Chapitre 80 : La Honte des Enfants
Blaise le trouva dans la même position le lundi matin.
-Je te cherche partout depuis une bonne heure et je me suis dit que tu serais là. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Je viens de me faire larguer.
-Par Astoria ? Quoi ? Mais qu'est-ce que..
-Pas par Astoria, mais par la femme que j'aime. La douleur est pire encore qu'avec Isabella. J'ai du mal à respirer. Je ne peux pas respirer, je ne veux pas respirer sans elle.
-Mais de qui tu parles.. ?
-Cela n'a plus aucune importance. Que viens-tu faire ici ?
-T'emmener travailler peut-être..
-Laisse-moi quelques minutes le temps que je me lave.
Drago sentit l'eau chaude couler sur sa peau. Il était vide à l'intérieur et il s'en voulait de s'être laissé emporter à son chagrin. Il était Drago Malefoy. Il devait se reprendre. Il s'habilla et rejoignit Blaise, ils transplanèrent directement à l'étage de son bureau. Il vit le « Dream Team » affiché et cela le ramena loin en arrière. Ils passèrent devant la secrétaire sans lui dire un mot et ouvrirent la porte.
-Je croyais vous avoir dit que je ne voulais être dérangée sous aucun prétexte.
Le fauteuil du bureau de Drago se retourna et Drago vit Mariam. Cette dernière portait une queue de cheval haute. Sa bouche s'ouvrit et poussa un cri. Elle se leva et se jeta dans les bras de Drago. Enguerran était déjà là. Il sourit.
-Vous êtes là !! Vous êtes en vie ! Je suis tellement contente de vous revoir Drago. Je vous apporte un cappuccino. Blaise, Enguerran, vous en voulez un aussi ?
-Mais non, Mariam. Appelez votre secrétaire, elle va s'en charger.
Il marcha dans son bureau. La seule touche féminine du bureau résidait dans les différents bouquets de fleurs disposés un peu partout. Il s'arrêta devant la baie vitrée.
-J'ai entendu dire que vous aviez fait un travail exceptionnel Mariam. Enguerran et Blaise ne tarissent pas d'éloge à votre égard. J'aimerai savoir ce que vous penseriez de prendre la vice-présidence du groupe Malefoy.
-Pardon ?
-Je vous laisserai le développement de l'empire Malefoy en Asie, vous en seriez la seule cheffe, vous n'auriez pas de compte à me rendre. Qu'en pensez-vous Mariam ?
-Il est tombé sur la tête ? demanda-t-elle en regardant les deux amis de Drago.
-Je vais parfaitement bien. Mais je pense qu'il est temps de laisser Enguerran et Blaise reprendre leurs vies qu'ils ont mis entre parenthèse pour sauver l'héritage de mon fils. Je vais reprendre ma place mais j'aurais besoin d'un bras droit compétent. J'ai besoin de vous. Je sais que je vous rétrograde mais..
-Oui ! j'adorerai. vous êtes un grand malade mais j'adorerai. C'est le retour de la Dream Team !!
Drago sourit.
-Vous allez m'écrire une lettre de démission que j'accepterai et nous allons vous rédiger un tout nouveau contrat dans ce cas.
L'enthousiasme de Mariam était palpable. Drago ouvrit le tiroir de son bureau et en sortit une clef.
-Savez-vous à quoi correspond cette clef ?
-Pas du tout.
-Suivez-moi.
Drago sortit de son bureau et Il s'avança vers le portrait de lui qui trônait sur un mur. Il le décala et le tableau bascula. Il entendit Mariam hoqueter. Il plaça la clef dans un orifice prévu à cet effet et une porte apparut dans le mur juste à côté.
-Je ne connaissais pas ce passage.
Drago refit basculer le tableau et la porte resta. Il se tourna vers Mariam
-Ouvrez la porte. Je ne fais pas les choses à moitié vous savez. J'ai toujours prévu que mon fils viendrait à un moment donné travailler dans cette entreprise.
Mariam ouvrit la porte et poussa un cri.
-Et j'avais prévu un bureau de vice-président juste à côté du mien. Il n'était pas utile avant aujourd'hui. Il ressemble beaucoup au mien, n'est-ce pas ?
-C'est l'exacte réplique du votre et en plus, on a une vue superbe aussi.
-C'est le vôtre désormais. Vous voyez la porte noire dans le bout ? Frappez et entrez, c'est un accès direct à mon bureau.
Comme pour étayer son propos, Drago ouvrit la porte et demanda à Blaise et Enguerran de les rejoindre.
-Prenez ce qu'il vous faut dans le budget déco de l'entreprise pour l'aménager à votre goût Mariam. Est-ce que la secrétaire est compétente ? Elle sera toute seule pour nous gérer jusqu'à ce qu'on lui trouve une amie de bureau.
-Je l'ai formée moi-même Drago. Elle est compétente.
Drago était content en ressortant du building vers 18h.Il avait pu constater le travail accompli en son absence. Il se rendit au ministère de la magie en marchant. Il savait qu'une entrée existait pas très loin. Il arriva au Ministère quelques minutes plus tard. Rien n'avait bougé. Les années pouvaient passer, le Ministère lui, restait inchangé. Drago arriva dans le bureau du Ministre.
-Je suis attendu par le Ministre.
-Je vous en prie, monsieur Malefoy, vous pouvez entrer.
Drago poussa la porte sans frapper et il eut la surprise de voir Hermione Granger. Son cœur se serra mais il fit comme s'il ne la voyait pas. Potter aussi était là.
-Vous avez cinq minutes. Je dois rentrer chez moi rapidement.
Il était là pour la médaille, il le savait, quand le ministre lui tendit, il la regarda, leva le sourcil et referma le coffret.
-Je n'ai pas prévu de discours ni rien, je laisse ça aux gens qui n'ont que ça à faire de leur journée.. comme Hermione Granger. Potter, je dois te parler. Seul à seul.
-Et pourquoi ça ? demanda Hermione.
-Parce que c'est le chef des Aurors et que j'ai des informations qui seraient susceptibles de l'intéresser.
-Je suis..
-Que tu sois Ministre, danseuse étoile ou vendeuse de chili con carne, ça ne changera pas ma réponse Granger.
-Kingsley, Harry, vous pouvez sortir deux secondes ? Je dois parler avec Malefoy, en privé.
Ils sortirent laissant les deux ex amants face à face. Drago avait envie de s'approcher d'elle et de l'embrasser, mais elle l'avait rejeté.
-Quoi ?
-Ne me parle pas comme ça. Je refuse que tu me parles comme ça.
-Lorsque je pouvais avoir accès à ce que tu as entre tes cuisses, je te parlais doucement. Désormais, je ne vois pas l'intérêt de faire des efforts.
Elle devint blanche et finit par rougir de colère. Elle allait parler mais Drago se précipita vers elle et l'embrassa sauvagement. Le contact de leurs peaux l'embrasa.
-Une nuit. Une seule et unique nuit. C'est tout ce que je te demande pour faire un deuil de notre relation. Tu décideras du jour, tu viendras dans l'appartement, mais je ne laisserai pas tomber avant d'avoir pu t'aimer une dernière fois.
Il la lâcha la femme qu'il aimait et sortit du bureau du Ministre. Il venait de poser ses conditions. Potter l'attendait.
-Mercredi ça te va ? J'ai une urgence.
-Ça me va. À mercredi. Passe un joyeux Noël Potter.
Quand Drago rentra chez lui, son fils était entrain de faire des passes de Quidditch avec Albus Potter.
-Salut Papa ! Tu viens avec nous ?
Drago prit un balai et rejoignis les deux garçons. Il fit quelques passes avec lui avant de se rendre dans son bureau. Il essayait de faire bonne figure. Mais il se sentait mal. Très mal. Hermione l'avait rejetée et pourtant.. elle ne l'avait pas mordue comme il s'y attendait quand il l'avait embrassé. Il lui semblait même qu'elle avait répondu à son baiser. Il se demandait comment sa belle lionne allait réagir. Allait-elle le rejoindre dans son antre ? Il se le demandait très sérieusement. Il n'en avait aucune idée. Il pensait la connaître et pourtant.. il avait l'impression d'avoir loupé énormément pendant son absence.
Il avait toujours pensé que son père et son beau-père allaient essayer de lui voler son entreprise en cas d'incapacité de sa part à mener à bien son empire. Cela ne le troublait pas plus que ça. Mariam, Blaise et Eng' avaient très bien géré la chose. En réalité, il était heureux de savoir qu'il pouvait laisser son empire entre de si bonnes mains. Il avait formé Mariam durant toutes ces années et elle était un atout pour lui. Il le savait.
-Papa ? Est-ce que nous pouvons entrer ?
-Bien évidemment.
Albus Potter et Scorpius entrèrent et il leur fit signe de s'asseoir.
-Je peux vous aider ?
-Scorpius essaye de me faire croire qu'il est médium, mais je ne le crois pas.
-C'est un médium. N'en doute pas petit Potter.
-Ça veut dire qu'il vous a vraiment vu l'autre fois ? Quand il a rêvé de vous.
-Oui. J'ai le même souvenir que lui. Crois-le. Est-ce que tu veux que je te ramène chez toi ou tes parents viennent te chercher ?
-Oh, je comptais rentrer seul par cheminée.
-Je vais te ramener en moto. J'ai besoin de bouger. Scorpius, va voir ta mère pour savoir si elle n'a pas besoin d'aide pour ce soir. Dois-je te ramener chez toi ou chez ton oncle et ta tante.
-Chez moi.
L'enfant lui donna l'adresse et Drago sut que c'était pour lui le moyen de pouvoir se rendre chez les Potter. L'ami de son fils s'accrochait fort à lui pendant le décollage et se décrispa légèrement par la suite.
-J'ai une question à te poser Albus, commença Drago.
-Il n'a jamais douté une seule fois en votre guérison. Jamais. Et.. je pense qu'il vous aurait fait honneur. Je crois qu'il a dû se mettre à dos plus d'un Sang Prétendument Pur à Poudlard. Il a envoyé son poing dans la figure d'un gars qui avait traité Rose de Sang de bourbe. Vous auriez été fier de lui. Vraiment très fier. En tout cas, c'est mon meilleur ami et je suis fier de lui, moi.
-C'est ce que je voulais savoir.
Drago sonna à la porte d'une maison en pierre rouge. Il sonna à la porte et Harry Potter vint lui ouvrir en personne.
-Drago !
-Je te ramène ton fils.
-Je vois ça. Entre une minute.
-Si je ne rentre pas rapidement, je vais me faire tuer par ma femme.
-Tu lui diras que c'est de ma faute. Entre, insista Potter.
Drago soupira et entra dans la maison de son ancien ennemi. Et la première personne qu'il vit, c'était la femme de sa vie.
-Tu ne peux plus te passer de nous Malefoy ?
-Tu es de mauvais poil Granger ?
-Seulement quand je te vois.
Elle passa dans une autre pièce. Drago observa la réaction d'Harry Potter. Il était sombre. Visiblement, il ne s'attendait pas à ce comportement de la part de sa meilleure amie. Donc le soudain revirement de Granger était dû uniquement à lui ? Étrange. Il allait devoir enquêter mais pour l'heure, il devait rentrer chez lui.
Il trouva Astoria entrain de donner des ordres à ses elfes. Elle savait exactement ce qu'elle voulait.
-Drago ! Tes parents viennent ce soir, tu peux aller voir avec Scorpius comment il doit s'habiller ?
-Mes parents.. oui. Très bien.
Le sorcier monta les escaliers de son manoir et frappa à la porte de son fils.
-Entrez.
Scorpius était allongé sur son lit. Sa chambre n'avait guère changé si ce n'est que certains livres avaient été remplacés et qu'une nouvelle étagère trônait dans sa chambre.
-Salut Papa. Je finis mon chapitre et je suis à toi. Il me reste deux pages.
Drago observa son fils lire et refermer son livre avec une pointe de regret.
-Je dois t'aider à t'habiller.
-Ah. Okay, j'ai oublié de te prévenir que Grand-Père Lucius et Grand-Mère Cissy venaient ce soir.
-Cissy ?
-Oui, j'ai décidé de l'appeler comme ça désormais, en privé. Elle n'a pas arrêté de me montrer des photos de toi quand tu étais enfant. Regarde sur mon étagère, la classeur de gauche.
Drago y découvrit certaines de ses photos de bébé. Il sourit. Il était déjà pas mal enfant.
-Je vais pouvoir lui rendre tout à l'heure. Je crois que.. je n'ai jamais souhaité quelque chose plus ardemment que de te revoir et.. tu es là. Devant moi et je sais que tu me protègeras quoi qu'il arrive. J'aspire à être comme toi. J'ai essayé d'être toi et.. c'était vraiment dur. Je ne sais pas comment tu fais pour tout gérer comme ça.
La carapace de son fils était entrain de se fissurer.
-Je pensais que tu allais te réveiller dans le mois mais.. tu ne l'as pas fait. J'ai passé mon été entre ici, l'hôpital et la maison des Potter. Et ensuite, je suis retourné à Poudlard, mais.. je ne me suis jamais senti aussi seul. Il y avait une part de moi qui était avec toi constamment. Mes notes ont commencé à chuter, parce que je ne pensais qu'à toi et à l'entreprise. Je ne pouvais pas vous perdre. Pas tous les deux. Avec les deux vieux qui voulaient s'en emparer... Ça tracassait beaucoup Maman. Elle n'aurait pas dû m'en parler peut-être mais ... Nous étions seuls. Et tu sais qui m'a aidé ? Mme Granger.
-Granger ?
-Elle m'a envoyé une lettre il y a un an... Elle doit être quelque part. Je te la montre si tu veux.
-Oui, murmura Drago.
Scorpius,
Je sais que tu as peur. Je sais que tu ressens une inquiétude folle pour Drago. Je te comprends, je ressens la même. Nous ressentons tous la même.
Je sais que tu traverses une épreuve très difficile, peut-être l'épreuve la plus difficile que tu rencontreras dans ta vie. Je sais qu'il t'arrive parfois de te réveiller et de te demander si ce que tu vis est un cauchemar avant de te rappeler que c'est la réalité. Je le sais parce que je ressens exactement la même chose. Je me réveille moi aussi en pleine nuit en me demandant si tout ceci n'est pas une blague avant de me rappeler que ton père a subi ce que j'aurais dû subir.
La vérité mon petit Scorpius, c'est que depuis 7 mois déjà, je vis avec ce remord. Ton père est un héros, nous le savons tous et aucun de nous ne peut le ramener. Nous sommes impuissants et sache que j'en suis vraiment désolée. Ton père est un homme formidable et il s'est sacrifié pour me sauver, moi, une Née-Moldue. Ce geste n'aurait pas pu être plus beau. J'ai appris récemment que Drago donnait régulièrement de l'argent pour lutter contre les inégalités entre les sorciers, c'est une autre preuve du grand cœur qu'il a ; en dépit de son éducation plutôt rigoriste sur la question, il a su passer outre. Drago est un homme dont tu peux être fier, Scorpius.
Maintenant, j'espère que tu ne vas pas prendre mal ce que je vais te dire, mais il me semble que je dois le faire parce que Drago compte à mes yeux. Il est mon ami, mon frère d'arme et je lui ai fait la promesse de prendre soin de toi. Il faut que tu te reprennes en main. Tu n'es plus toi-même depuis que ton père est dans le coma et il faut que tu le redeviennes. Drago ne voudrait pas te voir dans cet état là, mon garçon. Il ne voudrait pas que tu délaisses tes études à cause du chagrin. S'il a confié les rênes de son entreprise à Blaise, c'est pour te décharger de ce fardeau. Décharge-toi sur lui et sois l'enfant que tu dois être. Je sais que tu aspires au fond de toi à être un homme comme ton père. Mais crois-tu qu'il l'aurait été s'il avait cessé d'étudier ? Ton père est un être brillant, mais tu l'es probablement plus que lui. Dans la vie, il faut savoir cultiver ses talents et ce n'est pas ce que tu es entrain de faire.
J'ai la certitude qu'il va se réveiller, comme toi tu peux l'avoir. Son temps n'est pas encore venu. Nous le savons tous les deux. Veux-tu que ton père apprenne que tes notes chutent ? Le Drago que je connais t'aurait déjà rabroué depuis longtemps. Tu le sais pertinemment. Il n'aurait pas aimé savoir que tu cesses d'être toi pour lui ressembler.
La question que je te pose aujourd'hui mon petit Scorpius est la suivante : penses-tu que ton père verrait d'un bon œil cette situation ? Sonde ton âme, tu trouveras la réponse.
Je reste à ta disposition si tu as envie de parler de quoi que ce soit. Je serai toujours là pour toi, mon garçon. Je t'embrasse.
Hermione Granger.
Il avait l'impression de tenir un morceau de l'âme de la femme de son cœur. Elle savait qu'il allait se réveiller, alors pourquoi s'éloignait-elle de lui ? Était-elle vraiment retombée amoureuse de l'autre tige rousse ? Drago se repencha sur la lettre.
-Vous avez eu d''autres correspondances ?
-Oui, quelques unes. Ça m'a fait du bien de parler avec une personne extérieure à la famille proche. Et puis.. Al' et Rose ont toujours été là pour moi aussi.
-Ton meilleur ami vient de me dire que j'aurais été fier de la façon dont tu t'es comporté pendant mon coma. Je le crois. J'ai toujours su que tu étais destiné à un grand avenir. Maintenant, habille-toi.
-J'ai une robe violette. Tu crois que ça va faire hurler Grand-Père ?
-Oui. Mais vas-y. Je te protégerai.
Scorpius lui sourit et il enfila sa robe violette.
-Tu peux faire apparaître un aigle dessus ? C'est le symbole de ma maison.
Drago sourit. Son fils était plus affirmé désormais. Une fois habillé, il descendit aider sa mère pendant que Drago s'habillait. Il arriva dans le salon au moment où ses parents arrivèrent par cheminée. Sa mère lui sourit et il l'embrassa tendrement. Son père lui serra la main et il eut l'impression que c'était froid entre eux. Drago lui fit un sourire.
-Je suis heureux de te revoir, père. Est-ce que vous allez bien tous les deux?
-Très bien, je te remercie. J'ai entendu dire que tu avais nommé Mariam Fawley au poste de vice-présidente.
-Absolument. J'aime la loyauté à toute épreuve. Elle m'est restée fidèle alors même que certains ont dû me tourner le dos. Je récompense la loyauté. Je l'ai appris grâce à l'homme qui a commencé à me tatouer le bras.
Drago sourit mais pas son père. Il fronça les sourcils et Scorpius intervint assez rapidement.
-Grand-Père ! T'ai-je remercier pour ton cadeau à l'équipe de Serdaigle ? Grand-Père a offert des balais pour l'équipe depuis que j'y suis rentré. C'est pas cool ?
-Tu fais partie de l'équipe de Quidditch ?
-Je suis un poursuiveur. D'ailleurs Albus et moi sommes imbattables sur le terrain.
-Je me souviens que tu nous avais aussi offert des balais et cette année là, nous avions remporté le tournoi. C'est très aimable de ta part.
-Que ne ferai-je pas pour les descendants de ma maison ?
Drago eut un rictus qui n'échappa pas à sa femme. Astoria s'empressa de prendre le bras de son beau-père pour lui montrer sa nouvelle acquisition. C'était un tableau de Picasso que Drago trouvait particulièrement laid. Narcissa s'approcha de lui.
-Tu as l'air las mon garçon, tu vas bien ?
-Oui. C'est juste que je pensais qu'il serait un peu plus heureux de me revoir en vie.
-Lucius a toujours eu du mal à montrer ses émotions. Tu le sais.
-Pourquoi continues-tu à le défendre ainsi ?
-Parce que c'est mon mari et que je ne veux pas me séparer des derniers membres de ma famille.
-Ne suis-je pas ta famille ? Comme Andromeda, Teddy ou Scorpius ?
-Si. Mais.. il a été ma famille pendant plus longtemps que tous les autres. Ne parlons pas de ça, veux-tu, je ne veux pas gâcher Noël alors que tu es enfin parmi nous.
-Oui Maman. Excuse-moi, je ne voulais pas te brusquer.
-Avant que ton père ne revienne, je pense que tu devrais aller voir Andromeda mon garçon. Je ne l'ai pas prévenue de ton retour parmi nous et ce serait bien que tu le fasses.
-Je pensais aller lui rendre visite demain soir ou mercredi. Dis-moi, comment vas-tu ? Est-ce que tu as eu une rechute ou.. ?
-Non, l'interrompit-elle. Tout vas très bien. Très bien. Astoria ! Scorpius m'a dit que tu avais une nouvelle harpe ?
Astoria sourit et ordonna à son elfe de venir lui porter. Cette harpe était magnifique.
-Elle a appartenu à Helena Serdaigle. N'est-elle pas merveilleuse ? Elle a un son absolument enchanteur.
Elle joua un morceau et Drago eut l'impression qu'un sort venait de les paralyser. Il croisa le regard de son fils. Ce dernier pensait la même chose. Quand la musique cessa, il eut l'impression de retrouver son libre arbitre. C'était très perturbant.
Cette veillée de Noël se passa plutôt bien, si l'on part du principe que Drago ne répondit nullement aux piques de son père et qu'il essaya de ne pas en faire. Il était exténué à la fin de la soirée et il s'affala sur le canapé.
-Tu peux aussi aller te coucher Dray, lui lança sa femme, assise dans un fauteuil.
-Nan nan, je vais aller mieux dans une minute. Scorpius, viens avec moi.
Il serra son fils contre lui.
-J'ai l'impression que tout est redevenu comme avant. Maman, toi et moi, ensemble. C'est juste soulageant. Plus rien ne nous séparera tous les trois.
Scorpius ferma les yeux et se blottit contre Drago. Mais ce dernier regardait sa femme qui avait brusquement tourné la tête vers la cheminée et semblait réfléchir aux paroles de son fils. Elle tourna les yeux et Drago y vit une intense réflexion. Il savait bien qu'elle n'agissait pas normalement avec lui. Il devait lui en parler rapidement.
-Scorpius, ça te dit de faire une partie d'échecs avant que tu ailles te coucher ?
-Kauchemar ? Peux-tu apporter le jeu d'échec ?
Drago gagna la partie de justesse tout en observant Astoria. Elle s'était assoupie sur son fauteuil. Scorpius observa lui aussi sa mère.
-Elle est fatiguée en ce moment. Je crois qu'elle travaille beaucoup trop. Elle s'est plongée dans son travail, tu sais ?
Scorpius bailla à s'en décrocher la mâchoire et son père lui ordonna gentiment d'aller se coucher. Ensuite, Drago s'occupa de sa femme. Il la prit délicatement dans ses bras et la monta dans leur chambre. Il la déshabilla, la plaça dans les bras et se rendit lui-même dans une autre chambre. Il ne voulait pas la déranger. Et puis.. il avait besoin de savoir ce qu'il s'était passé pendant son absence. Il lut toute la nuit les journaux de son absence. Au petit matin, il prit une gorgée de potions pour être en forme. Son fils était déjà debout quand il poussa la porte de la chambre verte.
-Tu n'as pas dormi avec Maman ?
-J'ai lu toute la nuit la Gazette du Sorcier. J'ai rattrapé tout mon retard je pense. Notamment en économie. Mais je me suis dit que tu me ferais un plaisir de me raconter les championnats de Quidditch.
-Avec plaisir. Je peux t'en parler pendant qu'on va promener mon chien. Viens-là mon beau.
Le chien se précipita vers son maître et Drago le gratta derrière les oreilles. Il faisait un froid mordant au dehors mais l'animal courait loin devant eux. Scorpius lui raconta en détail le dernier championnat de Quidditch. Passer du temps seul avec son fils lui fit du bien. Ils arrivèrent près de la maison voisine, celle qui avait été utilisée par Goyle en tant que passage. Scorpius s'arrêta soudainement et siffla son chien.
-Je n'aime pas venir par ici, même involontairement. Quand je pense que des Mangemorts ont été aussi proche de nous... c'est flippant, tu ne trouves pas Papa ?
-Si. En effet.
-D'ailleurs, en parlant de ça, Papa.. j'ai pris connaissance des dossiers que tu m'as transmis par l'intermédiaire de Blaise et d'Enguerran. C'était une bonne idée de leur transmettre deux des clefs qui ouvraient ton coffre fort à la banque. J'ai mis un petit moment à comprendre à quoi elles servaient et quand j'ai découvert les dossiers.. C'est ta police d'assurance n'est-ce pas ?
-Absolument.
Depuis des années, Drago récupérait des informations sur les anciens camarades de son père non inquiétés par la Purge Anti-Mangemort. À la base, il voulait juste avoir des informations concernant les agissements de son père, il voulait savoir s'il avait toujours des relations avec eux.. mais depuis le temps, il s'était rendu compte que c'était parfait d'avoir des renseignements sur ses ennemis. Ces personnes savaient à quoi s'en tenir avec lui. Et il voulait être certain qu'ils ne pourraient jamais les atteindre son fils et lui. Il avait engagé une équipe de personnes chargées de mettre à jour ces informations. Même lui n'avait pas la connaissance de tout ce qu'il y avait dans ces dossiers.
-J'ai été soulagé de voir qu'il n'y avait rien sur Grand-Père Lucius. Pas plus que ce que je connaissais je veux dire. Mais c'est vrai qu'il y a certaines personnes qu'il fréquente toujours qui ont un dossier dans ce coffre. Tu ne crois pas que tu devrais le prévenir ?
-Qu'il traine avec des Mangemorts ? Il le sait mon garçon. Il a toujours fait ainsi. Il a gardé un pied dans chaque camps pour pouvoir se rabattre d'un côté ou d'un autre.
-Alors que toi, tu as choisi. Tu as choisi le camp de la Lumière. Tu as bien fait. En fait, il est possible dans ton courrier passé tu aies reçu des lettres de parents mécontents. Je ne me suis pas fait que des amis chez les Sang Purs mais c'est vrai que maintenant que je connais plus leurs familles, je me dis que j'ai bien fait.
Drago ébouriffa les cheveux de son fils et ils rebroussèrent chemin. Quand ils arrivèrent au Manoir, Astoria était entrain d'arroser des plantes. Scorpius courut vers elle et la prit dans ses bras.
-Joyeux Noël mon chaton. Salut Drago.
Astoria l'embrassa sur la joue. Drago n'était pas du tout dans l'ambiance, et il ne le fut réellement que lorsqu'il vit la sœur de son épouse arriver, une bonne demie-heure plus tard, alors que Scorpius s'amusait avec ses cadeaux.
-Dis-moi que nos parents ne sont pas encore là.
-Ils ne sont pas là.
-Dieu Merci ! lâcha-t-elle dans la langue maternelle de son mari. Ils sont venus hier soir à la maison et je n'en pouvais plus. Je suis venue plus tôt exprès pour t'en parler. Papa est d'une humeur massacrante.
-Encore ? soupira Astoria.
-Oui. Salut Drago. Comment vas-tu ? lui demanda-t-elle en l'embrassant.
-Ça va. Alors Carl est casse-couille ? Encore plus que d'habitude ?
-Tu n'as pas idée. Je crois que la dernière fois que je l'ai vu comme ça.. et bien c'était quand il a appris ton accident Drago.
-On va le faire boire. Tu t'en occuperas Drago.
-Certainement pas les filles, rétorqua Drago en prenant une gorgée de thé. Je suis sérieux Ria. La dernière fois que j'ai vu votre père c'était en revenant du cinéma avec Scorpius et vu qu'il était avec une de ses maîtresses, je crois que je suis la dernière personne que Carl veut voir.
-Il a encore une maîtresse ? soupira Daphné.
-Une jeunette. Pas beaucoup plus vieille qu'Ashton. Et Scorpius l'a vu. Je crois qu'il n'a plus aucun respect pour lui, si tant est qu'il en ait encore après sa tentative de mainmise sur ma société.
-Ah.. tu es au courant de ça.
Daphné semblait embêtée.
-Oui. Mais ne t'inquiète pas, Daphné. Tu penses à toi et à ton enfant à naître. C'est l'essentiel. Je vais m'occuper de ton abruti de père. N'aie crainte.
-Ne pas m'inquiéter ? Je ne me serai pas inquiétée si Ria n'avait pas invité oncle Louis ce midi pour le déjeuner.
Drago réprima un rictus. Elle avait bien eu raison.
-Tu sais pourquoi je l'ai fait. On ne laisse pas un membre de sa famille seul pour Noël. Ça aurait été moi, j'aurais aussi invité la sœur de Narcissa mais ta mère n'a pas voulu.
-Tu as gardé des contacts avec Andromeda ?
-Pas moi. Mais Scorpius oui. Par contre, Teddy est venu plusieurs fois à la maison.
-Ah oui, sourit Daphné. Teddy Lupin. Très sexy pour un semi-loup, je dois bien l'admettre. Il a un corps de folie.
Elle fit mine de s'éventer et sa sœur se mit à rire. Drago lui était un peu excédé mais il n'en montra rien. Il laissa bientôt les deux sœurs pour rejoindre Enguerran chez lui avec les garçons. Quand il arriva au Manoir De la Croix, le petit était entrain de courir en sous-vêtement, un elfe à ses trousses. Le rire d'Ashton retentissait depuis l'étage.
-Drago ! Salut. PAPA, DRAGO EST LÀ, hurla-t-il en descendant les escaliers. Joyeux Noël !
Ashton le prit dans ses bras.
-Toi, tu essayes d'échapper à ma mère, je me trompe ?
-Arrête de dire n'importe quoi Ash ! le rabroua son père en arrivant depuis le salon. Owen ! Va t'habiller.
-Pas envie.
-Va t'habiller.
L'enfant s'arrêta et le regarda avec de grands yeux brillants de malice.
-Attrape-moi.
Et il se mit à courir en sens inverse. Enguerran regarda son aîné et ce dernier se dévoua pour courir après le bébé.
-Ce qui est cool, c'est qu'il parait que les filles sont plus tranquilles ! tu veux boire un truc ? Un thé ? Un café ? Un chocolat ? Je n'ose pas te proposer une Margarita, il est n'est que 10h30.
-Un café pour changer. Alors, qu'a dit ton abominable beau-père ?
-Il a vociféré contre toute la société et heureusement que j'avais ma famille avec moi.
-Tiens, ils ne viennent pas à la maison ?
-Je crois que ça les a refroidit d'avoir un Carl Greengrass à table hier. Il a révulsé ma mère qui est pourtant très douce et qui aime tout le monde par nature. Sans oublier qu'après avoir bu, il a commencé à draguer ma petite sœur. Mais par contre, nous dînons avec eux ce soir, si tu veux avoir un repas avec des gens normaux, tu es le bienvenue !
-Mais non, voyons. je ne vais pas vous gêner en fête de famille. Par contre, nous devrions peut-être rejoindre ton épouse et la mienne. En fait, j'ai une question à te poser Enguerran. Est-ce qu'Astoria a un amant ?
-Pardon ?
-Je te demande si Astoria a couché avec quelqu'un pendant que j'étais dans le coma.
-Bien sûr que non. Elle a passé des mois à ton chevet au début et ensuite, elle s'est plongée dans le travail, je ne vois pas quand elle aurait eu le temps de rencontrer quelqu'un. Crois-moi. Si c'était le cas, elle l'aurait dit à sa sœur et je l'aurais su. Pourquoi tu fais cette tête ?
-Je l'ai vu tellement épanouie à mon réveil. Je pense qu'elle a quelqu'un, ou qu'elle a eu quelqu'un. On ne reste pas abstinent si longtemps, ce n'est pas possible.
C'était sa conviction la plus profonde, Astoria avait connu intimement quelqu'un.. ou alors il se trompait ? Était-ce simplement de la voir aussi heureuse sans lui qui l'avait perturbé au fond de lui ?
Ils arrivèrent dans le manoir Malefoy au moment où arrivèrent ses beaux-parents. Il leur serra la main et il pouvait voir de la colère dans le regard de Carl Greengrass. Cette impression s'accentua quand Louis Greengrass arriva à son tour. Astoria semblait ravie de le voir et elle n'hésita pas aller l'embrasser et à le serrer contre elle. Pareil pour Daphné.
-Oncle Louis, vous êtes resplendissant.
-Il me semble que c'est à moi de te dire ça, comment vas-tu ?
-Je suis fatiguée assez souvent mais ça va beaucoup mieux en ce moment.
Louis Greengrass leva les yeux vers Drago et lui sourit.
-Mon garçon, je suis ravi de vous revoir. Vous avez finalement réussi à vous survivre à tous ces Mangemorts.
Drago lui serra la main avec affection et l'invita à se rendre plus avant dans le salon. Les deux frères se serrèrent la main mais ils ne se dirent pas un mot. Drago jeta un coup d'œil à Enguerran. Il observait la scène en silence, prêt à intervenir. Owen était sur les genoux de sa grand-mère maternelle et il se dégagea pour courir vers l'oncle de sa mère. Cela agaça prodigieusement Carl Greengrass. Il allait faire une remarque à Astoria lorsque la sonnette retentit, comme pour la sauver. C'était la famille de Drago. Drago soupira. Que la mascarade de Noël commence ! Il fit la conversation durant le repas mais l'esprit de Noël n'y était pas.
Si tout c'était déroulé comme prévu, il serait avec sa nouvelle femme, son nourrisson et son fils. Hermione.. Le bébé. Drago tourna les yeux. Il ne devait pas y penser. S'il y pensait, la douleur de la perte de son second enfant rejaillirait et ça ne devait pas arriver pendant le repas de Noël. Il se reconcentra sur les dires de ses invités.
-Ton problème Louis, c'est probablement que tu as toujours cru que tous les hommes se valaient, alors que ce n'est pas le cas.
-Encore une de tes théories fumeuses sur les Sang Pur, Carl ?
-Absolument pas. Ne ramène pas tout au sang. C'est dans la nature profonde de l'homme. Certains sont faits pour être soumis et d'autres pour dominer. Alors, non, je persiste tous les hommes ne se valent pas.
-Néanmoins, certaines personnes n'ont pas les capacités de se montrer tels qu'ils sont vraiment, intervint Drago. Ils peuvent paraitre soumis alors qu'ils ne le sont pas et inversement.
-Les vrais leader ne se soumettent pas.
-Les vrais leader savent s'entourer de gens compétents, et ils savent défendre leurs intérêts le moment venu, rétorqua Enguerran. Et ils ont suffisamment d'intelligence pour savoir quand il ne faut pas poursuivre une bataille pour gagner la guerre.
Son beau-père le fusilla du regard.
-Puisque tout le monde est contre moi...
-Je suis d'accord avec Grand-Père. Enfin, je crois que ce n'est pas de la vraie soumission. C'est simplement de la ruse, non ?
Ashton et sa capacité à mettre tout le monde d'accord. Il s'était affirmé depuis un an et demi. Est-ce le fait de sortir ouvertement avec une Né-Moldue qui l'avait libéré ? Drago avait affaire à un jeune homme désormais. Il se demanda s'il avait toujours des liens avec la fille Weasley. Pendant leur balade digestive, Drago prit son filleul à part.
-Alors, raconte-moi Ashton..
-Te raconter quoi ?
-Ta vie, tes amours.. comment va la petite Weasley ?
-Je suis passé à autre chose Drago. Elle est toujours avec Teddy et j'ai été suffisamment épris d'elle sans avoir l'espoir que les choses changent. Et puis j'ai appris à connaître ton cousin et je l'adore. Je ne veux pas être celui qui lui pique sa copine. Alors, j'ai fait taire cette part de moi qui me pousse vers elle. J'ai fait taire cette partie de moi qui a envie de la prendre dans mes bras, de la serrer, de l'embrasser et autres choses moins avouables. Et je suis heureux avec ma copine. Elle est vraiment adorable. Tu l'adorerais.
-Mais ce n'est pas la femme qui possède ton cœur.
-Je crois que Victoire avait tout pouvoir sur mon cœur quand.. j'étais le Ashton d'avant ton accident. Mais j'ai grandi face à ce drame. Scorp' avait besoin de moi. Je n'avais plus le temps pour Victoire, alors j'ai tourné la page. Je suis vraiment vraiment content que tu te sois sorti de ça. Le monde n'a pas la même saveur sans Drago Malefoy et je dois t'avouer que mon père se tue à la tâche entre ton empire et le sien. Le seul truc bénéfique c'est qu'il passe moins de temps en France, plus avec Maman et qu'elle est plus heureuse. Et quand Maman est heureuse, elle fait des enfants. Alors, je vais avoir une petite sœur et je trouve ça super. Mais.. tu nous as tous manqué.
La réflexion d'Ashton le fit encore plus réfléchir sur sa propre relation avec Hermione Granger. Devait-il tourner la page, éteindre ce qu'il avait dans le cœur pour la belle brune ? Il ne savait pas s'il le pouvait. Il continuait de marcher avec Ashton, quand il entendit le bruit d'une dispute. Il surprit le véritable père de sa femme et son frère entrain de se battre.
-Je t'interdis de t'approcher de ma fille, tu m'entends !
-Je présume que tu parles de Daphné. Mais en ce qui concerne Astoria, j'ai tous les droits sur elle et à ma mort, elle héritera du domaine Greengrass comme tous les membres aînés de la famille.
Il se prit un coup de poing dans la figure et Ashton courut, sa baguette en main. Il retint le bras de son grand-père. Ce dernier le poussa violemment en arrière et le jeune homme tomba au sol. Drago, une fois sa baguette en main, souleva son beau-père dans les airs et aida Ashton à se relever.
-Fais-moi descendre immédiatement.
Drago le laissa tomber et Carl s'écrasa dans la neige.
-Hors de chez moi. Que ce soit Noël ou pas, hors de ma vue. Je ne veux plus vous voir ici. Je vous laisse le temps de vous rendre à la maison, de prendre votre femme et dehors.
-Mais tu te prends pour qui ?
-Je suis chez moi. Ma maison, mes règles. Et si vous pensez deux secondes que le grand-oncle de mon fils a le droit de parler sur ce ton, vous vous trompez lourdement.
Carl le fixa avec un dégoût. Drago ne baissa pas le regard jusqu'à ce qu'il entende Ashton pousser un grognement plaintif. Il se tourna vers lui. Il se tenait le poignet. Ce dernier avait un angle bizarre. Une rage le prit et il plaqua Carl Greengrass contre un arbre. Sauf que ce dernier avait paré le coup et Drago se retrouva projeter au sol.
-Tu crois pouvoir t'en sortir comme ça ? hurla Carl Greengrass.
Drago se mit en position de combat.
-Louis, ramenez Ashton auprès de sa mère.
-Je.. commença à protester le jeune homme
-Louis, répéta fermement Drago.
Ce dernier attrapa son neveu par le bras et ils transplanèrent dans la seconde. Il ne restait plus que Carl et lui. Ils se tournaient autour jusqu'à ce que Carl attaque.
-Si tu penses que je vais te laisser bafouer ma fille encore une minute de plus, sale traître à ton sang et à ta famille, tu fais une lourde erreur.
Drago était acculé, il essayait de trouver la faiblesse de son adversaire. Il répliqua et blessa son beau-père au bras. Ce dernier grogna et lui jeta un sort que Drago ne connaissait pas mais il sentit la magie noire s'infiltrer en lui et le titiller. Il tomba à genoux.
-Arrêtez Carl.
-Supplie-moi.
Ces quelques mots résonnèrent en Drago et il eut une impression de déjà-vu. Dans une autre pièce.. le sol commença à tanguer. Il sentit son nez entrain de couler. Il releva les yeux et vit son beau-père tel qu'il était vraiment. Il avait l'impression de manquer d'air. C'était l'effet du sort. Il vit des éclats et il était sur le point de perdre connaissance quand l'emprise sur lui se brisa. Il tomba dans la neige et vit le sang. Il ferma les yeux. Il sentit qu'on le tournait. Il vit de longs cheveux blonds. Il entendit un ordre être donné.
-Maman ?
-Je suis là mon trésor.
Il reprenait doucement ses esprits. Enguerran le prit par les hanches pour le redresser. Mais Drago trébucha.
-On va transplaner.
-Non, ça va, grogna Drago.
Il se détacha de son ami et se redressa. Où était Greengrass ?
-Il est..
-J'ai ordonné à tes elfes de l'escorter vers la sortie, lui répondit sa mère.
-Tu as bien fait.
-Tu veux que je fasse venir ton médicomage ?
-Oui. Fais-ça Enguerran. Mais discrètement, je ne veux pas que mon fils le sache.
Alors qu'il marchait tranquillement en compagnie de sa mère, Drago se fit expliquer la situation. Louis était entré avec Ashton blessé au poignet et Enguerran et elle s'étaient précipités à l'endroit indiqué. Enguerran avait alors frappé son beau-père au visage et confisqué sa baguette.
-J'ai mal au crâne.
Une fois chez lui, il monta directement dans sa chambre. Le médicomage le rejoignit et l'examina. Il n'avait rien eu. Juste un saignement de nez comme il arrive parfois. C'est ce que lui fit comprendre le médicomage. Mais Drago savait qu'il n'en était rien. Un sort de magie noire, ce n'était pas rien. Mais il ne dit rien. Le pauvre avait l'air jeune et perdu.
Il rejoignit le salon et il vit ses parents le regarder d'un air anxieux. Du moins, sa mère. Quant à son père, il était égal à lui même. Froid.
-Je vais bien. Juste un étourdissement. Où sont les garçons ?
-Avec Daphné dans la salle de bain. Ils soignent Ashton.
-Et où est Enguerran ?
Astoria fronça les sourcils et appela son elfe.
-Où est mon beau-frère ?
-Il est parti il y a 5 minutes, madame.
Drago blêmit et lâcha un juron qui fit soupirer son père. Il demanda sa cape.
-Je suis certain que ton beau-frère est un grand garçon, tu peux le laisser faire ce qu'il a à faire.
-Il est probablement parti défoncer la face de rat qui lui sert de beau-père. Désolé Astoria, mais ton père est un gros con. Je vais le chercher avant qu'il ne se le mette à dos.
Drago transplana quelques secondes plus tard et il trouva Enguerran sur le point de passer la porte du manoir de ses beaux-parents.
-Eng !
Le marquis se retourna. Son visage était d'une pâleur furieuse.
-Ne m'empêche pas de faire ce que j'ai à faire.
-Enguerran, calme-toi ?
-Me calmer ? reprit-il dans sa langue maternelle. Cet homme a agressé mon fils. MON FILS.
-Je sais qu'il a fait ça. Et à moi, il m'a jeté un sort de magie noire. Et il m'a laissé pour mort en Albanie.
Enguerran allait traverser le portail mais il se figea.
-Qu'est-ce que tu viens de dire ?
-Il m'a laissé pour mort en Albanie. Il était là. Notre petit.. duel m'a rappelé certaines choses. C'est flou, mais je me rappelle qu'il me demandait de le supplier de me laisser en vie... après.. je ne sais plus, c'est encore très flou... Carl Greengrass est un Mangemort, Enguerran. J'en ai la certitude.
Il vit du désespoir dans les yeux de son ami.
-Tu veux dire que..
-C'est lui qui est derrière la Résistance Mangemort et l'attaque de Poudlard.
Enguerran recula.
-Je dois les prévenir.
-Pas tout de suite. Enguerran. Pense à Daphné et au bébé. Le scandale est éclaboussera. Pense à Ash et à Scorpius..
-Scorpius n'est pas le petit fils de Carl Greengrass, lui. Je dois prévenir mon fils.
-Laisse-lui quelques jours d'insouciance. Explique-lui tout une fois le 31 passé. Je dois réunir des preuves contre lui. Je vais aller voir Harry Potter, monter un dossier contre lui. Je.. Je ne peux pas compter que sur ma mémoire, tu comprends ? Tu connais l'impétuosité d'Ashton, il irait se jeter dans la gueule du loup.
-Tu as raison. Je veux être mis au courant de l'enquête pour pouvoir préserver mes enfants au maximum.
-Tu as ma parole mon ami. Rentrons.
-J'ai besoin d'un verre. J'en ressens physiquement le besoin là.
Il ramena Enguerran au Manoir Malefoy et ils montèrent dans son bureau avec une bouteille de cidre de glace. Quand Ashton arriva pour leur dire que sa mère était fatiguée et qu'elle voulait rentrer, ils avaient fini la bouteille et avait attaqué le whiskey. Drago sentait les effluves d'alcool lui monter au cerveau. Enguerran était affalé sur un fauteuil avec les pieds sur la table.
-Dis-moi que tu as de la Picolite mec. Je dois ramener ma blonde à la maison.
Drago ricana et appela son elfe. Ashton les regardait avec un air un brin affligé.
-Papa.. je t'avais pas vu comme ça depuis.. des lustres.
-Si je pouvais te.. approche fils. Approche, je te dis. Je t'aime et je te protègerai toujours, contre n'importe quoi. Je t'en donne ma parole.
-Ta parole sous influence, je lui donne pas beaucoup de valeur mais.. je comprends P'pa. On y va ? Drago tu as de la Picolite.
-Deuxième tiroir de mon armoire. Donne-moi une fiole aussi.
Drago se sentit mieux après avoir avalé le breuvage. Enguerran se prit la tête entre les mains et il se leva.
-Drago. Je passerai te voir demain, ou jeudi. Enfin.. on se capte. Il y a deux trois trucs que je voudrai voir avec toi. Je t'enverrai un message.
-Fais donc. Rentrez bien.
-Merci. Oh en fait, j'ai pris une décision aujourd'hui.
-Ah ?
-Oui. Ton grand-père ne sera désormais plus le bienvenu au Manoir De la Croix. Et cela prendra effet dès que nous irons en France, vendredi. Il n'aura plus le droit ne serait-ce que de fouler l'herbe du parc.
Ashton parut ému.
-Tu serais capable de casser avec la famille de Maman pour moi ? murmura Ashton en tenant son poignet foulé.
-Je ferai n'importe quoi pour toi mon garçon. Viens, allons chercher Owen et ta mère.
Enguerran avait raison. Que ne ferait-on pas pour ses enfants ? Drago rejoignit sa famille. Ses parents étaient partis et Astoria le regarda avec fermeté.
-Maintenant. Tu m'expliques. Tout. Et je n'accepterai pas d'excuses.
-Scorpius, monte dans ta chambre.
-Mais Papa.
-Très bien. Astoria, allons dans mon bureau. Je ne veux pas que Scorpius entende ce que j'ai à te dire.
Son épouse se leva et ils se rendirent dans le bureau de Drago. Il lui raconta tout dans les moindres détails.
-Ton père est un Mangemort Astoria.
-Non, c'est impossible. Il n'a pas de marque sur le bras.
-C'est un Mangemort de la seconde ou de la troisième génération. Tous n'avaient pas la marque. Je l'ignorais mais je comprends mieux à présent certaines de ses réactions. Il a soutenu la Résistance Mangemort de Gregory Goyle. Tu comprends ce que ça veut dire. Il a le sang de dizaines de personnes sur les mains.
Astoria se laissa tomber sur le fauteuil et attrapa le verre de Drago qu'il n'avait pas fini. Elle l'avala d'une traite.
-Je suis la fille d'un Mangemort. Oh mon Dieu. Que va-t-on devenir ?? Quelle infamie ! Quel déshonneur ! Tu ne dois rien dire Drago. Je t'en supplie.
-Cet homme m'a torturé à mort. Ou du moins, il a ordonné que ce soit le cas.
-Autant il est certain que je suis la fille de Louis, mais Daphné et ses enfants..
-Je sais. Je te demande de ne rien lui dire avant que j'en ai parlé avec Potter. Enguerran m'a fait la même promesse. Je vais faire mon maximum pour les préserver, je t'en donne ma parole.
-Si c'est la même parole qui t'a fait promettre la fidélité à notre mariage, on est mal barré.
Drago sursauta. Il ne s'attendait pas à ça.
-Astoria.
-Non mais tu crois quoi Drago ? Que j'avais oublié qu'on était sur le point de divorcer ? Serais-tu stupide à ce point ? Ou penses-tu que je suis stupide à ce point ? Et bien non. Seulement, qu'est-ce que cela dirait de moi si je te virais de chez moi alors que tu sors d'un coma qui t'aurait coûté la vie ? Alors que tu as participé à sauver le monde libre ? Qui me croirait maintenant sur le fait que tu es un gros connard d'infidèle alors que tout le monde t'adule ? Et puis, je présume que si tu es là et pas dans les bras de ta maîtresse c'est qu'elle ne voulait pas de toi. Mais ça ne change pas ce que tu es, Drago. Alors, ta parole, je ne sais plus ce qu'elle vaut.
Drago ne dit rien mais il sentit ses yeux s'embrumer. Elle ne voulait pas de toi. Il se leva et se tourna vers la fenêtre un instant.
-Je suis désolé Astoria. Je suis désolé de t'avoir blessée à l'époque. Je suis désolé de t'avoir bridé. Je ne regrette pas de t'avoir épousé et d'avoir eu Scorpius. Je suis désolé pour le reste. Mais, ça ne change pas le fait que je suis un homme de parole. J'aime les enfants d'Enguerran et de Daphné autant que le mien.
-Je ne doute pas de l'amour que tu as pour eux. Et sache que je t'ai pardonné ta.. faiblesse. Je t'ai pardonné parce que j'étais désespérée. Je t'ai pardonné parce que je voulais que tu partes en paix dans l'autre monde. Je t'ai pardonné parce que j'ai pensé que tout était fini entre nous et je ne voulais pas devenir une femme aigrie. Je suis passée à autre chose. Alors oui, je te souris, je m'affiche à tes côtés parce que c'est mon rôle d'épouse. Mais ne me demande pas plus pour le moment, je t'en supplie. Il va falloir que tu regagnes ma confiance, Dray, et crois-moi, c'est pas gagné, même si j'essayais de toutes mes forces.
-Merci de m'avoir pardonné, murmura Drago en baissant les yeux. Je vais gérer le problème Carl Greengrass et tu verras que je suis digne de confiance.
-Je ne veux plus jamais qu'il passe la porte de cette maison. Il faut que je prépare les bagages. Nous allons en France vendredi. Si tu veux te joindre à Scorpius, les enfants Potter et Granger et moi, tu peux, bien évidemment.
Astoria avait grandi et Drago comprit que son épouse était une femme extraordinaire.. mais pas pour lui.
-Je vais voir si j'ai le temps, je vais faire mon possible en tout cas.
-Ce serait bien pour Scorpius.
Elle se leva et sortit de la pièce et s'arrêta alors qu'elle avait sa main sur la poignée de porte.
-Te souviens-tu de ce que tu m'as dit ce vendredi-là ? Tu m'as dit que tu m'avais toujours considérée comme ton amie, voire comme ta meilleure amie. Est-ce toujours le cas Drago ?
-Plus que jamais.
-Alors épargne à ma famille trop de souffrance. Je t'en prie.
Elle ouvrit la porte et disparut. Drago se laissa tomber sur son fauteuil et regarda dehors. Oui, il ferait son possible pour préserver les cousins de son fils. Il s'en fit la promesse.
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