Quand Drago se réveilla le matin du samedi, il était frais et dispo. La Picolite avait fait son œuvre et pour se réveiller totalement, Drago prit une grande tasse de thé.

-Il est quelle heure ?
-8h00 ma chérie, répondit-il alors qu'il laçait ses baskets
-Tu vas courir ?
-Oui, j'espère que le temps ne va pas se gâter.
-Tu ne dors pas assez Drago.
-Je n'ai plus sommeil. Vraiment. Je te rejoins pour le petit-déjeuner Astoria.
Il se pencha vers sa femme pour l'embrasser et sortit de la pièce. Le parc était magnifique à cette heure-ci. Il y avait du soleil certes mais des nuages gris s'avançaient. Il espérait qu'ils n'éclateraient pas dans la journée. Il s'enfonça dans le petit bois derrière la propriété en courant à bonne foulée. Il devait éliminer tout ce qu'il avait avalé dans la journée d'hier. Il arriva aux limites du jardin et sauta par dessus le muret avant de s'enfoncer dans la campagne du Sussex. Il y avait des bois et Drago aimait courir dans les bois. Il se sentait tellement plus libre. Il arriva sur une étendue avec des rochers. Il monta sur l'un deux et se mit à crier à plein poumon. Son cri résonna dans toute la vallée. Il se sentait libre. Il redescendit de son rocher et continua sa course.
-Alors Sorcière Hebdo disait vrai ?

Il releva les yeux et vit Weasley sœur qui le regardait, elle-même en tenue de sport, les cheveux tirés en arrière. Elle se mit à son niveau pour courir.
-Qu'est-ce que tu me veux encore ?
-Je voulais qu'on se mette d'accord sur une chose. Je suis désolée de t'avoir attaqué hier, je n'étais pas dans mon état normal. Mais avise toi d'encore insulter ma famille et je te castre. Et il n'y aura pas d'Hermione Granger pour te sauver la mise cette fois. Oh et autant te le dire, Harry et moi on a jamais rien eu contre toi mais nous aussi on a beaucoup de relation et si tu t'avises à raconter ce qu'il s'est passé hier soir, je peux t'assurer que le Feudymon que tu as jeté sera en première page. Donc, moi j'arrête de te traiter de Mangemort et toi tu n'intentes aucune action contre moi.
-Je crois qu'on a un deal Weasley, lui répondit-il après une seconde de réflexion superflue. Tu es beaucoup plus intelligente que ton frère aîné.
-Je suis une femme. Je suis forcément plus intelligente que mon frère, dit-elle avec dédain.
Drago tourna la tête dans le sens inverse de Ginevra Potter pour cacher son rire et il continua à courir sans répondre. Il était trempé. L'orage avait éclaté alors qu'ils revenaient. La piste était détrempée et ils avaient tous les deux plus d'une fois dérapés et Ginny Weasley s'était même éclatée la figure dans de la boue avant d'éclater de rire. Drago s'était arrêté et la regardait. Il ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle à être couvert de boue. Ah les pauvres… un rien les faisait rire.
-Et m'aider à me relever, non ?
-Non. Je ne veux pas avoir de la boue partout sous mes ongles.
Drago tourna les talons et marcha sous la pluie, parce que courir, ce n'était pas envisageable. Il hésita à chanter mais Weasley était dans les parages.

Ils reprirent la course quand ils revinrent sur une terre un peu plus ferme et ils se mirent à sprinter jusqu'à la porte principale. Drago gagna haut la main. Ses mollets le faisaient souffrir mais il avait la satisfaction d'avoir battu la femme de Potter encore une fois. Il retourna dans ses appartements. Astoria se faisait les ongles de doigts de pieds et chantait du Célestina Moldubec, en peignoir.
-En fait ? Tu étais passé où hier ?
-J'ai été me promener dehors pour regarder les étoiles.
-D'accord. Tu devrais te sécher, sinon tu vas attraper froid et comme tu es du genre à refuser de te soigner parce que ça..comment tu dis déjà ? Ça forge le caractère ? se moqua Astoria.
-Attends. Un rhume de rien du tout ça passe en 2 jours et tu sais très bien que je fais des réactions à cette potion, j'ai des plaques sur le corps après.. Et je n'ai pas encore trouvé l'alternative à la belladone, ajouta-t-il en retirant ses habits.
-En même temps, il t'a fallu des années pour mettre au point la Picolite. Et tu t'es penché sur la potion anti-rhume… la dernière fois que tu en as pris ? en janvier ? Tu travailles trop Drago, c'est pour ça que tu n'as pas encore eu le temps de te pencher sérieusement sur la question. Mais dès que tu le feras, il ne te faudra pas longtemps, j'en suis certaine.
-Tu as raison, tu as peut-être raison, ajouta-t-il en voyant sa femme sourire d'un air entendu. Je devrais me concentrer sur l'essentiel, marmonna-t-il en allant dans la salle de bain.
Alors qu'il sortait de la salle de bain et finissait de boutonner sa robe de sorcier, Drago vit que sa femme avait enfilé un pantalon en lin marron, un beau chemisier blanc qu'elle avait laissé entrouvert jusqu'à ses seins. Cette silhouette lui allait à ravir. Elle était mignonne comme tout dedans. Elle rayonnait de jeunesse et de santé. Drago eut un pincement au cœur en la voyant.
-Il y a un souci ? Drago ?
-Cette tenue te va à ravir Astoria.

Son beau-frère lui fit la même réflexion et elle rosit de plaisir pour la seconde fois en cinq minutes. Daphné, quant à elle, se contenta de regarder sa petite sœur comme si elle était une marginale. Drago put constater avec satisfaction les effets de la Picolite sur un panel varié de personnes lors du petit déjeuner. Au premier coup d'œil, il avait remarqué que certains n'en avaient pas pris assez par exemple et cela lui donna des idées pour essayer de vendre une potion plus concentrée avec des effets plus radicaux.

-Drago ?

-Pardon. Tu disais Daphné ?

-Toujours dans la lune toi. Je te demandais si tu avais si tu avais des nouvelles de Ashton. Parce que mon fils ne daigne pas m'en envoyer.
-Si tu ne lui avais pas sucré son argent de poche, peut-être qu'il serait plus clément avec toi Daphné, répondit sa sœur.
-Si ton fils était ingrat et que le seul moyen de le tenir était de lui sucrer son argent de poche comme tu dis, tu ferais comme moi.
-Tu as fait quoi ? demanda Enguerran d'une voix blanche.
Enguerran avait levé son sourcil et fixait sa femme sans comprendre. Ils s'étaient éloignés des autres Serpentards qui étaient présents et mangeaient tous les quatre dans leur coin.
-Daphné, je t'ai posé une question, reprit-il un peu plus fermement.
-Je le sais. J'ai supprimé l'argent de poche de ton fils aîné parce qu'il se trouve que monsieur a encore transplaner de manière illégale.
-C'est une chose de transplaner iillégalement mais lui supprimer son argent de poche ? Tu aurais pu m'en parler, lui reprocha-t-il.
-Pour que tu refuses ?
-Mais voyons Honey, c'est Ashton ?! Il trouvera toujours un moyen de se procurer de l'argent. Je suis sûr qu'il a déjà envoyé un hibou à tous les membres de ta famille et de la mienne ! N'est-ce pas ?
Il cherchait confirmation auprès de Drago et ce dernier ne répondit pas, il n'en avait pas besoin, il avait eu sa réponse. Il se retourna vers sa femme.
-Alors que si tu m'en avais parlé ; je t'aurais simplement dit d'envoyer une lettre à son directeur de maison pour qu'il lui interdise d'aller à Pré-au-Lard jusqu'aux vacances de Noël, ce qui aurait été une punition beaucoup plus sensé que de l'envoyer là-bas sans argent, comme.. comme un pauvre !
Drago approuvait ce que disait Enguerran. Ça aurait été beaucoup plus sensé et ça aurait fait les pieds à Ashton.
-Excuse-moi de ne pas penser à des choses pareilles. Tu veux qu'on le fasse ?
-Maintenant, c'est trop tard ! On ne va pas le punir deux fois pour la même bêtise, ce serait un manque total de cohérence éducationnelle. Par contre, je te préviens tout de suite Honey, s'il a envoyé une lettre à ton père, autant te dire que je déclinerai toute responsabilité dans ce désastre.
Drago n'y avait pas pensé mais si son filleul lui avait envoyé une lettre pour lui demander d'intercéder auprès de son père pour récupérer le droit d'user de son compte en banque, s'il avait envoyé une lettre à sa tante pour lui demander de l'argent, il avait forcément envoyé une lettre à son grand-père Greengrass pour se plaindre du fait qu'il avait désormais "moins d'argent qu'un Weasley", selon l'expression consacrée par Drago lors de sa première année à Poudlard. D'ailleurs à voir la tête que faisait Daphné, elle n'avait pas pensé que son père pourrait éventuellement être au courant, et cette idée lui fit perdre quelques couleurs.
-Tu crois qu'il aurait prévenu Papa ? Je ne pense pas qu'Ashton ferait ça, si ?
-Si tu le penses, cela veut dire que tu es sotte Daphné. Bien sûr qu'il l'a fait. J'aurais été lui, je l'aurais fait, comme n'importe quel enfant voyant l'importance que ton père a pour toi.
Astoria et Drago se jettèrent un regard en coin. Ils n'avaient jamais entendu Enguerran reprocher quoi que ce soit avec ce ton là, à Daphné. En même temps, Daphné n'avait jamais fait quelque chose d'aussi stupide. Enguerran fusilla sa femme du regard quelques secondes puis il sourit et changea de sujet aussi vite, voyant le malaise créer à table.
-Du coup Écosse mercredi et le Mexique c'est pour quand ?
-La semaine encore d'après, pourquoi ?

-J'aurais besoin de toi pour une affaire à Paris.
-Pour le..
-Oui.
Il parlait du week-end entre hommes qu'ils avaient programmé pendant leur brunch. Drago acquiesça et lui répondit qu'il était dispo entre l'Amérique et Pékin. Il vit Astoria pincer légèrement de la bouche.
-D'ailleurs Ria, continua Enguerran, je ne sais pas si Daphné te l'a proposée mais tu l'accompagnerais dans 3 semaines dans le Sud de la France dans l'une de mes propriétés familiales ? Je préfèrerais qu'elle ne reste pas toute seule. À la limite, on pourrait en profiter Drago et moi pour aller à Paris régler cette petite affaire et on viendrait vous rejoindre.
-Oui, il a raison Astoria. Je pense que l'air de la Méditerranée te fera le plus grand bien, constata sa sœur toujours vexée de s'être fait rabrouer de la sorte devant sa petite sœur. Tu es vraiment très pâle, un peu comme quand.. tu es enceinte Astoria ?
Drago s'étouffa avec un morceau de toast et toussa bruyamment.
-Je ne suis absolument pas enceinte voyons.
-Alors c'est quand que vous nous faites un second ? Parce que Scorpius a besoin d'un compagnon de jeu..
-Qui a 10 ans d'écart avec lui ? À part aux échecs, ils ne vont pas beaucoup jouer ensemble. Et puis, il y a le tien à venir. Je sens qu'il va passer beaucoup de temps chez nous, comme celui d'avant.
Astoria lui écrasa le pied sous la table.
-Ce n'est pas prévu pour le moment, répondit-elle juste après.

-Si votre fils à venir a besoin d'un compagnon de jeu, vous n'aurez qu'à en refaire un juste après. Mais Astoria a raison, pour nous ce n'est pas prévu du tout. Même si… ce n'est pas faute d'essayer, ajouta Drago avec un sourire entendu vers son beau-frère par alliance.
Enguerran éclata de rire suivit par Drago Malefoy. Il tourna la tête et vit Hermione Granger arriver. Elle avait mis une robe courte blanche et avait laissé ses cheveux détachés. Elle lisait une lettre et souriait d'un air attendri. Ce devait être une lettre de son fils. Elle rayonnait réellement. Comme la veille au soir. Elle croisa le regard de Drago Malefoy et sourit dans sa direction, il hocha la tête.

Après le petit déjeuner, les anciens Serpentards se réunirent dans un salon prévu à cet effet. Drago s'assit dans un fauteuil, près de la fenêtre, avec l'un de ses dossiers pour son premier rendez-vous de lundi tout en écoutant distraitement les conversations de ses anciens camarades.
-Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire aujourd'hui ? Il pleut des cordes.
-J'imagine que Granger aura prévu une activité toi aussi cherche dans un livre..
-..ou toi aussi libère ton elfe de maison !
Daphné et Pansy éclatèrent d'un rire moqueur et Drago les fusilla du regard et continua de lire son dossier mais il n'était pas concentré. Il tourna ses yeux gris vers les nuages de même couleur. Il faisait un temps absolument abominable. Il espérait que le ciel se dégagerait dans l'après-midi, sinon, il finirait chèvre. Astoria, qui parlait à son premier ex, remarqua qu'il la fixait et elle se dirigea vers lui. Elle s'assit sur ses genoux et lui demanda ce qui n'allait pas en passant son index sur sa joue.
-Qui te fait croire que quelque chose ne va pas ?
-Tu as eu ce regard là.. celui que tu fais quand quelque chose ne va pas mais que tu n'y peux rien. Tu peux m'en parler. C'est le temps ?
-Oui. C'est ça. En fait on a pas reparlé de ce que tu m'as confié hier soir.
-Nous n'avons pas eu le temps.
-Et qu'est-ce qui te plairait ?
Sa femme tomba des nues. Ses yeux s'ouvrirent en grand.
-Parce que tu es d'accord ? sourit Astoria.
-Tu m'as dit que tu étais une femme moderne, hier. C'est vrai. Je peux comprendre que tu n'as pas envie de vivre à mes crochets ou encore avec l'héritage de ta famille, comme la génération d'au dessus. Je peux le comprendre. Tu as des parts de l'empire Malefoy en propre mais ce n'est pas pareil que de travailler, aussi, qu'est-ce qu'il te plairait de faire ? Tu veux créer ton entreprise ? Dis-moi et je t'aiderais.
-C'est vrai ? Tu ferais ça ?
-Bien sûr, tu es ma femme. Réponds-moi.
-En fait je voulais juste t'en parler, je n'y ai pas vraiment réfléchi.
-Qu'est-ce que tu aimes faire ?
-Je ne sais pas.. je ne suis douée en rien. Enfin, je veux dire, je n'ai jamais travaillé.
Drago observa son épouse et après quelques secondes eut un sourire en coin. Elle semblait un peu désemparée et ce fut qui trouva à sa place.
-Que penserais-tu de diriger Maped ? Non, j'ai trouvé. Je sais ce qu'il te plairait, dans quoi tu es douée. Tu as un don avec la mode. Tu sais ce qui va ou pas aux gens. Fais du conseil en image. Les gens se bousculeront pour avoir ton avis. Tu ferais ce que tu fais le mieux, donner des ordres et ce que tu aimes le mieux, les boutiques. Comme je te l'ai dit, je cherche à diversifier mes activités. Occupe-toi de cette branche de l'empire Malefoy. Je le financerai et tu auras quartier libre. Tu ne devras des comptes à personne. Qu'en penses-tu?
-C'est.. c'est une idée géniale Drago. Merci mon chéri, s'écria-t-elle en l'embrassant. Mais par quoi dois-je commencer ?
-Par te faire de la pub. Mon équipe est ton équipe. Je demanderais à ma secrétaire de t'envoyer mes directeurs marketings, ensuite on fera une étude de marché, mais je suis sur que ça marchera.
-Tu penses ?
-Ma chérie, tu es une Malefoy par alliance, évidemment que ça marchera. Tout le monde t'aime et tu as un réseau très important. Je sais que tu en as envie, je le vois dans tes yeux.
-Tu sais ce dont j'ai envie, là maintenant ?
Elle le regarda d'un air coquin et lui faisant un sourire de connivence. Il allait lui dire d'aller dans leur chambre à coucher mais il fut perturbé par le silence complet qui se fit entendre dans la salle. Hermione Granger se trouvait dans l'embrasure de la porte et quand elle le vit, elle se dirigea vers lui directement.
-Qu'est-ce que tu me veux Granger ?

-Ce n'est pas toi que je viens voir, mais ta femme.

Drago sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine alors que Granger continuait en évitant soigneusement de le regarder en face.
-Est-ce que je peux vous parler quelques minutes en privé Astoria ? C'est important.
Drago blémit mais comme il était déjà pâle, il savait que personne ne l'avait remarqué. Il essayait de savoir ce qu'elle voulait mais le visage de Granger était un masque d'impassibilité. Il ne pensait pas deux secondes qu'elle en serait venue là.. Elle allait raconter à sa femme ce qu'il s'était passé la nuit d'avant ?
-Évidemment.
Sa femme se leva des genoux de Drago et lui aussi.
-Qu'est-ce que tu as à dire à ma femme qui ne peut pas être dit devant moi ?
-C'est une affaire privée, répondit fermement Granger, et je n'ai pas l'intention d'en débattre avec toi devant tous tes anciens camarades. Astoria ?
-Je vous suis.
Les deux femmes s'en allèrent et Blaise s'approcha de Drago en lui posant une main sur l'épaule.
-Tu viens de laisser Granger te parler n'importe comment devant tout le monde. Ça va Drago ?
-Je vais réparer cet affront immédiatement.
Drago quitta la pièce après avoir fourré son dossier dans les mains de Blaise. Il entendit sa femme parler dans la pièce juste à côté.
-Ce n'était pas prévu Astoria mais..
-Tu te fous de moi Granger ?!
Drago ouvrit la porte entrouverte et entra dans la pièce. La première chose qu'il vit fut Hermione Granger qui souriait gentiment et Harry Potter qui avait posé une main dans le dos d'Astoria. À ce moment précis, Drago comprit pourquoi sa femme avait été emmené par Granger. C'était pour parler de la Résistance Mangemort plus sérieusement. À ce moment là, Drago se sentit stupide. Si Granger avait raconté à qui que ce soit l'affaire du confessionnal, Weasley aurait débarqué pour le tuer, il aurait dû y penser.
-Malefoy ? Que puis-je faire pour toi ?
-Tu ne vas quand même pas forcer Astoria à parler ouvertement contre Berry ? Tu veux qu'elle se fasse tuer ou quoi ?
-Vous ne craignez absolument rien.
-Potter, dit Drago en fronçant des sourcils, la prochaine que tu ouvres la bouche, si c'est pour dire des conneries comme ça, abstiens-toi.
-Le nom d'Astoria ne paraitra nul part. Vous avez ma parole madame.
-Il faut que tu comprennes un truc Potter, quelque chose que je sais depuis mon plus jeune âge. C'est que tout fini par se savoir. Astoria t'a donné suffisamment d'information hier pour que tu fasses couler Berry. Je ne vois pas ce que tu veux savoir de plus.
-Drago. Ferme immédiatement cette porte, lui ordonna Hermione Granger sérieusement.
Il la claqua et Hermione lança un sort pour chasser toute oreille indiscrète.
-Nous voulions être simplement certains d'avoir compris de quoi il en retournait. C'est tout. Rien de plus, rien de moins. Il n'y aura aucun rapport, c'est purement informel.
-Tu as intérêt. Parce qu'il y a une chose que je sais à propos des mages noirs, c'est qu'ils s'en prennent d'abord aux enfants et qu'il est hors de question que je mette Scorpius en danger pour que vous puissiez booster votre carrière en démantelant un réseau fantôme.
-Des mages noirs ? Il n'y a pas de mages noirs, n'est-ce pas Harry ? rétorqua Astoria sérieuse.
-Non madame.
-Tu crois ça ? bougonna Drago furieux.
-Je te demande pardon ?
-Rien. RIen du tout. Si tu es sûre de ton coup Granger, je ne dirais rien mais crois-moi Potter. L'Élu ou pas, si il arrive quoi que ce soit à Astoria par ta faute, je te tuerai sans état d'âme. Compris ?
Drago tourna les talons et quitta la pièce. Il vit Pansy arriver vers lui en courant
-Drago, je..
-Quoi encore ? aboya-t-il en levant les yeux au ciel. Qu'est-ce que tu veux Pansy ?
-Daphné a fait un malaise et son mari n'est..

Drago accéléra le mouvement jusqu'au salon des Serpentards et effectivement, sa belle-sœur était totalement dans les vapes. N'y avait-il aucun Serpentard qui était devenu guérisseur ? Ses camarades étaient tous une bande d'incapable. Il appela l'un de ses elfes de maison qui apparut tout aussi vite et lui demanda d'aller chercher Enguerran où qu'il soit et de le ramener de gré ou de force. Il s'approcha de sa belle-sœur. Elle ressemblait beaucoup à sa petite sœur même si Astoria était largement plus belle qu'elle. Il lui souleva la tête et sortit une boîte en argent de sa poche, celle qu'il avait utilisé avec Granger. Il l'approcha du nez de Daphné qui reprit petit à petit ses esprits. Lorsqu'elle lui demanda ce qu'il s'était passé, il lui répondit qu'elle s'était évanouie, probablement pour la fatigue.
-Et ton mari n'est jamais là quand il faut en plus, reprocha Drago.
-Il est parti, i minutes m'acheter mes vitamines pré-natales chez l'apothicaire le plus proche avec Blaise et sa petite amie. Mon elfe m'a donné une boîte vide. Les esclaves ne sont plus ce qu'ils étaient. Vraiment.
Il la redressa et demanda à un Serpentard dont il ne se souvenait plus du nom de lui apporter de l'eau pétillante et il la donna à Daphné.
-Je reviens, je vais chercher un médicomage.
-C'est bon, Drago, ça va aller.
-Comment s'appelle ce grand nigaud là, celui qui était chez les blaireaux.. vous savez là, le blond qui trainait avec la femme de Longdubat ?
-MacMillian ? hésita Parkinson.
-Ouais c'est ça. Macmillian est devenu médicomage. Je vais le chercher. Pansy, aide là à rentrer dans sa chambre..
-Mais je..
-Daphné Greengrass De la Croix, tu fais ce que je te dis, un point c'est tout. C'est le cousin de mon fils qui est là-dedans, pas question que tu en fasses n'importe quoi comme avec le précédent. Pansy. Emmène la dans ses appartements fissa.. Toi (il désigna un Serpentard ventripotent dont le nom lui échappait malencontreusement), tu vas chercher ma femme, elle est avec Granger et tu la ramènes. Toi, dit-il à un autre, tu vas dans l'aile Est, toi au nord, et moi je vais voir au sud. Le premier qui trouve MacMillian envoie un patronus aux autres. Allllez on se bouge là !
Il transplana dans l'aile sud du château et la première personne sur qui il tomba fut Longdubat.
-Ah Longdubat. Super. On est du côté des Gryffondors je suppose si je vois ta tête d'imbécile. Tu ne connaitrais pas un médicomage qui a notre âge par hasard ? À part l'autre patapouf de MacMillian ?
-Mais de quoi tu parles ?

-Toujours à la ramasse à ce que je vois.. J'ai besoin d'un médicomage. Tu en connais peut-être ?
-Dean mais..
Drago le contourna sans le remercier et finit par se rendre compte qu'avec un Sang-de-Bourbe, ça n'allait pas le faire, mais pas du tout. Si ça avait été pour lui, il en aurait eu un peu que faire, d'autant plus qu'il avait entendu dire que Dean Thomas était l'un des meilleurs de leur génération, mais Daphné refuserait à coup sûr.
-Et tu ne connaîtrais pas un Sang Pur médicomage sinon ? demanda-t-il en se retournant.
-Tu te moques de moi Malefoy ?
Longdubat avait blémit, puis sa mâchoire s'était durcie et il le fusillait dorénavant du regard.
-La personne qui en a.. pourquoi je me justifie en fait ? Tu connais un Sang pur médicomage oui ou non ? Je viens de te poser une question Neville Longdubat, tu réponds ou il faut que je te jette un sort comme quand on était à Poudlard pour ça ?
Longdubat lui jeta un regard noir et transplana le laissant seul dans le couloir. Drago sentit la moutarde lui monter au nez. Il ne perdait rien pour attendre ce Longdubat, pour qui se prenait-il ? Sous prétexte qu'il était devenu un minable prof, il snobait les autres ? Drago reprit sa marche jusqu'à entendre le rire de Weasley dans une pièce. La porte était entrouverte et Drago poussa la porte et en quelques secondes, il fut le centre de l'attention.
-On ne peut pas être tranquille sans voir un Malefoy… c'est pas possible ! ironisa Weasley en se levant.
-On ne peut pas non plus respirer quand il y a un Weasley à proximité mais bon, on a au moins la décence de faire comme si tu avais les moyens de te payer un savon sans taxer l'argent de ta femme. Y'a un médicomage dans le coin ?
-Oui pourquoi ? demandèrent en même temps Parvati Patil, Dean Thomas et un Gryffondor au cheveux brun dont il n'avait jamais su le nom.
-Patil, j'aurais besoin de toi. Tout de suite.
Il avait parlé d'un ton qui ne laissait pas place à un refus de la part de Patil. Elle se leva, il lui prit le bras et il transplana auprès des appartements de sa belle-sœur. Il forma un patronus pour ses camarades et l'envoya. Astoria sortit à ce moment là de la chambre de sa sœur.

-Je suis sûre que ce n'est rien. Tu as fait paniquer tout le monde Drago
-Ce n'est pas normal quand on est enceinte de tomber dans les choux comme ça. Arrête de dire n'importe quoi, rétorqua-t-il froidement.
-Je peux savoir ce que j'ai encore fait pour que tu me parles sur ce ton désagréable ?
-Absolument rien.

Astoria leva son sourcil droit et commença à pincer des lèvres tout en croisant les bras. Ils regardèrent quelques instants droit dans les yeux et soudain Astoria eut une révélation.
-Oh je sais, j'ai trouvé, c'est à cause de Hermione Granger ?
-Absolument pas, répondit Drago en pinçant la bouche malgré lui.
-Oh si c'est ça. Et à cause de Harry Potter, tout ça parce que je leur ai répété certaines choses d'hier soir ? C'est incroyable !
-Je n'ai rien dit de tel. Cesse d'interpréter des paroles que je n'ai pas eu.
-Tu n'as pas besoin, je lis en toi comme dans un livre ouvert Drago Malefoy.
-Arrête de m'appeler comme ça.
-C'est comme ça que tu t'appelles.
Soudain, cette scène lui en rappela une autre avec Hermione Granger dans son bureau juste après son arrestation. Il sentait encore la proximité entre eux. Il secoua la tête pour se retirer l'image de la tête;
-Non ? Ce n'est pas comme ça que tu t'appelles ? Drago Lucius Malefoy ?
-Mais qu'est-ce que tu racontes ? tu débloques ou quoi ? Bien sûr que c'est mon nom mais j'ai passé l'âge de me faire réprimander par quelqu'un utilisant mon nom en entier. J'ai passé l'âge de me faire réprimander tout court.
-Tu crois ça ? Alors arrête de te comporter comme un adolescent ! Je n'aurais peut-être pas besoin de te remettre les pendules à l'heure !
Il saisit sa femme par le bras et la mena dans leurs appartements non loin de là, il claqua la porte derrière eux. Il ne voulait pas de témoin de ça. Il jeta un informulé sur la pièce pour l'insonoriser.
-Je peux savoir ce que j'ai fait ? À part te dire que je trouvais que c'était une idée débile et dangereux surtout de donner des informations à Granger et Potter comme ça ?
-Drago ! Il n'y a aucun danger ?! lui répéta-t-elle en martelant les mots.
-Ça veut dire que tu es sotte Astoria Greengrass si tu penses deux secondes qu'il n'y a pas de danger à parler contre la Résistance Mangemort !
Leurs voix étaient montées d'un ton.
-Je t'interdis de m'insulter de la sorte. Je te signale que le service des Aurors n'est pas sur le coup, Potter me l'a affirmé, ce qui veut dire..
-Qu'il n'y a pas de mages noirs ? Pas de Mangemort parce qu'ils sont tous en prison ? Redescend sur terre Astoria, il ne faut pas croire tout ce que te dis tes deux nouveaux et merveilleux amis Harry Potter le Magnifique Balafré et Granger à la Folle Chevelure ! Je te rappelle qu'à chaque repas de famille, tu en as deux à côté de toi ! hurla Drago hors de lui. Tu es complètement conne ou quoi ?
Astoria le gifla avec force et allait quitter la pièce mais il la retint par le bras.
-Tu crois vraiment que tous les serviteurs de Voldemort sont en prison ? Tu fais erreur très chère. Moi je le sais, mon père le sait aussi et un nombre très restreint de personnes aussi. Et tu sais quoi ? On ferme tous notre gueule parce qu'on a pas envie de se faire zigouiller parce qu'eux n'étaient pas connus des services des Aurors et que si ils viennent à être dérangé, ils vont savoir que ça vient de nous. Et quand ils sauront que j'ai été en week-end avec Potter, ce n'est pas à toi ou à moi qu'ils s'en prendront Astoria. Ce sera à Scorpius. Pour me rappeler de la fermer. Ils ne le tueront pas forcément parce qu'ils sauront que je n'aurais plus rien à perdre mais ils lui feront du mal. Alors la prochaine fois que Potter te demande des informations sur la résistance mangemort, tu refuses. Directement. Si tu ne le fais pas pour toi ou pour moi, fais le pour ton fils.
-Tu plaisantes dis-moi ?
-J'ai l'air de plaisanter ?
Malheureusement, il ne plaisantait absolument pas. Il avait vu bien des gens passer dans le manoir Malefoy lors de l'apogée du Seigneur des Ténèbres. Et il n'avait pas l'excuse de la jeunesse pour ne pas s'en rappeler. Il se souvenait de ceux qui n'avaient pas été envoyé en prison ou même inquiété lors de la mort de Voldemort et eux aussi se souvenaient de lui. Il ne savait pas si ils trempaient dans la Résistance Mangemort mais si c'était le cas, il préférait rester loin de cette histoire. Drago rattrapa Astoria alors que ses genoux la lâchèrent et il l'assit sur le lit.

-Mais pourquoi..
-Je ne t'ai rien dit avant ? Parce que ça ne servait à rien que tu le saches et moins tu en sais, moins tu en diras. Et je ne veux pas que ça sorte de cette pièce, tu entends. Je t'interdis d'en parler à qui que ce soit. Tu oublies même cette conversation et quand on sortira pour prendre des nouvelles de ta sœur…
-Je sais ce que j'ai à faire. Le sourire de façade fait parti intégrante de mon éducation. Mais Drago, soyons bien clair, je ne veux plus que tu me caches des choses aussi importantes et quand nous rentrerons à la maison, je veux que tu me racontes absolument tout ce que tu sais. Je suis intransigeante sur ce point.
Drago s'agenouilla auprès d'elle et lui prit les mains.
-Je ne te dirais jamais qui ils sont. J'emporterais ce secret dans ma tombe. Je serais intransigeant moi aussi sur ce point. Mais je te dirais tout ce que je peux.
Astoria acquiesça et sortit de la pièce en le laissant seul. il ne savait pas si il avait bien fait de dire ça à sa femme mais au moins, elle ne ferait pas copine-copine avec Potter et Granger.

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