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Chapitre 17

Sur le trajet du retour, le « colis » de Björn se réveilla aux alentours d'Orvieto. Il poussait des cris sous son bâillon. Le Suédois l'ignora et continua sa route jusqu'à San Gennaro sans desserrer les dents. Avant de franchir le portail, il prit le temps d'appeler Astrid :

- Monte à l'étage et restes-y !

- Tu l'as trouvé ? Daniel est avec toi ?

- Oui, et je t'ai déjà dit que je ne voulais pas que tu le voies ! Alors fais ce que je te dis !

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et raccrocha. Il contourna la voiture et ouvrit le coffre : Daniel, chevilles et mains liées, à moitié assommé, n'opposa pas de résistance. Björn le remit sur pieds et l'entraîna dans le garage, où donnait l'escalier menant à la cave : un simple réduit où s'entassait des outils de jardinage mais aussi des cartons d'armes et de munitions que le Suédois avait pris soin de déménager pour ne pas que Daniel puisse se défendre. Il le jeta dans un coin et lui arracha son bâillon. Le Canadien reprit brusquement sa respiration et toussa.

- Björn ! Je ne comprends pas ce qui se...

Un coup de poing brutal lui écrasa la mâchoire et l'envoya à plat ventre sur le béton. Il n'avait jamais vu le Suédois dans cet état : rouge de fureur, avec dans ses yeux bleus une étincelle de haine véritable.

- Où est mon fils ?

Daniel comprit alors : il avait entendu parler de la mort de McRaven et des Golems qui étaient revenus avec un bébé. Il n'avait pas réalisé que c'était celui d'Astrid. Son père ne lui avait rien dit.

- Il est au manoir, en Bretagne. Je te jure que je n'y suis pour ri...

Cette fois, ce fut un coup de pied qui le coucha sur le flanc.

- Ne joues pas avec moi ! Bien sûr que tu étais au courant ! Espèce d'ordure, comment as-tu pu faire ça à un bébé, comment as-tu pu faire ça à Astrid, bordel ?

Daniel avait conscience que répondre ne servirait plus à rien. Björn n'était plus lui-même. Le Canadien ne lui en voulait pas. Il aurait été dans un état similaire si on lui avait pris son bébé.

- Je voudrais parler à Astrid, émit-il.

Elle saurait qu'il n'y était pour rien. Et il mourrait tellement d'envie de la voir, de la serrer contre lui, de lui dire qu'il l'aimait toujours et qu'il ferait tout pour les protéger, elle et son fils. Mais le Suédois ruina ses espoirs :

- Non ! Je sais très bien ce que tu feras : tu joueras la victime et elle aura pitié de toi.

- Qu'est-ce que tu comptes faire ?

- T'échanger contre mon fils !

- Björn...mon père n'acceptera jamais. Il va envoyer des Golems et vous serez massacrés...

Le Suédois éclata d'un rire sans joie :

- Il ne fera rien quand il saura que je peux te tuer !

- Tu ne me tueras pas, fit Daniel de sa voix la plus douce. Laisse-moi partir et je te promets qu'il n'arrivera rien à ton fils.

Un autre choc au ventre lui coupa le souffle. Son nez heurta douloureusement le sol en béton. Quand il put se redresser, Björn le saisit par la chemise :

- Tu vas rester ici, et je ne veux pas t'entendre appeler, c'est compris ? Si tu prononces encore le nom d'Astrid ou si tu évoques mon fils, je te le ferais regretter.

- Est-ce que je peux avoir de l'eau ? demanda Daniel, dont la bouche avait un horrible goût de poussière et de sang.

- Tu n'auras rien du tout !

Björn sortit en claquant la porte. Daniel avisa le minuscule lavabo qui servait à laver les outils de jardinage et essaya de se traîner vers lui. Mais sa douleur dans les côtes l'empêchait de bouger. Il gémit et tenta de trouver une position confortable. Le plus atroce était de savoir qu'Astrid était là, quelques mètres au-dessus de lui, et qu'il ne la verrait pas.

Pourtant, alors que la nuit avait déjà atteint ses heures les plus sombres, il entendit un bruit de pas léger. La lumière vive d'une lampe de poche apparut dans son champ de vision. Puis une voix :

- Dan ?

Le visage d'Astrid était si pâle que Daniel crut voir un fantôme. Elle avait de larges cernes sous les yeux et les traits tirés. Elle ne semblait même plus vivante. Le Canadien sentit son cœur se serrer. La femme qu'il aimait paraissait avoir vécu un siècle de malheurs.

- Astrid, murmura-t-il en la regardant s'agenouiller près de lui.

- Oh, il t'a bien amoché. Tu saignes du nez...

- Je t'en prie, détache-moi. J'ai tellement soif...et il faut que je fasse pipi.

Elle hocha la tête et avec des gestes lents, tremblants, défit les cordes qui ligotaient Daniel.

- Aide-moi à me lever, pria-t-il encore.

Elle passa un bras sous les siens et le conduisit au lavabo. Il la sentit si faible, si fragile, qu'il eut honte de s'appuyer sur elle, mais ses côtes eurent raison de ses scrupules.

- Je vais te laisser un peu seul, chuchota Astrid.

Il lui saisit le bras par réflexe.

- Tu reviens ?

- Bien sûr, oui. Je pars chercher à manger et de quoi nettoyer un peu tes blessures.

Elle lui laissa la lampe de poche et disparut. Daniel put faire ce qu'il avait tant envie de faire, but longuement au robinet et se passa de l'eau sur le visage.

Il commençait à s'inquiéter quand Astrid revint avec un gros sandwich, des cotons et un flacon de désinfectant. Toujours aussi doucement, elle lui tendit l'en-cas. Daniel mordit dedans et une cascade de goûts se déversa dans sa bouche. Lui qui ne mangeait plus que la triste nourriture du manoir préparée par un Golem, eut l'impression que ses papilles sortaient d'un long coma.

- Burrata, tomates, huile d'olive et jambon de Parme, reconnut-il, revigoré.

- Oui, j'ai mis tout ce que j'ai trouvé de meilleur dans le réfrigérateur.

Un sourire timide se dessina sur les lèvres d'Astrid. Elle mouilla un coton et tamponna délicatement l'arcade sourcilière fendue de Daniel.

- Il faut que tu me laisses partir, murmura ce dernier. Le plan de Björn ne marchera jamais. Des Golems doivent déjà être en route pour venir me chercher...

- Ils savent que tu es ici ? s'étonna la jeune femme.

- Mon père a sans doute compris tout de suite. Il est très...perspicace. Mais aussi implacable. Il vous fera payer cela, et vous ne récupérerez pas Marcus.

- Je sais. Je sais...

- Alors, libère-moi, et je te jure sur ma vie que je veillerai sur ton fils.

Les yeux d'Astrid se gonflèrent de larmes. Elle secoua la tête pour les chasser mais ne réussit qu'à les faire couler plus abondamment.

- Tu ferais ça ? Tu le protégeras ?

Daniel, bouleversé, lui prit la main.

- Je te le promets. Comme si...comme s'il était de moi.

- Et...pour Salvatore...les autres... ?

- Je fais déjà tout ce que je peux. Mais je ferais plus encore. Pour Madeleine aussi. Ils vont bien, la rassura-t-il.

Devait-il lui dire qu'il avait vu Mama et les autres prisonniers ? Il revit la vieille femme courageuse mais fragile, dans son lit en fer de l'infirmerie. Non. Elle n'avait pas besoin d'un supplément d'angoisse.

- Laisse-moi partir, tré...Astrid. Fais-moi confiance.

Elle essuya ses joues humides et sa lèvre inférieure. Daniel ne l'avait jamais connu dans cet état. Il tendit les bras et elle vint se réfugier contre lui.

- Je...je te fais confiance, balbutia-t-elle. Merci.

Elle releva la tête et sa bouche se retrouva à quelques centimètres de celle de Daniel. Il ne put résister et lui vola un baiser léger. Astrid passa alors ses deux mains autour de son cou et l'embrassa plus franchement. Son parfum et son goût firent tourner la tête du Canadien. Leur étreinte se resserra, et il sentit des doigts froids et raides sur son pantalon. Ce contact lui fit cruellement comprendre que le déferlement d'amour et de passion qu'il ressentait était unilatéral. Il repoussa Astrid :

- Tu n'es pas obligée, tu sais.

- Tu n'as pas envie ?

- Si, lâcha-t-il, la voix rauque. Mais pas toi.

La jeune femme recula, l'air coupable. Elle baissa les yeux et Daniel put compter les perles de larmes sur ses cils.

- Je te fais une promesse, mais tu n'as rien à me donner en échange.

- Je suis désolée. Je voulais juste...

Elle se détourna. Il attrapa ses phalanges glacées et les pressa contre ses lèvres.

- C'est moi qui suis désolé. Désolé d'être le fils de mon père...

Astrid renifla, puis le fixa avec intensité.

- Tu es sûr de ça ?

- Oui. J'ai assisté à toutes les étapes du test de paternité.

- Ah. Dommage...

- Tout va s'arranger. Mon père est en colère, la mort de McRaven n'arrange pas les choses en ce moment, mais il a un...grand projet, qui finira par lui faire oublier ton existence. Il te laissera tranquille.

- C'est Naranbaatar qui a tué McRaven, soupira Astrid.

- Vraiment ? Il était ici ?

- Oui, il est venu nous rendre visite et...il a adoré Marcus...

Sa voix se brisa. Évoquer son fils lui causait une douleur terrible.

- Ce sera bientôt fini. Maintenant...je crois...qu'il faudrait profiter que Björn dorme pour quitter cet endroit.

- Bien sûr. Tu peux marcher ?

Daniel fit signe que ça irait. Tant bien que mal, il parvint à remonter les escaliers. La vue de la voiture grise dans laquelle il avait passé la suite de son trajet entre Gênes et Naples lui arracha une grimace. En plus des coups, il souffrait de courbatures dues à sa position inconfortable dans le coffre. Mais il ne pouvait pas se plaindre : il avait revu Astrid.

- Il faut que je prévienne mon père, dit Daniel.

La jeune femme lui fit signe d'attendre et revint quelques instants plus tard avec son propre téléphone portable. Le Canadien connaissait le numéro du manoir et appela : il tomba aussitôt sur Axel et lui expliqua, en omettant certains faits, la situation.

- Tahmil et Okami sont déjà en route. Dans une heure ils seront à San Gennaro.

- Dis-leur que je les attendrai devant l'église.

- Très bien. Heureux de t'entendre, mon fils.

- Moi aussi, mentit Daniel.

- Devant l'église, répéta Astrid.

Elle comprenait un peu le français depuis que la sévère Viviane lui avait donné des cours. La jeune femme se tourna vers le Canadien, l'air décidé :

- Il va falloir y aller à pieds. Ce n'est pas loin, et le bruit d'une voiture risquerait de réveiller Björn.

- Il dort dans ta chambre ? émit Daniel.

- Oui.

- Tu l'aimes ?

- Non. Et lui non plus. Allons-y.

Ils franchirent silencieusement le portail et s'engagèrent sur le chemin caillouteux qui reliait la Villa à San Gennaro. Sur leur droite, la Méditerranée reflétait une lune ronde et lumineuse.

- Que vas-tu dire à Björn ? demanda Daniel à voix basse.

Un vent léger secouait les broussailles au bord du chemin. Tout était calme. Au loin, Naples brillait de mille feux.

- La vérité.

- Il va être furieux.

- Fou furieux, précisa Astrid avec un léger sourire. Mais ne t'inquiète pas.

Le trajet fut à la fois très long et trop rapide pour Daniel. La silhouette trapue de l'église apparut devant eux et ils se laissèrent tomber sur un banc en pierre à quelques pas du cimetière. Ils continuèrent à échanger des paroles sans importance jusqu'à ce que Tahmil et Okami arrivent. Astrid les reconnut : elle les avait déjà croisés à la Villa, à l'époque où McRaven s'y était installé. Le premier, un brun à la peau mate, d'origine orientale, lui lança un regard en biais. Elle l'ignora.

- Bon, eh bien...au revoir.

- Au revoir.

Daniel hésita, puis céda à la tentation et la serra dans ses bras. Astrid se laissa faire.

- Prends soin de Marcus, souffla-t-elle.

Il aurait voulu lui dire « je t'aime » mais le regard de Tahmil et Okami l'en empêcha. Il s'éloigna à contrecœur, et quand il se retourna une dernière fois, elle avait disparu.

                                                                                                  ***

Astrid se hâta de rentrer à la Villa, mais cela ne servit à rien. Björn était réveillé et poussa un véritable hurlement en la voyant rentrer.

- Je le savais ! Tu l'as laissé partir ! Où est-il ?

- Avec deux Golems, en route pour la France, répondit-elle, impassible.

- Qu'est-ce que tu as fait ? Réponds-moi quand je te parle !

- Je suis allée le voir, et je l'ai libéré. Il a promis de veiller sur Marcus et je lui fais confiance.

Björn fourragea dans ses cheveux à deux mains. Le tee-shirt qu'il portait pour dormir était déjà trempé de sueur. Son teint virait peu à peu au cramoisi.

- Tu as couché avec lui ? lâcha-t-il d'une voix dangereusement calme.

- Quoi ? Mais non !

- Si...tu as échangé notre fils...contre du sexe ! Est-ce que tu te rends compte ?

- Ne me parle pas comme ça ! Ce n'est pas vrai !

- Tu mens ! Depuis le début tu me mens, comme tu as menti à Lars !

- Je ne vois pas ce qu'il vient faire là-dedans !

- « Je t'aime, Lars » ! « Nous resterons toujours ensemble, Björn » ! Mensonge, mensonge et encore mensonge ! Dès que l'autre bellâtre se ramène et joue les maltraités, tu fais les pires conneries !

- Arrête de hurler ! Ton plan était voué à l'échec de toute façon, et tu le sais très bien !

- Il s'agit de notre fils ! Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? Attendre que Desmarais nous le rende en petits morceaux ?

Astrid frémit. Tout son corps était gelé. Björn allait et venait en continuant d'aboyer.

- Tu es folle ! Folle et inconsciente ! Une vraie tarée !

- Ne m'insulte pas. Je ne suis pas un chien ni une poule pondeuse.

- Ah, oui ? Alors comment expliquer que tu préfères une partie de jambes en l'air avec Tremblay à notre bébé ?

Une gifle vint heurter sa joue. Björn se tut enfin.

- J'aime Marcus plus que tout au monde. Je crois avoir fait ce qu'il y a de mieux pour lui.

Astrid tourna les talons et, avant de monter dans sa chambre, lança :

- J'ai longtemps cru...que de tous les hommes que j'ai aimés, tu étais le plus gentil et le plus sain. Tu as réussi à conquérir Leïla, et pour cela, il faut être le garçon le plus adorable du monde. Quand j'ai appris que Marcus allait voir le jour, je me suis dit qu'il aurait le meilleur père qui soit. Pourtant les mois ont passé et je t'ai vu changer. Tu es devenu le pire tyran que je connaisse. Insulte-moi, hurle-moi dessus, pense que je suis une salope sans cervelle. Je m'en fiche. Tant pis si tu me hais. Tu m'as donné la plus belle chose de ma vie : Marcus. Pour ça, je suis capable de tout supporter de toi. Mais n'affirme plus jamais que je préfère quoique ce soit à notre fils. Bonne nuit, Björn.

Elle disparut comme une héroïne tragique. Le Suédois ne s'attendait pas à un tel monologue. Sa colère s'éteignit d'un coup. Il se maudit intérieurement et chercha désespérément un moyen de se faire pardonner.

Au petit matin, Astrid trouva par terre, au pied de son lit, un portrait d'elle au crayon noir. En dessous, un seul mot, en italien : « belle ». Dans le couloir, elle en dénicha trois autres avec les adjectifs « douce », « chaleureuse » et « pétillante ». Dans les escaliers, posés sur les marches, encore deux : « loyale » et « forte ». Enfin, dans la cuisine, il y avait « brillante » et un dernier, le plus beau de tous, la représentant avec un ventre rond.

- « Maman », lut-elle.

Un énorme bouquet de roses était posé sur la table, avec une petite note : Je n'aurais jamais assez de mots pour te demander pardon. Si tu penses que c'était la meilleure chose à faire, alors j'ai confiance en toi. Je ne te mérite pas. J'ai conscience d'être un compagnon nul, donc j'essaie de compenser en jouant au super papa. La vérité, c'est que je suis juste un type stupide.

Quand Astrid releva les yeux, Björn était en face d'elle. La jeune femme ne sut pas quoi dire et se contenta de montrer les huit portraits d'elle, tous différents, avec des postures, des expressions, des coiffures, des regards variés. Il y avait de quoi monter une exposition.

- Ça a dû te prendre un temps fou.

Il haussa les épaules.

- Tu te souviens ? C'est les mots que je t'avais dits, quand j'étais ivre, en Russie, avec les Anarkhisty. Je pense toujours que ces adjectifs te décrivent parfaitement.

Elle s'approcha et caressa son visage fatigué.

- Et moi, je pense toujours que tu es le meilleur papa et l'homme le plus adorable du monde.

Il ne répondit pas, la gorge serrée par l'émotion.

- Nous retrouverons notre fils, assura Astrid.

Chère Bianca,

Il y a peu de temps, j'ignorais encore que tu faisais partie de ma famille. Tu étais comme un modèle, une légende, une star ! J'ai été tellement surprise ! Comme si on m'annonçait que j'étais la descendante de Jules César, de Laurent le Magnifique ou d'Einstein !

Bon. Soyons sérieuses. Je t'écris pour trois raisons.

La première, c'est parce qu'Arnaud Saliba, le Fossoyeur, m'a envoyé un mail pour m'annoncer que Charles Massaba vient de s'éteindre. C'était le dernier membre de ton Pacte encore en vie. Je me souviens de lui. Il avait l'air si doux, si gentil, si respectueux. Il adorait la musique classique. C'est lui qui a eu l'idée des boîtes à musique ! Je me rappelle les larmes dans ses yeux quand j'ai fait venir un orchestre symphonique exprès pour lui. Surtout, il avait un profond respect pour toi. De l'admiration, de la gratitude, de l'amour ? Je ne sais pas vraiment. Peut-être que toi non plus ? En tout cas, le voilà de retour auprès de toi, Twen-Chang Huang, Miguel Vargas et Vassili Pazov.

La seconde raison, c'est que j'ai eu un enfant. Un garçon. Eh oui, ta lignée strictement féminine Bianca-Carmen-Esperanza-Astrid est rompue. Mais Marcus sera digne d'être notre héritier, j'en suis sûr. Charles m'avait dit que pour toi, ta fille était « ton miracle, ton secret, ton refuge ». Ce sont de beaux mots pour définir un bébé. Ils conviennent pour décrire ce que je ressens pour Marcus, bien qu'il ne soit plus un secret. Tout le monde est au courant de sa naissance, et particulièrement les mauvaises personnes.

C'est la dernière raison pour laquelle je m'adresse à toi. J'ai besoin que tu m'envoies un peu de ta force et de ton courage. J'ai un ennemi, le plus terrible qui existe. Il arrive à me faire regretter Simon Solovine. Oui, ce dernier me manque même un peu. Pas pour ses actions, mais pour sa personne. J'aurais aimé mieux le connaître. Nous étions liés, après tout. Son grand-père avait signé ton Pacte, et je crois qu'il était très amoureux de toi. Avant de mourir, Solovine m'a dit que j'avais passé tous ses tests, qui servaient à vérifier que j'étais digne de toi. Cet homme était étrange. Il a tué Xiu et Georgios. Mais il m'a aussi sauvé de Yumi Shiro. C'était une contradiction vivante. Et les contradictions sont de choses fascinantes.

Axel Desmarais m'a pris mon fils. Je ne sais pas quand je le reverrais. Daniel m'a promis qu'il veillerait sur lui. Ai-je eu raison de lui faire confiance ?

J'oubliais, mais il y a une quatrième chose. Nous avons subi une perte similaire : toi Cesare Di Palto, ton premier amour, et moi, Lars. Je suppose que si tu as eu ma grand-mère Carmen, c'est que tu as réussi à oublier ou du moins, à vivre avec. Un jour je réussirai aussi.

Tu es mon arrière-grand-mère. Encore aujourd'hui, je n'arrive pas à y croire. Comment devrais-je t'appeler ? Comment surnomme-t-on une arrière-grand-mère ? En italien, on dit « bisnonna » et en espagnol « bisabuela ». Je ne sais pas. Je crois que tu resteras toujours « Bianca ». La Bianca Manfredi.

Est-ce que je peux dire que tu me manques alors que je ne t'ai pas connue ? Pas vraiment, hein ? Que je t'aime non plus. Alors...je suis fière d'être ton arrière-petite-fille. Cela, je peux le dire.

Astrid.


Merci <3


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