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Le dernier voyage


Ce texte a été écrit à 4 mains avec mon amie de toujours Nilin j'espère qu'il vous plaira.



Aéroport de Kuala Lumpur, 8 mars 2014, 00h24.

Je regarde le panneau d'affichage : mon vol pour Pékin a été avancé. L'embarquement est imminent. J'embrasse une dernière fois ma femme et ma fille avant de me diriger vers l'hôtesse qui va vérifier une énième fois mon passeport avant que je puisse rejoindre l'avion. Ma famille a pris l'habitude de mes absences. Depuis maintenant deux ans, je suis à la tête d'une grande entreprise malaisienne ce qui me force à voyager de pays en pays régulièrement. Deux heures pour rejoindre Pékin en première classe. Cela devrait passer rapidement pourtant, ma femme, Faara semblait inquiète. Elle m'a supplié de ne pas prendre cet avion mais je ne l'ai pas écouté. Les superstitions de ma femme ne m'empêcheront pas de conclure une affaire en or. Cet arrangement commercial me rapporterait des millions de dollars de quoi mettre ma famille à l'abri du besoin pour le reste de notre vie. Ce voyage serait le dernier. J'arrêterais les affaires et donnerais le flambeau à mon adjoint. Je me consacrerais entièrement à ma famille. Nous coulerions des jours heureux ensemble.

« Bonjour, mesdames messieurs : Malaysia Airlines vous annonce que le vol MH 370 à destination de Pékin est prêt pour l'embarquement. Ayez, s'il vous plaît, vos cartes d'embarquement et passeports en main pour la dernière vérification. Nous vous souhaitons un vol très plaisant. »

Je m'approche de l'hôtesse et lui tend mes papiers. Elle me les rend presque immédiatement et m'invite à avancer. Je me retourne et lance un dernier regard à ma femme et ma fille avant de monter dans l'avion. Je m'installe sur mon siège, mets mon casque et lance la musique. J'ai toujours aimé l'avion, je le trouve apaisant. J'ai la chance d'être du côté du hublot, je trouve toujours cette place plus confortable. C'est tout de même dommage que le voyage se déroule de nuit. Je ne peux pas vraiment profiter du paysage. Enfin bon, j'aurais peut-être la même place lors du trajet retour, en espérant qu'il fera jour cette fois. Le trajet est paisible. Je me laisse aller à ma musique. Dans quelques heures à peine, je serais à Pékin, la ville qui doit changer ma vie. Je ne peux m'empêcher de sourire à cette pensée : une vie au côté des deux femmes de ma vie, loin de tout soucis. Je sors de mes pensées lorsqu'une hôtesse me demande gentiment si je désire quelque chose à boire. Je lui réponds poliment qu'un verre d'eau ne serait pas de refus. Elle me sourit et hoche la tête avant de repartir. Il est tard, mes paupières sont lourdes, je n'essaye pas de lutter contre la fatigue. Je dois être en pleine forme demain. Je ferme les yeux et respire calmement, attendant que le sommeil s'empare de moi.

Je me réveille brusquement. Des cris. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je vois l'hôtesse de l'air tenter de calmer les passagers. Je demande à mon voisin ce qu'il se passe. Il m'explique qu'il y a eu une forte secousse. Bien qu'elle tente d'apaiser les personnes autour d'elle, l'hôtesse semble très inquiète. Puis une secousse me surprend, mes ongles s'accrochent à mon siège comme si cela allait changer quelque chose. Nous ne pouvons rien faire si ce n'est attendre plus d'informations. Une forte secousse, encore. Mon cœur cogne contre ma poitrine de plus en plus fort, les passagers paniquent. Cette terreur ne fait que s'accroître lorsque les masques à oxygène tombent du plafond. Je prends précipitamment le mien. Je peine à respirer, mes poumons me font mal et ma gorge se serre. Je sens mon cœur battre violemment, j'en ai presque mal. Mon cerveau tourne à plein régime, tentant de réfléchir à travers ce chaos. Je ne me sens pas très bien... Ma tête tourne... La cohue extérieure me paraît lointaine, inaudible... Ma vue se trouble...

Je sens mes poumons se remplirent d'eau. J'ouvre les yeux et découvre avec horreur que je me trouve sous l'eau. Je reprends péniblement conscience et tente d'évaluer la situation. L'avion s'enfonce de plus en plus, si je ne sors pas de là rapidement la pression sera trop forte et je ne pourrai jamais remonter à la surface. Ma tête me lance. Je touche mon front et regarde mes doigts : du sang. J'ai dû me cogner dans le crash ce qui explique pourquoi je ne me rappelle pas l'accident. Je détache ma ceinture et tente de rejoindre l'ouverture béante qui se trouve derrière moi. Soudain, je sens qu'on m'attrape, je regarde derrière moi et vois une femme l'air suppliant me tenir la cheville. Je la rejoins et remarque que sa ceinture la presque coupée en deux, si je l'aide à se détacher, elle va se vider de son sang et mourir. Elle n'a aucune chance de s'en sortir. Je détache sa main de ma cheville et lui tourne le dos. L'heure n'est plus à l'héroïsme mais à la survie. Je nage le plus vite que je puisse, l'air n'est pas inépuisable et je sens que je vais perdre connaissance. Je sors de l'avion et commence mon ascension vers la vie. Je vois la surface, je la sens, je la frôle des doigts. D'un coup, j'immerge. Mes poumons se remplissent d'air, ma poitrine se desserre, je me sens revivre. Je reprends calmement mon souffle.

- Un survivant ! crie quelqu'un dans mon dos.

Je me retourne et aperçoit un homme d'une trentaine d'année nager dans ma direction. Derrière lui, trois autres personnes sortent la tête de l'eau. L'un d'entre eux déclare :

- C'est le seul.

Ils nagent dans ma direction et m'expliquent ce qu'il s'est passé. Un des réacteurs de l'avion a explosé, les pilotes ont tenté de poser l'avion mais en vain. Nous ne sommes désormais plus que cinq sur les deux cents passagers à être monté encore en vie. L'un des rescapés me montre au loin une île et m'explique que nous allons tenter de la rejoindre. Nous aviserons sur place.

Je suis épuisé mais je veux vivre. Je nage jusqu'à la plage malgré la douleur, les brûlures aux muscles et la fatigue. Quand je touche la terre ferme, un sentiment de soulagement m'envahi.

Je suis en vie.


Je ne saurais dire combien de temps je suis resté ainsi. Les autres survivants, épuisés, sont restés allongés sur le sable quelque minutes, tout comme moi. Bon, il est temps que je me lève. Je pousse sur mes bras endoloris et tente de me relever. Mon corps semble peser une tonne. Je regarde au loin, l'avion a totalement disparu. Cette femme... Je l'ai laissé pour morte. Dans le feu de l'action je n'ai pensé qu'à ma propre survie, et je suis encore certain que je n'aurai pas pu la sauver de toute façon. Cependant, l'image de son visage empli de terreur restera longtemps graver dans mon esprit. J'inspire profondément. Alors, c'est réel ? Je suis vraiment sur cette île, accompagné d'autres survivants.

– Il va falloir commencer à s'organiser.

Je me retourne. Un homme d'une quarantaine d'année, au visage déjà fortement marqué par la vie, prend la parole. Les autres se sont approchés de lui, je fais de même.

– Bon... Nous ne savons pas combien de temps nous allons rester ici. Il faudrait penser à aller chercher de la nourriture, et surtout, il faudrait trouver de l'eau potable.

Les personnes autour de lui semblent presque mortifiés que l'homme ne pense pas plus aux morts, qu'il passe si vite à autre chose. Même si c'est dur de l'avouer, il a raison.

– Je me charge de la nourriture dans ce cas. Il doit bien y avoir des fruits ou... je trouverais un moyen d'attraper des poissons.

Tous les regards sont à présent braqués sur moi. Petit à petit, chacun choisit sa tâche. Un jeune homme d'à peine une vingtaine d'année reste cependant à l'écart, silencieux. Il s'assied et ne bouge plus, le regard dans le vide. Les autres et moi-même avons compris qu'il fallait le laisser seul. Quelqu'un est resté avec lui sur la plage, nous expliquant qu'il allait chercher un moyen pour qu'un avion ou un bateau nous remarque. Personne n'avait d'opposition à faire, chacun est donc parti à ce qu'il avait à faire.

Plusieurs jours ont passé. Nous avons trouvé de l'eau potable, mais la faim commence à se faire sérieusement ressentir. Nous avons pu trouver un peu de nourriture mais ce n'est clairement pas assez. Le plus jeune d'entre nous n'a toujours pas prononcé un seul mot depuis que nous sommes ici. Il a même mangé beaucoup moins que n'importe lequel d'entre nous. Nous avons tous essayé de lui parler mais rien n'y fait. Sûrement la culpabilité du survivant... Moi aussi je me dis parfois que je n'aurai pas dû survivre. Comme je le pensais, je vois le visage de cette femme dans mes cauchemars encore et encore. Elle avait sûrement un mari, des enfants... Et je n'ai rien pu faire pour empêcher ce drame.

Après plusieurs semaines, les personnes partent petit à petit. Et moi, pourquoi je suis toujours là ? Pourquoi je résiste mieux à la faim que les autres ?! Est-il utile de préciser que le plus jeune s'est presque laissé mourir ? Il ne méritait pas ça !

Je suis le dernier...

Je suis seul sur cette île, je n'ai presque plus de nourriture. Mes muscles ont du mal à me porter, je ne peux pas aller très loin dans la jungle de l'île et qui sait ce qui peut s'y trouver comme bête sauvage ? Je n'irai pas plus profondément que d'habitude ! Je dois préserver mes forces au cas où si un bateau arrive...

Qui me réveille ?! Des voix ? Que disent-elles ? Que se passe-t-il ? Je regarde autour de moi, mais il fait nuit noire, je n'y vois rien. J'ai peur, je tremble. Les voix se font de plus en plus forte. Je bouche mes oreilles mais rien n'y fait.

– Arrêtez... Arrêtez !

– Tu aurais pu la sauver.

Quoi ?! Que se passe-t-il ? Je deviens fou ? Je ris. Bien sûr que je deviens fou. Mes yeux s'habituent à l'obscurité.

– Qui êtes-vous ?! crie-je

Pas de réponse, mais les murmures continuent. Malgré la pénombre, je vois une silhouette s'approcher. Qui est-ce ? Vous êtes venue me sauver ? Elle se rapproche, encore et encore. Elle est maintenant juste en face de moi, ma femme.

Je tombe à genoux.

– Oh chérie, si tu savais comme je t'aime, si tu savais comme je regrette de ne pas t'avoir écouté !

– Cette femme, si ça avait été moi, serais-tu partis ? M'aurais-tu laisser mourir ?

– Quoi ? No... Non ! Bien sûr que non !

Elle rit, avant de me tourner le dos et de retourner dans les ténèbres.

– Attends, non ! Ne me laisse pas ici !

Je tente de lui courir après, mais mes muscles ne peuvent plus me porter. Je m'écroule sur le sable et la regarde s'éloigner.

- S'il te plaît... Ne me laisse pas seul...

Seul.

Je suis seul.

Je n'ai plus la force de continuer, plus la force de me relever. Je regarde une dernière fois cette plage maudite avant de fermer les yeux sur mes espoirs et sur la vie. Mon visage s'enfonce peu à peu dans le sable humide. Je me sens happé, tiré vers les profondeurs.

Je me laisser aller.

La souffrance, la faim et le désespoir ont eu raison de moi. J'ai résisté durant des semaines mais je sens au fond de moi qu'il est temps. Je sens la vie quitter mon corps tandis que je continue ma descente en enfer. Je suffoque. Je me noie dans ce sable qui représentait mon seul espoir à mon arrivée sur l'île.

Mes camarades sont morts et je les rejoindrai d'ici quelques secondes. Je le mérite. Je n'ai pas le droit de survivre après ce que j'ai fait. Je l'ai accepté. Je pense à ma femme et à ma fille qui doivent espérer mon retour. Je les aime tellement. J'aimerai tant pouvoir leur dire une dernière fois mais mon sort est scellé.

Je laisse mon âme quitter mon corps et la regarde s'éloigner de ce monde cruel tandis que je pousse mon dernier souffle. 

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