Drago ouvrit le 2è rapport qu’il avait reçu de Crivey. Il ne faisait que quelques pages mais il savait que ce qu’il recelait était important. Il n'avait entre les mains que quelques pages mais beaucoup de gens auraient aimé les avoir. Il recelait les arcanes du pouvoir, les projets en cours, les relations entre les différents acteurs et certains extras. Il parcourait les lignes et à la fin de ce rapport, Drago  sourit : “Désaccord entre HG et HP sur la loi relatif aux elfes de maison qui mettrait en péril certaines actions des Aurors. HG traite HP d’esclavagiste, le gifle et quitte la pièce. Elle revient quelques minutes plus tard et s’excuse. Reprise de la réunion. À la fin de la réunion, discussion entre les deux précédents. Évocation d’une dispute (?) entre HG et RW la veille au soir. À creuser.”

-Creuse, creuse, marmonna Drago en se passant une main dans les cheveux. 

Décidemment, lui demander un rapport tous les 3 jours était une sage décision. Il se leva et se servit trait de cognac. Blaise Zabini lui avait offert pour ses 35 ans. Il lui avait envoyé par hibou. Il se demanda si il serait présent pour le Week-end des Anciens. Il devrait lui envoyer un mot pour confirmer sa présence. On frappa deux coups à sa porte et Astoria passa sa tête. Il lui fit signe de rentrer et son épouse ne se fit pas prier. Elle portait un de ses chapeaux que les femmes portent à la plage.
-Il y a une lettre pour toi qui vient d’arriver. Doulou me l’a apporté par erreur. Tu penses que je devrais emmener ce chapeau pour la sauterie des Berry à Bath ?
-Il est approprié. Nous devons partir vers quelle heure ?
-Dans une heure et demi peu près. Je t’ai fait préparé une tenue un peu plus adéquate que celle-ci. J’enverrais un elfe te prévenir quand tu devras te préparer.
-Très bien.
Il décacheta la lettre et la lut d’une traite avant de la jeter directement au feu. Son père rêvait si il pensait qu’il irait de son propre chef à Azkaban pour aller voir cet imbécile de Goyle. Il ne savait pas dans quoi trempait son père mais une certaine envie de découvrir le taraudait malgré tout. Que voulait-il faire avec Goyle ? 

-Malefoy ? Alors que penses-tu de cette petite réception ? 

Ça faisait une heure que Drago était arrivé à la sauterie des Berry et une heure qu’il pressait sa femme de repartir. Astoria avait lancé un regard assez semblable à celui avec lequel elle regardait Scorpius quand il disait quelques chose d’inapproprié.
-Elle est très.. très..
Il cherchait les mots adéquats. Il se demandait si il devait faire usage de diplomatie ou pas du tout. Un évènement inattendu lui donna cependant la possibilité de ne pas répondre à la question.
-Ton elfe vient de mettre le feu au rideau.
Berry se retourna et d’un geste arrêta le début de feu. Un masque de cruauté remplaça son air débonnaire. Il fit un signe à son elfe qui disparut remplacé par un autre tout aussi rapidement.
-Ah les elfes ! Il n’existe pas de race plus stupide que celle-ci.. si ce n’est les Sang de bourbe.
Il éclata de rire mais pas Drago, mais pour ne pas le vexer, il étira légèrement ses lèvres en un sourire pseudo-amusé..
-Celui-là va le regretter amèrement. Alors, reprenons. Comment va Malefoy senior ? J’ai cru comprendre qu’il avait cessé de se montrer au Club.
-Il va bien. Ses affaires lui prennent beaucoup de temps et d’énergie. Elles sont en pleine extension.
-Comme les tiennes d’après ce que j’ai entendu dire. Tu as racheté une entreprise moldue il y a une semaine d’après ce que j’ai entendu dire ? C’est une excellente chose. Remettre les moldus à leur véritable place d’être inférieur est tout simplement fantastique. C’est brillantissime.
-N’est-ce pas ?
-Tu diversifies tes activités. C’est une bonne chose. J’ai moi-même racheté un terrain de golf. J’ai l’intention de le faire privatiser. Il sera interdit aux prolétaires. Les pauvres familles nobles moldues n’ont pas la chance d’être sorcier, mais ils sont nobles après tout. Il y a une hiérarchie même chez les êtres inférieurs. Ils ont le droit à plus d’égard.
-Du.. golf ?
Drago avait vaguement entendu parler de ce sport que les moldus affectionnaient qui consistaient à taper dans une petite balle et la rentrer dans un trou au sol.
-Exactement. J’ai l’intention de faire une soirée : Joue-là comme un moldu. Baguette interdite.
-Tu crois vraiment qu’un sorcier digne de ce nom sortirait sans sa baguette ? rétorqua froidement Drago en plantant son regard dans celui de cet imbécile.
L’homme en face de lui pâlit et balbutia que c’était une blague. Drago tourna les yeux et fronça les sourcils en entendant un bruit étrange au dehors.
-Il parait que tu as réussi à ouvrir la porte très fermée de Shackelbot.
-N’importe qui avec un peu de bon sens arrive à entrer dans le bureau du Ministre de la Magie. Tu entends ce bruit ? C’est tout simplement insupportable.
Le bruit se fit plus fort, strident et tous les invités se bouchèrent les oreilles en hurlant. Drago en quelques pas rejoignit sa femme alors que la douleur lui vrillait les tympans.
-Quel est ce bruit insupportable ? forma sa femme sur ses lèvres alors que comme les autres, ils plièrent les genoux.
Drago saisit sa baguette et tenta de faire abstraction du bruit. Il arrivait à peine à s’entendre réfléchir. Il repensa rapidement à son fils qui lui avait fait cette réflexion à propos de la salle des Serdaigle. Il créa une bulle autour de sa tête et de celle d’Astoria, le bruit s’atténua légèrement et ils se regardèrent. Astoria avait presque les larmes aux yeux de douleur.  Une explosion eut lieu au bout de quelques minutes et le bruit s’arrêta. Drago avait prit sa femme dans ses bras et la tenait  fermement contre lui pour la protéger d’un éventuel danger.

-Qu’est-ce que ? commença à dire Berry.
Des sorciers habillés en noir entrèrent dans la pièce et se dirigèrent directement vers Berry. Drago en profita pour relever sa femme et faire disparaître la bulle. Elle se serra contre lui et le remercia.
-Qui êtes-vous ? lâcha Berry d’un ton impérieux en commençant à sortir sa baguette.
-Le MLES, déclama une voix féminine forte. Monsieur Berry veuillez nous suivre. Tout ce que vous direz pourra être..
Le Magical Law Enforcement Squad était la brigade d’élite des tireurs de baguette magique du ministère de la magie. Drago et Astoria se regardèrent et se firent le plus petit possible. C’était tout à fait le genre d’évènement où Drago ne voulait pas faire parti et il était désormais impossible de partir sans attirer l’attention.
-Ben voyons Malefoy. Pourquoi ça ne m’étonne pas de trouver dans les parages ?  

Drago ferma les yeux deux secondes et les rouvrit. Il n’avait pas voulu se faire repérer et le sort s’acharnait contre lui. Il se retrouva face à une femme avec mâchoire prononcée, des yeux renfoncés et des sourcils broussailleux. Cette femme avait un nez en trompette et plein de tâches de rousseur. Elle n’était pas belle et n’avait aucun charme d’après Drago. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour la reconnaître. Il dévisagea d’un œil torve cette idiote de Nutty qui ne devait sa place au Ministère qu’à cause de son illustre ancêtre Orabella Nutty qui avait perfectionné le sortilège de réparation. Il ne comprenait pas pourquoi elle était là parce qu’au dernière nouvelle, elle travaillait au service des usages abusifs de la magie. Drago saisit sa femme par le bras et la plaça derrière lui un peu en retrait. Il faisait barrage avec son propre corps. Nutty était presque aussi grande que lui avec une carrure masculine. Elle devait néanmoins lever les yeux vers lui et Drago en dégageait une certaine satisfaction. Il avait beaucoup grandi après Poudlard et il s’était musclé aussi. Drago qui avait été un adolescent pas très grand avait poussé tout à coup. Sa mère lui avait dit à mi-mot qu’il avait une taille similaire à son cousin Sirius Black quand elle l’avait connu. 

-Tiens Nutty. Je ne pensais pas te revoir avant que tu ne te fasses dépuceler. Il parait que le seul homme qui n’a jamais voulu de toi t’a abandonné devant l’autel ?

La femme en face de lui perdit toutes ses couleurs et Drago percevait toute sa rage. Il avait sûrement tapé dans le mille. Il continua en levant un sourcil et en souriant autour de lui :
-Je lui ai envoyé une bouteille de champagne de mon meilleur cru pourtant pour qu’il le fasse. Mais de toute évidence, les toiles d’araignée qui ont dû se former l’ont dissuadé. Ou alors, il a eu peur d’affronter la Toundra en la voyant.
Il avait laissé glisser son regard sur l’intégralité de son corps, s’était arrêté quelques secondes sur le bas ventre de Nutty et était remonté tout aussi vite. Drago sentit sa femme derrière lui serrer légèrement la main. Elle rigolait intérieurement alors qu’autour de lui, les gens pouffaient allègrement.
-C’est vrai que la vie sauvage peut effrayer certains hommes. Aller sur une terre où nul autre a mis les pieds, c’est..
-Va te faire foutre Malefoy, l’interrompit-elle. Les mecs ? Emmenez celui-là aussi.
-Pourquoi ça ? intervint Astoria d’une voix profondément choquée.
-Voir un Malefoy qui vient d’une notoire famille de Mangemorts dans la maison d’un criminel c’est..
-Je suis un citoyen libre. Si vous me touchez, vous le regretterez amèrement. Maintenant si vous ne tenez pas à votre travail.
-On est plus sous Pius Thicknesse. Les Malefoy n’ont plus le contrôle du Ministère.
-C’est du grand n’importe quoi ! Il n’a absolument rien fait !! 

Drago se retourna vers une Astoria indignée. Il ne voulait pas montrer aux autres qu’il avait une certaine appréhension. Il lui caressa la joue et lui fit signe de ne pas brandir sa baguette. Il eut juste le temps de poser un baiser sur ses lèvres avant qu’on ne le tire par les deux bras. Il jeta un regard tellement froid à Nutty qu’elle baissa les yeux.  

-Ne me touchez pas. Je vous suis.
Ils ne le lâchèrent pas pour autant. Il se tourna une dernière fois vers Astoria et vit qu’elle était entourée de certaines de ses amies. Ils savaient tous les deux qu’ils ne lui arriveraient rien du tout mais un peu de comédie ne leur faisait pas de mal. Il regarda droit devant lui et un flash lui arriva dans les yeux. Il cligna des yeux, un peu déstabilisé. Qu’est-ce qu’un journaliste faisait là ?
-Envoie un hibou à Kingsley Shackelbot, lança-t-il devant le journaliste à sa femme alors qu’il se doutait qu’elle allait le faire. Et à Hermione Granger-Weasley.
-Drago !! cria sa femme un trémolo dans la voix.  
Il entendit quelqu’un la retenir au moment où il franchissait la porte du salon où ils étaient. Ils transplanèrent jusqu’au Ministère de la Magie, dans les étages inférieurs. Il se demanda si sa femme avait déjà eu accès à une plume et à un hibou. On le conduisit sans ménagement vers une pièce totalement nue. Aucune étagère, aucune chaise, juste deux portes.
-Ta baguette Malefoy.
Il se retourna et fit face à son ancienne camarade de Poufsouffle. Il l’avait toujours trouvé sans intérêt mais là, il avait envie de lui cracher dessus. Elle avait tendu sa main vers lui.
-Et si je refuse ?
-Je te la prends de force. Et je serais obligée de te palper.
Un sourire mauvais se dessina sur la bouche de Drago. Ses yeux se plissèrent en une mince ouverture. Il vit qu’elle n’était pas seule et qu’elle était entourée de ses collègues.
-Wow. Tu sais les gens normaux quand ils veulent un corps à corps, il demande le consentement de la personne. Sinon ça s’appelle du viol. Tu devrais essayer tout simplement de demander à homme de pouvoir le toucher, le tâter et autre… parce qu’en venir à de telles extrémités pour toucher un homme, c’est juste pitoyable. Faut te réveiller ma vieille, tu es plus si jeune, alors au lieu de palper le mari des autres, trouve-t-en un.
Il vit un sourire vite réprimé sur la tête d’un des hommes derrière elle, alors qu’elle rougissait furieusement.
-Tu me donnes envie de te frapper sale fils de Mangemort.
-Je t’en prie. Vas-y. Frappe-moi sale attardée. Tu te sapes comme un homme, tu fais un métier d’homme..
-Je vais te frapper.
-Mais tu n’as pas les couilles de faire ce qu’il faut faire, continua-t-il sans faire attention à l’interruption de son adversaire. C’est pour ça que tu seras toujours là où tu es dans 15 ans quand tous les autres derrière toi, auront tous gravi un à un les échelons de la hiérarchie. Tu es qu’une truie et tu finiras dans la fange dans laquelle tu as décidé d’évoluer. 

Elle le frappa tellement fort qu’il recula d’un pas. Il n’avait pas cru deux secondes qu’elle avait un tel crochet du droit la bougresse.
-Espèce de débile, tu m’as pété le nez ! réussit-il à dire en tenant son appendice nasal désormais très douloureux.
Il arrivait à peine à respirer. Il se redressa, les yeux furieux et laissant le sang couler sur son visage et tâcher sa robe de sorcier.
-Tu vois ce que je disais. Faut apprendre à réfléchir avec son cerveau pas avec ses ovaires pauvre conne.
-Je t’avais dit que j’allais te frapper. Maintenant ta baguette ou tu n’auras plus jamais d’enfant.
-Va te faire foutre. Je te donnerais jamais ma baguette. Tu es une déséquilibrée hystérique.
-Tu vas me la donner parce que je vais vraiment te contraindre de me la donner.
-Tu crois que tu me fais peur ? J’ai vécu avec Voldemort dans ma maison quand j’étais un môme et tu crois qu’une fonctionnaire du Ministère me fait peur ? Vraiment ? Tu te trompes. Je veux parler à ton supérieur.  

À l’évocation de Lord Voldemort, ils frémirent tous et Nutty perdit son petit sourire satisfait.
-Ta baguette Malefoy. C’est la dernière fois que je te le demande. Ensuite tu finis directement à Azkaban pour refus de coopérer avec les forces de la justice.
Elle n’avait pas l’air de plaisanter. Aussi, il recula d’un pas et sortit sa baguette magique. Mais au lieu de la lui tendre, il la confia à un des hommes dans la pièce. À celui qui semblait le plus choqué parce qu’elle venait de faire.
-Ne laissez pas cette folle avec moi, s’il-vous-plaît. Je n’ai plus aucun moyen de défense.
-Vous pouvez avancer vers la pièce attenante monsieur Malefoy, lui répondit le jeune officier à qui il avait confié sa baguette. Vous y trouverez de quoi vous rafraîchir.  

Il obéit comme pour prouver à sa folle de camarade qu’avec un peu de politesse, on arrivait à tout. En ouvrant la porte, il vit une pièce éclairée à la lueur de la bougie. Il y avait une table, deux chaises, une bouteille d’eau et une corbeille de fruit. Drago n’était pas complètement fou. Avaler quoi que ce soit, revenait à avaler du Veritaserum. Et il ne comptait pas révéler tous ses secrets. Il prit place sur une des chaises et attendit en tapant des doigts en rythme sur la table en formica. Il resta de longues minutes seul. Ils devaient sûrement l’observer de quelque part et ils ne tarderaient pas à faire leur apparition, il le savait. Il ne lui restait plus qu’à attendre.