A son réveil, Azael était allongé dans l'herbe, devant un immense manoir abandonné.

      En se redressant, il vit une dizaine de serpents noirs tout autour de lui. Effrayé, il ne prit pas le temps de réfléchir et se mit à courir vers la demeure. Malgré ses efforts pour les distancer, ces derniers continuaient de le poursuivre. À bout de souffle, mais se trouvant enfin à l'intérieur du manoir, Azael commençait à reprendre son calme. Tout en marchant, il vit défiler tout un attirail de meuble. Cependant, cette accalmie fut rapidement troublé, par un grésillement entêtant.  Au fur et à mesure de ses pas, le bruit était de plus en plus intense et oppressant. Il avait compris, finalement, il n'était pas entré seul. Le sifflement qui ondulait derrière lui, ne présageait rien de bon.

      Azael s'arrêta et décida courageusement, de faire face aux tentateurs. Le jeune homme fut stupéfait de remarquer, que ce n'était pas des serpents, mais plutôt d'étranges queues.  Semblable à celles des scorpions, à un détail près, que les siennes se mesuraient en mètre... Continuant de les examiner, Il les prit fébrilement dans le creux de ses mains et tira dessus. Simultanément à son acte, un cri de douleur s'échappa de son corps. Il craint de comprendre et se rua dans la pièce d'à côté. Devant lui se tenait un miroir plein pied ; il retira sa blouse. Il se mit de dos ; le temps semblait avoir été ralenti. Des tentacules étaient incrustées dans sa chair. Le garçon ne semblait pas comprendre la situation, il était tétanisé, mais prenant son courage à deux mains, il retenta encore une fois l'expérience de les retirer. Mais le même râlement sorti de sa gorge. Quand il releva la tête il se demanda si cette diablerie n'avait pas été provoqué par le « phœnix ». Tâchant de rassembler ses idées, il essaya en vain de trouver une explication logique. Des larmes se mirent à perler le long de ses joues, il dégringola par terre, s'en était trop. Toutes ces années à souffrir, à tenter d'échapper au centre; et là on lui offrait enfin la liberté mais à quel prix ?

 Je reste immobile, j'ai des spasmes incontrôlables il fait si froid. Je n'arrive pas à me ressaisir, je me répugne. Tous ses amis qui sont morts pour cette foutue liberté, cela en valait-il vraiment le coup ? Je repense aussitôt à Jack : qu'aurait-il fait à ma place ?

     Il finit par se relever, lentement, tâtonnant les murs : il fallait qu'il agisse . Il ne savait pas par qui, ni comment mais il voulait obtenir des réponses. Et pour ça il lui faudrait affronter le monde de Jack .

     En faisant le tour du propriétaire il découvrit un dossier portant son prénom. Il s'assit et l'ouvrit. Il contenait entre autre son acte de naissance, des documents d'adoption du centre, ainsi qu'une étrange lettre rédigée, apparemment par sa mère.

     Azael accusa le coup. Comment des documents confidentiels auraient-ils pu se retrouver ici dans ce manoir, où comme par hasard il s'était réveillé ? Son cerveau bouillait mais il prit tout de même le temps de lire ce courrier qui lui était destiné.

« Cher Azael,

Si tu es en train de lire ces lignes cela signifie que M. Gilberson a tenu sa promesse. Tu dois te poser énormément de questions sur moi et tu dois certainement me haïr. Si j'ai pris la décision de t'abandonner, c'est que dès que nos regards se sont croisés j'ai su que tu étais spécial, tu n'étais pas mon bébé mais celui du Malin. J'ai reçu une éducation pieuse et j'ai péché en accouchant de toi. Le choix s'est imposé à moi je devais me retirer et te laisser aux mains compétentes du centre. Durant toutes ces années j'ai gardé espoir qu'ils réussissent à t'exorciser comme il me l'avait promis et enfin me rendre mon enfant celui dont tu as pris possession et qu'enfin on puisse se retrouver.

, Mlle Heather Fawlkes. »

Ce que je lis est ahurissant cette femme me parait être très clairement une illuminée. Je n'ai volé la vie de personne et je ne suis encore moins l'enfant du Diable moi-même j'étais un des adorateurs de Dieu. Elle essaye certainement de se disculper du sort qu'elle m'a infligé. Mais ça n'enlève en rien à sa lâcheté et que toute cette mauvaise fortune n'était la cause que de ses infamies. Cette ordure m'a livré à des savants fous, toute cette souffrance inutile à cause d'une seule personne: ma génitrice.

     Il reprit son dossier, sur l'acte de naissance apparaissait le nom prénom et domicile de cette femme ; sûrement une ancienne adresse. Il la reposa. Cette lettre fit comprendre à Azael que depuis son arrivée au monde, personne ne l'avait aimé. Il se releva pour réexaminer son dos mais les queues vinrent s'abattre sur le miroir et il se pulvérisa en des milliers de morceaux le garçon se protégea au mieux avec ses avant- bras mais quand il rouvrit les yeux ses tentacules avaient formées un bouclier devant lui. Ses yeux était d'un noir profond les mêmes que ceux du phœnix.

    L'inquiétude le gagna pendant quelques secondes, mais ce sentiment fut vite remplacé par de l'excitation: qu'allait-il se passer maintenant ?

Azael avait fini par comprendre.

      Tout était écrit: ce manoir était sa maison et tout avait été programmé pour l'aider à se rappeler. Mais ça ne lui suffisait pas il avait besoin d'en savoir plus sur son origine et sa destinée, que la femme de feu lui avait promise si exceptionnelle. En se dirigeant vers le hall du manoir il pensa qu'il devait impérativement cacher les appendices accrochés à son dos. Sur le porte-manteau était suspendu une grande cape noire, il l'enfila. Il se contenterait de ça en attendant. Il sortit, le soleil lui faisait souffrir le martyr.

     Il abaissa alors son capuchon plus profondément encore et enfouit sa tête au plus près des ténèbres. Son nouvel objectif serait la vengeance.

Note :

- Et voilà  c'est la fin du chapitre 1 ! J'espère que celle-ci n'aura pas été décevante . En tout cas dans le second chapitre de nouveaux personnages entrent en scène et pas des moindre !

- En attendant n'hésitez toujours pas à me laisser votre avis et si ça vous a plu de voter . A bientôt !