Drago s'était réveillé avec un mal de crâne épouvantable. Il était dans son lit. Il se redressa tant bien que mal et il vit qu'il était 14h passé. Il n'avait aucun souvenir de ce qui s'était passé. Il s'assit sur son lit et réfléchit calmement. Il ne savait pas vraiment comment il était passé du château dans le Sussex à sa chambre. Ils étaient quel jour ? Il se souvient après un moment qui lui parut l'éternité la journée du samedi et le duel avec Arzock. Arzock. Il l'avait tué, n'est-ce pas ? Sinon, il ne serait pas là. Il ne se souvenait pas vraiment du duel, sauf qu'il était entrain de perdre et qu'il avait un grand mal de tête. Il essaya de se lever. Il était tout engourdi. Il fit quelques pas avec difficulté et il s'engagea dans le couloir tout doucement. Il avait l'impression qu'il était un vieux sorcier brisé par l'âge et usé par la magie. Il se mit à rire mais il se rendit compte que cela lui faisait un peu mal au niveau des côtes. Il descendit les escaliers, un peu dans son monde. Et il revint brutalement à la réalité en entendant ce qui lui semblait être la voix de son fils.

-Envoyer la nécrologie de qui à qui ?
Il sentit contre lui son fils adoré. Scorpius. Scorpius était là. Il l'embrassa sur le front et fut envahi par l'odeur de l'être qu'il aimait le plus sur cette Terre. Il lui avait manqué. Il le regarda droit dans les yeux. Il y vit des larmes, du soulagement et un puits d'amour.
-Salut fils.
-Je savais que tu te réveillerais Papa.
Il leva les yeux et il vit son père, puis il entendit du bruit et sa femme apparut. Elle lui sauta au cou et l'embrassa une fois, deux fois. Il ne comprenait pas grand chose à ce qu'il se passait mais il avait envie de manger du fromage.
-Astoria, tu peux me lâcher deux secondes le temps que j'aille prendre une douche et mettre des.. habits en fait.

Il se dirigea sans un mot de plus dans la chambre du bas et se lava. Il avait des traces de bleus sur le corps. Il aurait dû prendre sa baguette pour se nettoyer, ça aurait été plus simple. D'ailleurs.. où était sa baguette ? Il appela un de ses elfes qui lui annonça que c'était sa femme qui l'avait. Il s'habilla et se rendit compte qu'Astoria l'attendait dans la chambre, assise sur le lit. Il pensa à la dernière personne qui était venu sur ce lit et faillit rire. Il lui tendit la main mais elle lui tendit sa baguette. Il la saisit. Il se sentait enfin entier. Astoria lui ferma les derniers boutons de sa robe et l'entraina dans le salon après l'avoir embrassé passionnément. Son père était assis avec Carl.

-Quelqu'un peut me dire ce qu'il s'est passé ?
Astoria lui raconta tout dans les moindres détails, et il écoutait sans en louper une miette. Il avait posé son regard sur Scorpius et sur Ashton qui étaient dehors à parler avec de grands gestes. Enguerran souriait de toutes ses dents, heureux de le revoir quand les autres étaient beaucoup plus réservés. Drago était peut-être paranoïaque, mais c'était l'impression qu'il avait eu. Que certaines personnes ici présentes auraient été fort aises si il ne s'était jamais réveillé.
-Attends.. 3 jours.. on est mardi ?
Drago se passa la main sur le visage et son cerveau réfléchit à toute vitesse.
-Ne t'inquiètes pas Drago, le rassura son beau-frère. Je me suis occupé de tes affaires avec ta secrétaire. Et j'ai fait en sorte de repousser la plupart des rendez-vous.
Drago hocha la tête pour le remercier un brin soulagé. Enguerran était excellent en affaires.
-Maintenant tu peux peut-être nous expliquer ce qu'il t'a pris ? lui demanda son père et comment tu en es arrivé là ?
-Pour une raison très simple. Crivey est un petit con de Né-Moldu qui s'est permis de frapper une Sang-Pure devant moi et j'en avais passablement assez qu'il me traite de Mangemort à chaque fois qu'il me croise.
Drago fit un sourire entendu à son père qui ne réagit pas mais se contenta de le fusiller du regard.

-Les Sang de Bourbe.. Vraiment incorrigibles, lâcha Carl Greengrass avec mépris.
-Hum.. Papa, Maman ?
Drago se retourna vers son fils qui venait de parler. Scorpius avait l'air un peu gêné;
-Est-ce que vous pensez que vous pouvez me ramener à Poudlard avant ce soir ? Parce que c'était une fausse alerte alors..
-J'imagine qu'Ashton n'est pas spécialement d'accord avec toi, me trompé-je ? sourit son oncle.
-C'est lui qui me l'a demandé en fait mais il pensait que tout le monde prendrait ça pour une blague. Ah et il est parti chez vous pour voir tante Daphné.
-Je vais aller le rejoindre.

Enguerran se leva et Drago suivit son mouvement. Il avait mal au crâne mais il lui serra la main et le raccompagna à la porte avec Astoria.
-Merci Enguerran de m'avoir soutenue. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans ton soutien.
Enguerran s'inclina légèrement et fit un baise-main à Astoria. Il lui assura que c'était son devoir en tant qu'ami et en tant que frère. Il serra la main de Drago avec chaleur.
-Ménage-toi. Et sois fier de Scorpius quoi qu'ils te disent. Il a défendu ton nom et ta femme bec et ongles. Tu as de la chance d'avoir un fils comme le tien. Astoria, il me semble que Mme Granger t'a demandé de la prévenir si Drago refaisait miraculeusement surface. Tu veux que je passe à son bureau ?
-Tu as fait suffisamment Enguerran, répondit Drago. Si on passe prendre Ashton dans une petite heure pour les ramener à Poudlard, ça te va ?
-Ce serait parfait Drago. Ce sera parfait. À tout à l'heure donc.

-En fait, je me demandais.. Qu'en est-il de Crivey ? J'ai réussi à le tuer ?
Lucius eut un sursaut, Thérèse resta bouche bée, Carl ouvrit grands les yeux, accentuant son côté porcin. Astoria, elle se laissa choir sur le sofa.
-Tu plaisantes Drago ? Tu as réussi à le tuer ? Parce que c'était ton but ? s'exclama-t-elle.
-Pas au début mais si il était mort, je dois avouer que j'en serais fort aise.
-Je n'en ai aucune idée personnellement, répondit Lucius, mais si j'étais toi, vu que tu t'en ais sorti Drago, je prierais pour que Crivey soit juste amoché et non mourrant. Les duels sont interdits pour une bonne raison.
-Il a été le premier à attaquer, et je n'ai fait que me défendre. C'était de la légitime défense. Et comme j'ai un témoin de la.. Bon en même temps c'est sa femme mais toujours est-il qu'elle ne mentira pas.
-Padma Patil ? Drago. Si tu as tué son mari, je ne pense pas qu'elle plaide en ta faveur.
-Hum… Il faut que je parle à Hermione Granger.

-Je peux savoir ce que cette femme a à voir dans cette histoire ? demanda Lucius d'un ton calme mais avec des yeux brillants de mépris.
-Cette femme me doit des services. Je pense qu'il faut que je lui parle.
-Je te trouve très en forme pour quelqu'un qui sort d'un coma, fit Carl très sérieusement au bout d'un moment.
-Les sortilèges mis en place autour du patient lui permettent de retrouver plus rapidement ses capacités à la sortie du coma. Je connais le médicomage qui les a mis en place, ajouta Drago sous le regard interrogateur de ses convives. Mais je dois avouer que j'ai la chance d'avoir une constitution solide même si..
-Ce qui veut dire en langage Drago, l'interrompit sa femme, qu'il commence à fatiguer. Père, Mère, Lucius, je ne veux pas vous chasser vraiment, mais je crois que Drago a besoin de calme et de repos. D'autant plus que le médicomage ne devrait pas tarder.
Une fois leurs parents sur le pas de la porte, Drago appela son fils Scorpius qui arriva dans la minute son petit labrador dans les bras. Il le posa au sol et se blottit dans les bras de Drago.

-Merci Scorpius d'avoir pris la défense de ta mère pendant que je ne le pouvais pas. Je sais à présent que je pourrais compter sur toi si il m'arrivait réellement quelque chose pour prendre soin d'Astoria et de mes affaires. Je suis fier de toi fils.
-Papa, même si il ne t'arrive rien tu peux compter sur moi, rosit de plaisir Scorpius. Ou sur Ashton et oncle Enguerran. Je voulais te dire..
-Oui ?
-Je..
-Ils sont enfin partis ! s'exclama Astoria en revenant. Scorpius mon ange, tu es certain que tu ne veux pas rester un peu à la maison ? Je ne crois pas que le Pr McGonagall verrait un inconvénient à ce que tu ne retournes à Poudlard que demain matin.
-Non maman. Je dois rentrer à Poudlard. C'est important. Il n'y a rien eu de grave, je ne dois pas en profiter pour échapper à mon devoir d'élève. Ce serait malhonnête.
-Très bien mon ange. Va te préparer alors. J'ai demandé aux elfes d'aller te chercher un paquet entier de chocogrenouilles pour que tu les ramènes. Tu as besoin d'autres choses ?
-Non maman. Je vais envoyer un message à Ashton pour le prévenir qu'on arrive bientôt.
Astoria attendit que son fils soit dehors pour commencer à trembler. Ses mains tremblaient et sa bouche aussi. Ses grands yeux étaient remplis de larmes.

-Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Je me suis sentie abandonnée. Ne me refais jamais plus ça et ne te bats jamais plus en duel Drago. Jamais. Je ne pourrais pas le supporter.
Elle lui avait de nouveau sauté au cou, semblant oublier qu'il avait eu un accident plutôt grave quelques jours avant.

-Astoria. Je ne peux pas te promettre cela, de ne plus me battre en duel mais je ferais tout pour l'éviter. Tu as ma parole que je chercherais une alternative. Maintenant si tu pouvais.
-Excuse-moi mon amour. Je vais envoyer une lettre à Hermione Granger et Harry Potter..
-Potter ? Qu'est-ce que Potter…
-Il a été très gentil avec moi et je lui ai dit que si tu allais mieux, je lui ferais savoir. Je tiens ma parole, c'est tout. Je le ferais quand je rentrerais.
-Je vais venir avec toi.
-Non. Tu vas te reposer.
-Je me suis reposé pendant 3 jours Astoria.
-Non. Tu étais dans le coma pendant 3 jours, ce qui est différent. Tu n'as qu'à aller te promener dans le jardin mais je t'interdis d'aller en dehors de notre propriété.
Il allait répliquer qu'il n'était pas impotent mais Scorpius arriva et il se tut. Il ne faisait jamais de remarques désagréables devant son fils à sa femme. Astoria en profita pour aller donner des indications aux elfes.
-Papa, tu comptes nous accompagner ?
Scorpius avait levé son sourcil et son esprit de Serdaigle semblait vouloir dire à son père que c'était une mauvaise idée. Il avait l'impression de se voir à son âge et cela le perturba un peu.
-Ce ne serait pas prudent.
-Oui c'est vrai. Ce ne serait pas prudent Papa.
Scorpius le serra contre lui.
-Papa ? J'ai eu peur. Vraiment peur. Et je voulais te dire que même si tu peux compter sur moi pour m'occuper de Maman ou de Grand-Mère Narcissa, si ça pouvait ne pas arriver avant très très longtemps, ce serait bien.
-Scorpius. Tu m'auras sur le dos encore très très longtemps.
Il releva la tête et vit Astoria avec sa cape.
-Mon ange, dis au revoir à ton père. Tu ne le reverras pas avant les vacances de Nöel et tu devrais prier pour.

Quand Drago fut seul dans sa grande demeure avec interdiction d'aller en dehors, il se retrouva comme en prison. Il avait l'impression d'être un lion en cage. Il s'assit dans un fauteuil et son esprit vagabonda vers Hermione Granger. Elle avait demandé à sa femme de lui donner de ses nouvelles ? Il sourit. Décidemment, elle ne pouvait pas s'empêcher de lui tourner autour. On sonna à la porte et un elfe alla ouvrir.
-Madame Hermione Granger voudrait vous parler maître.
-Fais la entrer. Ce n'est pas possible Granger. Je te manque tellement que tu te sens obligée de venir jusque dans ma propre maison ? lança-t-il quand il entendit des bruits d'escarpins derrière lui.
-Contente de voir que ton coma n'ait pas changé le fait que tu sois un connard de première Malefoy.
-C'est ce que tu aimes chez moi non ?
Hermione Granger apparut dans son champs de vision et Drago eut toutes les peines du monde à ne pas montrer sa satisfaction. Elle portait une robe noire s'arrêtant juste au dessus du genou et des escarpins vertigineux. Il releva les yeux vers sa tête, elle avait un chignon lâche et aucune trace de rouges à lèvres. Drago trouva cela déplorable. Mais au moins elle avait remis son parfum.
-Je croyais que tu ne porterais plus de talons de 15 cm, parce que tu es aussi maladroite que Longdubat.
-Déjà, ils ne font que 12 centimètres, et puis je ne suis pas aussi maladroite que Neville l'était quand nous étions à Poudlard.
-Enfin, tu t'es pris un arbre avec des talons.
-Essaye de marcher avec et après, tu auras le droit de me faire des leçons de morales.
-Hum.. Si j'étais transsexuel, je le ferais mais ce n'est pas mon cas. Prends un siège. Je n'aimerais pas que tu te prennes les pieds quelque part et que tu mettes une trainée sanguinolente sur mon tapis.
Elle s'assit sur le canapé, le plus près possible de lui et Drago ne put s'empêcher de voir une façon pour son ex camarade de se rapprocher de lui. Ils se regardèrent droit dans les yeux quelques instants.
-Elfe ! appela-t-il en détournant le regard.
-Oui maître.
-Apporte du thé vert. Tout de suite. Et du raisin. Qu'est-ce que tu fais là Granger ?
Elle regarda l'elfe apporter le plateau demandé à Drago et le remercia tout en l'empêchant de servir le thé. Drago renvoya son elfe d'un geste de la main. Elle voulait le servir pour le thé ? C'est elle qui voyait. Elle se pencha pour saisir la théière et elle versa le thé dans la tasse avec délicatesse. Drago l'observait alors qu'elle faisait le service. Cette femme avait un côté délicat qu'il n'aurait jamais imaginé. Elle lui tendit une tasse qu'il prit en penchant la tête.
-Je suis venue prendre de tes nouvelles, j'avais un rendez-vous dans le coin. Ça va ?
-Je sors d'un coma de plusieurs jours, répondit-il avec un rictus. Comment crois-tu que ça va ? C'est miraculeux que je puisse déjà tenir debout. Je suis un miraculé.
-Tu ne veux pas non plus être canonisé par le Pape non ?
-Tu penses qu'il accepterait ?
Hermione sourit d'un air énigmatique et avala une gorgée de thé. Elle leva le sourcil et eut une moue appréciatrice. C'était le thé préféré de Drago. Il le faisait venir du Japon tout spécialement, chaque mois. Scorpius le buvait aussi avec un nuage de lait, ce qui faisait en général beaucoup rire sa mère. Il devrait lui en faire envoyer avec un service. Quand il était Poudlard, il se souvenait que sa mère lui en avait envoyé un en argent ciselé. Il imaginait que Granger n'avait pas l'habitude de boire un thé aussi luxueux.

-Ton épouse n'est pas là ?
-Elle est partie raccompagner Scorpius à Poudlard. Mais je pensais que tu étais venue prendre de mes nouvelles pas celles de ma femme… Tu as changé d'orientation sexuelle en 3 jours ? C'est parce que j'étais dans le coma et que tu ne savais pas si j'allais m'en sortir ? Alors tu t'es tournée vers ma femme pour avoir une partie de moi et..
-Tu as toujours un humour aussi…spécial à ce que je vois. Trève de plaisanterie Malefoy. Que s'est-il passé avec Dennis ?
Là il reconnaissait la Hermione Granger cash qu'il avait toujours connu. Elle allait droit au but.
-Avec qui ? demanda-t-il tout de même en faisant mine de ne pas comprendre.
-Ne fais pas le malin avec moi, tu sais très bien de qui je parle et de quoi je parle.
-Si tu sais de quoi tu parles, pourquoi tu..
On sonna de nouveau à la porte. Une fois, deux fois et Drago finit par appeler son elfe.
-Je ne suis pas disponible, sauf si c'est le Ministre de la Magie ou…
Une douleur le prit derrière les yeux et il se les frotta. Il sentit la main de Granger sur son genou. Elle s'était penchée et il avait une vue imprenable sur son décolleté et sur sa croix. Il sentait des fourmillements dans ses jambes. Elle avait l'air inquiète.
-Ou un médicomage. Si c'est un médicomage fais le venir ici, finit-il par dire avec un rictus.
-Je n'aurais pas dû venir. Je vais te laisser, c'était ridicule, il faudrait que tu..
-Non, l'interrompit-il en lui saisissant le poignet. Reste. Ne me laisse pas.
Il leva les yeux vers elle et il se redressa tant bien que mal. Même avec ses talons, elle était plus petite que lui. Soif de passion. Il aimait cette odeur.. Il tenait toujours le poignet de Granger et elle ne lui disait pas qu'il avait les mains froides pour une fois. Elle essaya de se dégager doucement comme pour ne pas le brusquer mais il glissa son autre main sur sa hanche.

-Reste avec moi, murmura-t-il. Ne me laisse pas seul. Ne me..
-Je vais rester jusqu'à ce que ta femme arrive. Je ne te laisse pas.
Il commençait à avoir mal à la tête. Très sérieusement. Il ramena Granger un peu vers lui pour qu'elle le soutienne parce qu'il sentait qu'il allait mal.
-Drago, ne fais pas ça. On est chez..
-Hermione… lui dit-il pour la faire taire. J'ai mal à la tête et j'ai besoin d'une béquille, te fais pas d'idée. Rattrape moi.
Il tourna de l'œil et ses genoux le lâchèrent. Il sentait du sang couler de son nez. Mais il n'avait plus vraiment l'impression d'être dans son corps. Il voyait Hermione Granger qui le retenait. Il sentait le sol, il clignait des paupières, il entendait des bruits de pas, de meubles bouger autour de lui. On lui tourna la tête, et il vit Hermione Granger. Ses lèves bougeaient mais il n'entendait pas les sons sortants de sa bouche. Il ferma les yeux quand il la vit se rapprocher de lui.

Quand il les rouvrit, il était dans un lit mais pas chez lui. Il reconnaissait cette odeur. Sainte Mangouste. Que faisait-il ici ? Il vit une silhouette féminine près de la fenêtre.
-Astoria ? appela-t-il doucement alors qu'il prenait peu à peu conscience du monde extérieur.
-Non. C'est Hermione. J'ai envoyé l'un de mes assistants chez toi pour prévenir ta femme dès qu'elle arrivera. Tu as fait un malaise et je ne savais pas quoi faire d'autres.
Granger s'assit sur son lit juste à côté de lui. Il tendit les mains et lui caressa doucement les mains. Il pouvait la sentir frissonner à ce contact.
-Je vais chercher un médicomage, dit-elle soudainement en rompant le contact
-Attends Granger. Crivey ? Il est vivant ou pas ? Ré..
Il tourna la tête et il vit le ministre en personne entrer dans la chambre. Drago vit que le Ministre n'avait pas du tout en vie de rire.
-Toutes mes excuses monsieur le Ministre si je ne me lève pas, la dernière fois, j'ai failli écraser Hermione Granger Weasley.

Cette dernière qui s'était levée haussa un sourcil. Il ne l'appelait que rarement par son nom officiel. Il vit Potter rentrer à sa suite. Il glissa un mot dans l'oreille de Kingsley. Drago baissa le regard. Il n'était pas au meilleur de sa forme et voir Potter ici alors qu'li était dans cette situation lui déplaisait. Il se redressa, commença à voir double et ne put retenir une grimace de douleur.
-Que puis-je faire pour vous ?
-Nous raconter ce qu'il s'est passé Malefoy. Ce serait un bon début, lui répondit froidement Potter en plissant des yeux à travers ses lunettes d'intellectuel.
-Kingsley, Harry, ce n'est pas le moment je crois, commença Hermione.
-Si si, on sera débarrassé, fit Drago. Je t'écoute Potter.
-Déjà, première question, où est Padma Patil ?
-Comment tu veux que je le sache, répondit avec mépris Drago. C'est pas ma femme et j'ai été quelque peu.. absent depuis ces derniers jours.
-Alors laisse-moi te rafraichir la mémoire. Nous étions en week-end tranquillement quand tu as commencé à faire ton Male..
-Harry ! s'exclama Hermione en fronçant des sourcils.
-Quand Dennis et Padma sont sortis, ils étaient ensemble parce que je les ai vu et quand on a retrouvé Crivey, elle n'était plus là mais toi tu étais là. Alors question : où est Padma ?

-Et bien.. j'imagine que.. Kauchemar ! appela-t-il.
Son elfe apparut près de lui et il le regarda avec circonspection.
-Où as-tu emmené Padma Patil ?
-Kauchemar l'a mise en sécurité maître.

-Question d'après, Potter.
-M. Malefoy…
-Bon d'accord. Kauchemar ramène Mme Patil au 15th Camden Street à Londres et rentre au manoir.
-Oui maître. Tout de suite maître.

-Bon, question suivante. Et tu as intérêt à te dépêcher avant que ma femme arrive. Tu es peut-être son nouveau jouet Potter mais ami ou pas, elle te jetera en dehors de cette chambre.
-Je ne crois pas.
-Elle a mis mon père et ses parents dehors en moins de 2 minutes. Elle y arrivera en 30 secondes avec toi. Prochaine question.

-Tu as séquestré Padma Patil ? hallucina Potter en écarquillant les yeux.
-Arrête de projeter tes fantasmes dans la réalité Potter. J'ai sauvé la vie de Padma Patil.
-Et après c'est moi qui projete mes fantasmes.
-Fais moi avaler du véritaserum si tu ne me crois pas, rétorqua Drago en relevant le menton.
-Bonne id..
-Harry. Ça suffit, le coupa Kingsley Shackelbot.
-Je dis la vérité. Je suis sorti avec Pansy pour lui parler en privé.
-De quoi ?
-D'une affaire privée. C'est mon amie et..
-C'est ton ex.
-Potter, si tu ne t'étais pas jeté sur la petite sœur de Weasley comme un carnivore sur de la viande fraiche pour la dépuceler, ce qui en réalité ne t'a pas vraiment laissé le choix en matière de mariage sinon tu perdais l'amitié de la carotte, tu saurais que quand on couche avec quelqu'un quand on est à Poudlard et qu'on est pas marié avec en fin de compte, 20 ans plus tard, ça s'appelle un plan cul et que dans ce cas, on peut être "ami". Et puis, franchement, c'est Pansy.
-Un plan cul ?
-Oui. Toujours est-il que quand je suis sorti du salon pour aller rejoindre Astoria, j'ai entendu une dispute de couple et je ne serais pas intervenu si je n'avais pas vu Crivey la frapper. Et ce n'était pas gentillet, non pas du tout. C'était une bonne vieille gifle prise avec élan et elle s'est éclatée contre le mur et ensuite…
-Attends tu rigoles ?! s'exclama Hermione Granger horrifiée.
Il tourna ses yeux gris vers elle et les plongea dans ses yeux.
-J'ai l'air de plaisanter. J'ai peut-être tous les défauts du monde mais je ne supporte pas qu'on frappe une femme ou un enfant d'ailleurs. Du coup je me suis légèrement interposé.
-Légèrement ?

-Oui Potter légèrement. Et Crivey m'a hurlé de me mêler de mes affaires. J'ai bien évidemment refusé de laisser ce taré avec Patil. Du coup il s'est mis en colère, nous a jeté un sort ce qui a projeté Patil contre le mur, elle a perdu connaissance. Il m'a hurlé que si il avait frappé sa femme c'était de ma faute, évidemment, je suis le diable vous comprenez ? Et quand j'ai envoyé mon elfe pour la mettre en sécurité, il a littéralement pété un câble et on a débuté le duel. Voilà. Fin de l'histoire.
-Et tu penses qu'on va te croire ? Tu as failli le tuer !
Cette dernière phrase fit tilt dans la tête de Drago et il blêmit. Il se passa une main sur le visage et il se redressa.
-Comment ça failli ? Il est pas mort ?! Mais c'est pas possible, si je lui ai jeté ce sort à la con, c'était pour qu'il y reste ! Vous aviez vraiment besoin de le sauver ! s'écria-t-il.

Il était hors de lui. Il se leva en grimaçant et il commença à faire les cent pas dans la chambre. Il y avait un silence dans la salle. Il pouvait réfléchir en toute sérénité.
-Donc tu as essayé de le tuer ?
Drago se retourna brusquement.
-Potter, dis-moi, quand tu as vaincu Voldemort, tu savais que tu devais le tuer n'est-ce pas ? Et bien moi c'était pareil. C'était soit moi, soit Arzock. Et tu vois, j'ai préféré que ce soit lui parce qu'il avait l'intention de me posséder et personne n'aurait été en mesure de l'arrêter.
-Mais de quoi tu parles ? C'est quoi Arzock ?
-Décidemment Potter, toutes ces années à faire croire que tu étais un sorcier digne de ce nom… Tu sais peut-être lancer un Patronus mais tu ne connais pas les bases de notre monde… l'attaqua Drago passablement énervé par la nouvelle.
-Une créature diabolique qui colonise son hôte pour survivre. Un être cruel et sanguinaire. Une légende urbaine, répondit Kingsley en posant une main sur Harry pour ne pas que ce dernier jette un sort à Malefoy.
-Vous avez tort Monsieur le Ministre. Ce n'est pas une légende urbaine. C'est un fait.
-Malefoy, c'est une créature de conte pour faire peur aux enfants, comme le Gram-groum.

-Granger, j'aurais adoré que ce soit le cas. Mais tu fais erreur. Tu sais quoi ? Quand j'étais enfant je pensais que la Baguette du Sureau était un élément de légende jusqu'à ce que le Seigneur des Ténèbres essaye de la récupérer activement et tu sais quoi ça m'a fait un choc. Alors tu vois quand Bella lors d'une réunion des Mangemorts a demandé si Arzock devait être enrôler dans les rangs des partisans au titre de chien de garde comme Greyback, il y a eu un froid dans ma salle à manger et tu sais ce qu'a dit le Sei..Voldemort ? Il a dit "Non, parce que Arzock serait incontrôlable. Il nous servira en dernier recours". Alors crois-moi quand je te dis que Arzock existe et que Crivey est possédé.
-Je suis désolé Malefoy. C'est trop simple de faire appel à une parole de Voldemort datant de plus de 20 ans pour te justifier d'une tentative de meurtre, rétorqua Potter en se passant la main dans les cheveux.
-Demandez à Patil. Elle vous dira que le comportement de son mari était violent. Vous en voulez d'autres ? Je suis sur qu'il a déjà agressé quelqu'un, parce que Arzock est un meurtrier. Alors vous devez laisser mourir Crivey. C'est une nécessité. C'est le seul moyen pour lui de mourir. Que son hôte meurt avant qu'il en est possédé un autre bien portant. Ou sinon, il faudrait une quantité de magie énorme.

Les trois sorciers le regardaient mais ils ne le croyaient pas. Aucun des trois. Drago regretta à ce moment là de ne pas avoir créer de lien avec Potter à Poudlard. Sinon, il est certain qu'il l'aurait cru. Le Ministre quant à lui était impassible et il n'avait pas réagi depuis plusieurs minutes.

-Vous connaissez bien des Legilimens, non ? Alors prenez-en un et..
-Non, fit le Ministre. C'est hors de question. Dans son état, il ne pourrait pas y survivre. Nous allons faire une enquête. Je vous demanderais de ne pas quitter le pays le temps que l'enquête se poursuive.
-C'est une blague ?
-Ai-je l'air de rire Monsieur Malefoy ? lui demanda froidement le Ministre. Estimez-vous heureux, au vu de votre état que vous ne soyez pas envoyé à Azkaban pour tentative de meurtre.
-Allez-y. Je préfère encore finir en prison plutôt que d'avoir un traitement de faveur mêlé à de la suspicion. Envoyez moi en prison et quand j'en sortirais, parce qu'il est évident que j'en sortirais, vous me devrez tellement de dommages et intérêts que ça coulera votre administration.
-L'argent, toujours l'argent, Drago Malefoy.
Drago faillit répliquer que son argent avait bien servi la cause de Kingsley depuis ces 5 dernières années, mais il ne le fit pas. Il se crispa néanmoins.
-Cela n'a rien à voir avec l'argent Monsieur le Ministre. Mais il semblerait que tant que je n'aurais pas été mis au pilori, personne ne me croira alors que je dis la vérité. Alors arrêtez moi.
-Vous avez fini de jouer aux coqs tous les trois ? Toi tu retournes t'asseoir et..
Elle fut interrompue par l'arrivée de son mari. Drago leva les yeux au ciel.
-Génial. Il manquait plus qu'une carotte rapée.

-La fouine, tu la fermes ou je te colle mon poing dans la figure.
-On s'est déjà battu ce week-end et tu t'es étalé dans la boue comme une crêpe.
-Comment ça vous vous êtes battus ?
Potter jeta un regard interrogatif à Weasley, ce dernier allait parler mais Hermione l'interrompit.
-C'était pendant la partie, mais c'était totalement encadré. Qu'est-ce que tu fais là Ron ?
-Dennis vient de se réveiller. Hermione, on a des nouvelles de Padma ? Je vais aller la chercher.

Potter sortit immédiatement de la pièce suivi par Kingsley Shackelbot qui ne jeta pas un regard à Drago quand Weasley avait annoncé la nouvelle. Hermione prit Ron par le bras et le mena à la porte.
-Elle est chez elle, répondit Hermione Granger. Tu rentres directement à la maison après ou tu travailles ?
-Je ne serais pas là, ni ce soir, ni demain…C'est une mission tranquille ne t'inquiètes pas. Je vais passer chercher Hugo chez ma mère, sauf si tu veux avoir une soirée tranquille pour te reposer.
-Ça fait des lustres que je n'ai pas passé une soirée seule avec Hugo. Dis-lui que je ne reviendrais pas tard.
Drago vit les mains de Weasley autour de la taille de Granger et il détourna les yeux d'un air dégoûté quand il comprit qu'ils allaient s'embrasser
-Fais attention à toi Ron.
-Et amuse toi bien avec le petit, ma belle.
Ronald Weasley transplana et Drago Malefoy se mit à rire. Hermione se retourna brusquement, leva un sourcil et un air excédé s'afficha sur son visage.
-Qu'est-ce qu'il y a encore ?
-Rien du tout ma belle.
Son rire redoubla et il vit Hermione Granger mettre ses mains sur ses hanches.
-Technique de drague à deux noises, lui expliqua-t-il. Enfin venant d'un Weasley, pas étonnant.
-Je te demande pardon ?
-C'est une technique de drague à deux noises, un peu comme.. ma gazelle ?
-Écoute Malefoy, Ronald est mon mari, il m'appelle comme il veut. Et il n'a pas besoin de me draguer comme si j'étais une minette de 20 ans.
-Tu crois ça ? Que sous prétexte qu'on est marié, il n'y a plus un jeu de séduction ?
-Je..
-Tu fais erreur si tu penses ça. C'est la base même du couple. Une constante séduction, ajouta-t-il en détachant les mots.
Il s'était rapproché de Granger et avait fermé la porte d'un coup de baguette magique.
-Quand l'autre ne nous attire plus, c'est le début de la fin. Quand ta femme n'est plus capable d'un seul mouvement de cheveu de te donner envie de lui arracher son soutien gorge ou quand ton mari n'arrive plus à te faire sentir désirable.. C'est la fin Granger. Et..quand embrasser son conjoint n'est plus qu'un geste de routine, c'est..
Il inspira son odeur, ferma les yeux et eut un sourire sarcastique.
-atroce, n'est-ce pas Granger ?

-Je ne sais pas, ce n'est pas mon cas Drago.
-Alors pourquoi tu trembles quand je suis à côté de toi ?
-Parce que tu m'énerves. Tu croyais que c'était quoi d'autres ? Mais par contre ça sent le vécu si tu as besoin d'un thérapeute de couple, je suis certaine que tu en trouveras un bon. Tu as l'argent pour te payer le meilleur.
La porte s'ouvrit et Astoria se montra. Elle était plus que pâle.
-Je croyais que tu ne devais plus me faire de frayeur pareille !
-C'est de ma faute. Il a fait un malaise et je ne savais pas quoi faire alors je l'ai emmené ici.
-Merci, vous avez bien fait.
-Je vais vous laisser. Si vous avez besoin de quoi que ce soit Astoria, je suis à votre disposition.

Si Astoria trouva aussi étrange cette formulation que Drago, elle ne le montra pas. Elle se contenta de la remercier de sa sollicitude et elle embrassa son mari. Drago se fit examiner par un médicomage qui lui prescrit beaucoup de repos et il parut embêté par son mal de tête persistant. Il lui demanda de rester pour d'autes analyses plus poussées. Il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait dire par là mais il demanda si demain matin à la première heure, il serait parti, parce qu'il avait des choses importantes à faire.
-Plus importante que votre santé.
-Quand on emploie des milliers de gens à travers le monde, oui, certaines choses sont plus importantes que sa santé.
Il devait aller en Écosse. Peu importe ce que lui dirait Shackelbot. Il avait mis des mois à obtenir le tiers de l'entreprise de whiskey, il n'allait pas faire tout capoter maintenant. Il se fit examiner en long, en large et en travers et le lendemain, à 10h, il était sur le départ de l'hôpital. Il croisa Padma Patil alors qu'il sortait pour rejoindre sa limousine.
-Drago ? l'interpella-t-elle alors qu'il descendait les marches de l'hôpital.
-Oui ?
-Je.. je voulais te dire..
-Hum.. Abrège, je dois y aller.
-Merci. Tu as sauvé ma vie de couple. Moi je le sais, lui le sait aussi mais il est tellement fier qu'il ne l'admettra pas. Alors j'ai une dette envers toi. Demande moi ce que tu veux, quand tu veux.
Elle se mit sur la pointe des pieds et lui colla un bisou sur la joue, avant de rejoindre son époux. Il resta figé quelques secondes et monta dans la voiture. Oui, il avait sauvé Crivey de l'emprise de Arzock et il n'aurait jamais de reconnaissance pour ça. Jamais. Il était un héros de l'ombre. Cette expression le fit sourire. Finalement, ce n'était pas plus mal.