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Chapitre 6

Chapitre 6

Antonio était mort d'un arrêt cardiaque. On ne l'avait pas assassiné. Et c'était ce qui faisait le plus mal à Salvatore. Il était parti au moment où on avait le plus besoin de lui, tout seul, dans son bureau. Une mort pitoyable. On l'avait prévenu, pourtant, qu'il mangeait trop et que son cœur était fragile.

Salvatore s'était abandonné dans les bras de Gloria cette nuit-là, et il avait bu un peu trop. Quand il rentra à la Villa, il tituba tant bien que mal jusqu'à la table de la cuisine. Il avait un mal de tête épouvantable. Il se laissa tomber sur la chaise et tenta d'ignorer que le sol tanguait.

Heureusement, il y a Gloria...et mon bébé.

Quand il rouvrit les yeux, Astrid se tenait justement devant lui, l'air inquiet, en pyjama.

- Hé...tu as bu ?

Comme souvent, elle l'analysait en un seul coup d'œil.

- Hum...juste un peu. Retourne te coucher.

Il n'avait pas vraiment envie de parler de téquila avec elle. Mais Astrid s'assit en face de lui, et fronça les sourcils. Oh, mon bébé va parler.

- Je sais que ça ne me concerne pas, mais je pense que tu ne devrais plus voir Gloria. Elle est toxique. Souviens-toi comme tu étais malheureux quand elle est partie. Tu ne supporterais pas qu'elle s'en aille une deuxième fois. Pas en ce moment.

Mon bébé parle comme une adulte responsable, maintenant. On dirait moi.

Astrid ferma les yeux, et quand elle les rouvrit, ils étaient plein de larmes. Elle pleure !

- Il me manque à moi aussi.

Elle prit la main de Salvatore dans la sienne.

- Si tu veux parler, parle-moi. Pas à Gloria.

Mon bébé est jaloux !

- Tu es jalouse, répéta-t-il à haute voix.

Astrid parut choquée. Sa bouche se contracta. Salvatore crut un instant voir son père, Alvaro. Il était exactement comme ça quand il était contrarié.

- Je ne suis pas jalouse, Salva. Je m'inquiète juste pour toi.

- Tu vois, ce n'est pas très agréable quand tu n'es plus le centre de l'univers d'une personne que tu aimes plus que tout.

- Quoi ? fit-elle, incrédule.

- Il n'y en a plus que pour Tremblay. Daniel par-ci, Daniel par-là. Gloria n'a pas de Daniel, elle. Et puis maintenant, en plus, tu flirtes avec Moarere.

- Je ne flirte pas ! protesta-t-elle, mais elle était devenue soudainement rouge.

- Bah ! Tu fais ce que tu veux, de toute façon, tu es une grande fille, hein ?

- Tu es complètement ivre. Viens. Demain, tu appelleras Gloria et tu lui diras que c'est fini.

- Fini ? Pour qui tu te prends, jeune fille ? Je n'ai pas besoin de toi. Moi aussi, je fais ce que je veux, merde !

- Ton meilleur ami est mort ! explosa-t-elle. Tu crois rendre hommage à sa mémoire en rentrant bourré et en passant tes soirées avec cette horrible Gloria Solaro ?

Salvatore se dégagea brusquement et gifla Astrid, qui écarquilla ses grands yeux noirs.

- Tu me demandes de choisir, toi aussi ? Cette fois, c'est elle que je choisis alors !

D'un pas plus assuré que tout à l'heure, il traversa la pièce et quitta la Villa en claquant la porte.

Alors là, c'est vraiment la cerise sur le gâteau, songea Astrid, abasourdie. Lui et moi, ce ne sera jamais simple.

                                                                                           ***

Le lendemain, elle avait autant envie de rencontrer Lars Wolfgang que d'escalader l'Himalaya en tongs, mais, comme disait Mattia, « La diplomatie avant tout ». Elle se rendit dans le bel hôtel de Naples où Wolfgang logeait, avec Mattia, Tenoha et Ernesto, qui affichait une mine morose. Salvatore n'était pas rentré la veille, et il ne semblait pas disposé à revenir de sitôt.

Ils furent accueillis par un homme en chemise blanche impeccable, avec des yeux bleus vifs, un nez pointu et une tignasse cendrée. Il avait l'air chaleureux et surtout, bizarrement, gentil.

- Je suis Björn Olofsson. Bonjour, mademoiselle, messieurs.

- Je t'ai déjà vu, l'apostropha Ernesto. Tu es le suédois, le second de Wolfgang.

- Monsieur Mensueda...en effet, nous nous sommes déjà vus.

Ils montèrent ensemble jusqu'à la chambre numéro cinquante-quatre. Lars Wolfgang et son groupe étaient spécialisés dans la contrebande et les trafics en tout genre, en particulier dans la mer du Nord. C'était un collaborateur de longue date d'Antonio.

Il était installé derrière le bureau, qu'on avait poussé au centre de la pièce. Grand, mince, il avait des yeux glacés, des cheveux blonds coupés courts et un visage sévère. Il dégageait une puissance élégante et froide, comme une panthère des neiges.

- Alors, Wolfgang, on donne des coups de couteau dans le dos ? attaqua Ernesto.

- Mensueda, quel plaisir de vous voir, répondit Lars avec un sourire ironique.

- Antonio est mort, et vous vous engouffrez dans la faille qu'il a laissée, comme un lâche ?

Lars Wolfgang l'ignora et tourna ses prunelles d'iceberg vers Astrid.

- On peut me reprocher beaucoup de choses, mais pas d'être lâche. Vous êtes sa filleule, n'est-ce pas ? Astrid ?

- Oui, bredouilla-t-elle.

- Mes condoléances. Mais dîtes-moi, où est Salvatore Umberto ?

- Il est...euh...à la maison.

- Ah. Bon, Björn va vous raccompagner.

- Déjà ? s'étrangla Ernesto.

- Il repassera vous voir pour vous annoncer si j'ai changé d'avis.

Lars Wolfgang se rassit et, comme si le petit groupe était déjà parti, il se replongea dans la lecture d'un dossier. Björn Olofsson raccompagna Astrid et les autres jusqu'au hall de l'hôtel. Ernesto bouillait de rage, Mattia semblait désorienté ; seul Tenoha était parfaitement à l'aise, comme d'habitude.

- Comme l'a dit Lars, je repasserai vous voir plus tard. Au revoir.

- Charognards, siffla Ernesto.

La rencontre n'avait pas duré plus d'un quart d'heure, et elle laissa à Astrid un amer goût d'inachevé. Elle soupira en songeant qu'elle devait aussi voir les Shiro. Celui qui avait provoqué la mort de ses parents, Subaru, était mort, mais pour Astrid, tous les membres de sa famille n'en étaient pas moins coupables. La perspective de rencontrer ces ninjas fous, sans Salvatore de surcroit, était particulièrement déprimante.

Les Shiro avaient élu domicile dans un restaurant...japonais. Quand le quatuor y entra, il trouva Fuyuki, le chef, assis derrière une table où une belle femme nue était allongée sur le ventre, un alignement de sushis sur le dos. Spectacle qui sembla enchanter Tenoha, Mattia et même Ernesto. Les hommes ne pensent vraiment qu'à ça.

Fuyuki dégusta un sushi au thon avec une paire de baguettes. Il était petit et mince, les cheveux soigneusement coiffés. Il portait un nunchaku à la ceinture.

- Où est Salvatore Umberto ? C'est avec lui que je voulais parler !

- Il n'est pas disponible, répondit sèchement Astrid.

- Vous, vous êtes la gamine des Villanueva. Boum !

Il imita le bruit d'une explosion et éclata d'un rire sardonique.

- Vous allez perdre, vous allez finir comme eux !

La femme aux sushis, qui s'en était débarrassés, se leva et sortit comme si de rien n'était. Astrid sentit la colère s'écouler en elle comme la lave sur la paroi d'un volcan. Elle fusilla ses trois gardes du corps du regard ; ils avaient un peu trop admiré la fille toute nue quand elle avait quitté la pièce.

- C'est ce qu'on verra !

Astrid tourna les talons et se dirigea vers la porte. Hors de question que je reste une minute de plus avec ce fou furieux. Elle se laissa tomber sur la banquette arrière de la voiture et refoula ses larmes. Antonio lui manquait. Salvatore lui manquait. Et Daniel aussi. Quelle journée affreuse...

                                                                                                  ***

Cette nuit-là, son sommeil fut peuplé d'yeux bleus glacés, de sushis et de voitures en feu.

Quand Björn Olofsson traversa la vaste pelouse qui le séparait de la Villa Gialla, il était attendu de pied ferme par Tenoha Moarere. Ce dernier croisa les bras sur sa poitrine, refusant de lui serrer la main. Le suédois s'efforça d'entamer la conversation.

- Je suis venu vous annoncer que Lars...

- On se fiche de ce qu'annonce Wolfgang. Vous allez foutre le camp et ne plus jamais revenir.

- Pardon ? Mais...

- Je vous ai vu dévorer Astrid des yeux. Déjà que je dois éliminer le canadien, vous pensez que je vais aussi m'encombrer d'un ridicule petit viking ?

- Je suis venu parler d'alliance, pas de mademoiselle Cavaleri...

- Foutez. Le. Camp. Vous m'avez compris ?

- J'exige de voir Astrid, ou Ernesto, un responsable de...

Tenoha sortit de sa poche une arme et la pointa sur Björn, qui recula, l'air atterré.

- Je ne le répéterai pas. Partez.

Le suédois battit en retraite. Apparemment, les ennemis de mademoiselle Cavaleri ne sont pas ceux qu'elle croit...

Mais cela ne concernait pas qu'Astrid : à quelques kilomètres de là, dans le centre de Naples, Salvatore allait en effet découvrir que celle en qui il avait confiance était en fait une ennemie.

Il eut un mal fou à émerger du brouillard dû à l'alcool. Il était dans le lit de Gloria.

Je me suis disputé avec Astrid. J'ai quitté la Villa. J'étais complètement ivre.

Il se redressa et écarta les draps. Il manqua de trébucher sur le sol pourtant bien plat. Le parfum de Gloria imprégnait l'air. Il entendit des murmures mais comme sa tête bourdonnait, il confondit les deux bruits. Pourtant, quand Salvatore poussa la porte de la chambre, deux personnes étaient bien en train de chuchoter dans le salon. Gloria et un homme au nez crochu avec des cheveux collés.

Il l'avait déjà vu une ou deux fois. C'est Carlo Battaglione.

- Il n'y voit que du feu...apparemment, il s'est disputé avec la gamine...oui, oui...séparés, ils perdent beaucoup de leur puissance, crois-moi...en plus, Wolfgang et les Shiro sont toujours avec nous...et maintenant qu'Antonio est mort, nous allons gagner. Je te l'assure...je t'aime.

C'était la voix de Gloria, qui fut bientôt suivi d'un bruit de baiser. Salvatore était aussi figé qu'une statue, mais quand son cerveau embrumé assimila ces paroles, il bascula vers l'avant et une latte du plancher craqua. Le couple se retourna d'un bloc.

Ils se regardèrent un moment en chien de faïence, puis Carlo bondit, sortant une lame de son manteau.

- Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama Gloria.

- Il nous a entendus ! rugit Carlo en visant la tête de Salvatore.

Celui-ci esquiva tant bien que mal, et bloqua le poignet de son agresseur. La lame lui frôla la tempe, et il en sentit la morsure. Du sang commença à couler, mais Salvatore réussit à repousser Carlo de toutes ses forces. Ce dernier tomba à la renverse, et Gloria se mit à hurler. Salvatore tituba jusqu'à l'entrée et quitta l'appartement. Une fois dans la rue, il tâta sa tempe et ramena ses doigts plein de sang. Où vais-je ? À la maison ?

Le crépuscule commençait à enflammer l'horizon. Il baissa sa tête lourde et marcha, marcha jusqu'à San Gennaro. Les rares personnes qu'il croisa le regardaient avec un mélange de pitié et de peur. Il était près de vingt-deux heures quand il arriva.

- Les mains en l'air ! aboya Tenoha Moarere dès que la porte s'ouvrit.

Salvatore s'exécuta. Il réussit à souffler :

- Il faut que je voie Astrid.

- Vous êtes un traitre. Vous vous êtes enfui. Vous ne la verrez pas.

Mattia Gallucio apparut à son tour.

- Laissez-le entrer. Regardez-le, il pisse le sang. Il ne tentera rien contre nous.

- S'il vous plaît. Astrid.

- Elle dort, fit sèchement Tenoha. Elle est fatiguée, parce qu'elle a dû tout faire sans vous.

Mattia écarta le tahitien qui lui lança un regard noir et fit asseoir Salvatore sur une chaise.

- Vous verrez Astrid demain matin. C'est elle qui décidera.

Tenoha remonta les escaliers, furieux. Il dormait dans l'une des deux chambres d'amis de la Villa ; Mattia occupait la seconde. Leurs hommes, eux, devaient dormir à l'hôtel.

- Prenez-ça, et essuyez-vous. On dirait un zombie.

Mattia tendit à Salvatore un rouleau d'essuie-tout. Ce dernier tenta d'éponger le sang qui lui coulait sur le côté gauche du visage.

- Astrid. Je vous en prie, allez la chercher.

- Attendez demain matin.

Mattia haussa les épaules et se dirigea à son tour vers l'escalier.

- Elle vous pardonnera, faut pas vous en faire.

Salvatore passa la plus longue nuit de sa vie, la tête dans les bras sur la table de la cuisine. Sa tête le lançait, il commençait à voir trouble. Aux environs de quatre heures du matin, il entendit des pas. Des pas qu'il aurait reconnus entre mille.

- Salva ? C'est toi ?

Sans allumer la lumière, Astrid s'approcha de lui et, un moment, le temps sembla suspendu. Puis il sentit qu'elle le prenait dans ses bras. Elle effleura le sang séché sur sa tempe.

- Tu es blessé ! Il faut aller à l'hôpital.

- Non...

- J'appelle le docteur Tarelli, alors.

C'était le médecin officiel de la Villa Gialla, qui n'hésitait pas à venir en pleine nuit. Il était même venu à l'enterrement d'Antonio. En l'attendant, Astrid alluma la petite lumière au-dessus des plans de travail et s'assit à côté de lui.

- Qui t'a attaqué ? Gloria ?

- Carlo Battaglione. Son amant. Tu avais raison.

- J'ai toujours raison, articula-t-elle comiquement.

Salvatore sourit. Comme c'est bon de la revoir.

- Je suis désolé, bébé, j'étais ivre. Et idiot.

- Malheureux, corrigea-t-elle. Comme nous tous.

- Hum...Tu m'aimes ?

- Comme si j'avais le choix.

Tarelli arriva une demi-heure plus tard et, sans cérémonie, recousit la blessure de Salvatore sans anesthésie. Ce dernier fit de son mieux pour ne pas grimacer.

- Ce n'est pas très agréable, lâcha-t-il quand même.

- Plus ou moins que de se faire réveiller à quatre heures du matin ?

Le docteur Tarelli ne manquait pas de répartie.

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