Chapitre 46 : Le malaise.
Trois semaines d’abstinence totale. Drago vivait chaque jour comme une nouvelle aventure. Il n’avait pas eu de nouvelles de Granger. Aucune. Pas un seul signe de vie. Mariam était revenue travailler deux jours après sa crise au travail. Elle semblait libérée d’un grand poids. Et tout était comme avant. Drago la trouvait même plus sexy qu’avant.
-Alors, vous êtes retournée vivre dans votre appartement ?
-Non. Je n’ai pas eu le droit de le faire.
-Ah. Comment ça se fait ?
Drago montra un siège du bout du menton et elle s’assit. Il prit place à son bureau et la regarda jusqu’à ce qu’elle sourit.
-Mon meilleur ami est pire que vous. Il me force à rester chez lui. Il a un penthouse et il ne veut pas que je retourne dans ce qu’il appelle “mon placard immonde”. Et lui, contrairement à vous, il connait très bien ma mère. Il serait capable de la prévenir.
-Et bien, c’est un garçon sensé.
-Vous lui avez fait peur il y a trois semaines je crois. Il me couve c’est insupportable. L’autre jour, j’étais entrain de m’épiler, la cire était hyper chaude, je me suis brûlée, j’ai crié, et il a débarqué avec sa baguette en mode garde du corps. C’était ridicule. Mais à un point ! J’ai hâte de retrouver mon petit confort.
-Vous n’y arriverez pas tout de suite.
-Pardon ?
-Trois semaines à vivre avec quelqu’un, vous allez difficilement retrouver une vie normale de célibataire endurcie. Vous vous ennuierez. Je suis sûr que vous avez déjà une petite routine tous les deux. Il le boit avant ou après son thé, son jus d’orange le matin ?
-Il ne boit pas de jus d’orange. Il préfère manger les fruits tels quels et c’est après son thé noir. Mais sérieusement, je sais ça depuis le collège. Pas parce que je vis avec lui.
-Vous mangez quoi ce soir ?
-Chinois, il passe.. Bon ok, je vois ce que vous voulez dire mais sérieusement, on le faisait déjà sans habiter ensemble et puis, je fais comment pour ramener des mecs ? Ou alors pour ramener Carl Greengrass ? Je vais pas le ramener chez lui, vous imaginez un peu le gros malaise ? Je vais simuler et il va débarquer en plein milieu ? Non c’est pas possible.
-Vous devriez arrêter avec Carl Greengrass. Je pense qu’il va bientôt apprendre que vous êtes une Fawley et..
-Drago. Je crois qu’il va faire un gros achat, qui ne nous arrangera mais pas du tout. Il faut que je sache ce que c’est. Après, j’arrêterais et je me trouverais un vrai petit ami.
-Mariam. Ce n’est pas raisonnable. J’y ai réfléchi et ce n’est pas..
-Sauf preuve du contraire, j’ai encore la pleine jouissance de mes capacités mentales et mon corps m’appartient. Et votre beau-père est un vieux libidineux. Ça fait longtemps qu’on est ensemble et franchement ? J’ai hâte de voir sa tête quand je le larguerais et quand il comprendra que s'il touche à seul de mes cheveux, il aura la famille Fawley, Travers et McAllister à dos.
-Et la famille Malefoy aussi. Mon père et mon fils ont, semble-t-il une certaine affection pour vous, et moi aussi d’ailleurs.
-Alors je suis totalement protégée. Il ne pourra rien contre moi. Et puis, si ça devient trop dur à supporter, et bien.. j’irais diriger l’une des filiales de l’empire Malefoy à l’étranger.
-Ah ouais ? sourit Drago. Vous ferez ça ?
Mariam se mit à sourire et elle se releva de son siège, elle plaça une mèche de cheveux derrière son oreille.
-Je suis la personne en qui vous avez le plus confiance ici. Et moi j’ai une confiance absolue en vous. On est la Dream Team vous et moi. Moi j’ai le corps, vous vous avez l’intelligence.
-Vous êtes loin d’être bête et je suis loin d’être moche, constata Drago en se rejetant sur son fauteuil. Attention à ce que vous allez répondre…
-Oui c’est vrai, en fait on est canon et intelligent, sourit Mariam. La Dream Team, je pense qu’on devrait réintituler l’étage comme ça .. Je peux faire poser une plaque avec la Dream Team écrit dessus ?
-Heu.. non ?
-Vous n’êtes pas drôle Drago. Je vais retourner travailler, j’ai encore deux ou trois dossiers à faire. En fait en parlant de votre père. Il est venu tout à l’heure pour m’apporter des fleurs.
-Pardon ? s’étrangla Drago.
-Il m’a dit que c’était pour me souhaiter un bon rétablissement. J’ai trouvé ça très gentil de sa part. Du coup je lui ai fait un bisou et il a rosit.
-Mon père ? Devenir rose ?
-Moi aussi j’ai trouvé ça bizarre. Il m’a laissé un message pour vous, vu que vous étiez en réunion avec le 5è étage. Il voudrait récupérer son livre. Il a dit qu’il en avait besoin. Voilà, c’était le message.
Le livre.. Drago l’avait oublié. Il ne l’avait pas touché depuis le jour de son exorcisme. Il congédia Mariam et sut ce qu’il devait faire. Il prit sa cape, prévint son assistante qu’il n’était pas là. il transplana au ministère de la Magie et lança une pièce dans la fontaine comme à son habitude. Il entra dans l’ascenseur et se rendit à l’étage du département de la justice.
-Monsieur Malefoy.
-Bonjour Mademoiselle, est-ce que vous savez si Mme Granger est disponible ?
-Et bien elle est occupée, elle est avec M. Potter mais..
-Parfait. Salut bande de nazes, dit-il en ouvrant la porte. Tu devrais changer de secrétaire Granger, elle est nulle, ton hall d’entrée est une véritable passoire. Ma secrétaire n’aurait pas…
-Mais qu’est-ce que tu fais là toi ! l’interrompit-elle en fronçant les sourcils.
Drago leva le sourcil. Il avait une idée très précise de ce qu’il aimerait lui faire, mais il savait qu’il ne pouvait pas.
-Calme. Je suis venu en paix. Je voulais savoir si vous aviez besoin d’autres informations sur Arzock. Mon père veut récupérer son livre aujourd’hui. Aussi, si je dois arracher des pages, c’est maintenant ou jamais. Vous avez les informations qu’il vous faut oui ou non ?
-C’est bon, on a tout ce qu’il faut.
-Très bien, je… je.. vais y aller.
Drago avait eu une douleur fugace qui lui avait traversé les tempes. Il vit dans le regard de Granger un brin d’inquiétude.
-Malefoy, attends deux secondes. Tu permets Harry ? J’ai quelque chose à lui demander à propos de son neveu. Tu peux nous laisser ? Je descends à ton bureau dans.. 15 minutes avec ton dossier.
Potter se retira et Malefoy attendit qu’il soit parti pour regarder Granger. Elle avait changé de coiffure. Elle avait un carré plongeant, cela était étonnant mais ça lui allait bien en définitive. Elle avait maigri par contre. Drago ne put s’empêcher de penser que c’était de sa faute.
-Tu as reçu mon colis, j’imagine..
-Oui. Merci de l’avoir fait parvenir au bureau et non chez moi. C’était très délicat de ta part. Tu n’étais pas obligée.
-Si, je l’étais.
-Tu pouvais garder les cadeaux que je t’avais fait, murmura-t-il.
-Est-ce que tu vas bien Malefoy ?
-Et bien, comme je ne m’étais jamais fait largué par personne, j’imagine que ce que je ressens est normal.
-Je parlais de ta santé en général, pas de ta santé mentale. Tu as encore mal à la tête ? Est-ce que tu as été voir un médicomage ?
-Écoute Granger, ta sollicitude ou ta pitié m’ennuie au plus haut point. Je ne vois pas en quoi ça te regarde.
-Je..
-Sauf si tu t’inquiètes pour moi bien sûr, et que tu as quelque chose à me dire. Ce qui expliquerait que tu ais jarté le Balafré comme un malpropre.
-J’ai reçu une lettre de ton fils. Voilà ce qu’il se passe. Il m’a demandé, comme il ne voulait pas inquiéter ta famille de m’assurer que tu fais ce qu’il t’a demandé, à savoir aller chez un médicomage. Alors je te repose la question : est-ce que tu as été voir un médicomage ?
-Attends Scorpius ? T’envoyer une lettre ?
Hermione Granger lui tendit une lettre. Il s’approcha et il la parcourut. Son fils avait été bref et très poli. Il avait l’air inquiet. Drago fit craquer son cou et il passa une main dans ses cheveux. Ce n’était pas délibéré mais il vit Hermione Granger se raidir.
-Je suis censée lui répondre quoi ?
-La vérité. Que nous ne sommes pas amis et que je t’ai envoyé bouler quand tu m’as demandée.
-Drago..
-Non. Pas de Drago. Tu ne peux pas jouer avec moi comme ça. C’est terminé. Quand nous couchions ensemble, tu pouvais avoir des privilèges comme savoir certaines informations sur ma santé, ou alors m’appelez par mon prénom pour me soutirer des informations. Mais plus maintenant. Tu n’as plus le droit de me regarder avec tes grands yeux noisettes légèrement humides pour m’attendrir et.. Non. Tu vas répondre à mon fils que tu ne sais pas. Voilà ce que tu vas lui dire.
-C’est amusant comme tu changes l’histoire. On a presque l’impression que c’est de ma faute.
-Je t’ai laissée maître de tout ça et tu m’as plaqué, alors oui, c’est de ta faute.
-Tu as couché avec des putes !
-J’ai bien couché avec toi, je ne vois pas ce que cela change.
Elle le gifla avec force et Drago porta sa main à sa joue qu’il imaginait rouge.
-Je ne suis pas une prostituée ! lui cria-t-elle dessus.
-Non, en effet, tu n’es pas une prostituée mais tu n’es pas ma femme non plus. Je ne t’ai pas juré fidélité, je ne te devais rien. Rien du tout. Pas plus que tu me dois quelque chose. On est des adultes, consentants, on s’est donné un plaisir fou mais tu n’as pas à gérer ma vie. Alors oui, j’avoue, j’étais bourré, j’ai terminé ma nuit dans un bordel. Oui j’avoue, je continue de coucher avec ma femme, oui j’ai couché avec toi. J’avoue. Je suis un monstre qui a trompé la femme qu’il a mené devant l’autel, qu’il a promis de toujours chérir et d’aimer. J’ai été infidèle à Astoria, mais ça tu le savais et tu en as bien profité de mon infidélité, alors.. oui si on est plus ensemble c’est de ta faute, pas de la mienne. C’est toi qui m’a planté, pas l’inverse. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je t’embrasserai sauvagement, je t’arracherai ta culotte et je te prendrai là sur ton parquet, devant cette cheminée. Mais tu en as décidé autrement. Alors je vais passer par cette porte et partir.
-Drago..
-Adieu Hermione.
Il posa sa main sur la poignée de la porte avec le sentiment qu’il avait fait quelque chose de mal. Il sentit ses jambes flageoler et sa conscience s’envoler. Il se réveilla sur le parquet de Granger, elle était juste à côté de lui.
-Non, tu ne bouges pas, j’ai appelé un médicomage.
-Non. Je vais rentrer.
-Malefoy. Tu restes où tu es, ou je préviens ta femme.
-Aide-moi à aller sur ton canapé alors Granger. Je ne vais pas rester allonger sur ce parquet, sauf si tu veux t’allonger sur moi bien sûr.
-Tu es naze Malefoy.
Elle l’aida néanmoins à se mettre debout et à l’installer sur le canapé. Quand le médicomage arriva, elle les laissa et partit avec un dossier à la main. Drago jaugea l’homme qui était entrain de l’examiner.
-Et ça vous arrive souvent ?
-De me faire examiner dans le bureau de Granger ? Plus souvent qu’il n’y parait, malheureusement.
-Non je parle de vos malaises vagaux.
-Non, juste quand je ressens une émotion trop forte, comme de la colère, de la haine, de la déception, de.. la frustration. Enfin quand je ressens ces émotions qui font que je suis un homme.
-Donc ça vous arrive tout le temps ?
-Vous êtes médicomage ? Parce que vous ne ressemblez pas à un médicomage. D’ailleurs, je vais partir, vous direz à Granger que je vais bien et que j’irais voir un médico’ en qui j’ai confiance.
-Restez-la.
Sa voix claqua. Ce n’était pas normal. Le médicomage sortit sa baguette magique et ligota Drago.
-C’est quoi ce..
Drago sentit un baillon magique autour de sa bouche et le goût de l’acier dans sa bouche. L’homme qui l’avait examiné lui planta un coup de couteau dans l’abdomen.
-Tu vas souffrir sale mangemort.
Drago s’écroula. Il se réveilla dans un lit. Il tourna les yeux, tout était flou. Son premier réflexe fut de porter une main à son abdomen, il n’avait rien. Il soupira. Sa vision lui revint petit à petit. Il était à Ste Mangouste. Il inspira et sentit une trace fugace de parfum.
-Granger.
-Tu es réveillé, c’est bien. Je me suis permise d’envoyer un message à ta femme pour la prévenir que tu avais encore, perdu connaissance.J’ai prévenu Ste-Mangouste quand tu t’es étalé comme une galette bretonne dans mon bureau.
-Reste avec moi, tant qu’Astoria n’est pas là, s’il-te-plaît, demanda-t-il en tendant la main vers la sienne.
-Je n’avais pas envie de.. Ah super. Salut Ernest.
Drago leva les yeux au ciel. Macmillian. Il ne manquait plus que lui.
-Alors ? Tu peux me débriefer sur ce qu’il se passe ? Non mais c’est bon, tu peux parler devant Granger. Elle est un peu comme un pot de fleur, elle fait la décoration.
-Je ne préfèrerais pas, parce que je dois te faire des examens complémentaires.
-Désolé Granger, tu ne vas pas pouvoir assouvir ta curiosité malsaine.
-Tu es insupportable Malefoy. De toute façon, ta femme va arriver dans pas longtemps. Ernest, je peux te dire quelque chose rapidement dans le couloir. Deux secondes, pas plus.
Drago bénit ce moment car il put observer la démarche d’Hermione Granger et il la soupçonna de le faire exprès pour l’exciter à mort. Macmillian revint en souriant d’un air que Drago trouva un peu imbécile. il l’examina et cessa de rire.
-Est-ce que tu t’endors normalement ?
-Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
-Est-ce que tu as des troubles du sommeil ? Une envie irrémédiable de bouger pendant la nuit par exemple ?
-Non, pas que je sache. En général, je suis trop fatigué pour y penser parce que soit j’ai eu une journée harassante,soit ma femme me fatigue, si tu vois ce que je veux dire. Mais je pense que je dors plutôt bien. Je pense que le mieux, c’est que tu demandes à ma femme. Tiens, Astoria, entre je t’en prie.
Astoria était d’une pâleur incroyable, elle s’approcha de lui, passa sa main dans ses cheveux et l’embrassa sur la tempe. Drago en profita pour lever les yeux au ciel et Macmillian sourit.
-À chaque fois que je te laisse quelques heures, tu finis ici, si j’ai bien compris.
-Non, c’est Granger qui flippe dès que quelqu’un a un malaise.
-Mme Malefoy, j’ai quelques papiers à vous faire signer, si vous voulez bien me suivre.
Drago resta seul dans la chambre et il se leva. Il était habillé et il regarda par la fenêtre. Il ne pouvait pas se permettre d’avoir des malaises n’importe quand. Cela nuirait à son image de marque. Et tout ce qui lui nuisait à lui, nuisait à son entreprise. Il ne pouvait pas se le permettre. Drago inspira et expira bruyamment.
-Mon chéri ?
Il se retourna et il vit Astoria sourire.
-Je sais ce que tu vas me dire et je pense aussi qu’il est nécessaire que je fasse des examens plus approfondis. Mon état n’est pas normal.
-Oui, Macmillian vient de m’en parler. Il voudrait que tu reviennes demain matin ici.
-Je vais le faire. Tu peux m’aider à remettre ma robe de sorciers ? Je me sens un peu faible. Tu as l’air inquiète, Astoria.
-Je le suis. Je ne peux pas m’en empêcher.
-Ne le sois pas. Je suis désolé que Granger t’ait dérangé pour si peu.
-Juste pour savoir, si elle ne m’avait pas prévenu, tu l’aurais fait toi ?
-Probablement que..
-Non, tu ne l’aurais pas fait. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs mais tu ne l’aurais pas fait. Alors, oui, je suis contente qu’elle m’ait prévenue de ton état. Et je vais t’accompagner demain matin, parce que j’ai peur que tu ne viennes pas.
Drago ne dit rien. Il ne le savait pas vraiment quoi répondre à ça. Du moins pas quelque chose de poli et courtois, alors qu’ils étaient dans un hôpital public. Ils prirent de la poudre de cheminette et Drago s’affala dans un fauteuil. Il demanda un verre d’eau et pris la potion de sommeil que Macmillian lui avait prescrit. Il regarda la potion à travers la petite fiole de verre. Il sentit la main de sa femme se poser sur son épaule. Il lui dit qu’il allait faire un petit somme.
-Je voulais te dire Astoria.. Ne t’inquiète pas pour moi. Tu sais que je trouve des solutions à tous mes problèmes. Alors.. je sais que tu as peur pour ma santé, mais vraiment. Je gère. Et maintenant que tu as vérifié que je suis en sécurité, retourne à tes affaires. Je vais bien.
Il posa ses lèvres sur les cheveux de sa femme en se levant et il monta dans la chambre nuptiale. Il s’allongea et soupira avant de prendre la potion. Il espérait qu’en se réveillant tout aurait changé. Mais il ne se faisait pas trop d’illusions.
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-Hermione, tu sais, un jour tu devrais le laisser crever sur le parquet de ton bureau, le monde s’en porterait beaucoup mieux après.
Hermione releva les yeux et regarda Ron. Avec Harry, ils étaient tous les trois dans son bureau, affalés sur le canapé entrain de manger des sushis. Il était presque 16h et il leur restait encore pas mal de travail.
-Non. Je ne suis pas ce genre de personnes. Et Malefoy est un être humain. Je ne peux pas laisser mes semblables dans la détresse. Et je n’ai rien fait si ce n’est l’emmener à Ste-Mangouste et prévenir sa femme. Qu’est-ce qu’il y a Harry ?
Hermione releva un sourcil pour que Harry parle. Elle le trouvait un peu bizarre en ce moment. Surtout depuis le jour de la révélation de l’infidélité de son ancien amant au siège du groupe Malefoy. Harry sursauta et lui sourit gentiment, même s'il avait un air grave sur le visage.
-Rien de particulier, je pensais à Aymeric McAllister.
-Ah oui. McAllister, tu as été très dur de le suspendre pendant trois semaines. Je pensais qu’il faisait parti de tes bonnes recrues.
-Il l’est. Probablement l’une des meilleures mais je lui ai donné un ordre. Si nous avions été dans une vraie mission, tu imagines les conséquences de son insubordination ? Je ne peux pas me permettre d’avoir avec moi des gens qui n’obéissent pas.
-C’était une cause juste. Tu aurais fait la même chose pour moi, non ?
Harry sourit complètement et ses beaux yeux verts brillèrent d’amusement.
-Oui bien sûr. Mais je sais aussi à quoi mène une insubordination et je crois qu’il a comprit le message que j’ai voulu lui faire passer. Ce n’était pas tant la cause que la manière, le problème. Tu peux me passer le dossier rouge ?
-Vous avez des nouvelles de Goyle ? demanda Hermione soudainement alors qu’ils parlaient de l’attaque de moldu au nord de l’Écosse.
-Non, pas vraiment, répondit Ron, pourquoi ?
-J’ai reçu une lettre bizarre le concernant aujourd’hui en fait.
-Une lettre anonyme ? bondit son mari.
-Non, une lettre de la sœur de Gregory Goyle. Je ne savais même pas qu’il avait une petite sœur. Attendez deux secondes, je dois l’avoir quelque part dans mon bureau.
Hermione se leva tant bien que mal de son canapé et faillit tomber devant la cheminée. Cela lui rappela l’interrogatoire de Drago et cette fois où ils avaient failli s’embrasser devant la cheminée. À cet endroit précis. Elle ferma les yeux, elle ne devait pas y penser. Cela était un peu.. douloureux. Elle ne savait pas vraiment pourquoi d’ailleurs. Elle récupéra la lettre sur son bureau et la donna à son mari. Il la lit et pinça la bouche. Ron était mécontent. Il donna sans un mot la lettre à Harry qui pinça lui aussi la bouche. C’était amusant ce mimétisme entre les deux. Hermione eut une bouffée de joie, c’est comme si rien n’avait changé depuis qu’ils étaient à Poudlard. Elle se souvenait encore de ces soirées devant la cheminée à boire des chocolats chauds et à manger des cookies. Dans le fond, ils n’avaient pas tant changé.
-Pourquoi toi Hermy ? Tu ne trouves pas ça impensable ? demanda Ron ce qui la ramena à la réalité.
-Si un peu, maintenant je suis la directrice du département de la justice, il n’y a que moi qui peut.. permettre ce genre de sortie. Mais sérieusement, Goyle ? Avec une sœur ? On dirait une farce.
-C’est vrai. Il a une sœur. Je me souviens l’avoir vu à son procès. Et j’ai enquêté sur elle aussi à l’époque. Elle.. je crois qu’elle sortait avec un moldu. J’ai considéré qu’elle n’était pas dangereuse. Et qu’elle n’avait pas de lien avec la Résistance Mangemort.
Hermione écarquilla les yeux et vit que son meilleur ami n’avait pas envie de rire du tout. Ron avait ouvert la bouche et reposa le maki qu’il avait entre ses baguettes.
-Pourquoi tu ne nous l’as pas dit à l’époque ? Bon, à Hermione, ça peut se comprendre mais à moi Harry ? Je suis ton bro !
-Je te demande pardon ?
Hermione pinça les lèvres et fusilla Ron du regard comme quand ils avaient 12 ans. Ron sourit et lui fit un clin d’œil. Elle se fit violence pour ne pas rire. Ron pouvait vraiment être adorable quand il voulait. Son côté enfant la charmait. Et il en avait conscience.
-Tu n’étais pas Auror.. tu n’es toujours pas Auror Hermione. Et il n’était pas le chef des Aurors à l’époque, il aurait pu me le dire. Tu abuses Harry.
-Je ne pensais pas que c’était intéressant pour vous. Je veux dire, la petite sœur de l’acolyte de Malefoy, qui ça peut réellement intéresser ? Tu comptes lui répondre quoi Hermione ?
-Je n’en ai aucune idée. Je vais faire une petite enquête, voir comment se porte vraiment sa mère et j’aviserais par la suite.
-N’oublie pas ce qui est arrivé avec Barty Croupton Jr, ma chérie.
-Comment le pourrais-je Ron? C’est bien ce qui me fait hésiter. Ce n’est pas un enfant de chœur mais je me dis que sa mère n’a rien à voir avec ce qu’il est devenu après la Guerre et je ne vois pas qui je suis pour lui enlever la possibilité de voir son fils avant de mourir. C’est pour ça, qu’il faut que j’y réfléchisse. Je voulais avoir votre avis avant d’en parler à Kingsley.
-Je pense que comme toujours Hermione, tu as raison. Fais une enquête. Si tu veux, je délègue des bizuts à ton service.
-Vous avez réinstauré cette tradition du bizutage avec le Survivor Camp et tout le tralala ?
-Hum.. ça n’a jamais été supprimé en réalité. Pas le Survivor Camp en tout cas. C’est le seul acte de bizutage mais les 6 premiers mois on les appelle comme ça..
-Pour leur forger le caractère, rit Ron en tapant dans la main de Harry. Rhoooo Hermione, ne nous regarde pas comme ça, quand on avait leur âge, on avait déjà fait la guerre. Tu peux me passer une autre bouteille d’encre ?
Sa femme s’exécuta en pensant qu’Harry et lui agissaient vraiment comme des enfants quand ils le voulaient. Hermione étendit ses jambes et se passa une main dans le cou. Elle était fatiguée. Elle avait hâte d’être à la maison avec son fils pour pouvoir se reposer. Quand elle ouvrit de nouveau les yeux, elle se rendit compte que son mari la regardait avec une légère inquiétude.
-Tu as l’air fatigué en ce moment Hermione.
-Je le suis un peu, vous m’avez empêché de faire mon yoga en débarquant sans prévenir, je suis toute engourdie. Je n’ai pas eu ma dose d’adrénaline de la journée.
On frappa à la porte et Hermione hurla à la personne d’entrer. Son fils arriva avec le sourire aux lèvres. Il sauta sur son père pour l’embrasser. Hermione les regarda d’un air attendri. Ron était un très bon père. Il était attentif, gentil et drôle. Hugo et Rose l’adoraient. Hugo embrassa sa mère et alla à sa place préférée, sur les genoux de Harry. Hermione se leva pour payer la babysitter et elle écoutait d’une oreille distraite la conversation de certains des hommes les plus importants de sa vie.
-Papa et Maman t’ont dit oncle Harry ?
-M’ont dit quoi ?
-Grand-mère et Grand-Père va m’emmener avec eux en Nouvelle-Zélande le mois prochain.
-C’est vrai ? Woow. Tu en as de la chance !
Harry leva les yeux vers Hermione et il lui fit un clin d’œil à travers ses lunettes. Elle se rendit dans sa salle de bain pour se remaquiller. Elle prit son tube de rouge à lèvre et au moment d’en appliquer une couche fine, elle repensa à Drago Malefoy et au fait qu’il adorait voir des lèvres bien dessinées et bien maquillées. Cela la fit sourire d’un air un peu triste. Elle ne devait pas y penser maintenant, alors que son fils et son mari étaient dans la pièce juste à côté.
-Hugo, chéri, on va y aller.
-Maman, je préfère quand tu as du rouge à lèvres, tu es encore plus jolie avec, je trouve.
-Merci chéri.
Ron se leva et l’embrassa tendrement sur la joue en lui souhaitant une bonne fin de journée. Il était de garde cette nuit. Il était le bras droit de Harry et quand celui-ci prenait de temps à autres sa soirée avec Ginny et Lily, Ron lui restait pour garder la maison comme ils disaient. Hermione pouvait comprendre cela. La passion dans son métier. Elle ne voyait jamais Ron aussi épanoui que quand il travaillait ou quand il jouait dans le jardin avec les enfants. Hermione prit la main de son fils, souhaita une bonne fin de journée à sa secrétaire et se retourna vers Harry.
-Vous pouvez rester là si vous voulez, tu embrasseras Ginny et Lily pour moi ?
Harry acquiesça et Hermione prit l’ascenseur avec son fils. Il lui raconta sa journée en long en large et en travers. Il était très bavard quand il voulait. Quand ils arrivèrent dans le hall, Hugo jeta un gallion dans la fontaine.
-Un Gallion ?
-C’est un des gallions que m’a donné monsieur Malefoy.
Elle avait oublié et elle sentit son cœur se serrer un peu plus. Drago… Son fils la tira par la main et elle revint à la réalité. Ils prirent la voiture d’Hermione qu’elle garait dans un parking moldu. Elle adorait sa voiture.
-Je peux monter à l’avant Maman ?
Elle repensa au dernier homme qui était monté dans sa voiture et elle frémit. Elle avait l’impression que son infidélité souillerait son fils.
-Non Sweetie. Tu es encore trop petit, tu as mis ta ceinture ?
Hugo continua de lui raconter sa journée et ils arrivèrent chez eux. Hermione adorait sa maison. Dès qu’elle l’avait vue, elle l’avait voulu. Elle savait que c’était la maison dans laquelle elle voulait voir grandir sa petite fille. Ils ne l’avaient acheté qu’après la naissance de Rose. Avant, ils habitaient dans l’appartement que les parents d’Hermione avaient offert à leur fille à sa majorité.
-Hugo, mon chéri, tu vois un inconvénient à ce que j’aille prendre un bain.
-Non pas du tout, d’ailleurs Maman, je crois qu’on devrait aller au restaurant ce soir parce qu’on est presque jamais tous les deux. C’est moi qui paye si tu veux.
Hermione regarda le sourire légèrement édenté de son fils qui lui barrait le visage. Il était tellement mignon, elle se demanda un instant si ce n’était pas possible qu’il reste comme ça, avant que la puberté et sa quête de la femme parfaite ne commence.
-Tu es un vrai gentleman, dis-moi; Mais garde ton argent. Je vais aller prendre un bain, me préparer et nous allons sortir.
-Tu peux mettre ta jolie robe prune ? Celle que je t’ai choisi pour ton week-end avec Papa, Tante Ginny et Oncle Harry ?
-Tout ce que tu veux mon chéri. Va t’amuser.
Son fils se mit à courir dans la maison et elle rit de manière sincère devant l’enthousiasme du garçon. Elle monta dans sa chambre et referma la porte doucement derrière elle. Elle fit couler un bain avec de la mousse et s’attacha les cheveux en une queue de cheval. Elle fredonnait une vieille chanson de Charles Aznavour tout en ouvrant son placard pour prendre ladite robe. Immanquablement elle pensa à Drago Malefoy. Elle secoua la tête pour chasser toute pensée de lui. Elle posa sa robe sur son lit et retira ses escarpins. Elle se déshabilla et rentra dans le bain brûlant. Un soupir de satisfaction franchit ses lèvres. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas pris un peu de temps pour elle. On frappa à la porte.
-Entre Hugo.
-Je t’ai apporté un jus d’orange.
Elle aurait aimé lui dire qu’elle voulait une piña colada mais elle le remercia et il s’en alla en refermant doucement la porte. Cela faisait très longtemps qu’elle n’avait pas bu de piña colada. La dernière fois, c’était deux ans auparavant pendant l’une des plus grandes cuites de sa vie. Il y avait Ginny, Fleur, Angelina, la femme de George et Audrey, la femme de Percy. Elles avaient décidé de faire une girly entre belle-sœurs et quand leurs maris étaient revenus, ils les avaient trouvé complètement saoules. Il avait fallu près de deux jours à Hermione pour se remettre de cette gueule de bois. Quelle belle soirée ! Cela lui manquait, l’insouciance.
Elle n’avait pas l’impression d’être vieille, mais en y réfléchissant, elle se rendit compte que son adolescence lui avait été pratiquement arrachée. Elle n’avait pas eu le temps d’être une fille normale et un peu pouffiasse comme Lavande Brown ou Parvati Patil. Elle sourit. Elle s’était rattrapée depuis. Elle se rappela sa première année après Poudlard. Ron et elle avaient rompu un jour où ils s’étaient encore disputés à propos de ce qu’il appelait une broutille. Mais c’était profondément agaçant pour elle, elle s’en souvenait. Elle lui avait dit qu’ils devaient faire un break et elle était partie avec comme seul bagage, la clef de son compte en banque à Gringotts. Elle avait filé là-bas, pris autant d’argent qu’elle le pouvait et elle était partie en France, dans le Sud. Hermione sourit en se frottant le dos. Elle se souvenait des fêtes qu’elle faisait, de l’alcool qu’elle buvait et des garçons avec lesquels elle flirtait. Elle avait l’impression d’être dans une bulle alors. Elle était une autre Hermione. Pas celle qui avait connu la Guerre, pas celle qui avait vu ses amis mourir, pas celle qui avait été torturé. Elle avait voulu être une autre et voir pendant un moment quelle vie elle aurait eu si elle n’avait pas été à Poudlard, si elle n’avait pas connu Harry et Ron. Elle avait décidé d’être insouciante pour une fois et elle avait adoré ça. Mais le destin en avait décidé autrement. Elle avait reçu une lettre de Harry. Ron avait été blessé par un membre de la Résistance Mangemort. Son sang n’avait fait qu’un tour. Elle avait cru que son cœur saignait. Elle avait alors compris où était sa place. Elle était retournée à Londres et avait patienté à son chevet, jusqu’à ce qu’il se réveille, et elle lui avait donné une autre chance.
Hermione se demandait comment serait sa vie maintenant si elle ne l’avait pas fait. Mais à la seule pensée que ses enfants ne seraient pas venus au monde, elle fronçait les sourcils. Une vie sans Rose et Hugo ? Sans leurs rires, leurs pleurs, leurs sourires ? Elle ne pouvait pas imaginer une vie sans eux. C’était toujours ça qui l’avait permis de tenir dans les moments les plus difficiles de son existence. Elle les aimait tellement. Elle regarda le verre de jus que lui avait amené son fils. Elle se souvenait encore de la sensation qu’elle avait eu quand elle avait enfin eu Rose entre les bras. C’était le plus bel être de la création. Elle l’avait aimée au premier regard et quand sa fille avait ouvert les yeux, elle y avait vu la profondeur de son âme. Elle en était toute retournée et elle l’avait vu, lui en sortant de la maternité. Drago Malefoy. Elle lui avait fait un sourire. Elle était si heureuse ! Elle aurait aimé que tout le monde connaisse son bonheur. Même lui alors qu’elle ne l’avait pas vu depuis des années. Elle avait toujours eu la sensation étrange qu’il voulait venir lui parler. Elle aurait aimé lui demander mais c’était trop tard désormais.
Elle ferma les yeux et plongea dans son bain.. Pourquoi ? pourquoi lui faisait-il cet effet là ? Elle avait envie de sentir ses lèvres douces et fines sur sa peau. Dès qu’il l’embrassait, elle sentait son corps s’embraser comme jamais. Drago semblait savoir ce qu’elle voulait avant même qu’elle ne le sache. Elle avait envie de caresser sa musculature avantageuse, sa mâchoire bien dessinée et son nez fin. La première fois qu’elle avait cédé à cette pulsion qui la tenait depuis le week-end dans le Sussex, elle avait ressenti à la fois de la douleur et une infinie douceur. Drago avait été parfait. Il avait fait exactement ce qu’elle voulait, ce dont elle avait besoin pour aller mieux. Ron et elle n’avaient pas fait l’amour depuis des mois. Incompatibilité d’emploi du temps et c’était tellement.. plat.. alors qu’avec Drago… C’était comme sauter à l’élastique ou en parachute. C’était l’excitation, la nouveauté, la pulsion. Elle s’en était voulue. Oh oui, elle s’en était voulue de s’être laissée abuser par le spectacle de Drago Malefoy entrain de pleurer. Mais ça avait été plus fort qu’elle. Elle avait aperçu son âme désespérée et elle avait eu envie de la prendre dans ses bras, de la consoler, de s’en abreuver. Sur le moment, dans le bureau de Drago, elle avait été plus que comblée. C’était bien au delà de ce qu’elle avait pu imaginer dans certains de ses fantasmes. Et la dégringolade post coïtale avait été aussi grande que l’extase ressentie.
Elle aurait aimé l’oublier, et elle s’était fait la promesse de ne pas recommencer mais quand elle avait reçu la guêpière magnifique, elle avait compris que ce serait difficile. La raison pour laquelle elle l’avait amenée avec elle à Paris ? Elle l’ignorait. Tout ce que savait Hermione, c’est qu’elle avait pensé qu’une nuit loin de Londres, loin de son mari si gentil et de l’homme qui l’avait rendue si sauvage et docile à la fois, lui ferait du bien, elle pourrait réfléchir. Mais au moment où il l’avait touché dans le restaurant, elle savait qu’elle retomberait entre les filets de ce Sang-Pur qu’elle avait détesté jadis, si elle ne faisait pas attention. Que la volonté de son corps en feu annihilerait sa raison. Elle avait marché rapidement vers sa chambre d’hôtel et elle s’était lancée sur le lit, le cœur battant. Elle ne savait pas quoi faire. Elle avait tourné les yeux et elle avait vu la guêpière. La voix de sa conscience l’avait prévenu que c’était une erreur mais la petite voix lubrique de son esprit qu’elle n’avait pas entendu depuis des années s’était réveillée. Elle avait enfilé la pièce de lingerie et filé entre ses bras. Hermione ressentait encore le plaisir qu’elle avait eu, et voyait encore sa façon de la regarder. Comme si ils étaient seuls au monde. Comme si rien ne pouvait leur arriver pendant qu’ils étaient dans les bras l’un de l’autre. Elle se sentait belle dans ses bras, quand il la détaillait et qu’il pensait qu’elle ne le voyait pas. Elle se sentait jeune et insouciante quand il lui volait un baiser. Hermione ne savait pas pourquoi se vautrer dans la luxure avec Drago Malefoy lui plaisait autant. Ils avaient ri ensemble et pourtant elle ne savait pas ce qu’elle ressentait pour lui. Elle avait à la fois envie de le gifler et de l’embrasser. C’était très étrange comme situation. Il la fascinait et en même temps, ce qu’ils faisaient tous les deux la rendait mal une fois qu’elle rentrait chez elle. Mais cette dichotomie de son âme s’arrêtait quand ils étaient dans la même pièce. Elle l’avait remarqué la dernière fois qu’ils avaient atteints le 7è ciel. Parce que c’était ça avec Drago.. le paradis.
Elle rouvrit les yeux et sentit des larmes lui brouiller la vue. Elle lui en voulait d’avoir été voir une pute. Mais il avait eu tellement raison la veille dans son bureau. Il ne lui avait rien promis, bien au contraire, il l’avait laissée maître de tout cela. Elle n’avait pas à lui demander de lui être fidèle, ce n’est pas comme si ils avaient une vraie relation officielle. Est-ce que les 4 fois où ils s’étaient vu cela pouvait être considéré comme une relation ? Ou comme un coup d’un soir ? Elle ne le savait pas. En même temps.. il avait parlé de rupture… N’était-ce pas la preuve qu’ils avaient une vraie relation adultérine ? Hermione sortit de son bain tout doucement et elle s’emmitoufla dans une serviette moelleuse. Elle s’essuya et entreprit de s’épiler. Dès qu’elle fut satisfaite, elle sortit de sa salle de bain. Elle se plaça devant sa psyché dans sa chambre.. Elle laissa tomber sa serviette et s’observa. Elle avait maigri. Elle ferma les yeux et elle frissonna. Elle était devenue faible et elle ne savait pas depuis quand exactement. Mais elle savait une chose. Si Drago Malefoy venait tout de suite, elle céderait. Elle le savait désormais. Elle avait envie d’être touchée, d’être aimée par un homme qui ne se comportait pas comme un enfant la moitié du temps. Par un homme qui ne bordait pas les enfants pendant tellement de temps que son désir à elle s’envolait. Elle ne voulait pas être aimée par un père de famille. Elle voulait que ce soit spontané, passionné. Avec Ron, le sexe était devenu une routine depuis trop longtemps. Ce n’était pas comme ça avant. Avant ils s’amusaient vraiment. Mais ça s’était étiolé depuis assez longtemps. Elle était presque gênée quand il la regardait. Alors qu’avec Malefoy, elle se sentait sexy et féminine. Elle enfila des sous-vêtements, sa robe de chambre et s’allongea sur son lit.
C’est d’ailleurs comme ça qu’il l’avait accueilli la dernière fois. Elle avait transplané dans son bureau, et sa secrétaire n’était pas là. Elle avait trouvé cela bizarre mais elle n’avait rien dit. Elle avait frappé et était entrée sans attendre la réponse. Drago avait la tête dans sa cheminée. Il s’était dégagé, avait plongé sa main dans le feu pour ne pas perdre le contact et avait tourné la tête. Il était retourné à sa discussion et elle en avait profité pour aller regarder la vue magnifique qu’elle avait. Elle aimerait travailler dans un bureau comme celui-ci même si elle adorait le sien au ministère. Elle l’avait entièrement redécoré quand elle avait été nommée par Kingsley.
-Hey, sexy lady ?
Elle se retourna et regarda Drago comme s'il était complètement fou, et un rire franchit ses lèvres.
-Bah voyons. Seriez-vous entrain de me faire du charme Monsieur Malefoy ?
-Ne m’appelle pas monsieur Malefoy. Monsieur Malefoy, c’est mon père. Je trouve ça très perturbant dans ta bouche en fait, un peu comme une insulte. Et je ne crois pas que le nom de Lucius Malefoy devrait souiller ta bouche carmin.
-Tu es un homme ? Ton nom de famille c’est Malefoy, donc tu es un monsieur Malefoy. C’est comme ça Drago. Et moi j’aime bien le fait que tu sois un homme adulte.
Drago s’était avancé vers elle et elle avait laissé son regard métallique la clouer sur place. Elle n’avait pas bougé d’un millimètre. Il ne l’effrayait pas.
-Tu es agaçante et pourtant j’ai envie de t’embrasser. Qu’est-ce que tu en penses ?
-Je pense que je n’ai rien mangé ce midi et que j’ai envie d’un gâteau. Je vais aller en chercher, tu en veux un ?
-Non. Tu es le seul goûter dont j’ai envie.
Il l’avait saisie par les hanches et l’avait embrassé doucement sur les lèvres puis dans le cou.
-Mais je ne vais pas te faire mourir de faim. Ce serait bête de maigrir et de perdre cette paire de seins absolument magnifique. Je connais une pâtisserie dans Londres.. je pourrais me damner pour un de ses muffins.
Il avait transplané avec elle dans ses bras. Et il lui avait acheté tous les muffins dont elle avait envie, ensuite il avait de nouveau transplané. Ils étaient arrivés dans ce qui ressemblait à s’y méprendre à une chambre d’hôtel. Mais c’était un appartement.
-On est où là exactement ?
-Chez moi. Je me suis acheté cet appartement bien avant mon mariage. C’est ma caverne, ma garçonnière. Je n’étais pas revenu ici depuis longtemps en fait. J’envoie mes elfes pour l’aérer.
Hermione l’avait regardé ouvrir la fenêtre et se pencher sur le balcon d’un air pensif.
-Pourquoi tu m’as emmené ici ?
Il s’était retourné et il l’avait surprise par le grand sourire qu’il avait sur les lèvres.
-Parce que personne ne connait son existence. Si ce n’est Blaise. Et.. je.. tu poses trop de questions. Tu veux un thé ? Kauchemar ? appela-t-il. Ramène nous du thé.. s’il-te-plaît.
Il avait ajouté la formule de politesse après l’avoir regardé. Elle avait hoché la tête. Elle appréciait l’attention. L’elfe apporta uniquement du thé en vrac et elle avait regardé Drago la servir et faire chauffer l’eau en parfait homme de maison.
-Ne te fais pas d’illusions Granger, la prochaine fois c’est toi qui fait la bonne.
Elle avait ouvert la boîte de muffins et inspiré, l’eau lui venait à la bouche. Elle s’était assise sur un des fauteuils en cuir.
-Personne ne connait son existence vraiment ?
-Pas de personne que je connais actuellement en tout cas, répondit-il en lui tendant une tasse de thé et en s’affalant en soupirant bruyamment. Elle décroisa ses jambes et elle le vit la fixer avec des yeux pétillants. Elle lui demanda comment s’était passé sa journée et mangea deux muffins. Elle le força à goûter et il se pencha vers elle après la première bouchée.
-Prends le avec toi.
Il la souleva dans ses bras pour l’emmener dans la chambre et ils s’amusèrent comme des fous. Elle était rentrée tard ce soir là. Elle avait dit à Ron qu’elle avait été faire un jogging. Elle était revenue sereine et fatiguée. Il y avait cru sans lui poser de questions. Savait-il ce qu’elle faisait dans la journée ? Il était Auror, il devait savoir quand quelqu’un lui mentait.. non ? Mais personne, pas même Ginny lui avait tiré les vers du nez aussi.. peut-être qu’elle était une meilleure menteuse qu’elle le pensait.
On frappa à sa porte et Hermione sursauta en revenant à la réalité. Son fils passa sa tête et il lui sourit gentiment.
-Maman, il y a quelqu’un qui vient de sonner à la porte.
-Qui est-ce ?
-Monsieur Malefoy. Je lui ai pas répondu, je l’ai vu depuis le salon.
-Ok, je vais aller lui répondre, ce ne sera pas long. Chéri, exceptionnellement tu peux aller faire de la console.
-C’est vrai ? C’est pas un piège hein ?
Son fils la regarda avec un petit air suspicieux avant de partir à toute vitesse. Il ne voulait probablement pas qu’elle change d’avis. Hermione resserra sa robe de chambre et descendit les escaliers. Elle ouvrit la porte et vit le dos de Drago Malefoy. Il faisait froid dehors.
-Je peux savoir ce que tu fais là ?
Drago se retourna et elle vit du désespoir sur son visage. Hermione sentit son cœur se serrer. Les yeux de Drago s’attardèrent sur la cuisse qui venait de se dévoiler, de Granger.
-Ton fils peut nous entendre ? demanda-t-il d’une voix un peu rauque.
-Non, répondit-elle assez surprise.
Il monta sur le perron qu’il venait de quitter.
-Ton mari est là ?
-Non mais..
Elle vit l’homme en face d’elle déglutir tout en la regardant et s’engouffrer dans la maison.
-Je.. pense que tu devrais t’habiller Hermione.
Drago Malefoy se retourna et elle vit sa panique dans ses yeux gris quand elle lui demanda une explication.
-Je.. je sais où est Arzock.
Hermione sentit ses jambes devenir de coton quand elle l’entendit et si Drago ne l’avait pas retenue, elle serait tombée. Ce n’était pas possible, avait-elle bien compris ? Drago ne lui mentait pas. Elle le voyait dans ses yeux. En une seconde sa vie passa devant ses yeux. Elle se ressaisit.
-Nous devons aller au ministère de la magie, dit elle sèchement. Maintenant.
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