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Chapitre 2

Salvatore aurait voulu faire plus, mais il se rendit bien vite compte qu'il était inutile. Ces deux-là avaient besoin d'être seuls, de partager leurs deuils. Björn et Astrid avaient perdu tous deux l'amour de leur vie. Salvatore les laissa, le cœur en miettes lui aussi, accablé par le désespoir qui dévorait Astrid, par le fait que Mama, Ernesto et les autres soient en prison, et par les menaces odieuses d'Axel Desmarais. Parviendraient-ils à se relever, cette fois ?

Il rentra dans sa chambre en sachant pertinemment qu'il passerait une nuit blanche.

Personne, en effet, n'allait dormir cette nuit-là.

Björn, d'abord installé dans l'ancienne chambre d'Ernesto, ne supporta pas longtemps la solitude et, repoussant ses draps déjà froissés, il gagna silencieusement la chambre d'Astrid. La porte s'ouvrit sous sa poussée et il trouva la jeune femme assise en tailleur, les coudes sur les genoux et son visage ruisselant de larmes dans les mains. En voyant Björn, elle lui tendit les bras et il vint s'y réfugier sans un mot.

Soudain, les lèvres du Suédois rencontrèrent les siennes. Alors, Björn et Astrid oublièrent tout ce qu'il y avait autour pour ne plus former qu'une seule douleur, un seul être. Des baisers suivirent d'autres baisers, leurs lèvres ne s'éloignant que pour mieux se retrouver. Ils avaient l'impression, d'une certaine manière, d'être les derniers survivants d'un terrible fléau. Néanmoins, quand Astrid sentit que Björn écartait déjà sa chemise de nuit pour trouver son cou et ses seins, elle émit une petite protestation :

- Ce...ce n'est pas bien.

Il ignora complètement la remarque, la repoussa sur le lit et arriva ce qui devait arriver.

Au petit matin, Salvatore voulut apporter le petit-déjeuner à Astrid mais, en ouvrant la porte, découvrit qu'elle n'avait pas dormi seule. Un instant surpris, il resta figé puis redescendit à la cuisine pour déposer le plateau sur la table. Il s'assit sur une chaise, se passa une main sur le visage, et essuya précipitamment les larmes qui coulaient.

Pendant deux semaines, ils vécurent tous les trois en vase clos, sans presque parler, limitant leurs sorties au maximum, uniquement pour se ravitailler. Ils n'avaient de nouvelle de personne : ni d'Axel Desmarais, ni des prisonniers, ni d'Edna, Madeleine et sa fille Fiora qu'Astrid tenta vainement d'appeler.

Un matin, la jeune femme se rendit compte qu'elle avait du retard. Saisie d'un pressentiment, elle alla acheter un test de grossesse à la pharmacie la plus proche, et un peu plus tard, le résultat tombait : elle était enceinte.

Assise sur les toilettes, elle fixa longuement les deux petites barres bleues si incongrues. Elle se souvint de la nuit, et même des autres qui avaient suivies, passées avec Björn depuis deux semaines et sut qu'il n'y avait pas de doute. Une graine avait germé.

Astrid réfléchit, et quelques heures plus tard, elle convoqua Salvatore et le Suédois dans le salon.

- Une mauvaise nouvelle ? s'inquiéta immédiatement Salvatore.

- Peut-être, ou peut-être pas, répondit la jeune femme. Je suis enceinte.

Le dernier mot flotta dans l'air durant un interminable moment. Björn avait la bouche ouverte mais aucune parole n'en sortait. Salvatore se tourna lentement vers lui, et, un instant, Astrid crut qu'il allait le frapper. Mais il se contenta de lever un doigt et de serrer les dents.

- Je ne crois pas...que ce soit raisonnable.

- En effet, ça ne l'est pas, répondit Astrid. Mais j'ai réfléchi. Je ne me sens pas capable de...de l'enlever.

Elle posa une main sur son ventre et chercha le regard de Björn.

- Dîtes quelque chose, bon sang ! s'énerva Salvatore.

Le Suédois parût tomber des nuages.

- Eh bien...que pourrais-je dire ? C'est à elle de décider. Astrid, si tu veux le garder...je serais là. J'assumerais. Je ne te laisserais jamais tomber, je te le promets. Nous aurons cet enfant ensemble.

Il se leva et la prit dans ses bras. Salvatore eut un soupir à la fois soulagé et anxieux :

- Merci, Björn. Si vous aviez décidé de fuir en courant, je peux vous dire que je vous aurais fait passer un sale quart d'heure. Mais...un bébé...avec Desmarais et tout ça...

- Nous ne pouvons pas passer notre vie à attendre, pétrifiés par la peur, qu'il nous tombe dessus. Il faut bien vivre...mais, certes, en restant prudent, fit Björn.

Ses paroles sages allégèrent le cœur d'Astrid.

- Nous allons avoir un enfant, souffla-t-elle.

- Ce sera le plus aimé et le mieux protégé, assura le Suédois, qui souriait maintenant franchement.

Salvatore les rejoignit et prit à son tour Astrid dans ses bras.

- Mon bébé...va avoir un bébé. Mon dieu. Je vais être grand-père...mais je suis beaucoup trop jeune pour cela !

Ils éclatèrent de rire tous les trois. Un rire un peu hystérique, incontrôlable, mais libérateur.

                                                                                                ***

De l'autre côté des Alpes et même de l'autre côté de la France, en Bretagne, Daniel retrouvait son père de sang à la gare de Quimper. Il avait passé deux semaines chez sa mère adoptive, Viviane, à Tours, et lui avait parlé du mystérieux Axel Desmarais, qui l'avait invité dans son manoir du Finistère. La sage et sévère Viviane avait posé une main sur celle de son fils :

- Je n'ai jamais entendu parler de cet Axel. Sur les papiers, on te disait de parents inconnus...si tu veux mieux le connaître, libre à toi. Tu es un adulte. Ne crois pas que je t'en voudrais...tu es mon fils et je t'aimerai toujours...

Daniel avait donc pris le train. Son cœur, de toute façon, était définitivement brisé. Axel lui avait appris la trahison d'Astrid. Elle avait choisi Lars. Elle était même prête à fuir avec lui. Lars était mort, il le savait, même s'il croyait que c'était un Golem qui avait eu raison de lui, comme l'avait dit Axel. Astrid n'avait pas cherché à le contacter après cela. Elle était trop malheureuse sans doute pour se souvenir qu'un autre homme l'aimait désespérément. Mais au fond, Daniel continuait d'espérer...

- Bonjour, Daniel, le salua Axel.

Derrière lui se trouvait un grand gaillard qui ne pouvait être qu'un Golem. Ce dernier prit la grosse valise de Daniel dans une seule main, et, de l'autre, poussa le fauteuil roulant jusqu'à une voiture noire.

- Comme je te l'ai déjà dit, commença Axel alors que le véhicule s'élançait, je suis né à Montréal, comme toi. Je suis Breton d'adoption, grâce à mon cher ami Erwan, qui est de pure souche...c'est à lui qu'appartient le manoir. C'est son ancêtre qui l'a construit. J'espère qu'il te plaira. J'ai tant de choses à te dire, mon garçon.

Daniel hochait la tête sans trouver quoi répondre. La voiture quitta bientôt les grandes routes pour longer la côte rocheuse et sauvage vers le nord et la presqu'île de Crozon. Enfin, ils s'arrêtèrent au bord d'une petite plage de sable complètement déserte, sur laquelle veillait un élégant bâtiment. À l'angle se trouvait une tourelle, avec des toits en ardoise et une façade à moitié dévorée par du lierre. Les volets peints en bleu et les fenêtres à meneaux donnaient au manoir des allures de gîte campagnard. Le Golem déposa Axel et Daniel et repartit se garer un peu plus loin.

- Je te présente le manoir de Garanec, mon garçon.

Ils entrèrent, et la grande pièce principale du rez-de-chaussée fit remonter Daniel quelques siècles en arrière. Parquet impeccablement ciré, cheminée ornée d'un blason, lourds bustes de personnages à l'air grave, meubles du dix-huitième siècle et un immense tableau à cadre doré représentant un homme de l'époque de Louis XVI. Il semblait authentique et Daniel, en amateur d'histoire, s'arrêta un moment pour le regarder.

- Roland-Alexandre de Montsably, marquis de Garanec, fit soudain une voix affectée et sirupeuse derrière lui. Mon illustre aïeul.

Daniel se retourna et contempla le nouveau venu. Grand et mince, il avait fière allure dans un élégant costume blanc. Un visage aux traits délicats, avec un nez juste un peu long, de grands yeux bleu-vert et de soyeuses boucles blondes qui coulaient jusqu'aux épaules. Néanmoins, Daniel remarqua les quelques rides et la peau du cou qui s'affaissait légèrement. Il lui donna l'âge de cinquante ans.

- Je suis Erwan Garanec, ravi de te rencontrer, mon grand. Axel, tu ne m'avais pas dit qu'il était beau comme un dieu !

Erwan attira alors brusquement Daniel et l'embrassa sur les deux joues.

- Tu es ici chez toi ! reprit le Breton en agitant la main dans un geste nonchalant et incontestablement féminin.

- Merci beaucoup, murmura Daniel, gêné.

Heureusement, ses yeux tombèrent sur quelque chose d'assez surprenant pour changer de sujet. L'escalier qui montait à l'étage était en effet très moderne, moulé dans une sorte de métal luisant et fin qui ondulait jusqu'au plafond comme une cascade argenté. Il dépareillait complétement du décor d'Ancien Régime. Axel suivit le regard de son fils.

- Tu as devant toi l'escalier le plus solide du monde, fait en alliage de métaux ultra résistants, à base de carbone notamment.

- Mais...que fait-il ici ?

- C'est Axel qui l'a fait installer, répondit joyeusement Erwan. Il y tenait absolument, parce que...

- Erwan, tais-toi, intervint sévèrement Axel. C'est à moi de lui dire.

Il se tourna vers Daniel et un éclat étrange s'alluma derrière ses lunettes grises.

- Je n'ai pas toujours été dans ce fauteuil, mon garçon. Il y a maintenant une dizaine d'années, j'ai monté un escalier qui s'est effondré sous moi : je suis mal tombé. Ma colonne vertébrale a été brisée.

- Oh, lâcha Daniel.

- Même si je ne peux plus m'en servir, je tiens à ce que l'escalier de ce cher manoir soit solide et qu'il n'arrive pas à nos invités la même chose qu'à moi.

- Pour lui, il y a un ascenseur, sourit Erwan en indiquant une cabine de verre de l'autre côté de la pièce.

- Viens, reprit Axel. Je vais te montrer ta chambre.

                                                                                                   ***

À la Villa, l'annonce du bébé avait rapporté un peu de soleil. On fêta même Noël et la Saint-Silvestre autour d'un bon repas. Pourtant, la grisaille guettait.

Un matin, trois Golems se présentèrent au portail. Astrid, paniquée, prévint Björn qui estima qu'il valait mieux leur ouvrir. Sinon, dieu sait de quoi serait capable ces soldats surentraînés...il ne fallait pas prendre de risque. De plus, la jeune femme reconnut l'un des trois hommes : c'était Titan, qui était un peu le second de Philip McRaven.

Björn et elle allaient regretter amèrement d'avoir ouvert. Les Golems entrèrent et avisèrent Salvatore debout dans la cuisine. Ils s'emparèrent de lui.

- Qu'est-ce que vous faîtes ? cria Astrid.

Muets comme à leur habitude, les géants se contentèrent de le traîner jusqu'à la porte.

- Lâchez-moi ! s'époumonait Salvatore.

Il se débattait tant bien que mal, mais cela faisait autant d'effet aux Golems qu'une mouche sur un éléphant. Alors qu'ils traversaient le jardin, Astrid hurla de toutes ses forces :

- Titan !

Le géant s'arrêta et se retourna sans lâcher Salvatore pour autant.

- Je ne sais pas où tu l'emmènes, mais si tu lui fais du mal, je jure que je te tuerais moi-même ! continua la jeune femme, folle de fureur.

Le Golem se détourna sans la moindre réaction et continua à marcher jusqu'à la voiture garée quelques mètres plus loin. Astrid vit disparaître le véhicule, et Salvatore par la même occasion...elle se laissa tomber à genoux et se remit à pleurer. Björn la soutint.

- Les ennuis commencent, gémit la jeune femme. Salva...

- S'ils voulaient le tuer, ils l'auraient fait tout de suite, assura le Suédois.

Il se pencha pour l'embrasser et murmura :

- Ne perds pas espoir...

Le soir, Astrid, en fouillant dans son placard pour trouver ce qu'elle appelait « son sweat de déprime », tomba par hasard sur un vieux journal intime rose qui devait bien avoir vingt ans. Elle découvrit que la plupart du temps, la petite fille qu'elle était s'adressait à Alvaro et Esperanza, ses parents. Cela lui donna une idée...


Merci <3


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