Chapitre 45 : Sauvez le soldat Mariam
-Trois jours sans Scorpius, c’est comme si une éternité était passée. Et je suis bien contente d’avoir une activité pour ne pas y penser de trop.
Drago leva ses yeux du journal qu’il lisait et fixa Astoria en penchant la tête sur le côté. Il était près de 23 heures. Sa femme avait commencé son entreprise et elle avait déjà des clientes auprès de ses amies. Une boîte de relooking. Pourquoi Drago n’y avait pas songé plus tôt ?
-Tu t’épanouis. C’est bien. Est-ce que tu veux que l’on déjeune ensemble demain?
-Comme les associés que nous sommes ?
Sa femme plaisantait mais Drago ne l’avait en effet vu que comme ça. Il aurait parlé avec elle de son activité pour définir ses attentes.
-Absolument, répondit-il. Tu n’auras qu’à confirmer par ton assistante.
-En parlant de ça, tu crois que Mariam pourrait donner des conseils à la mienne. Parce qu’elle est un peu novice dans son genre et Mariam est tellement parfaite..
-Es-tu entrain de me demander Mariam ? Parce que si c’est le cas, sache que je ne m’en séparerais pas et que je..
-Maître ? Une lettre pour vous et Mlle Yawlef est présente.
-En parlant du loup. Fais la entrer. Mariam, que me vaut l’honneur de votre..
Astoria poussa un cri et Drago leva les yeux et son sang ne fit qu’un tour; Il se leva d’un bond. Mariam avait le visage en sang et ses habits étaient déchirés. Elle éclata en sanglot au moment où Drago la toucha et elle tomba à genou. Elle le serra contre elle. Je ne savais pas où aller. Elle répétait cette phrase en boucle. Drago était bouleversé mais Astoria l’était plus encore.
-Drago, porte-la jusqu’à l’une de chambres d’ami. Doulou ! appela-t-elle. Va chercher immédiatement, je dis bien immédiatement, Louis Greengrass.
Son elfe de maison se volatilisa et Drago obéit à Astoria, il prit son assistante dans ses bras et grimpa les escaliers quatre à quatre tout en hurlant à un de ses elfes d’ouvrir la porte. Il déposa le poids plus qu’était Mariam sur le lit mais elle ne voulait pas le lâcher.
-Mariam, vous êtes en sécurité, vous comprenez, vous pouvez me lâcher. Je vais rester avec vous, finit-il par dire voyant qu’elle sanglotait en état de choc.
Il s’allongea auprès d’elle.Il lui caressa les cheveux et lui murmura des paroles réconfortantes, il se redressa à demi quand la porte de la chambre s’ouvrit pour laisser place à Astoria et à son oncle. Drago ouvrit les yeux pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas eu le choix. Sa femme s’assit sur le lit et murmura quelque chose à Mariam et cette dernière lâcha progressivement Drago qui se dégagea doucement pour ne pas la brusquer.
-Elle vous a dit quelque chose Drago ? demanda Louis Greengrass en lui serrant la main.
-Non. Elle n’a rien dit, elle a juste pleuré. Vous avez besoin de quelque chose en particulier ? De potions ?
-Sommeil. Un potion de sommeil sans rêve si vous avez.
-Je vais en chercher immédiatement.
L’oncle d’Astoria lâcha Drago pour entrer dans la pièce et Drago fila dans son laboratoire. Il saisit la fiole de potion de sommeil. Il ne savait pas trop quoi penser de tout ça, il se rendit au chevet de la fille Fawley. Astoria sortait à ce moment là, elle semblait vraiment chamboulée. Elle se précipita dans les bras de Drago et il confia la fiole à l’elfe de sa femme.
-Que se passe-t-il ? Astoria. Dis le moi.
-Elle a été agressée en sortant d’un bar.
Astoria avait les larmes aux yeux. Drago la serra contre lui. La porte de la chambre s’ouvrit et Louis Greengrass sortit, il avait un air grave sur le visage.
-Elle va s’endormir mais elle veut vous parler Drago.
-Est-ce qu’elle..
-Non. Non, elle n’a pas été violée, elle est en état de choc. Ria.. viens avec moi mon cœur.
Astoria se téléporta dans les bras de son oncle et Drago entra dans la chambre où Mariam était allongée. Elle lui tendit la main, elle avait bu la potion et n’allait pas tarder à dormir.
-Drago ?
-Je suis là.
-J’ai perdu ma baguette magique, je crois qu’elle est tombée au sol et..
-Je vais aller la chercher tout de suite. Dîtes-moi où c’était..
-Mockingjay lounge. Je me sens tellement bête, commença-t-elle à pleurer
-Vous ne devez pas l’être Mariam. Vous êtes en sécurité au manoir. Vous pouvez rester autant de temps qu’il faudra, qu’il vous plaira. Je retrouverais ce fils de pute et..
-Ils étaient trois.
-Reposez-vous, je vais m’en occuper. Passez une bonne nuit.
-La fiole sur la table est pour vous.
Il lui caressa les cheveux et il lui embrassa la tempe. Mariam était son assistante et son alliée. Drago plissa des yeux jusqu’à ce qu’ils soient presque fermés. Si il avait eu une sœur, il aurait aimé qu’elle soit comme Mariam.
-Je veille sur vous, murmura-t-il à son oreille.
Il se leva et ferma doucement la porte après avoir pris la fiole. Il descendit dans le salon.
-Astoria, je sors. Je reviendrais tard. Louis, vous nous rendriez un grand service si vous restiez ici cette nuit. Envoyez un de mes elfes pour chercher vos affaires. J’insiste.
Drago enfila sa cape et transplana dans la seconde. Il frappa à la porte du manoir Malefoy et l’elfe de son père vint lui ouvrir.
-Pas la peine de m’annoncer, j’imagine qu’il est dans son bureau non ?
Il poussa l’elfe sans ménagement et entra dans le bureau de son père sans frapper. Sa mère était là. Il trouva ça bizarre mais il ne pouvait pas attendre.
-Drago, il me semble pourtant que je t’avais appris à frapper à la porte avant d’entrer quelque part.
-J’ai besoin de ton aide Papa.
-J’imagine bien que tu n’es pas là par hasard, rétorqua d’un ton froid son père.
-Mariam Fawley vient de se faire agresser et elle est chez moi. J’ai besoin de certains de tes hommes de mains pour faire regretter à ces sales Sang de Bourbe de s’attaquer à un membre d’une famille Véritablement Pure.
Lucius se leva d’un bond et son visage exprimait une parfaite surprise. Elle n’était pas feinte.
-Comment peux-tu savoir que ce sont des Sang de Bourbe ?
-Je le sais c’est tout. Ça s’est passé près du Mockingjay Lounge. Du côté de l’allée des..
-Je sais où c’est. Très bien. Je viens avec toi.
-Papa..
-Ne discute pas.Je vais t’apprendre comment on traite les Sang de Bourbe. Tu sais qui ils sont ? Comment les identifier ?
-Elle m’a donnée son souvenir. J’aurais besoin de la pensine de Grand-mère Druella Maman. Elle est toujours dans le salon du haut ?
-Où diable veux-tu qu’elle soit ? rétorqua son père.
Drago transplana un brin excédé et dégagea la pensine. Il versa le souvenir de Mariam et pendant une seconde, il hésita. SI elle lui avait donné ça, c’était pour qu’il en fasse quelque chose, non ? Il observa par dessus la pensine. Il n’avait pas besoin d’une immersion complète. Tout ce qu’il voulait, c’était leur signalement. Il ne put s’empêcher de frémir en la voyant se faire plaquer au mur et frapper au visage. Il les vit distinctement à ce moment là.
-Ce sont eux.
-Oui je vois ça.
Il sursauta, il n’avait même pas vu son père arriver et se pencher sur la pensine avec lui. Les deux Malefoy se regardèrent et Lucius posa sa main sur l’épaule de son fils avant de transplaner. Ils étaient dans l’allée des Embrumes ou comme dirait Scorpius L’allée des Ennuis en Perspective. Ils poussèrent la porte d’un bar miteux. Lucius demanda à son fils de ne pas montrer son visage et Drago mit sa capuche. Il n’était pas en terrain connu ici. Il se devait d’obéir à son père. Lucius s’assit à une table dans le fond, loin de la lumière de la cheminée et quand la fille qui devait être une prostituée avec des morpions arriva à leur table, Lucius en lui dit rien mais il lui donna un jeton rouge et noir. On se serait dit dans un bordel à la fin du XIXè Elle hocha la tête et repartit.
-C’était quoi ça ? murmura Drago.
-Tu voulais que des Sang-de-Bourbe payent ? C’est exactement ce qu’il va se passer. Maintenant laisse-moi parler.
Deux hommes arrivèrent à leur table et s’assirent. Ce n’était clairement pas le genre de personnes que Drago fréquentait. Il les évitait comme la peste bien au contraire. Quand ils voyaient des hommes comme ça, son premier réflexe était plus de changer de trottoir que d’aller boire un verre avec eux.
-Mockingjay Lounge, trois hommes. Un brun avec des griffures d’ongles sur le côté droit. Un chauve avec un tatouage rond qui dépasse de la base de son cou, et un blond, cheveu long, manteau brun.
Les deux hommes à la mine patibulaire, façon skinhead, se levèrent et partirent. Drago se demanda comment avec aussi peu d’informations, ils allaient les retrouver mais son père paraissait confiant. Drago frissonna : combien d’ordres comme celui-là son père avait-il fait exécuté ainsi ?
-Qu’est-ce qu’on vient de faire là Papa ?
-Tu viens de venger une Fawley. Tu veux une bière ?
-Je veux plus d’explication.
Lucius héla la serveuse et lui demanda deux bières. Il ne dit rien avant d’avoir eu la pinte entre ses doigts pâles et d’en avoir avalé une gorgée. Drago fit de même. Et il toussa. Il n’y avait pas que de la bière là-dedans.
-C’est quoi ça ?
-De la Bière des Fées du Sud. De quoi te donner un peu de courage fils.
-J’aimerais que tu répondes à ma question. Je veux savoir à quoi nous les avons condamnés.
-Tu voulais l’assistance de mes hommes de mains, non ? Ils vont aller les chercher et tu pourras assouvir la vengeance que tu veux sur eux. Tu en seras tout à fait libre. Bois Drago. Tu vas en avoir besoin. Alors, comment as-tu connu Mariam Fawley ? Dis-moi que ce n’est pas ta maîtresse..
-Non ! Pas du tout, tu la connais. C’est Mariam. Mon assistante.
Lucius avala de travers et tourna ses yeux vers son fils. Même avec sa capuche, Drago pouvait voir le regard pénétrant de son père.
-Mariam.. ton assistante-bonne à tout faire est une Fawley ?
-Et une Travers par sa mère. Mais celle-ci a gardé son nom de femme mariée. Tu aurais dû la voir Papa. C’était juste terrifiant. Elle qui est si forte.. elle était dévastée, complètement anéantie. Ses yeux.. c’était comme si on voyait un puits de désespoir. J’espère que je ne reverrais jamais ça. Sincèrement, je suis content d’avoir un fils et pas une fille.
-Mariam est une Fawley. Je n’aurais jamais cru cela possible. Je comprends mieux pourquoi elle a cette tenue naturelle et cette intelligence si caractéristique des vieilles familles.
Le père et le fils burent leur bière en silence et Lucius se leva de table. Il fit signe à son fils de le suivre et ils s’enfoncèrent plus avant dans l’Allée des Embrumes. Drago avait de mauvais souvenirs de cet endroit. Son père le prit par le bras et le fit passer dans une ruelle. Ils arrivèrent dans une impasse déserte et lugubre. Elle était à peine éclairée.
-Pourquoi…
Drago entendit des gens transplaner autour d’eux et son premier réflexe fut de sortir sa baguette et de la pointer sur le nouvel arrivant. C’étaient les deux hommes de mains de son père. Il y avait 3 hommes bâillonnés à leurs pieds. L’un deux était plus calme. C’était celui avec le tatouage dans le cou. Ce devait être le chef. Les autres le regardaient complètement paniqué. Lucius leur lança une bourse et ne dévoila pas son visage. D’un geste de sa baguette, il souleva par les pieds les trois Sang-de-Bourbe.
-Vous savez pourquoi vous êtes là, n’est-ce pas ?
Il avait parlé d’un ton caverneux et sombre que Drago n’aurait pas pu reconnaître son père s'il n’avait pas su que c’était lui.
Lucius tourna autour deux et d’un geste il cingla le visage de l’un d’entre eux avec sa canne, lui arrachant un cri étouffé par le bâillon.
-Je vais vous faire passer l’envie de vous attaquer à des Sang-Purs, sales Sang-de-Bourbe.
Il recommença encore et encore à les frapper et tendit sa canne à son fils. Drago hésita mais le visage de Mariam s’imposa à lui. Il brandit sa baguette et celui qu’il avait déterminé comme étant le chef s’écrasa dans un bruit sourd au sol. Il l’éleva dans les airs, confia sa baguette à son père et écrasa son poing dans la figure de l’homme. Il avait du sang sur la main. Il reprit sa baguette et l’homme tomba de nouveau au sol. Il lui donna plusieurs coup de pieds dans les côtes. Il se défoulait sur lui comme un animal et il finit par reculer. Il le remit dans sa position initiale, la tête en bas. Il eut un sourire machiavélique.
-Hurlez tant que vous voudrez, personne ne vous entendra. Jamais.
Il leur jeta un sort si virulent que les trois hurlèrent en même temps. Et cela lui fit un bien fou. Il avait envie de les faire souffrir, de les tuer. C’était ce qu’il voulait. Les voir payer. Il aurait voulu les marquer au fer rouge. Il avait eu un déclic en lui et sa rage avait remplacé sa raison. Il n’était pas possédé par Arzock et pour le coup, il ne pouvait pas rejeter ce qu’il était entrain de faire sur quelqu’un d’autre. Cette rage était en lui. Il continua encore et encore jusqu’à ce que l’image de Granger s’impose à lui. Que dirait-elle si elle le voyait ? Il arrêta immédiatement. De toute façon, ils avaient perdu connaissance. Son père les lâcha et retira leurs baillons et Drago leur subtilisa leurs baguettes magiques. Et sur l’homme au tatouage, il y en avait une seconde.
-C’est comme ça que l’on traite les Sang-de-Bourbe Drago. Tu as retenu la leçon ?
-Merci Papa. J’avais oublié que dans ces moments on pouvait toujours compter sur sa famille. On les laisse là ?
-Absolument. Suis-moi. Il faut partir sans transplaner, nos déplacements seraient repérés.
Ils partirent et Drago jeta un dernier coup d’œil. Sa pensée fut pour Mariam. Oui, il l’avait vengé comme il se devait. Et il en ressentait une immense fierté.
Le lendemain matin, Drago se réveilla dans une pièce inconnue. Il se redressa et il lui fallut un temps d’adaptation. Il était retourné dans le bar avec son père, but une ou deux bières des Fées du Sud et ensuite ? Il en s’en souvenait pas vraiment. Ils avaient quitté l’allée des embrumes et ensuite.. où son père l’avait-il emmené ? Drago se leva pour aller prendre une douche. Il remarqua que des habits propres sur l’armoire. Sa mère pensait à tout. Il descendit les escaliers et trouva son père d’une pâleur incroyable. Drago ouvrit grands les yeux. C’était à ça que ressemblait son père avec une gueule de bois ? Il réprima un rire et s’assit après avoir embrassé sa mère.
-Je peux savoir ce que vous avez fait hier soir au juste ?
-Papa m’a emmené boire quelques verres en fait.
Lucius eut un petit sourire amusé et Drago aussi. Il se retourna vers sa mère.
-Je parlais pour Mariam Fawley.
-Maman, je pense que moins tu en sais, moins tu pourras en dire. C’est mon avis. Papa doit le partager, non ?
-Absolument. Narcissa, il vaut mieux que tu ne saches rien. Drago j’aimerais te parler quand tu auras fini ton petit-déjeuner.
-Moi aussi, j’ai deux ou trois trucs à te demander.
Drago leva les yeux vers la penderie. Il était en retard au travail. Il appela un de ses elfes pour prévenir sa femme de l’endroit où il était. Il avala une tartine et un fruit. Cela ferait l’affaire. Il monta rapidement dans le bureau de son père.
-Je veux que nous soyons clairs sur une chose, nous n’avons rien fait hier soir si ce n’est aller boire un verre entre hommes.
-Oui bien sûr. D’ailleurs, on a fait quoi exactement ? Parce que j’ai des… des trous de mémoire.
-Drago, je tiens à ce que ton mariage avec Astoria marche, alors crois-moi, il vaut mieux que tu ne te rappelles pas ce que tu as fait hier soir.
Drago perdit quelques couleurs et plissa des yeux.
-Je te demande pardon ? Tu veux dire quoi par là ? Attends deux secondes…Tu m’as.. tu m’as emmené dans un lupanar ? finit-il rapidement en ouvrant grands les yeux.
-Le Sexe et la Violence sont les moteurs de notre monde Drago, répondit son père en s’asseyant à son bureau. Tu en avais besoin, et c’est le devoir d’un père de pourvoir aux besoins de son enfant.
-Putain Papa ! s’écria Drago. Je suis marié, je veux pas chopper les mycoses d’une pute sale !
-Ne t’inquiètes pas pour ça. Je ne t’avais pas vu aussi libéré depuis.. longtemps. Et ne me parle pas sur ce ton. Avoir une relation sans conséquence n’est pas mal pour un homme, quand c’est de temps en temps bien sûr. Et je te connais Drago. Tu crois vraiment que j’ignorais que tu couchais avec la petite Parkinson alors que tu étais fiancé ?
-Hum. Oui. Je pensais que tu l’ignorais. Il faut que j’aille travailler.
-Drago. Je ne dirais rien à ta femme, ni à ta mère, ni à personne.
-Moi non plus. On est deux comme ça. Par contre.. c’est quoi le nom du bordel ? juste pour information.
-L’envol du Dragon, sourit largement son père ce qui choqua un peu Drago, connaissant la rareté des sourires de son père.
-C’est toujours intéressant à savoir ce genre de choses pour mes investisseurs je veux dire, ajouta-t-il précipitamment en rosissant malgré lui.
Drago sortit de la pièce et transplana dans son bureau. Il passa une matinée absolument atroce. Sans Mariam, ce n’était pas aussi amusant. Il rentra chez lui à midi pour travailler depuis son manoir. Quand il arriva, il entendit du piano. Il passa sa tête au salon et il vit Mariam entrain de jouer et Louis Greengrass l’écouter.
-Bonjour ! lança-t-il en entrant dans la pièce.
Il serra la main de l’oncle de son épouse. Ce dernier en profita pour se retirer, il avait des choses à faire. Drago alla poser sa main sur Mariam pour lui demander comment elle allait.
-Ça va ça va.
Sa voix était un peu distante et faible. Drago sentit son cœur se serrer, elle était l’ombre d’elle-même et il voyait toujours de la souffrance dans son regard mais elle lui lança un sourire charmant.
-Est-ce que je peux retourner travailler au bureau ?
-Non.
Mariam se renfrogna légèrement, et elle lui fit des yeux de chaton.
-Drago, je pense que ça me ferait beaucoup de bien. J’ai besoin de faire quelque chose.
-Je ne.. Mariam, vous allez vous reposer un peu et si Louis considère que vous pouvez retourner travailler, alors je m’inclinerais. Je ne veux pas que le stress du bureau empêche votre guérison mais..
-Mais..répéta-t-elle en souriant.
-Mais j’ai emmené des dossiers pour travailler à la maison pour vous surveiller, si vous voulez me donner votre avis, il est le bienvenu. Mais avant, nous allons déjeuner.
-Drago, je voulais vous remercier pour votre aide et de m’avoir ouvert les portes de votre maison.
-Oh, en fait, en parlant de ça. Laquelle est votre baguette ?
-Vous avez récupéré ma baguette ?! Merci beaucoup !
Elle posa ses lèvres sur sa joue d’un air ravi et il la vit presque renaître sous ses yeux.
-Est-ce que..
-Oui, c’est celle de votre agresseur, de l’un de vos agresseurs. Faites en ce que vous en voulez. Est-ce que vous voulez porter plainte ?
-Non. Je sais que je devrais mais comme vous avez sa baguette, j’imagine qu’il ne doit pas être en bon état. Je ne veux pas vous causer d’ennuis. Vous avez fait le nécessaire, n’est-ce pas ? Comme, on règle les choses dans notre monde ?
-Oui, absolument.
-Alors, non. Je considère que justice a été faite.
Elle prit la baguette, et elle la brisa en deux avant de la jeter dans la cheminée. Oui Drago avait joué les justiciers la veille au soir. Et il en ressentit une pointe de fierté. Il travailla après le repas sur plusieurs dossiers et son après-midi passa beaucoup mieux que sa matinée.
Quelques jours plus tard, Drago se sentait bien, il avait oublié cette histoire de tabassage en règle. Quand il arriva dans la salle à manger, les deux femmes étaient entrain de parler. Mariam resta avec eux un petit moment et elle finit par quitter la salle à manger pour aller se préparer. Drago avait accepté qu’elle revienne au bureau. Astoria le regarda bizarrement avec un petit sourire.
-Tu tiens beaucoup à Mariam.
-Ah, qu’est-ce qui te fait dire ça ?
-Ton ton agressif quand je t’en parle. Il n’y a aucun mal, tu sais. C’est une jeune femme très sympathique et j’ai confiance en elle et en toi.
-Oui. C’est vrai. Elle est gentille, c’est une fille bien. Et c’est vrai que cette histoire m’a énervé et je te remercie d’accepter de l’avoir sous notre toit.
-Comme je te l’ai dit, mon cousin a épousé une Fawley. Et j’apprécie Mariam. Je lui ai dit de rester aussi longtemps qu’elle le voulait. Par contre..
-Oui ?
-Tu ne crois pas qu’on devrait prévenir ses parents ? Elle ne peut pas retourner habiter chez elle.
-Et pourquoi ça ?
-Heu.. Tu sais où est son appartement, n’est-ce pas ? Tu crois qu’elle était au Mockingjay Lounge pourquoi ? Elle habite dans le quartier. Je ne trouve pas cela prudent. Doulou ! Apporte moi ma cape, je suis en retard. Tu souhaiteras une bonne journée à notre invitée de ma part.
Astoria l’embrassa sur la joue et elle partit en courant de la pièce. Alors que Drago montait pour récupérer ses dossiers dans son bureau, il la vit sortir habillé comme il aimait la voir. Mais cela ne lui empêcha pas de lui lancer un regard noir. Il l’appela pour lui caser des dossiers dans la main et il ne lui dit pas un mot dans la limousine, ni dans le grand ascenseur de verre.
-Vous habitez près de Mockingjay Lounge ? finit-il par lâcher alors qu’elle prenait place à son bureau avec un sourire de satisfaction.
-Oui. J’adore ce quartier, j’ai choisi l’endroit à cause du bar.
-Je refuse que vous retourniez là-bas. Vous savez ce qu’il pourrait arriver ?
Mariam ouvrit la bouche et la referma précipitamment.
-Oui, je sais mais Drago, c’est ma maison. Et vous ne pouvez pas m’empêcher de retourner là-bas, techniquement.
-En fait, si je pourrais, si je le disais à vos parents.
-Non, mais Drago, vous ne le feriez pas n’est-ce pas ? Je tiens à mon indépendance.
-Je ne serais pas rassuré pour autant.
-Drago, je.. vous avez été très gentil. Vraiment adorable. Et je ne veux pas vous manquer de respect mais comme je viens de retrouver mon job, j’aimerais reprendre mon appartement. Je transplanerais directement là-bas après le travail.
-Cela me déplaît énormément, je veux que vous en ayez conscience.
-Très bien, j’accepterais les elfes de maisons que ma mère essaye de me refourguer depuis mon déménagement. vous seriez rassuré ainsi ?
-Beaucoup plus en effet, même si je pense que vous ne devriez pas retourner vivre là-bas.
-Très bien, je vais le faire, prendre des elfes. Il y a quelque chose que je sais Drago, dont je suis persuadée, c’est que quand on a vécu une expérience douloureuse, ça ne sert à rien de fuir. Il faut apprendre à affronter ses peurs. Maintenant, si vous voulez me raccompagner chez moi, pour vous assurez de ma sécurité, vous êtes le bienvenu.
-C’est ce que je vais faire.
Drago entra dans son bureau, agacé. Il n’aimait ça. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Il trouva la solution en milieu de matinée. Quelqu’un avait attaqué un membre de son équipe. Il avait riposté certes mais il voyait dans les yeux de sa coéquipière un malaise. Elle n’était pas rassurée à l’idée de retourner vivre chez elle. Elle avait beau le nier, Drago sentait qu’elle avait peur. Et il ne voulait pas qu’elle ait peur. Il était debout devant les baies vitrées de son bureau et buvait un thé. C’était ça. Il entendit du remue-ménage derrière et la porte s’ouvrit, il se retourna et il vit Potter, Granger et Weasley entrer dans son bureau. Mariam lui fit un signe pour lui dire qu’elle était désolée.
-Mariam, apportez du thé.. non en fait, je crois qu’il me reste une bouteille de Porto, je pense que je vais en avoir besoin. Que me vaut l’honneur de cette visite impromptue ?
-Tu..
Mariam arriva avec un plateau sur la table que Drago lui désigna d’un mouvement de tête. Il n’y avait pas d’alcool. Elle lui sourit, lui aussi et il sentit Granger se crisper légèrement. Elle était jalouse ? Très bien. C’était intéressant à savoir. Drago remarqua que sa secrétaire n’avait pas très bien fermé la porte mais en réalité, il n’en avait que faire. Il alla s’asseoir à son bureau et croisa les doigts sous son menton.
-Alors ? Le temps c’est de l’argent pour moi, alors, si vous pouviez aller droit au but.
-Tu étais où mercredi soir de la semaine dernière ?
-Probablement pas avec toi, pourquoi cette question Potter ?
-Écoute moi très attentivement Malefoy. Hermione a insisté pour venir te parler ici, mais moi ça ne me dérange pas de te trainer par les cheveux dans une salle d’interrogatoire du ministère, alors, je veux une réponse claire et honnête si tu en es capable.
-J’étais avec ma femme, chez moi, pourquoi ?
-Si tu étais avec ta femme, comment se fait-il que tu es parti jeudi matin du manoir de tes parents ?
-Alors d’une, tu m’as demandé où j’étais mercredi soir et non jeudi matin, pour moi il y a une nuance et de deux, tu me fais surveiller espèce de rat ? Je peux savoir pour qui tu te prends ?
-Je suis le chef des Aurors et c’est moi qui pose les questions.
-Typique des petites gens quand elles prennent le pouvoir, siffla-t-il.
-Astoria peut confirmer que tu étais avec elle ?
-En fait le plus simple Potter, c’est sûrement que tu me dises de quoi tu m’accuses. C’est amusant, on ne se voit pas pendant 20 ans, et tu ne m’emmerdes pas une seule seconde et depuis que ton fils traine avec mon fils, je me fais traiter de tous les noms.
-Ne mêle pas nos enfants au fait que tu tabasses des sorciers en pleine rue.
-Mais de quoi tu parles ?
Drago ne pensait pas que ce moment serait arrivé aussi vite en réalité. Il regarda Potter droit dans les yeux.
-Tu n’as pas lu le journal ?
Weasley lui lança la Gazette du Sorcier dessus; Il n’avait pas eu le temps de le lire. Le titre lui fit lever le sourcil Les Sang-Purs en croisade contre les sous-sorciers. L’article parlait de l’attaque, en la faisant passer pour une sorte de djihad contre les Sang de Bourbe.
-Je peux savoir en quoi ça me regarde ? Je ne suis pas le seul Sang-Pur. Weasley aussi est un Sang-Pur, considéré comme un traitre à son sang mais c’est un sang pur quand même. J’imagine qu’il n’y a eu aucune suspicion contre lui.
-Non, en effet. Mais moi je ne suis pas un Sang-Pur Mangemort.
Drago lui lança un regard froid et son visage devint une sculpture de marbre. Il ne laisserait passer aucune émotion. Aucune. Il ne leur donnerait pas cette satisfaction.
-Et si tu allais te faire foutre Weasley ? J’ai été blanchi il y a tellement d’années que je ne saurais te dire quand, alors j’apprécierais que tu arrêtes de me rappeler que j’ai fait une connerie quand j’étais un ado.
-Le problème Malefoy, c’est que l’une des victimes t’a formellement reconnue.
-Évidemment. Tout le monde me connait et tout le monde sait que je te déteste. Je suis le coupable tout trouver et tout le monde sait que mon père a été mangemort. Qui te fait croire qu’elle ne ment pas ta victime ?
-Parce que personne ne me ment Malefoy.
-Oh vraiment ? Alors dis-moi, tu as appris quand que ton fils était ami avec le mien ? Personnellement je le sais depuis septembre, et toi ? Tu es sûr que personne ne peut te mentir ?
-Malefoy..
-Tout le monde peut mentir à tout le monde, continua-t-il en se levant. Mais en l’occurrence, je ne sais rien de cette attaque contre des Sang de Bourbe, alors sérieusement, tu peux partir et je..
Un hurlement strident leur parvint. Drago rejeta son siège et se précipita hors de son bureau en deux secondes. il vit Mariam prostrée dans un coin et son ami Auror à côté. Il se précipita sur Mariam et se mit à genou. Elle le serra contre elle et se mit à sangloter. Il pouvait sentir sa peur, c’était palpable. Elle était bouleversée.
-Mariam, ça va aller, je suis là.
Il entendit des pas derrière lui et Potter demanda ce qu’il s’était passé de sa voix autoritaire.
-Je suis désolée, pleurait Mariam
-Mari..
De la rage saisit Drago et se dégageant des bras de Mariam, il plaqua le gosse de 25 ans contre le bureau et pointa sa baguette contre son cou. Il avait été rapidement, il entendait Potter parler mais il ne l’écoutait pas.
-Si tu t’avises, ne serait-ce que de lui refaire ça, Sang Pur ou pas, je te massacre, tu as compris ?
Il se retrouva projeté contre le mur et il se tint le bras. Il remarqua que Granger était avec une Mariam toute tremblante.
-Tu m’as fait mal Potter.
-Avise-toi encore de menacer quelqu’un et je t’embarque de force c’est clair ?
-Non mais je rêve ! Tu as vu dans quel état il a mis ma secrétaire ? Et c’est moi qui me fait menacer ?
-J’ai rien fait du tout, pas plus que ce que je fais d’habitude, se défendit le garçon, je lui ai juste enserré les épaules par derrière. Dis-leur que je t’ai pas..
-Espèce de débile ! Vous croyez vraiment qu’après s’être fait agressée, elle a vraiment envie qu’un plaisantin lui fasse peur ! hurla Drago en se redressant.
-Quoi ? Édith ! Tu as été agressée ? Mais quand ?
-Mercredi soir.
Drago releva les yeux et croisa le regard de Granger. Elle ouvrit les yeux et il vit qu’elle avait compris. D’ailleurs Harry Potter également. Granger murmura quelque chose à l’oreille de la secrétaire de Drago et cette dernière se rendit dans son bureau.
-McAllister. Dehors, vous rentrez au QG, lui ordonna Harry Potter.
-Non monsieur. Je ne peux pas.
Il regarda Harry Potter droit dans les yeux et entra à son tour dans le bureau de Drago. Le jeune homme ressortit bientôt avec sa jeune amie sous le bras. Elle semblait si jeune et désemparée.
-Malefoy, donnez-moi son sac à main. Merci de vous être occupée d’elle, je vais le faire maintenant. Excusez-moi madame Granger.
Hermione s’écarta et Drago eut la satisfaction de voir que Potter était furieux qu’on lui tienne tête. Cela ne devait pas arriver souvent.
-Hum.. monsieur, je ne serais pas là ce soir. Mon cousin Thompson ne verra pas d’inconvénient à me remplacer, je prendrais son tour demain.
-Je..
-Ma sœur de cœur a été agressé, je suis navré mais j’ai comme principe que ma famille passe avant le reste. Je serais au QG demain et je subirais les conséquences de mes actes mais pas tout de suite.
Il se dirigea à grands pas vers l’ascenseur, les laissant ainsi.
-Drago..
il tressaillit et tourna les yeux vers Granger qui venait de prendre la parole.
-Qu’est-ce que tu as fait ? Tu étais où dans la nuit de mercredi ?
Il n’arriverait pas à lui mentir. Il le savait. il leva les yeux au ciel et franchit la porte de son bureau. Il reprit la Gazette et vit la photo du mec au tatouage. Il ressentit de la rage. Il se retourna et il pointa du doigt le visage de l’homme au tatouage.
-Je sais qui c’est; Et j’avoue, je lui ai balancé mon poing dans la figure et je lui ai balancé mon genou dans les côtes. Mais je ne l’ai pas molesté et laissé pour mort.
-C’est lié à ton assistante ?
-Oui. Elle a débarqué chez moi complètement paniqué aux alentours de minuit, elle avait perdu sa baguette magique dans l’attaque et j’ai été la chercher et quand je l’ai vu j’ai pas pu m’en empêcher. Mais, c’est vrai qu’en le voyant au sol, j’ai.. je me suis dit que clairement, frapper un mec comme ça n’était pas digne de moi alors je suis parti dans un bar pour oublier cette… indignité. Et j’ai été cuvé chez mes parents parce qu’Astoria n’aurait pas aimé. Mais pas du tout.
-Et tu as des gens pour corroborer ta version des faits ? demanda d’un ton méprisant Weasley.
-Le barman ?
-Tu peux nous donner le nom du bar alors je présume.
Drago plissa des yeux. Il n’en avait pas la moindre idée.
-Non. Je ne peux pas, je suis entré dans le premier bar. Je ne connais pas son nom.
-Donc tu as aucun alibi. Malefoy, tu vas nous suivre.
-Non. Parce que j’ai un alibi. Mais soyons d’accord. Si j’entends un mot de tout ça dans la presse, je porterais plainte contre vous pour diffamation. Et en plus je nierai.
-Accouche Malefoy.
-Je n’étais pas seul. J’ai passé une partie de la nuit avec quelqu’un.
-Comment ça ?
-J’ai passé une partie de ma nuit avec une femme, ou deux. Enfin bref, elles peuvent témoigner du fait que j’ai passé une partie de ma nuit là-bas.
-Là-bas où ?
Drago se retourna vers Granger, elle n’avait pas d’émotion sur le visage. Mais il n’avait pas besoin de ça pour voir sa douleur. Il aurait préféré qu’elle ne soit pas là, mais en présence de Potter et Weasley, que pouvait-il faire si ce n’est la regarder souffrir en silence ?
-Dans un bordel. J’étais dans un bordel, L’envol du Dragon. Et il y a une bonne dizaine de personnes qui peuvent en attester. Et pour ta gouverne Potter, c’est un business on ne peut plus légal. Toujours est-il que je n’ai pas fracassé la gueule de ces connards de violeurs. Et pour être totalement honnête, je le regrette, amèrement. J’aurais adoré être là. Oh. Et au cas où tu penserais que je lui ai explosé le nez parce que c’est un Sang de bourbe, je n’en avais aucune idée. J’ai fait ça uniquement parce qu’une femme que j’adore a été agressé. Voilà. Rien de plus, rien de moins, et je peux parier que le petit McAllister aurait réagi exactement de la même manière.
Il avait détaché ses mots pour donner un peu plus de force à son discours.
-Qu’est-ce qui peut me dire que tu n’inventes pas tout ça ?
-Kauchemar !! Va à l’envol du Dragon et demande à Mrs Gravisham de m’envoyer ses filles… Oh Kauchemar, si tu en parles à Astoria, je te tuerais de mes propres mains. SI tu veux savoir tout mon emploi du temps Potter, reprit-il une fois son elfe parti, j’ai quitté le manoir Malefoy vers 00h30, j’ai été voir sur Mockingjay Lounge pour savoir si ils étaient là, j’ai jeté le sort du fil d’Ariane et je l’ai trouvé. Ensuite..
On frappa à la porte de Drago et ce dernier ouvrit magiquement la porte. Deux jeunes femmes magnifiques, l’une noire ébène et l’autre asiatique entrèrent dans le bureau et se figèrent. Drago avait eu la bonne fortune de se renseigner sur ce qu’il avait fait la nuit de l’agression de Mariam. Il avait été personnellement dans le bordel que son père fréquentait à l’occasion. Il avait modifié la mémoire des filles en prévision de ce moment. Il voyait qu’elles portaient les bracelets qu’il avait enchanté.
-Maddy, Cherry. Je vous en prie asseyez-vous. Je vais vous laisser avec ces gens et ils vont vous poser des questions, répondez tout simplement, je passe à côté.
-Je vais le surveiller, répondit Granger en se levant du canapé où elle avait élu domicile.
Une fois qu’ils furent seuls devant le bureau de Mariam, Granger fronça les sourcils. Personne ne pouvait les entendre aussi Drago se mordit la lèvre.
-Je suis désolé, commença-t-il.
-Je ne vois pas pourquoi.
-Parce que tu es fâchée. Et je ne veux pas que tu sois pas fâchée.
-Non, je ne le suis pas, répondit-elle sèchement.
-Si.
-Je t’ai dit que non. Tu fais ce que tu veux de ton temps libre. Je ne suis ni ta mère, ni.. ni ta femme. Tu n’as pas de compte à me rendre.
-Hermione. Je suis désolé. J’étais bourré et je ne m’en rappelais pas vraiment. J’ai envoyé un message à mon père pour qu’il vienne me chercher et c’est lui qui… Hermione, je ne voulais pas te trom.. Je ne le ferais plus, conclut-il avant de prononcer le verbe tromper.
Il baissa les yeux et quand il les releva, les yeux de Granger brillaient de colère.
-Quand je pense que je t’ai rejoint vendredi dernier et que la veille, tu étais entre les bras non pas d’une mais de deux prostituées ! Je savais que tu trompais ta femme, évidemment, mais je ne pensais pas que tu couchais avec n’importe qui. Il va falloir que j’aille me faire dépister ?
-Non. Ce ne sont pas des putes sales, et.. elles étaient vierges. Toutes les deux.
-C’est pire que ce que je pensais, murmura-t-elle.
-Je ne recommencerais plus Hermione. Je t’en donne ma parole. Je.. j’ai déconné, c’est vrai. Mais ne sois pas fâchée contre moi.
-Je le suis. Et le pire, c’est que je n’ai pas légitimement le droit de l’être. Parce que tu n’es rien pour moi, si ce n’est le gars avec qui .. quelle erreur ! Je pensais à tort que j’étais la seule, tu vois. Que tu étais dans le même cas que moi, que c’était la première fois pour toi. Quelle idiote ! Je m’en veux énormément.
-Tu es la seule qui compte, tu es la seule qui.. me donne envie de m’excuser pour mon comportement. S’il-te-plaît Hermione, ne..
-Ne quoi ? Ne couche plus avec toi ? C’est exactement ce qu’Hermione va faire, répondit-elle.
Drago sentit le monde s’ouvrir sous lui et il eut l’impression qu’il allait tomber dans un gouffre sans fond. Il savait ce qu’elle allait dire. Il approcha sa main de Granger mais elle recula.
-C’est fini Drago. Toi et moi, on ne recommencera plus jamais. Ja-mais. Je ne veux plus que tu me touches. Et je te rendrais tout ce que tu m’as offert. Je ne veux rien de toi. Et quand ma fille et ton fils voudront se voir, j’enverrais Ron pour l’emmener. Je ne veux plus te voir autrement que pour des raisons strictement professionnelles.
-Non. S’il-te-plaît, ne me laisse pas. J’ai besoin de toi.
-Pourquoi Drago ? Pour te donner quelque chose qu’Astoria ne te donne pas ? De la jouissance sexuelle mêlée au goût du risque ? Tu n’as pas besoin de moi pour ça, tu vas voir des prostituées pour ça. Tu es immensément riche, donc tu auras toujours les moyens pour payer une femme qui acceptera d’être une Sex Doll. Mais moi je ne suis pas comme ça. C’était la dernière fois qu’on a une conversation tous les deux, tous seuls.
Potter ouvrit la porte à ce moment là. Drago leva le sourcil dans sa direction pour avoir le verdict.
-Tu n’as pas menti… pour une fois. Tu peux retourner avec tes amies. Par contre, attends-toi à être convoqué pour ce.. tabassage minime si je puis dire.
-Ne me juge pas Potter. Ton.. ton condescendant tu te le gardes. Tu devrais aller chercher Weasley dans mon bureau avant qu’il ne prenne l’adresse de l’envol du Dragon.
Granger le gifla. Il l’avait mérité, il le savait mais Potter la regarda avec de grands yeux. Drago la regarda d’un air furieux, même s'il ne l’était pas vraiment, contrairement à elle. Elle quitta la pièce et Drago eut toute la peine du monde à ne pas la suivre des yeux, d’autant plus que son mari la suivait et qu’ils allèrent tous les deux dans l’ascenseur.
-Potter. Je compte sur ta discrétion. Ne dis rien à ma femme. Je t’en serais redevable.
Harry Potter le regarda de ses grands yeux verts. Il avait un air grave sur le visage.
-Je ne dirais rien. Pas besoin de me remercier.
Potter allait rappeler l’ascenseur mais il se retourna.
-Tu as la chance d’avoir une femme magnifique et intelligente. Rares sont les femmes comme Astoria Greengrass. Tu devrais la chérir et pas la bafouer comme tu le fais. Tu mériterais de finir ta vie seul comme l’enfoiré que tu es. Tu es méprisable Drago Malefoy. Sérieusement, tu as plus 20 ans. Ce genre de connerie, ça devrait te passer avec l’âge. Tu ne mérites pas ta femme mais je ne vais rien faire. Je ne veux pas être la personne qui lui apprendra que tu es un connard débauché.
Drago ne s’attendait pas à ça, il resta un instant interdit. Il finit par se redresser
-Juste pour savoir Potter, tu as commencé quand exactement à fantasmer sur ma femme ? Avant ou après que je tombe dans le coma ?
Harry Potter qui venait d’entrer dans l’ascenseur se figea et se retourna quand les portes se refermèrent. Il n’avait pas eu le temps de répondre mais Drago avait lu la réponse sur son visage. Évidemment qu’il avait trouvé Astoria attirante dès qu’il l’avait vu durant le week-end de la Promotion Potter. C’était une évidence mais il avait raison. Astoria était un amour de femme. Si il en avait été amoureux, il mesurerait sûrement plus la chance qu’il avait. Mais ce n’était pas le cas. Il retourna dans son bureau et lança une bourse remplie de gallions aux deux prostituées.
-Je ne veux plus vous voir, voici pour la peine. Vous remercierez Gravisham.
Drago avait passé une main dans ses cheveux. Il avait mal à la tête. Il se rendit dans le bureau de Mariam et ouvrit le dernier tiroir. Il y avait une bouteille de cognac ouverte dedans. Mariam lui avait confisqué un jour et il savait qu’elle l’avait mise là. Il la saisit et retourna dans son bureau. Il était tôt mais Drago était triste, et fatigué. Il avait l’impression que son univers venait de changer, que la Terre tournait en sens inverse. L’obscurité venait de descendre sur son existence. Granger l’avait quitté. Il savait que c’était définitif. Elle ne lui pardonnerait pas son infidélité même si elle n’était pas sa femme. Il avait besoin de parler à quelqu’un. Il regarda la bouteille de cognac qu’il venait de vider. Il savait où il devait aller pour ça. Quelques minutes plus tard, quand la porte de Tanya s’ouvrit, Drago se précipita à l’intérieur et la serra contre lui.
-Drago ? Il y a quelque chose qui ne.. Tu pues l’alcool. Tu es soûl ?
-J’ai fait une connerie Tanya et je m’en veux énormément.
Ils montèrent dans la chambre et Drago s’affala sur le lit et il lui déballa tout, du moins, les principaux éléments. Il ne lui raconta évidemment pas qu’il avait torturé des Sang de Bourbe, mais qu’il s’était bagarré. Et il lui parla d’Hermione sans dire son nom. Il voulait son avis.
-Elle ne veut plus te voir. Qu’est-ce que tu ressens Drago à cette pensée. ?
-J’ai mal. Vraiment mal et je m’en veux d’une manière.. je ne comprends pas pourquoi.
-Je crois que tu le sais Drago, au fond de toi. Je ne peux pas te dire ce que tu ressens pour elle. Parce que c’est clair qu’elle ne te laisse pas dans une indifférence totale, sinon tu n’aurais pas les larmes aux yeux en me parlant. Mais ce que je peux te dire, c’est que tu devrais éviter de la voir pendant un certain temps pour mettre les choses au clair. Je sais que je vais le regretter parce que tu es un amant formidable mais tu devrais t’abstenir de t’envoyer en l’air pendant un certain temps.
Drago la regarda et sut qu’elle avait raison. Il devait remettre de l’ordre dans sa vie. L’abstinence. Voilà ce qu’il lui fallait. Pas de femmes et aucune distraction. Manger, dormir, travailler. Ce serait la clef de son équilibre mental, la clef de son bonheur précaire. Il caressa la mâchoire de Tanya. Il était un procrastinateur en puissance. Sa bonne résolution commencerait le lendemain.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro