49.
Je reste là, allongée sur le sol froid, du sang jaillissant de mon estomac et de ma bouche alors qu'une larme coule de mes yeux.
—Y. . . Young. . .ji..., dis-je d'une voix faible.
A ma grande surprise, elle m'entend et apparaît devant moi, toujours environnée de cette lueur surnaturelle.
—Je suis... je suis désolée. Je ne t'ai pas... protégée.
—Professeur..., dit-elle en s'agenouillant avant de caresser mes joues tachées de larmes.
« Je ne vous en ai jamais voulu. Ni à vous ni aux autres.»
Ses paroles me font davantage fondre en larmes. Utilisant les dernières forces qu'il me reste, je saisis l'objet qui a transpercé mon corps et le sors de moi, ignorant la douleur insupportable que cela me cause. Puis, je le tends à Young ji.
—C'est à toi... de mettre fin à tout ça, dis-je en me forçant à sourire. Mets fin à tout ça... afin que tu sois libre, afin que tout le monde soit libre.
Du sang déferle davantage de ma blessure à l'estomac depuis que j'ai retiré le morceau de verre brisé. Je dois déjà en avoir perdu plus de la moitié.
—Et s'il te plaît... s'il te plaît, sauve Yebin...
—Je le ferai, répond-elle en saisissant l'objet pointu.
Elle me sourit avant de se volatiliser, la lueur surnaturelle qu'elle émet disparaissant avec elle. Le couloir se retrouve à nouveau plongé dans l'obscurité.
J'attends. . . et j'attends encore. J'attends ma fin, quand soudain j'aperçois du feu au loin. Immobile, je regarde les flammes se propager dans chaque salle de classe et dans les couloirs, brûlant tous les cadavres qui se trouvent devant moi.
Le feu a probablement été déclenché par Young ji dans le but de nous offrir des funérailles convenables.
Cette fille... même après toutes les choses cruelles qu'elle a endurées. . . elle nous traite toujours avec gentillesse, allant même jusqu'à vouloir nous sauver de Yoo ma.
Pas une fois, elle n'a pensé à se venger.
—Quelle folie...
L'expression préférée de Yoo ma... A cet instant, elle me parait tout à fait approprié.
C'est à cause de sa gentillesse que les gens ont profité d'elle. Après toutes les mauvaises choses qu'elle a subies, elle pense toujours qu'il y a un arc-en-ciel après une pluie épouvantable.
Décidément, elle est vraiment stupide.
—Mlle Ah reum !
La voix de Yebin vient mettre un terme à ces pensées intolérables. Je tourne immédiatement la tête pour la voir se précipiter dans ma direction. Heureusement, le feu n'a toujours pas atteint cette partie du couloir.
—Ye..bin...
J'essaie de crier mais je suis trop faible pour pouvoir le faire.
—Professeur ! Elle se laisse tomber à côté de moi et attrape ma main. Elle tire pour essayer de me relever. Dépêchez-vous ! Il y a des gens dehors, ils sont là pour nous aider !
—Yebin... Jouons à un jeu. Avec beaucoup de difficulté, je parviens à sourire. Une larme roule sur ma joue alors que je la regarde se battre pour m'éloigner des flammes qui se rapprochent de plus en plus. Celle qui arrivera à sortir la première... aura gagné.
De l'autre côté, il fait de plus en plus chaud. Dans quelques instants, le feu nous aura atteint. Pas question que Yebin subisse ça.
—Dépêche-toi Yebin... ou alors tu n'auras pas de cadeau.
—Quel cadeau? demande-t-elle.
J'ai enfin réussi à capté son attention.
—Un...ours en peluche.
J'ai de plus en plus de mal à respirer, mais je parviens quand même à afficher un sourire, juste pour éviter de l'inquiéter.
Elle me rend mon sourire. Puis, elle met son ours en peluche sous mes bras.
—Alors monsieur fuzzy sera à vous maintenant puisque je vais avoir un nouvel ours en peluche. Elle le glisse à côté de moi avant de se lever. Dépêchez-vous ou c'est moi qui gagnerai !
—Cours aussi vite que possible, lui dis-je, souriant toujours.
Tout à coup, j'ai l'impression que le temps ralentit. Alors qu'elle s'éloigne, son dos étant à présent tout ce que je peux voir d'elle, je me demande ce qui se passerait si jamais je m'en sortais vivant. La première chose que je ferais serait de voir si elle maîtrise vraiment l'alphabet, puis je la regarderais grandir et devenir une belle et merveilleuse femme.
Je veux qu'elle fasse mieux que moi.
Après avoir tourné vers un coin où se trouvait l'escalier menant au rez-de-chaussée, elle disparaît finalement de ma vue. Tout ce que je peux voir maintenant ce sont les flammes.
Les fenêtres sur le côté commencent à craquer et à se briser à cause de la chaleur excessive, de gros et petits éclats tombant sur mon visage taché de larmes.
J'entends des bruits lointains de sirènes à l'extérieur du bâtiment, mais même si j'ai envie de quitter cet endroit, je sais que je n'y arriverai pas. Pour moi, il est trop tard.
Je baisse les yeux sur l'ours en peluche qui se trouve sous mes bras, lequel est maintenant taché de mon sang.
Je pousse légèrement l'objet vers le haut pour pouvoir le voir de plus près. Ma vision s'obscurcit peu à peu, commençant par les coins puis s'étendant lentement.
Je ferme les yeux, un sourire figé sur mon visage alors que je sens les flammes flamboyantes lécher mon corps et l'envelopper.
—Adieu... Yebin...
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