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Chapitre 10

Chapitre 10

Lars dut repartir quelques jours en Allemagne, à Hambourg. Quand il revint, ce fut pour trouver Astrid en étoile de mer dans le couloir.

- Mais qu'est-ce que tu fais ?

- Chut ! Écoute. On entend la mer.

- Je suppose que tu parles du système de ventilation.

Elle se redressa avec une lenteur exagérée.

- Tu les trouves beaux, mes seins ? Daniel m'a dit qu'ils étaient superbes. Toi, tu ne me fais jamais de compliments, geignit-elle en se suspendant à son cou.

Lars lui souleva une paupière pour inspecter son œil. Il était rouge.

- Astrid, est-ce que tu as fumé du cannabis ?

- Non...pas du tout. J'ai juste fait le ménage dans la chambre de Queen, et depuis, je me sens tellement bien...si détendue. Comme si le monde était un nuage géant et tout rose...

- Je vois. Viens là. Je vais te porter.

- Oui ! Comme ça je vais voler !

Il la prit sur son dos et elle s'accrocha à lui comme un koala. Lars soupira et partit à la recherche de la jeune congolaise. Il la retrouva dans le réfectoire, avec les autres habitants de la Pension. Visiblement, il y avait quelque chose à l'extérieur qui attirait leur attention. Lars déposa doucement Astrid sur une chaise.

- Bon, vous allez m'expliquer ce qui se passe, ici ?

- Il y a un homme armé qui vise la Pension, lui expliqua sa mère.

- Je me demande souvent comment les dinosaures ont disparus, lâcha Astrid en se prenant la tête dans les mains, en pleine réflexion.

- Ils ont été enlevés par des extraterrestres, répondit le docteur P, très sérieux.

- Brady, fit Lars qui ne savait plus où donner de la tête. Apparemment, Obalambo fume du cannabis.

- Quoi ? s'écria l'irlandaise. Reine, viens ici !

- Il y a un type avec un sniper dehors, et tu veux qu'on se crie dessus parce que j'ai tiré un joint ?

- Et pourquoi les tirelires ont une forme de cochon ? reprit Astrid.

- Ça suffit ! Taisez-vous tous !

Le cri de Lars apporta un peu de silence dans la pièce. Soudain, la jeune femme se leva d'un bond et fonça vers la porte.

- Astrid, reviens !

Mais elle avait déjà ouvert grand la porte et s'était plantée dans la ligne de mire du sniper. Celui-ci resta de marbre, puis, lentement, rangea son arme et disparut.

- Bah voilà ! Ni vu ni connu ! lança-t-elle joyeusement.

Lars poussa un soupir de soulagement, fusilla Reine du regard, puis entreprit de ramener Astrid dans sa chambre.

C'est là que, le lendemain dans la soirée, Astrid, désintoxiquée, apprit l'histoire d'Ahmet, du docteur P et de Leïla. Tous les quatre étaient réunis autour d'une corbeille de bonbons. Astrid avait été surprise par la venue de Leïla, qu'elle ne voyait presque jamais.

- Mon père a voulu me tuer quand il a appris que j'étais gay. Il tenait plusieurs arènes de combats clandestins à Istanbul, et voulait me les léguer, sauf que pour diriger ce genre d'établissements, il faut être « un vrai homme » comme il disait. Ma mère m'a envoyé à la Pension pour me protéger de lui : elle était très amie avec Antonio Cavaleri. Il paraît que mon père raconte à tout le monde que je suis mort, expliqua Ahmet.

Il ne semblait pas triste, juste résigné.

- Mon père à moi a voulu me marier à un homme que je n'aimais pas. Il était prêt à me vendre en échange d'un peu de pétrole. Alors, j'ai cassé la vitre de la chambre où j'étais enfermée, et j'ai pris un morceau de verre...

Leïla passa ses doigts sur ses cicatrices, en regardant par la fenêtre.

- Comme ça, le prétendant ne voulait plus de moi. J'étais devenue laide. C'est aussi ma mère qui m'a envoyée à la Pension.

Elle a préféré se défigurer elle-même plutôt que de passer sa vie avec un homme qu'elle n'aimait pas. Elle n'est pas seulement belle, elle est courageuse.

- J'avais un fils, Andrei, mais un jour, des hommes de la Securitate, la police secrète, me l'ont enlevé. Ils ont dit que si je ne travaillais pas pour le régime communiste, ils le tueraient. Si je le faisais, ils me le rendraient. Alors, j'ai travaillé pour le régime jusqu'à ce qu'il tombe, en 1989.

Le docteur P s'arrêta subitement et se mit à tracer des signes incohérents du bout du doigt, sur la couverture pêche du lit d'Astrid. Il portait un pyjama orné de petits dauphins.

- Que s'est-il passé ? chuchota Astrid.

Il haussa les épaules.

- Ils ne me l'ont pas rendu. Jamais.

Tous se tournèrent vers Astrid, comme si c'était à son tour de raconter la triste histoire de sa vie. Ma vie n'est pas triste par rapport à eux.

- Pendant des années, j'ai rêvé d'une voiture qui explosait, encore et encore. Je ne le disais à personne, mais ça me réveillait la nuit. Mes parents, voilà mes fantômes personnels. Mais j'ai eu de l'amour, beaucoup, pour compenser, alors...ça va.

J'ai eu tellement de chance. J'aurais pu être dans la voiture.

La porte s'ouvrit brusquement et Lars apparut, le visage défait ;

- Ma mère...elle ne respire plus !

                                                                                         ***

Theresa Wolfgang était morte dans son sommeil à l'âge de soixante-quatorze ans. Cela surprit tout le monde, car elle n'avait pas de problème particulier. Mais s'il y a bien quelque chose qui ne prévient pas, c'est la mort.

Lars était encore plus pâle que d'habitude, mais il gardait un visage impassible. L'enterrement se déroula, comme celui d'Antonio, sous un soleil de plomb. Astrid sentit des gouttes de sueur couler dans son dos. Elle repensa à la vieille dame timide et délicate qu'elle n'avait pas beaucoup connue. Savait-t-elle pour son fils et moi ?

Lars alla s'enfermer dans sa chambre jusqu'en fin d'après-midi. Astrid savait qu'il avait besoin d'aide, alors elle frappa à la porte jusqu'à ce qu'il lui ouvre.

- Déshabille-toi ! ordonna-t-il si brutalement que la jeune femme sursauta.

Astrid secoua la tête et vint le prendre dans ses bras. Il la serra désespérément, en tirant sur ses cheveux. Elle sentit des larmes imbiber le col de sa chemise.

Ce n'est pas simple d'être orphelin. Pour personne. Elle aurait voulu lui dire qu'elle l'aimait et que tout irait bien, mais elle ne le fit pas, parce qu'il n'avait pas besoin d'entendre ça, et que surtout, ça n'aurait pas été sincère.

Parce que, quand Daniel se présenta à la Pension quelques jours plus tard, tout l'amour qu'elle avait pour ce dernier lui revint en pleine figure.

                                                                                            ***

Astrid était passée maître pour éviter les regards. Celui de Kate, désapprobateur, celui de Lars, insistant, et celui de Daniel, trop attentif. À plusieurs reprises, Lars voulut poser la main sur sa cuisse, sous la table, mais elle s'arrangeait toujours pour croiser les jambes au même moment. Kate lui reprochant visiblement de vouloir jouer sur les deux tableaux, elle retira aussi sa main quand Daniel voulut la prendre. Heureusement, Ahmet s'était bien rendu compte qu'elle était gênée, et monopolisait la conversation. Il parlait du dernier film de Tim Burton. Elle n'avait donc pas à parler.

- Dîtes-moi, Tremblay, fit soudain Lars, coupant net la parole au jeune turc, comment ça se passe avec Armand Saccombes ? J'ai cru comprendre qu'il n'était pas le patron idéal.

- En effet. Ce n'est pas l'homme auquel nous nous attendions.

Je vous l'avais dit.

- Pourquoi n'être pas venu voir Astrid avant ? Elle est une victime de votre erreur.

- Armand Saccombes me l'avait interdit. Et je regrette. Sincèrement.

Il plongea son regard bleu intense dans celui d'Astrid.

- Nous regrettons tous, continua Daniel, et nous avons décidé de forcer Saccombes à partir.

- Comment ? répliqua Lars.

- Par la force, s'il le faut.

- Et il vous a fallu presque deux mois pour réagir ?

- Ce n'était pas aussi simple, Wolfgang. Astrid, Salvatore m'a dit de te dire que...

La jeune femme se leva, paniquée. Elle ne voulait pas entendre la suite. Elle se précipita dans la cuisine sous prétexte d'aller chercher du sel. Salvatore aurait dû venir lui-même, pas envoyer Daniel comme démineur. Il faut qu'ils arrêtent de croire qu'avec quelques excuses bidons je peux tout leur pardonner. Mais je les aime...

Lars se glissa derrière elle et passa les bras autour de sa taille.

- Ce sont des idiots, Astrid. Embrasse-moi.

- Non ! Daniel est dans la pièce à côté !

- Et alors ? Il t'a abandonnée, Astrid. Encore.

La jeune femme lui avait parlé de la première fois où Daniel l'avait quittée. Ce dernier mot lui planta un couteau dans le cœur.

- Je crois que...non, je l'aime, Lars, je l'ai toujours aimé. Je suis désolée.

- Ne sois pas stupide. Tu es à moi, maintenant.

- Je ne suis à personne. Lâche-moi.

Mais il lui avait attrapé les deux poignets de force et l'embrassait furieusement. Elle ne se débattit pas, mais ne lui rendit pas son baiser. Tout de même !

- À partir du moment où tu es rentrée dans ma chambre avec ta salopette, tu as fait une croix sur Tremblay, Astrid.

- Quoi qu'il fasse, quoiqu'il dise, je l'aimerai toujours. Comme Salvatore, d'ailleurs.

- Alors notre relation, c'était quoi, un passe-temps ?

Exactement la question à laquelle je ne sais pas répondre.

- C'était...euh...

- Votre...relation ?

Daniel se tenait juste derrière eux. Astrid poussa un cri d'horreur.

- Je vois. Je m'en doutais, murmura-t-il.

- Ce n'est pas ce que tu crois !

Non ! Pourquoi ai-je dit ça ? C'est tellement cliché !

- Dans ce cas...je vous laisse.

- Non, Daniel, attend !

- Astrid...je suis désolé, mais c'est fini.

Il tourna les talons et quitta la pièce. Astrid resta figée, abasourdie, hébétée.

J'ai joué, j'ai perdu.

Elle pressentit ce qui allait arriver cette nuit-là, et un frisson la parcourut. Avant de regagner son lit, elle alla dans le laboratoire du docteur P. Dans leur cage, les souris dormaient. Entre la femelle bleue et le mâle jaune, il y avait une portée de souriceaux, pas plus grands qu'une phalange.

Ils étaient tous d'un beau vert prairie.

                                                                                                ***

Lars Wolfgang n'était pas du genre à laisser ses émotions déborder. Mais il eut cette fois affaire à celles d'Astrid, qui se manifestèrent cruellement : tremblements, sueurs froides, nausées, pleurs et insomnie. Il passa la nuit à chercher des solutions pour la calmer, contenir ce déferlement d'angoisse qu'il jugeait typiquement féminin, sans rien trouver. Je ne suis pas l'homme adapté à la situation. Au petit matin, quand Astrid lui apprit que cela recommencerait la nuit prochaine, il décida d'aller chercher Salvatore. C'était le seul qui pouvait les aider. Astrid avait dit que quoiqu'il dise ou fasse, elle lui pardonnerait. Il la bercera, il lui chantera des chansons ou je ne sais quoi, mais il va falloir qu'il stoppe cette hémorragie émotionnelle, parce que ni elle ni moi ne pourront supporter ça plus longtemps. À cause de ce canadien stupide !

Il laissa Astrid aux bons soins de Kate et d'Ahmet, et prit la route pour San Gennaro. Un homme de Saccombes le fouilla avant de le laisser franchir le portail de la Villa. Lars tomba sur celui qu'il cherchait dans le jardin, occupé à griffonner une série de chiffres sur une feuille. Il avait son air impassible et digne qu'il affichait presque tout le temps, mais il y avait quelque chose, dans ses doigts un peu nerveux et sa bouche serrée, qui prouvait qu'il n'était pas serein. Saccombes a dû lui donner quelque chose à faire de strictement inutile. Du coup, il a tout le loisir de s'inquiéter pour Astrid. Amore mio, comme il l'appelle.

Quand Salvatore vit Lars s'approcher, il se leva précipitamment.

- Astrid va bien ?

- Non.

Une panique indescriptible passa dans les yeux noirs de l'italien.

- Que lui arrive t-il ?

- Il lui arrive que le canadien l'a plaquée, et que du coup, elle devient complètement hystérique.

- Ce n'est pas de l'hystérie, c'est une crise d'angoisse. Elle en a déjà fait. Mon bébé...

- Hum. Il faut que vous alliez la voir. Si Saccombes le permet, ajouta Lars, ironique.

- Elle m'a réclamée ? Elle veut vraiment que je vienne ?

- C'est vraiment important ? Venez avec moi.

- Oui, d'accord. Je vais...

Il fut interrompu par une rafale de coups de feu. Le gardien du portail tomba. Des hommes armés piétinèrent l'herbe du jardin. Ils étaient tous musclés et bronzés, et à leur tête...il y avait Tenoha Moarere.

                                                                                          ***

- Crevette, on a un problème, annonça Oskar en tapotant l'épaule d'Astrid. On doit t'emmener ailleurs. Tout de suite.

- Ailleurs ? répéta la jeune femme. Tout de suite ?

- Saccombes est mort. Tué par un mec qui a pris sa place et qui te cherche.

- Quel mec ? Oskar !

- Un certain Moarere. Tu connais ?

- Oh, mon dieu....pas lui. C'est un psychopathe.

- C'est bien ce qu'on pensait, alors Kate a proposé qu'on te mette à l'abri. Peut-être à Rome ou à Foggia. Leïla nous accompagne.

Une heure plus tard, Oskar, Astrid et Leïla se trouvaient tous les trois dans la vieille voiture de la Pension. La dernière était assise à l'arrière, son profil dévasté caché par ses épais cheveux noirs, vêtue d'un jean et d'un haut noirs. Astrid la trouvait presque effrayante. Oskar chantonnait.

Si Tenoha a tué Armand, qu'est devenu Salvatore ? Et Lars, qui est allé le chercher ? Mama, Ernesto et Xiu sont-ils rentrés ? Et Daniel ? La jeune femme avait tenté de convaincre ses gardes du corps d'aller à San Gennaro, sans succès. Elle tirait sur son oreille droite en regardant par la fenêtre. Au moment où ils dépassaient la ville de Cassino, une autre voiture leur fit des appels de phares. Astrid reconnut son conducteur : c'était Georgios Thessaris.

- Arrête-toi, Oskar, je le connais.

- Tu lui fais confiance ?

- Oui. C'est lui qui aurait dû être à la place d'Armand, et de Tenoha maintenant. Il avait l'air vraiment gentil.

- Gentil ? Sérieusement, gentil ? Ce mot existe encore ?

- Arrête la voiture, Oskar, espèce d'idiot.

Leïla se contenta d'hausser les épaules. Astrid ouvrit la portière et s'approcha du grec. Il avait rasé sa barbe et laissé simplement sa moustache ; plus que jamais, il ressemblait à Antonio.

- Astrid, je suis content de vous avoir trouvée. Salvatore m'a demandé personnellement de vous emmener en lieu sûr.

- Il va bien ?

- Oui...et il pense principalement à vous. Venez.

Astrid se tourna vers Oskar et Leïla :

- Prenez soin de vous, et des autres aussi. On se revoit bientôt.

- Au revoir, Astrid.

- Toi aussi, prends soin de toi, crevette. Tu nous manqueras.

Elle monta dans la voiture de Georgios en toute confiance. Mais celui-ci semblait étrangement nerveux quand il démarra. Quand Oskar et Leïla disparurent, Astrid lui demanda :

- Vous allez bien ?

- Ah, mon petit. Je suis désolé.

- De quoi ?

- Je suis désolé, répéta-t-il. Salvatore ne m'a rien demandé. Il est retenu prisonnier. C'est Tenoha Moarere qui m'a ordonné de vous trouver et de vous ramener à San Gennaro.

- Vous êtes avec Tenoha ? paniqua Astrid. Oh, je vous en prie, il va me tuer !

- Non, assura le grec, mais vous allez devoir faire ce qu'il vous dit. Promettez-moi.

- Je ne vous promettrai rien du tout. Je veux descendre !

- Désolé, dit-il encore. Vous comprendrez.

Pour la première fois, Astrid ne voulait pas retourner à San Gennaro. Puis, la dignité reprit le dessus, et elle se força à respirer calmement. Je ne dois pas lui montrer à quel point j'ai peur.

Rien ne semblait avoir changé à la Villa, à l'exception du Maori bodybuildé qui surveillait le portail. Alors qu'elle suivait à contrecœur Georgios jusqu'à la porte, elle entendit son nom.

- Astrid !

Salvatore était ligoté à un olivier. Il avait visiblement résisté car une ombre bleue recouvrait sa pommette. On l'a frappé ! Astrid courut vers lui avant que Georgios ne l'en empêche.

- Pourquoi est-il attaché ? cria-t-elle en essayant de défaire ses liens.

- Parce qu'il n'est pas du genre coopératif.

Cette voix vint heurter la jeune femme comme un boulet de canon. Tenoha venait d'apparaître, un sourire satisfait découvrant ses dents trop blanches.

- Et il restera là, sans eau ni nourriture, jusqu'à ce que je le décide.

- Mais qu'est-ce que tu veux ?

Elle avait envie de pleurer. Où sont Daniel et Lars ? Pourquoi Salvatore est-il tout seul ?

- Viens, je vais t'expliquer, fit Tenoha.

- Pas avant que tu le détaches.

- Tu n'es pas en position de négocier, je crois.

- Tu es dans ma maison. Tu veux prendre la place de mon parrain. Et si je ne suis pas encore morte, c'est que tu as besoin de moi. Donc, oui, je peux négocier !

Derrière elle, Salvatore expira profondément. Astrid serra les poings. Tenoha eut un sourire résigné et appela le Maori :

- Hohepa, viens libérer ce cher Umberto, car ma future femme l'exige !


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