véhicule est blindé, fit Mikhaïl. Mais il ne tiendra pas éternellement.

- Je vais riposter !

Björn baissait déjà la fenêtre quand Astrid le saisit par la chemise.

- Ne fais pas ça ! Tu vas te faire tuer !

- Si je ne fais rien, nous allons tous mourir ! Lâche-moi !

Il appuya sur son épaule pour la rasseoir sèchement.

- Je t'en prie, ne te penche pas !

- C'est toi qui nous as mis dans ce pétrin, Astrid ! rugit Björn.

La jeune femme resta muette. Encore une fois, il se montrait profondément injuste. Avant qu'elle n'ait pu trouver une répartie, le Suédois avait tiré une rafale en direction de leur poursuivant, qui freina violemment. Astrid jeta un regard par la vitre et aperçut brièvement le visage du conducteur.

- C'est Titan ! s'exclama-t-elle.

- Eh bien, ricana Björn, le buste entier sorti par la fenêtre baissée, il n'est pas courag...

Il ne finit pas sa phrase : bien que le Golem se soit arrêté, il avait avant cela tiré une dernière salve. Une balle faucha le Suédois à la poitrine et il bascula en avant. Astrid le rattrapa par le pantalon, mais il était lourd.

- Freine, Mikhaïl ! hurla-t-elle. Björn va tomber !

- Il faut mettre plus de distance entre lui et nous ! Tire, Astrid, rentre-le à l'intérieur !

La jeune femme réunit ses forces, posant un pied sur la portière pour tendre ses bras au maximum. Mais ses orteils touchèrent la poignée. Celle-ci se baissa et la portière s'ouvrit brusquement : Astrid et Björn tombèrent tous les deux et roulèrent dans la neige. Mikhaïl réussit à arrêter le 4X4 quelques mètres plus loin. Astrid tourna la tête, le cœur battant, et aperçut la grande silhouette de Titan au loin. Elle ferma les yeux, attendant une rafale qui l'achèverait. Mais le Golem disparut.

Cher Simon,

Je suis dans l'avion qui m'emmène à Novy Ourengoï, une ville dont je ne connaissais même pas l'existence il y a quelques heures. Je ne sais pas ce que je vais chercher. J'espère que cela me sera aussi utile que l'araignée de rubis.

Axel Desmarais m'a dit que vous vous étiez suicidé pour moi. Est-ce que vous en étiez vraiment capable ? Simplement parce que votre grand-père a exigé que vous obéissiez à un Pacte qu'il a signé il y a soixante-dix ans ? Un homme comme vous, à la fois impitoyable mais capable de l'ultime sacrifice pour une jeune fille qu'il n'aime même pas ?

Je me souviens parfaitement du rêve que j'ai fait quand j'étais dans les vapes au Japon. De chacune de vos paroles. Enfin, était-ce bien les vôtres ? En tout cas, vous aviez raison. Vous êtes le mort le plus important de ma vie. C'est un peu triste à dire, quand on sait que j'ai perdu tant de gens précieux...à qui j'ai écrit, d'ailleurs. Mes parents, Antonio, Xiu, Georgios, Leïla, Lars...Edna, Naranbaatar...la liste s'est encore allongée.

Je crois que vous me manquez. Vraiment, oui. Vous avez certes saccagé tout un pan de ma vie, mais nous aurions pu devenir amis. Non, pas amis. Je n'arrive pas à mettre un mot sur notre relation. Vous êtes un peu...une bougie noire. Voilà, vous m'éclairez mais en même temps, vous êtes et vous resterez si sombre...

J'ai dit dans ma lettre à Georgios qu'il était ma plus grande frustration. En réalité, j'en ai deux : l'autre, c'est vous. Je suis frustrée de ne pas vous avoir mieux connu, mais aussi frustrée que vous vous soyez suicidé sans protester. Vous étiez le président de la Russie, tout de même ! Vous auriez pu réduire Desmarais en miettes ! Bon certes, il est sacrément retord. Et comme vous, même mort, il aurait réussi à influer sur le monde des vivants.

Après votre décès, j'ai enquêté sur vous. Enfin, je suis allée sur Wikipédia. Votre nom complet était Simon Ivanovitch Solovine, vous êtes né à Saint-Pétersbourg. Vous êtes mort le quatre mars à l'âge de soixante ans. Vos parents se nommaient Ivan Solovine et Natalia Pazova. Vous n'aviez pas de femme, mais un frère, Alexeï, qui a été grand-père très tôt d'un petit Piotr.

Vous avez monté votre parti indépendant qui a connu une ascension fulgurante, et lutté activement contre le crime.

Votre suicide reste inexpliqué.

Je suis une des seules à en savoir la raison. Waouh.

Bon, j'avoue que je ne me suis pas contentée d'aller sur Wikipédia. J'ai aussi découpé tous les articles concernant votre mort, de tous les journaux italiens et même de quelques-uns étrangers que j'ai trouvés chez le vendeur : Le Monde français, The Guardian anglais, Die Zeit allemand et même un russe où j'ai vu votre photo. Je les ai glissés dans une pochette plastique et ils sont toujours dans mon tiroir. Je ne sais pas vraiment ce que je vais en faire, d'ailleurs. Il serait temps que je débarrasse un peu...

Comment auriez-vous réagi en apprenant la naissance de Marcus ? Comme il est mon fils, il est le descendant de Bianca. Donc, il aurait fallu le protéger aussi, n'est-ce pas ? Alors, s'il vous plaît, Simon, faîtes que votre héritage l'aide. J'ai tellement peur de le perdre. Je veux qu'une fois adulte, tous les dangers que j'ai couru moi ne lui retombent pas dessus.

Je vous salue et oui, je compte sur vous.

Astrid Cavaleri, l'arrière-petite-fille de Bianca Manfredi.

Merci <3

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