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Chapitre 15

La police nous a donc coincés. J'ai eu droit aux menottes et à la petite balade sur la banquette arrière de leur voiture. Élodie eut droit au même traitement, assise à côté de moi. Au moins, nous n'avions pas eu droit au « tout ce que vous direz sera retenu contre vous » puisque, techniquement, nous n'avions enfreint aucune loi. Enfin oui, j'ai quand même entré par infraction dans une maison. Sauf que c'est ma maison. Il se trouve simplement que je n'avais plus les clés avec moi.

- Je suis désolé, soufflai-je avec un regard vers Élodie.

Elle tourna la tête pour croiser mon regard, pendant à peine deux secondes, avant de regarder à nouveau à travers la vitre grillagée.

- C'était vraiment chien de ta part.

- Je sais... Tu vas me pardonner ?

- Oh, tu brules des étapes, dit-elle avec un rire sans joie. Ça se fera pas aussi facilement.

- Et si je t'achète du chocolat ?

- Tais-toi, s'il te plait...

- Je suis désolé ! insistai-je. C'est Sabrine qui nous a grillé. Hein, c'est elle ? demandai-je au policier.

- Tu poseras la question à ta Sabrine plus tard, répondit le policier dans le siège passager. Et maintenant, silence. Vous vous ferez des excuses plus tard.

Je regardai en direction d'Élodie, désespéré. Mais elle avait les yeux braqués à la fenêtre, regardant le paysage urbain avec indifférence. Je m'enfonçai dans mon coin en soupirant, puis fermai les yeux.


Le séjour au poste ne fut pas si pénible que ça. Je fus enfermé dans une salle d'interrogatoire, mais c'était seulement pour y attendre mon oncle et ma tante. Mais pendant l'attente, un policier entra dans la pièce et vint s'assoir en face de moi. On se serait cru à de véritables interrogatoires, et je me rendis compte un peu tard que c'était exactement ça.

- Bonsoir, Jacob, commença le policier.

- Salut, dis-je avec un petit sourire crispé. Ma tante est arrivée ?

- Pas encore, non. Je suis ici pour te poser quelques petites questions.

- Oh...

C'est là que je m'étais rendu compte que c'était un interrogatoire. Il m'arrive, de temps en temps, de faire preuve d'intelligence.

- Je peux savoir ce que tu étais venu faire ici ?

Je poussai un soupir las en levant les yeux vers le policier.

- Ma maison me manquait, dis-je dans un haussement d'épaules. Tout me manque.

- Jacob, tu es conscient que tu es, encore maintenant, notre seule chance d'avancer dans l'enquête ?

- Vous n'avez toujours rien trouvé ? m'étonnai-je en relevant la tête. Ça fait déjà trois semaines !

- Oui, et justement, on commence un peu à désespérer. C'est pourquoi je suis venu te demander si quelques trucs ne t'étaient pas revenus. N'importe quel détail pourrait nous aider.

- Mais, le meurtre qu'il y a eu à Miramichi ? C'est pas lié ?

- On le croyait, mais il se trouve que non, en fin de compte. C'était un suicide.

- Ah bon... Drôle de suicide.

- La victime avait un passé suicidaire, alors, pas si drôle que ça.

Je haussai les épaules, préférant ne pas m'aventurer dans le sujet. N'empêche, c'était... peut-être pas drôle, mais c'était bizarre. De ce que j'ai vu de film policier, c'était toujours le contraire ; un meurtre camouflé en suicide. Pas un suicide qui ressemble à un meurtre !

- Alors, Jacob ? dit le policier, me ramenant au moment présent. Même pas un petit détail ? Un rêve étrange ? Les souvenirs enfuis peuvent revenir sous forme de rêve, tu sais. Même si ça te semble stupide, n'importe quoi pourrait nous aider.

Je haussai à nouveau les épaules, repensant à ce que Hyde m'avait montré dans la maison. Il y avait trop de trucs bizarres pour que ce soit vraiment réaliste, mais, pourquoi pas ? Valait mieux parler que de passer pour un menteur devant le policier, et qu'il finisse par soupçonner que je suis le meurtrier.

- Eh bien... j'ai fait un rêve bizarre, la nuit dernière, dis-je. Je me disputais avec ma famille, quand un type est entré en défonçant la porte, style Roland le pistoléro à la rescousse de Susannah, il a tiré partout... Je me suis lancé sur lui, la police est arrivée et il s'est enfui en me balançant la bibliothèque dessus.

Le policier hocha lentement la tête, réfléchissant à ce que je disais. Je stressais un peu, mais Hyde gardait le silence. J'avais caché son existence dans mon témoignage, il n'avait donc pas de raison de m'en vouloir. Pour l'instant.

- Roland le pistoléro, c'est une référence à La Tour Sombre, de Stephen King ?

- Ouais, dis-je, fier de moi.

- Qui est Susannah ?

- Oh, elle est pas dans le film, seulement dans les livres. Elle est...

Je m'interrompis, à deux doigts de dire elle est folle, ce qui était un peu révélateur, à ma façon de parler, où je m'étais donné le rôle de Susannah. Ce qui était encore pire quand on sait que, dans La Tour Sombre, il y a réellement un perso qui s'appelle Jake.

- Elle est cool, terminai-je. C'est vraiment dommage qu'elle soit pas dans le film.

- Donc, dans le rêve, tu te souviens pourquoi tu te disputais avec ta famille ?

- Non, dis-je, soulager de changer de sujet. C'était qu'un rêve, les détails sont trop flous.

- C'est à ton choix, mais l'hypnose pourrait vraiment nous aider.

- Ouais, je sais, marmonnai-je platement.

Comme le silence s'éternisait, un second policier vint cogner à la porte avant de l'ouvrir. Je reconnus celui qui m'avait passé les menottes en m'aplatissant le visage sur le capot.

- Ton oncle et ta tante sont arrivés, dit-il en faisant un signe du pouce derrière lui.

Le policier referma la porte sans me laisser le temps de répondre. Je me retournai vers celui qui était en face de moi.

- Je peux y aller ? demandai-je.

- Oui, je te retiendrais pas plus longtemps. Seulement, si tu reviens dans cette maison, j'aurais pas le choix de te donner une amende, parce que c'est illégal, OK ? Voler la voiture de ta tante aussi.

- Je les justes emprunter, dis-je innocemment.

Le policier soupira en levant les yeux au ciel, et je me levai de ma chaise pour quitter la pièce, préférant ne pas m'éterniser. Le second policier, qui m'attendait derrière la porte, me guida jusqu'à l'accueil, où il y avait, comme de fait, mon oncle et ma tante. Aucun des deux ne semblait particulièrement content de me retrouver. Mon oncle fit quelques pas vers moi pour me rejoindre, tendis que ma tante sortait en trombe de l'établissement.

- Jake, soupira mon oncle.

- Harry, répondis-je sur le même ton.

Mon oncle m'agrippa par le bras et me traina vers la sortie, le visage dur.

- Où est Élodie ? demandai-je un peu nerveusement.

- Elle part avec Carole. Tu sais, avec la voiture que tu as volée ?

- Emprunter...

Nous passâmes les portes du poste de police, avançâmes de quelques pas dans le parking, puis mon oncle s'arrêta devant un banc, dans la cour. Il me prit par le bras et me força à m'assoir en face de lui, puis mit ces poings sur les hanches. Pendant un instant, j'eus peur qu'il me réclame une pipe. Il faut dire que son bas-ventre était à la bonne hauteur, et c'était plutôt malaisant. Je levais les yeux pour croiser son regard, préférant affronter les représailles qui se présentaient qu'autre chose.

- Est-ce que tu as seulement conscience de ce que tu as fait à Sabrine ?

Je haussai les épaules, honteux. J'avais le réflexe de baisser les yeux, mais je préférais, après réflexion, orienter mon regard vers le petit buisson, au côté du banc.

- Jake ! Tu vas me répondre !

- Oui, soufflai-je. Je... je l'ai étranglé. Mais, j'avais peur qu'elle me dénonce, qu'elle m'empêche de venir ici... je savais plus quoi faire pour ma cause.

- Tu l'as étranglé ! répéta mon oncle, rouge de colère. Et rien que pour venir ici ? Si tu tenais tant à venir, il aurait suffi de le dire, et on serait venu avec toi. Ce n'était pas la peine de faire du mal à Sabrine ; on te comprend, d'être sur les nerfs, avec ce qui t'est arrivé, mais il n'y aura jamais de bonne raison de faire du mal à Sabrine. Est-ce que c'est clair ?

Je hochai la tête, à court de mots.

- Est-ce que c'est clair ?!

- Oui ! Ça va, c'est bon ! Je suis sincèrement désolé, j'ai jamais voulu lui faire de mal. Disons que... que le contrôle m'avait échappé, dis-je nerveusement.

- Le contrôle t'a échappé ? répéta mon oncle en fronçant les sourcils.

Je haussai les épaules en secouant la tête. Je n'aurais pas dû dire ça...

Non, vraiment, répliqua Hyde dans un ricanement. T'as intérêt à te sortir de ce faux pas.

Si t'avais pas étranglé Sabrine, en même temps ! pensai-je en serrant les poings. On en est là à cause de toi !

Mon oncle perdit ses airs sévères et vint s'assoir à côté de moi sur le banc, posant une main sur ma cuisse. Ça y est, je suis fichu...

- Jake, soupira-t-il, Sabrine nous a dit quelque chose que je n'ai pas bien compris, à propos de ça... Tu lui aurais dit que ce n'était pas toi, mais l'autre. Comme quoi quelqu'un d'autre lui aurait fait du mal. Tu peux m'expliquer ce que ça veut dire ?

Je haussai à nouveau les épaules, me mordant la lèvre nerveusement.

Laisse-moi parler, souffla doucement Hyde. Je sais quoi dire ; t'as pas idée du nombre de fois que j'ai vécu cette situation.

Au point où j'en suis rendu...

Je fermai les yeux et m'agrippai au banc, le temps que le vertige passe. Mon oncle me laissa faire sans broncher ; peut-être croyait-il que je réfléchissais simplement à un moyen de répondre à sa question.

J'ouvris les yeux, me redressai, essuyai mes mains moites sur mes cuisses. Mais dans le fond, ce n'était plus moi ; c'était Hyde. Il avait repris le contrôle, et va savoir quand il me le rendra.

- Je sais qu'à m'entendre, on croirait vraiment que je suis fou, dis-je platement. Mais ce n'est pas comme si on était deux dans ma tête ; c'était qu'une façon de parler, je te jure. C'est juste que... plus le temps passe, plus je me rends compte que rien ne reviendra jamais comme avant, et ça me tue. J'ai un peu l'impression d'être divisé en deux : d'un côté, il y a le présent, et de l'autre, le passé. Au présent, je fais de mon mieux pour oublier, mais le passer me revient toujours en pleine face, toujours plus violemment, et il apporte tellement de tristesse que cette fois, elle a explosé... Et Sabrine a été touchée par la déflagration.

Mon oncle mit sa main sur mon épaule et, sans dire un mot, m'entraina dans ses bras. Je me laissai aller pour un câlin, mes bras ballants de chaque côté de mon corps, les yeux perdus dans les buissons que je voyais au-dessus de son épaule.

- J'ai perdu un frère, mais toi, tu as perdu ta famille entière. Ma peine est loin d'être comparable à la tienne, j'en suis conscient, mais sache tout de même que nous sommes là pour t'aider.

- Je sais, marmonnai-je.

Mais Hyde n'en avait rien à faire, je le sentais dans son esprit.

Du chocolat, répétait-il en boucle, sans vraiment en avoir conscience. J'ai tellement faim pour du chocolat...

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