12.
Hye Mi
Ayant juste assistée à la destruction de ma salle de classe et à la désintégration de plusieurs de mes camarades par la foudre, je suis déterminée, encore plus qu'auparavant, à quitter ce putain d'endroit.
Je me rue à l'extérieur, poussant sans cérémonie les élèves qui se trouvent sur mon passage. Je n'en ai rien à foutre d'eux. Tout ce que je veux c'est sauver ma peau et me tirer d'ici.
Une fois au couloir, je pousse un énorme soupir de soulagement, puis je place mes mains sur mes genoux pour reprendre ma respiration. Ce faisant, je balaie le couloir du regard.
Certains sont assis sur le sol, adossés sur les murs tandis que les autres se sont enfuis je ne sais où. Seule Yoo Ma se trouve encore en classe. Elle regarde bêtement dans le vide et avance tout doucement vers le bord du précipice.
Je n'arrive pas à y croire... Qu'est ce qu'il lui prend J'en ai assez de voir des gens mourir, putain !
Heureusement, avant qu'elle n'aille au bout de son geste stupide, Minho, ce looser, l'attrape et la conduit jusqu'à nous. Pfiou !
Et voilà maintenant qu'ils se mettent tous à chialer. Le bruit de leurs pleurs, ajouté au raffut que font le tonnerre et le vent dehors, me donne des maux de tête.
Pour y échapper, je décide de me rendre à l'infirmerie. J'en profiterai pour m'allonger sur ces fauteuils confortables qui s'y trouvent. Mais vu les circonstances, y aller toute seule équivaudrait à un suicide. C'est pourquoi je prends par la main une fille dans la file que j'emmène avec moi. Son visage m'est familier, mais je ne me souviens pas de son nom. A quoi bon de toute façon ? Je n'ai pas le temps de mémoriser les prénoms de personnes sans importances.
*
Nous marchons dans le couloir sombre, entrelacées, bien que nous nous connaissons à peine. Si ma mémoire est bonne, je crois qu'elle s'appelle Lia.
—Kiaa !! crie-t-elle soudain.
J'entends un gros « splash ».
—Qu'est ce que tu fous ? dis-je en l'observant les bras croisés, alors qu'elle essaie désespérément de se mettre debout.
—Je viens de glisser sur quelque chose de bizarre, marmonne-t-elle.
Je secoue la tête et nous nous remettons en marche. Mes chaussures se mouillent peu à peu.
Mais d'où vient toute cette eau ? De la plomberie ? Ou alors serait-ce l'œuvre d'un idiot qui aurait renversé sa bouteille ou je ne sais quoi ?
Mes yeux scrutent les ténèbres avec précaution. Je dois être prudente pour ne pas glisser bêtement comme Lia.
—Dépêche toi ! lui intimé-je.
Je sors mon phone afin de m'en servir pour nous éclairer alors que nous continuons de marcher.
—On aurait dû rester avec les autres, dit-elle d'une voix apeurée, pendant que je pianote sur mon téléphone pour chercher à allumer la lumière.
Une fois que j'y arrive, je la dirige devant moi. D'ici, je peux déjà apercevoir la porte de l'infirmerie. En d'autres termes, je n'ai plus besoin de Lia.
—OK, on y est. Pourquoi ne retournerais-tu pas... ?
Ma phrase reste en suspens. Par hasard la lumière de mon téléphone éclaire les vêtements de Lia. Elle est couverte de sang et d'une substance bizarre que je n'arrive pas à identifier. Le choc me fait perdre l'équilibre et tout comme elle, je finis sur le sol.
—Qu-Quoi ? bredouillé-je en fixant Lia qui, bien entendu, n'a aucune idée de ce qui m'arrive.
—Qu'est-ce qu'il y a ? me demande-t-elle en tendant sa main pour m'aider à me relever. Puis, elle voit le sang qui recouvre ses bras et elle se fige.
La lumière de mon téléphone toujours pointée sur elle, je me mets à trembler. Mon regard se dirige lentement vers le sol. Il y a du sang partout.
Instinctivement, je n'ai pas besoin de chercher d'où il provient. Ça me paraît clair : soit plusieurs personnes se sont fait massacrées, soit plusieurs filles ont soudainement eu leurs règles au même moment.
Quoi qu'il en soit, je n'ai aucune envie de rester ici. Je me lève précipitamment et je mets à courir, laissant Lia derrière moi.
J'ouvre la porte de l'infirmerie avec force et me dirige aussitôt vers une armoire pour prendre des habits de rechange. Pas question que je garde ces vêtements trempés de sang plus longtemps. Sinon, je risque de vomir.
—Mais où est-ce qu'ils sont, bon sang ? crié-je en jetant tout ce que je trouve sur le sol : médicaments, flacons avec des liquides bizarres, lesquels se brisent avec un bruit sonore.
Plusieurs minutes plus tard, je ne les ai toujours pas trouvés. Pourtant, je suis sûr que l'infirmière les met là d'habitude. La vue et l'odeur du sang sur moi finiront par me rendre folle.
—Il faut... que je trouve...
Soudain, j'ai du mal à articuler. Ma vision se brouille, probablement à cause de ces flacons que j'ai fait tomber tout à l'heure. Était-ce des sortes de somnifères ?
Je finis par m'effondrer sur le sol avec maladresse. Allongée, les yeux voilés par mes larmes, j'aperçois une silhouette qui me dévisage en souriant. Elle se tient juste devant la porte, à l'entrée du couloir. Même si je n'arrive pas à bien la voir, je suis convaincue que c'est la silhouette d'une personne que je connais.
*
Quand mes yeux s'ouvrent, je suis d'abord déboussolée pendant quelques secondes. Puis la mémoire me revient. Je me rendais à l'infirmerie à la recherche de vêtements propres quand j'ai soudainement perdu connaissance.
Et maintenant... Maintenant je suis dans une pièce froide et sombre. On dirait une cave. Comment ai-je atterri là ?
J'essaie de bouger, mais je réalise que je n'y arrive pas. Je suis solidement attachée avec ce qui semble être des sortes de lianes. La personne qui a fait ça avait sûrement du temps à perdre pour avoir serré aussi fort, comme si elle voulait me briser les os.
—A l'aide !
Marquée par l'appréhension, ma voix porte à peine. Ma gorge est si sèche...
Il n'y a personne autour de moi et je ne reçois aucune réponse en retour.
Juste au moment où je suis sur le point de perdre tout espoir de m'échapper, j'aperçois une lumière. Elle provient de l'extérieur de la pièce. Quelqu'un se dirige par ici en pointant sa lampe directement sur moi. Au fur et à mesure que cette personne se rapproche, la lumière devient de plus en plus vive.
Une lueur d'espoir se ranime à nouveau en moi.
—Hey ! crié-je. Je suis ici ! Aidez-moi !
A présent, j'entends des bruits de pas qui se rapprochent. Chose étrange, la personne semble marcher à un rythme régulier, comme si elle prenait tout son temps. M'ayant entendu crier à l'aide, elle devrait normalement venir vers moi en courant!
Mais non, cette personne continue de marcher lentement, comme si elle savourait le son de mes cris. Et voilà que maintenant elle se met à rire... Attendez une seconde ! Ce rire... Je sais à qui il appartient !
—Surprise ! dit-elle quand elle parvient à la porte qui mène au couloir, me montrant par la même occasion son visage.
—C'est quoi ce bordel ?! crié-je, confuse, alors qu'elle s'avance vers moi, un tuyau métallique dans sa main droite et une lampe torche dans l'autre. Pourquoi tu fais ça ? Arrête !
Ma réaction la fait sourire. En guise de réponse, elle tire mes cheveux avec force, ce qui m'arrache un cri. Puis, elle rapproche sa bouche de mon oreille, à tel point que je peux ressentir sa respiration glaciale sur mon cou :
—C'est l'heure de la vengeance.
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