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Sous la Verrière

   Tapie dans les ombres de la vaste bibliothèque, derrière le guichet d'accueil, qui curieusement se trouvait au fond de la pièce, on pouvait apercevoir une jeune femme. Affalée sur les dossiers,elle dormait dans une telle position que seule une étiquette,visible sur son col de chemisier, permettait de savoir qu'elle se nommait Maria Verlotier.

   Lorsqu'une vieille bourgeoise poussa le battant de la large porte percée d'un ovale vitré, Maria sursauta. Elle arrangea ses cheveux et leva les yeux en réalisant que la dame se tenait déjà devant le guichet. Les regards des deux femmes se croisèrent, de ces regards perçants et évaluateurs. Maria baissa les yeux et contempla les noeuds de bois incrustés dans le comptoir. La vieille dame sourit, de nouvelles fossettes vinrent accentuer les rides souriantes qui encadraient ses yeux. Elle commença sur le ton de la conversation :

"- Bonjour à vous, jeune demoiselle !

La réponse se fit tardive.
-Bonjour, Madame, finit par bafouiller Maria.
- Bien ! Je souhaiterais m'instruire, auriez-vous un livre concernant les nouvelles plantes rares et exotiques ?"

Avec un sourire, Maria indiqua vaguement un haut rayonnage à sa gauche mais la femme s'assit dans un fauteuil et la dévisagea. Maria hésita et la femme soupira avec lassitude, comme si le poids de l'âge venait subitement de s'abattre sur ses frêles épaules.
"-Je me fais bien vieille, allez me chercher ce livre. Comme Maria ne bougeait pas elle s'agaça et reprit plus durement. Allons ma fille ! Cet ouvrage, vous savez bien lire, non ? "
Elle s'interrompit brièvement en avisant les tampons encreurs disposés sur le guichet près du registre d'emprunts. Elle comprit. La jeune femme devait savoir par cœur à quel mot chaque tampon correspondait, il lui suffisait ensuite de les appliquer dans la case prévue à cet effet. Grâce à cet ingénieux système, la jeune bibliothécaire pouvait ainsi effectuer retours et emprunts avec efficacité.
" Vous ne savez pas lire..." Fit la vieille femme en fixant Maria de son regard perçant. Cette dernière serra les doigts sur les replis de sa longue jupe et leva les yeux vers la dame vêtue d' émeraude.
"- Je lis très mal.
- Vous aimeriez apprendre ? Demanda la femme.
- Apprendre quoi ?
- Apprendre à lire, enfin ! Vous ne savez pas lire mais je peux vous apprendre. " Compléta la dame.
Elle se leva brusquement faisant à nouveau sursauter Maria. Puis la vieille dame ouvrit son réticule et en sortit une carte qu'elle tendit à Maria, elle ajouta :
" Venez donc me voir samedi après-midi, nous discuterons de votre léger problème littéraire."
Sur ces entrefaites, la femme tourna les talons et sortit de la petite échoppe en faisant tinter le carillon suspendu au montant de la porte.
De nouveau seule dans la bibliothèque, Maria observa la carte de visite qui comportait un nom ainsi qu'une adresse inscrits en lettres dorées :

Madame Hortense DELAVAL
Collectionneuse de raretés en tout genre
31 rue Molière
PARIS

La jeune femme déchiffra les inscriptions et lorsqu'elle se rendit compte que la vielle dame n'avait, au final, rien emprunté, elle se précipita dans la rue. Évidemment la mystérieuse "Hortense Delaval" était partie depuis longtemps et se trouvait déjà bien loin.

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  Le samedi matin, Maria avait pris la décision d'accepter l'invitation de Madame Delaval. Cela n'avait pas été facile et Maria, de nature timide avait longuement hésité avant de s'engager sur la route de cette nouvelle rencontre ; après coup, la vieille femme lui avait parue si étrange. Finalement, elle s'était convaincue qu'il n'y avait rien de dangereux à prendre part à un thé, en compagnie d'une dame d'un âge avancé. Maria  Verlotier avait ensuite rejoint la bibliothèque où elle exerçait et elle n'avait plus pensé à la visite qu'il lui faudrait effectuer dans l'après-midi.

  La matinée touchant à sa fin, Maria sortit sur la rue et héla une de ces voitures tirées par deux modestes chevaux épuisés qui sillonnaient la ville de part en part. Le véhicule glissa le long du trottoir pour s'arrêter devant la jeune femme, le tout dans une soudaine gerbe d'éclaboussures. Ayant donné la mystérieuse carte au cocher, Maria s'installa gracieusement à l'arrière de la voiture et laissa au chauffeur le soin de se débrouiller avec l'adresse. Lorsqu'enfin elle s'extirpa du véhicule, elle renvoya le cocher et se tourna vers la bâtisse qui bordait la rue. C'était un impressionnant bâtiment de style Classique, présentant de hautes colonnades, le tout majestueusement surmonté d'une somptueuse verrière. Le jardinet avant offrait un intriguant métissage de rosiers et de plantes exotiques que Maria soupçonnait d'être des palmiers. La jeune femme frappa à la porte d'entrée. Après un court instant, le large battant de bois pivota et s'ouvrit sur un grand majordome filiforme. Elle déclina son identité et il disparut dans les tréfonds de la bâtisse afin d'annoncer "Mademoiselle Maria Verlotier". Quelques instants plus tard, Hortense surgit de derrière un palmier. Elle était dans un état épouvantable, de la terre maculait ses joues émaciées et sa robe, malgré le tablier de jardinage dont elle avait pris soin de se couvrir, était constellée de tâches brunâtres.

"- Mais qu'avez-vous donc fait pour vous retrouver dans cet état ? s'exclama Maria, presque aussi paniquée que surprise à la vue de la vieille femme.
- J'étudiais un nouveau spécimen d'une plante extrêmement rare ! C'est passionnant ! Je viens à peine de l'acquérir et il se montre déjà fort intéressant, c'est une plante tout à fait extraordinaire ! Saviez-vous que l'extrait de...."

  Tout en conversant, Mme Delaval mena Maria le long de larges corridors lumineux. Les façades, bordées de hautes fenêtres laissaient filtrer les chauds rayons de lumière diffusés par le soleil brillant haut ce jour-là. La lumière se posant délicatement sur les murs qui supportaient des magnifiques tableaux représentant de nombreux thèmes, servis par une multitude de couleurs chatoyantes. Au terme d'une vertigineuse succession d'escaliers aux rambardes copieusement sculptées, les deux femmes poussèrent les battants d'une grande porte de bois précieux. La lumière se déversa sur Maria en un soudain flot continu. Puis, petit à petit, ses yeux s'accomodèrent   pour laisser une vision féerique s'offrir à elle. Elle se trouvait sous la verrière et de nombreuses plantes extraordinaires accaparaient son regard de toutes parts. Les yeux de Maria, tels les magnifiques papillons guidant son regard, virevoltaient, se posant nulle part et partout à la fois. Elle se nourrissait, s'abreuvait, se délectait du paysage coloré qui se présentait à elle.

   Hortense héla Maria et lui fit signe de la rejoindre. Elle mena la jeune femme parmi la flore luxuriante jusqu'au centre de la serre. Là, au détour des feuilles de quelque essence inconnue, Maria découvrit un petit salon de jardin. On pouvait y trouver une fine table ronde entourée de deux  gros fauteuils d'apparence moelleuse. L'endroit comportait aussi, à un minuscule mètre de la table, une petite vitrine sur les étagères de laquelle s'alignaient sagement des livres de toutes tailles et de tous genres. Derrière la table, comblant le côté opposé à la bibliothèque, trônait un piano à queue, majestueux, miroitant au soleil. Les deux femmes s'assirent dans les fauteuils accueillants et apprirent à se connaître mutuellement en grignotant de petites pâtisseries, savamment disposées sur un plateau d'argent à double étage. Enfin Hortense se leva et alla se placer devant le noble instrument ; elle entama une mélodie tournoyante à la beauté envoûtante. A travers les notes s'égrainant sous ses doigts, elle demanda :

"- Alors comme ça, vous ne lisez pas ?
- Mais cela ne m'empêche pas d'apprécier les livres. J'aime leur odeur, le toucher et le bruissement de leurs pages... rectifia Maria.
- Allez ouvrir la vitrine et prenez le petit livre vert, s'il vous plaît.
- Lequel ?
- Celui qui se trouve tout à gauche, sur l'étagère du haut." indiqua Hortense.

Maria s'exécuta et tira de la bibliothèque le petit ouvrage. Elle déchiffra le nom de l'auteur, inscrit en lettres argentées : " Thorense Ladalev". Maria demanda qui était cet homme et ce qu'il avait écrit de si particulier. Hortense sépara ses longs doigts du clavier et se leva avec la même douceur. Elle sourit, " Je vous dirais bien qu'il s'agit d'un penseur russe... mais ce n'est pas le cas !".  Elle saisit sur la table un petit papier et griffona quelques mots, puis elle tendit le papier à son invitée. Maria leva les yeux vers le sourire baigné de mystère qui s'épanouissait sur le visage d'Hortense. La vieille femme avait l'air satisfaite d'elle-même et prit une expression triomphante quand Maria eut compris de quoi il s'agissait. Elle sourit d'un air surpris et demanda :

"- C'est vous qui avez écrit ce livre, n'est-ce pas ? Vous avez simplement changé l'ordre des lettres de votre nom, on peut le remarquer assez rapidement.
- On ne peut rien vous cacher ! fit la vieille dame avec un air faussement étonné. Elle ajouta : Cela se nomme un anagramme, il me semble."

Les deux femmes échangèrent un regard où se coulait une complicité toute nouvelle. Il sembla à Maria qu'elle avait toujours connu Hortense ; elle sourit avec amusement et reprit, intriguée :

"- Mais pourquoi utiliser un autre nom que le vôtre ? Cela ne sert à rien.
- Vous ne pouvez pas savoir à quel point il est jubilatoire d'entendre les gens commenter votre ouvrage dans l'un de vos propres salons de lecture, répondit Hortense, l'air canaille, les yeux brillants d'un éclat enfantin, ouvrez donc le livres et observez la seconde page."

Maria regarda la page en question et remarqua une inscription. Elle lut avec difficulté "On donne son opinion selon sa condition. ". Elle se tourna vers son hôte :

"- Qu'est-ce que cela veut dire ? interrogea Maria Verlotier.
- Cela ne signifiera jamais la même chose pour vous que pour moi. Il ne tient qu'à vous de trouver l'interprétation qui vous convient !" répondit Hortense Delaval avec mystère.



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Bienvenue sous la verrière, vous avez ici un avant goût de l'ambiance mais libre à vous d'imaginer ce salon comme bon vous semble !

Ceci est votre espace, profitez-en ! Tiens, d'ailleurs, en passant, la citation est de Marguerite de Valois ( une pote à moi !...Naaaaah, j'déconne...quoique, si vous passez par mes tags, vous pourriez vous poser des questions sur mon immortalité !)

Qu'à cela ne tienne, si tu ne me connais pas encore, je suis la charmante auteure de Zombie Panique !  , entre autres ( Passe voir un peu si tu as le temps)
 
ALORS VOILÀ, TOUT ÇA POUR DIRE QUE J'ESPÈRE QUE LA VERRIÈRE MARCHERA ET QUE JE VOUS ATTENDS !! \[°∆°]/

P.S.: merci à toi qui à lu mon message jusqu'à la fin !
🎩
😸🍷
👔


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