3. Parler pour ne rien dire
« Mieux vaut se taire que parler pour ne rien dire »
[Méandre]
Le père sort avec un air en colère comme je n'ai jamais vu, j'ai peur et je n'aimerais pas être à la place du sixième, en même temps, je ne sais pas, il l'a peut-être cherché, il a du faire une chose, mais grave pour avoir un rendez-vous avec son père, ou alors il est juste sortit de cours. On va savoir tout de suite !
Je suis encore dans le couloir, je ne sais pas si je dois entrer ou toquer. La porte est ouvert M. Perrault est assis sur son bureau, il a l'air fatigué et énervé, ce qui augmente mon stress.
- Mlle Getz, veuillez entrer s'il vous plaît.
Je rentre sans bruit, timide, la tête dans les épaules, je me fais toute petite. J'attends un signe de sa part pour m'asseoir, il m'en fit un, et je m'assois, je baisse la tête et attends que ça se passe.
- Mlle, vous savez pourquoi vous êtes là et vous regrettez évidemment ce que vous avez fait...
D'accord je n'ose pas le regardé dans les yeux, si ma mère était là elle dirait que ce n'est pas poli, mais c'est au dessus de mes forces, je me fais toute petite. Mais ça ne l'empêche pas de me poser ces questions qu'on pose d'habitude enfin je crois « Savez-vous pourquoi vous êtes-là ? » ou « Regrettez-vous d'avoir fait ce choix ? ». Selon lui, je regrette évidemment, comment il peut savoir, c'est vrai, mais il pourrait quand même poser une question rhétorique.
-... Alors je vais vous parler tout d'abord de vos bulletins de notes et votre comportement jusqu'à maintenant, et je tiens à vous féliciter.
Dois-je dire merci, je ne sais pas, alors de ma toute petite voix
- Merci.
- C'est tout à fait normal, vous avez de très bonnes notes dans toutes les matières scientifiques, en histoire et en français aussi. Les matières artistiques sont moins réussies mais vous avez quand même de bonnes notes.
Il a fini, c'est bon, je sais que j'ai des bonnes notes, je n'ai pas besoin de l'entendre, je le sais, et puis, je peux forcément faire mieux, c'est pour ma mère que je travaille comme ça, pas pour moi, pour l'instant je m'en moque, je travaille pour ma mère car quand je lui annonce un vingt, dans ses yeux il y a comme des étoiles, je travaille aussi pour moi, mais moi dans le futur, pas le moi du présent qui est incapable de faire autre chose que de bien travailler.
- Par contre dans les langues...
C'est là, où il voulait en venir. D'abord le français est aussi une langue et puis j'ai quand même une moyenne de dix-sept virgule quarante-deux en anglais et de seize virgule quatre-vingt-trois en allemand.
- Vous avez certes de très bonnes moyennes en langues à l'écrit mais à l'orale, c'est une catastrophe !
Il ne faut peut-être pas exagérer ! Mais je n'ose pas lui répondre, je sais que c'est ce qu'il veut, car depuis tout à l'heure il fait un monologue mais sa tentative a échoué, et il peut essayer autant qu'il veut. S'il y a bien une chose dont je suis sûr, c'est que je suis têtue et pas qu'un peu, ma mère en souffrirait si elle n'était pas pareil.
- Vous ne trouvez pas vous que c'est une catastrophe ?
Ca y est une question ! Mais non je ne parlerais pas, retente ta chance.
- Vous savez je ne trouve pas si étrange que vous ne me parlez pas, je me suis renseignez sur vous, il s'avère que j'ai demandé à vos professeurs. En science, vous n'avez jamais participé, ni en histoire et en français d'ailleurs, et en langue non plus lors des exposé ou des échanges vous êtes absente ou vous dites que vous n'avez pas fait le travail, hors je suis certain qu'à l'écrit il est excellent.
Il s'attend à une réponse, non, mais il peut rêver, il fait une affirmation dont il est soit disant certain, ça ne servirait à rien surtout qu'elle st vraie à part lui donner encore plus confiance en lui et je crois que la confiance, il n'en manque pas.
- Bon alors, comme en langue, vous ne participez même pas...
Vas y remets en une couche tant que tu y es pensais-je
- J'ai demandé à votre professeur de musique, et il ne sait pas si vous chantez ou faites du playback, alors il vous offre lors de votre prochain cours un solo, bien sûr un cours où vous êtes là !!
- Quoi ?!
Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, comme on a l'habitude de dire c'est sorti tout seul, en même temps, c'est mon pire cauchemar, plus horrible que la fin du monde et l'apocalypse, un solo devant tout le monde ce n'est juste pas possible. Ce sont peut être simplement des menaces mais jusqu'à maintenant le seul risque que j'ai pris m'a mené ici, alors pour le prochain, on va attendre.
- Pardon mais je ne peux pas !
- Dans ce cas-là, il y aurait une autre solution
Je suis prête a tout et puis même sans menace je l'aide, c'est pourquoi je ne pense pas que ce sont des menaces. Je veux bien tout, distribuer, écrire, imprimer faire des photocopies, n'importe quoi même nettoyer les salles de classes qui sont pleines de papier par terre et d'écritures sur les tables. Je ne peux pas, je ne veux pas faire ce solo, et je ne vais pas rater tous les cours de musque jusqu'à la fin de l'année. En plus j'aime bien la musique, enfin l'histoire de la musique, pas chanter devant tout le monde seul, parce que personne veut être dans mon groupe.
- J'accepterais volontiers votre solution, quelle est-elle ?
- J'étais certains que vous accepteriez ! Savez vous que pendant les vacances de la toussaint, le collège reçoit de nouveaux élèves et pour qu'ils ne soient pas trop en retard, des élèves volontaires, ou non...
Il me fit un sourire, comme si c'était à mourir de rire, moi qui croyais avoir le sens de l'humour.
- ...les accueillent et les aident à se mettre au niveau de notre établissement donc il faudra leur donner des cours, ou, faites comme vous voulez j'ai confiance.
Il a confiance en moi, mais pourquoi, et puis je ne veux pas. Aider un nouvel élève signifie lui parler, et je ne peux pas lui parler, je ne sais pas, si il ne m'aime pas, qu'il est trop différent de moi, je ne peux pas. Mais en même temps, c'est seulement deux semaines et comme pendant les vacances je reste dans mon lit, comme dit mon grand père « ça me sortiras ». En plus après les vacances, tout redeviendras comme avant, enfin normalement.
- Très bien !
- Donc il s'appelle Gabriel, il t'attend le lundi 25 octobre, à neuf heures et demie.
Il ? Il, c'est un garçon, il va falloir que je parle avec un garçon ? Ma conscience me dit de faire preuve de courage, mais c'est trop. Mais en même temps je n'ai pas le choix.
- Au fait, Lindsay Oryu est volontaire !
Lindsay Oryu, la fille la plus populaire du lycée, la plus peste d'entre-elles, le cauchemar continue. Elle ne va pas me lâcher, pourquoi elle s'est portée volontaire, elle ne veut pas aller faire du shopping avec les autres qui la suivent partout, mais j'allais oublier, elle va rester seule avec un garçon, et elle serait prête à tout, même gâcher ses vacances.
- Donc tout est oublié pour moi, pas d'heures de colles, évidemment évitez de refaire ce choix et puis je crois que votre professeur de mathématiques veut vous parler et je trouve que ce serait bien. Sur ce, au revoir !
- Au revoir ! dis-je de ma petite voix
Je sors de son bureau, puis du collège, il n'y a plus personne, je prends mon portable pour regarder l'heure et en levant les yeux je vis une Twingo couleur vert pomme. Il n'y a qu'une personne qui a une voiture qui se remarque autant, ma maman est venue, elle est venu me chercher après un des pires jours de ma vie, heureusement qu'elle est là !
Je lui fais un signe, je l'attends, elle arrive, j'entre et m'assois, la musique est à fond, nous roulons, mais arrivées au rond-point, on ne prend pas la sortie en direction de la maison.
Mais où va-t-on ?
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