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Chapitre 12

- Daniel ?

La voix le sortit brusquement de sa rêverie. Son père s'était matérialisé face à lui. Il portait un pull blanc et un pantalon gris pâle. Axel ne s'habillait jamais autrement qu'avec ces deux couleurs.

- Je sais que tu commences à t'ennuyer, et je te comprends. C'est pour ça que je te propose un petit séjour avec moi.

- Un séjour ? répéta Daniel, soudain intéressé. Où ça ?

- Sur l'océan Atlantique...

Comme il fit signe qu'il ne comprenait pas, Axel précisa :

- À la P.I.H.S. Tu le sais, nous avons repris les choses en main là-bas. Elle a été rénovée et des Golems s'occupent à présent des prisonniers. Je me disais que cela pourrait être...instructif pour toi.

Daniel sentit son cœur battre plus fort : il allait revoir Mama, Ernesto, Kate, le docteur P et Gonzalo ! Mais justement, cela rendait cette proposition suspecte...

- Je croyais...que vous ne vouliez plus que j'ai de contact avec...la famille d'Astrid.

Axel eut un sourire en coin qui n'augurait rien de bon.

- C'est exact...mais tu n'y verras pas « la famille d'Astrid », comme tu dis. Tu verras de simples prisonniers parmi d'autres, sans aucun traitement de faveur. Mais je comprendrais que tu refuses, mon fils, et que tu ne veuilles pas d'exposer à cette...tentation.

Daniel hésita : il mourrait évidemment d'envie de voir Mama et sa tribu, mais cela signifierait qu'il devait laisser seuls au manoir Salvatore, Madeleine et Fiora. Ces deux dernières ne risquent rien, pour le moment, se dit-il. Mais Salvatore...

- Erwan vient avec nous, annonça Axel.

Daniel en frémit presque de frayeur. Pouvait-il lire dans ses pensées ? En tout cas, il avait résolu son dilemme.

- Je pars avec vous...père.

- Prends de quoi te couvrir, il fait froid, en pleine mer. Nous partons une petite semaine.

- Comment nous y rendons-nous ? Il n'y a pas d'aéroport, si ?

- Nous passerons par les Açores. De là, nous prendrons une navette spéciale.

Le lendemain, Erwan, Axel, Daniel et un Golem du nom de Tahmil prenaient le train pour Paris, puis l'avion pour Lisbonne où partait un second vol pour les Açores. Daniel était plus excité que prévu et avait du mal à ne pas mitrailler son père de questions. Erwan, parfaitement détendu, bavardait gaiement de tout et de rien. Quant à Tahmil, un colosse aux cheveux noirs, il ne disait pas un mot, en bon Golem.

- Je te préviens, la joie de vivre s'éteint en débarquant sur l'île, se lamenta Erwan en se postant soudain près de Daniel. Donc souris tant qu'il est encore temps !

- C'est si horrible que ça ?

- C'est épouvantable, mon grand ! Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle « la Forteresse de la Terreur » ! Dieu merci, nous y aurons une chambre confortable...

- Pourquoi venez-vous, si vous détestez cet endroit ?

- Je ne déteste pas cet endroit ! Déjà parce qu'il regorge de beaux hommes qui ne demandent qu'à rendre service...et ne pense pas que je n'aime que le rose et les fanfreluches. J'ai ma partie sombre, et la P.I.H.S est délicieusement morbide...mon moi maléfique peut pleinement s'exprimer là-bas...c'est très inspirant !

Daniel, écœuré, prévint son père qu'il était un peu fatigué et que, par conséquent, il prendrait la place à côté de Tahmil. Il appuya sa tête sur le hublot tandis que le Golem se plongeait dans la lecture du magazine de l'avion. Derrière, Erwan parlait encore de son côté gothique et Axel l'écoutait avec patience.

Ils arrivèrent à l'aéroport João Paulo II sous un morne soleil. L'océan Atlantique était calme mais faisait grise mine face aux maisons blanches aux toits en tuile rose. D'impressionnantes installations portuaires étaient éparpillées le long du rivage et ils durent en longer plusieurs avant de s'arrêter devant un petit quai, où les attendait un bateau de taille moyenne, aux hublots recouverts de barreaux.

- Il sert aussi au transport des prisonniers, expliqua Axel alors que Tahmil soulevait son fauteuil comme s'il ne pesait rien.

Erwan monta à la manière d'une star qui part aux Maldives dans son yacht, suivi de Daniel, qui se mit soudain à craindre le mal de mer.

- Combien de temps le voyage va-t-il durer ?

- Cinq heures, mon grand. Eh oui. Ne t'en fais pas, il y a tout ce qu'il faut à bord.

Le trajet parût interminable. Chaque minute inquiétait un peu plus Daniel, qui voyait le ciel s'obscurcir. L'orage n'allait tout de même tomber sur la P.I.H.S, en l'éclairant lugubrement comme dans les films ? Pourtant, il tombait à verse quand ils débarquèrent et des éclairs zébraient le ciel sombre. Le bateau se cala contre un ponton et Daniel put voir « la Forteresse de la Terreur ».

Immense et noire, c'était un immense bâtiment rectangulaire qui s'étirait vers le ciel. Les briques suintaient d'humidité et les fondations étaient rongées par les algues et le sel : souvent, la P.I.H.S devait se retrouver les pieds dans l'eau. L'atmosphère était si lourde que Daniel eut du mal à respirer.

- Alors ? Elle mérite bien son surnom, non ? le taquina Erwan.

Une grande porte digne d'un château fort s'ouvrit devant eux. Ils furent accueillis par un Golem, qui, en les saluant, étonna Daniel : en voilà un qui parle !

- Bienvenus, messieurs, dit-il d'une voix d'outre-tombe.

- Bonjour, Carl. Je te présente mon fils, Daniel. C'est la première fois qu'il vient ici. Une petite visite s'impose, non ?

- Je serais votre guide, s'inclina Carl. Les prisonniers sont dans le réfectoire, c'est l'heure du repas. Profitons que les couloirs soient vides.

- Tahmil, prends nos affaires et porte les dans nos chambres, ordonna Axel.

Le Golem s'exécuta aussitôt. Accompagnés de Carl, le trio traversa la minuscule cour centrale, monta un escalier (ou une rampe spécialement aménagée pour Axel), traversa plusieurs portes blindées et pénétra dans un premier couloir où chaque grille correspondait à une cellule.

- Des grilles ? s'étonna Daniel. Il n'y a pas de porte ?

- Non, les criminels n'ont pas besoin d'intimité, répondit froidement Carl. Ainsi, ils font moins de bêtises, comme tenter de se pendre avec leurs draps.

- Ou se faire des câlins, sourit Erwan.

Daniel regretta d'être venu. Il ne se sentait plus en mesure d'affronter cet endroit et toutes ses perversités. Il croisa le regard de son père qui le fixait derrière ses lunettes d'acier.

- Tu es pâle, mon fils, remarqua Axel.

- Je suis un peu fatigué.

- Souhaites-tu te reposer un peu ?

- Le réfectoire est juste là, annonça Carl qui n'avait pas entendu leur conversation.

Il ouvrit une double porte qui grinça et révéla une immense salle bondée, avec de longues tables et des chaises en métal, où régnait un fort brouhaha. Des Golems en uniforme sillonnaient les allées et frappaient parfois avec une matraque ceux qui s'agitaient. Daniel, oubliant sa « fatigue » chercha des yeux un repère, comme la crinière flamboyante de Kate ou les lunettes rouges de Mama. Il ne trouva rien.

Les prisonniers étaient de toutes les couleurs, de toutes les formes, de tous les âges et de tous les sexes. Mais ils avaient des points communs : les épaules basses, l'air affamé et farouche, une violence dans les yeux due à l'enfermement et à la promiscuité. Daniel frissonna, mais continua à chercher jusqu'à ce que Carl referme la porte.

- Je me sens las ! annonça Erwan. Allons nous reposer !

Axel acquiesça, et Daniel fit demi-tour à contrecœur. Carl leur montra leurs trois chambres, dans une partie calme réservée aux bureaux et à l'administration. Les pièces, bien que sombres, étaient propres et saines. Daniel retrouva dans la sienne sa valise, qu'il défit fébrilement. Il ne pensait qu'à une chose : retourner dans le réfectoire. Il prit une douche, se changea, attrapa un crayon et un carnet, et sortit. Il vérifia qu'Axel et Erwan étaient dans leurs chambres et ne comptaient pas les quitter.

- Vous avez besoin de quelque chose ?

Carl venait de surgir devant lui, ses biceps énormes croisés sur sa poitrine de buffle.

- Je voudrais retourner voir les prisonniers.

- Pourquoi ?

Daniel pensa à son père : jamais il n'aurait permis qu'un Golem lui pose des questions. Il prit donc un air glacial, essayant de ressembler le plus possible à Axel :

- Je ne savais pas qu'il fallait que je me justifie.

Carl parut hésiter puis lui fit signe de le suivre.

- Inutile d'en parler à mon père, glissa Daniel. Je compte étudier la psychocriminologie et lui en faire la surprise.

Cette excuse était bidon, mais Carl, impressionné par le long mot compliqué, hocha la tête :

- Très bien. Permettez que je reste avec vous. Ce sont des individus très dangereux.

- D'accord, merci.

Quand il entra pour la seconde fois dans le réfectoire, ses doigts se crispèrent sur son carnet. Pour rendre crédible son mensonge, il fit mine d'observer et de prendre des notes. Il rencontra des faces patibulaires et des regards haineux, des savants fous aux cheveux dressés sur le crâne, des narcotrafiquants couverts de tatouages, des tueurs sadiques à la bouche frémissante, des psychopathes avec la bave aux lèvres, des femmes prêtes à massacrer la première main qui les toucherait.

- Qu'est-ce qu'il veut, le Prince Charmant ? lança l'une d'elles en avisant Daniel.

- T'écris quoi, mon chou ? renchérit une seconde.

Mais Daniel ne les entendait pas : il avait enfin remarqué deux silhouettes familières. Un couple dans la vision lui brisa le cœur : Ernesto et Kate, voûtés, le visage fatigué et vieilli. Ils n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes. Les cheveux de l'Irlandaise, privés de teinture, pendaient, gris et ternes. Ernesto avait l'air d'un animal traqué et sur la joue une plaie mal refermée.

- Vous allez bien ? fit Carl, derrière lui.

À ce moment précis, Ernesto leva les yeux et le repéra debout, à quelques mètres de lui. Il ouvrit la bouche ; Daniel lui lança un regard suppliant pour qu'il se taise. Mais Kate l'avait vu aussi et bondit sur ses pieds :

- Daniel ! Mon dieu !

Carl fonça droit sur elle et leva sa matraque. Daniel se précipita, les bras tendus :

- Arrêtez ! Arrêtez, non !

Ernesto s'était interposé à temps et avait encaissé le coup à la place de sa femme. Carl, rendu furieux par cette « provocation », appela un autre gardien Golem pour l'aider.

- Ils n'ont rien fait ! s'exclama Daniel. Laissez-les !

- Rébellion face à un gardien ! cracha Carl. Au cachot comme leur copain Erizo !

- Non !

Le silence régnait à présent dans le réfectoire. Carl se tourna lentement vers Daniel.

- Vous connaissez ces deux-là ?

- En effet, mais cela ne vous regarde pas. Et ils n'iront pas au...au cachot !

- Alors, ils seront privés de repas pendant une semaine. Et j'en parlerai à votre père.

Ernesto se tenait l'épaule avec une grimace de douleur. Kate fixa Daniel, perplexe. Plus que jamais, l'impuissance lui dévorait la tête et les entrailles. Les avoir là, en face de lui, sans pouvoir rien faire, était encore plus difficile que prévu. Il se détourna, et traversa les allées du réfectoire pour regagner sa chambre où il s'effondra sur son lit. Jusqu'ici, Daniel n'avait pas versé une larme, mais, le visage dans l'oreiller, il éclata en sanglots.

Il ne se rendit pas compte que le temps s'écoulait jusqu'à ce qu'on frappe à sa porte. Il sursauta et fixa le battant.

- C'est moi, fit la voix de son père. Ouvre.

Daniel s'essuya le visage avec un mouchoir en papier et alla abaisser la poignée. Axel roula vers son lit et s'arrêta pour le dévisager.

- Carl m'a dit que tu avais demandé à revoir les prisonniers. Il paraît que tu étudies la psychocriminologie. Il paraît aussi que deux criminels t'ont reconnu.

- Ce Carl est bavard, pour un Golem.

- Il est obéissant. Je ne lui demande rien de plus. Alors, qu'as-tu à dire ?

- C'est vrai. Ernesto et Kate m'ont reconnu, et, simplement parce qu'ils ont voulu me faire un signe, Carl les a battus. J'ai trouvé cela...

Daniel se mordit les lèvres, à la recherche du mot juste. Il avait compris qu'il était inutile de s'énerver avec Axel et Erwan : il fallait fonctionner comme eux, avec cynisme et détachement.

- J'ai trouvé cela particulièrement indigne de la part d'hommes comme vous.

- D'hommes comme moi ?

- D'hommes qui se considèrent comme supérieurs, à raison sans doute... mais qui usent de moyens primitifs pour se faire obéir.

- Ce n'est pas moi qui aie frappé.

- Vous venez de dire que Carl vous obéissez.

Un lent sourire étira les lèvres d'Axel, qui pencha la tête et se frotta les mains avec un air de profonde satisfaction.

- Je vois que tu apprends vite. Tu as pointé le seul défaut des Golems : ils réfléchissent plus avec leurs muscles qu'avec leurs cerveaux. En effet, nous devrions user de moyens de pression plus sophistiqués avec les prisonniers.

- Comme des fourmis ?

La question avait jailli, et Axel, cette fois, resta un long moment muet.

- Erwan m'a dit que tu avais très mal réagi en retrouvant Salvatore Umberto. Tu l'as même frappé au visage.

- Et je le referai !

- Je croyais que donner des coups était primitif ?

Daniel était pris à son propre piège. Axel tendit le bras pour le toucher mais il l'évita.

- Tu apprends vite, certes, mais tu as encore tant de choses à voir, à comprendre...et moi aussi, je dois apprendre à mieux te connaître, mon fils, et à ne pas le prendre mal quand tu refuses de te rapprocher de moi.

- Je crois que j'ai déjà fait suffisamment.

- Tu veux partir ?

La voix d'Axel s'était fêlée. Ce genre de chose arrivait rarement. Daniel haussa les épaules :

- Je ne sais pas...je ne sais plus. Je ne suis pas comme vous. Je ne vous comprendrais jamais. Honnêtement, qui peut souhaiter ressembler à Erwan ?

- Personne, en effet, sourit Axel. Je conçois que dénouer l'écheveau de ses pensées est parfois impossible. Et que je puisse être hermétique moi aussi.

Il leva les deux mains, paumes tournées vers le ciel.

- Dis-moi ce que je dois faire pour que tu restes, mon garçon.

- Je sais...que c'est intolérable pour vous, mais je souhaite avoir des nouvelles de tous ceux qui sont ici. Les voir, tout simplement. Je sais déjà qu'Ernesto et Kate sont vivants, et Gonzalo aussi. Mais où sont Mama et le docteur P ? Ce sont les plus fragiles...

- Quand tu le sauras, que feras-tu ? Tu voudras, je pense, le dire à Astrid Cavaleri...

- Non. Je serais simplement rassuré.

- Tu es comme ta mère, murmura Axel. Tu as le cœur tendre.

Daniel sentit son cœur s'embraser. Il voulut rebondir sur cette phrase pleine de promesses mais son père fit demi-tour et se dirigea vers la porte.

- Suis-moi. Nous allons voir Claudiu Popa. Il est au laboratoire.

Le fantôme d'Isabelle s'était envolé. Daniel suivit Axel, résigné. Ils retrouvèrent Tahmil qui attendait, les bras ballants, dans le couloir.

- Préviens Carl que nous nous rendons au laboratoire.

Le Golem hocha la tête et disparut. Axel pria son fils de l'aider à descendre la pente raide, longeant un escalier, qui menait au sous-sol. Une large porte noire, ornée d'un immense chiffre vingt-deux, s'ouvrit quand Axel apposa sa main sur une plaque à reconnaissance tactile.

Le laboratoire était digne d'un QG de méchant de bande-dessinée : recouvert du sol au plafond de carrelage noir, il était simplement éclairé par des lampes qui diffusaient une acide lumière verte. Il y avait des cages remplies de souris, des tubes à essai fumants, des tuyaux fluorescents, et une poignée de scientifiques. Daniel reconnut le docteur P, assis à une paillasse devant une grande feuille de formules mathématiques.

- Claudiu !

Le petit savant fou poussa un hurlement digne d'une alarme de voiture en l'apercevant. Axel leva discrètement les yeux au ciel, puis fit reculer son fauteuil pour les laisser seuls et rejoindre le Golem qui surveillait le laboratoire.

- Daniel ! C'est vous, oui, c'est bien vous ! Je suis ravi de vous voir et...

Le docteur P s'arrêta brusquement et devint tout pâle :

- Oh mon dieu, mais non, vous devez repartir tout de suite ! Sinon ils ne vous laisseront plus sortir !

- Ne vous inquiétez pas, le rassura Daniel. Je peux sortir quand je veux.

- Et...vous m'emmenez avec vous ? osa le docteur P, ses yeux ronds soudain brillants.

- Oh, Claudiu...

Daniel tira un tabouret et prit place à côté de lui.

- Je suis désolé...mais vous allez devoir rester ici encore quelques temps.

La déception du savant fou fut si flagrante que Daniel ne put s'empêcher de prendre sa main dans la sienne.

- Tant pis...murmura le docteur P. Je vais rester avec Bruce. Il n'est pas si méchant.

- Bruce ?

- Oui, vous le voyez, lui, au fond ?

Il indiqua un homme au visage crayeux et aux lèvres barbouillées de rouge, dont la tignasse était maculée d'étranges particules verdâtres.

- Il se prend pour le Joker, expliqua le docteur P en griffonnant laconiquement une autre formule sur sa feuille. Vous savez, l'ennemi de Batman. Alors il gratte les moisissures qu'il y a sur les murs de sa cellule et il se les met sur le crâne, pour avoir les cheveux verts. Mais il est intelligent. Il m'aide, parfois.

- Qu'est-ce que vous faîtes ici, Claudiu ?

- Je fais ce qu'on me dit. Sinon, je prends des coups. L'autre fois, on m'a ordonné de fabriquer des mini-bombes. Donc, j'ai fait des mini-bombes. Et vous, Daniel, que faîtes-vous ici ?

- Je suis venu vous rendre visite.

- Pourquoi Astrid n'est pas avec vous ?

- Elle...est très occupée. Elle est enceinte...je crois qu'elle ne va pas tarder à accoucher.

- Vous allez avoir un bébé ? s'exclama le docteur P. Mais c'est merveilleux !

- Elle va avoir un bébé, oui, mais pas avec moi.

- Avec Lars Wolfgang, alors ?

- Non. Avec Björn Olofsson.

- Oh. Vous devez être très triste.

Daniel avala sa salive. Derrières les grosses lunettes rondes, les yeux globuleux le fixaient intensément.

- Oui, je le suis, en effet.

Ce fut au tour du docteur P de lui prendre la main.

- Elle vous aime, le rassura-t-il. Elle m'a dit une fois qu'elle vous aimerait toujours.

Daniel parvint à sourire. Si seulement il disait vrai !

- Et mon fils ? Andrei ? Vous avez des nouvelles de lui ?

- Non, aucune. Mais je crois qu'il est toujours en Suisse...

- Pas de nouvelle, bonne nouvelle, soupira le savant fou.

Derrière eux, une épaisse fumée rose s'échappait de la fiole Erlenmeyer du dénommé Bruce. Il éclata en un grand rire hystérique, vite interrompu par un coup de matraque. Daniel poussa un long soupir.

- Dîtes-moi, Claudiu...savez-vous où est Mama ?

Le docteur P se recroquevilla, un pli soucieux se creusant entre ses sourcils.

- Le début du mois a été très humide...elle a eu une bronchite, mais après, cela s'est transformé en pneumonie. Elle est à l'infirmerie.

Le cœur de Daniel rata un battement.

- Elle toussait beaucoup, continua le docteur P, abattu. Je ne sais pas si on la soigne bien et nous avons tous très peur.

- Je vais aller la voir.

- C'est vrai ? Dîtes-lui qu'on pense fort à elle. Et si vous voyez Astrid...

Le petit nez de fouine du docteur P se plissa, et une grosse larme d'enfant roula sur sa joue.

- Si vous voyez Astrid...s'il vous plaît, dîtes-lui de venir nous chercher.

Merci <3

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