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Nos mains entrelacées

Post-Crooked Kingdom (environ 3 ans plus tard)
One-shot
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Jesper n'était pas du genre anxieux. Pas du tout, même. Très extraverti, il ne connaissait ni le stress, ni cette angoisse sourde qui nouait sa gorge et faisait trembler ses mains. Et pourtant. Le jeune homme faisait les cent pas, tournant tel un vautour devant la porte du salon où Wylan s'exerçait au piano. Nerveusement, il caressa du bout des doigts un fin étui en écrin dissimulé dans la poche de son veston en velours brodé, essayant en vain de se calmer. 

Il pouvait entendre à travers la porte d'ébène la douce mélodie jouée par le rouquin. Sans même le voir, il devinait ses sourcils froncés par la concentration, le léger balancement de sa tête et le sourire discret qui ornait ses lèvres. Il était sûrement posté près de la fenêtre qui donnait sur le grand jardin ensoleillé, son endroit préféré. Pensant à Wylan, Jesper oublia peu à peu son appréhension, ne pouvant s'empêcher de sourire à l'idée de le voir. Saint, il était vraiment amoureux.

Brusquement, il sentit son coeur se serrer. Il venait de reconnaître le morceau. A merechi castella. La chanson préférée de sa mère : sublime, mais aussi terriblement triste. Marya, après tout ce temps, ne s'était toujours pas remise de sa convalescence forcée à Sainte-Hilde. Wylan n'en parlait jamais, mais Jesper se doutait qu'il en voulait terriblement à son père. Et si ce n'était pas le cas, son aimé était toujours beaucoup trop gentil, Jesper s'en chargerait pour deux. Dès qu'on évoquait Jan Van Eck, il sentait une haine brûlante le consumer : Comment avait-il pu faire ça à son propre fils, le rejeter à ce point parce qu'il ne savait pas lire ?  
Personne ne devrait avoir à supporter un père pareil. 

Parfois, la nuit, Jesper entendait Wylan pleurer dans son sommeil. Combien de fois s'était-il réveillé en sursaut après un cauchemar, les joues ruisselantes de larmes ? Combien de fois Jesper avait dû le consoler, lui dire que ce n'était pas de sa faute et que, si, il méritait de vivre même s'il ne savait pas lire ? Le zemini avait à chaque fois le coeur brisé devant sa détresse.

Distrait par ses pensées, Jesper ne se rendit pas immédiatement compte que la musique avait cessé. Réunissant le peu de courage qui lui restait, il toqua à la porte avant d'entrer doucement. Dès qu'il franchit le seuil, il se figea : Wylan regardait tristement par la fenêtre, les yeux embués. Doucement, il s'approcha de lui avant de lui serrer tendrement la main, suivant son regard. Marya, assise dans son fauteuil et emmitouflée dans sa couverture malgré la chaleur étouffante, peignait au milieu du parc verdoyant. C'était un spectacle rare, trop rare. La mère de Wylan restait le plus souvent dans sa chambre, alitée dans son lit, ou observait d'un air lointain l'animation de la rue depuis la lucarne.

Au bout d'un long moment, Wylan tourna les yeux vers lui, les yeux remplis de souvenirs plus ou moins joyeux à en juger son expression. Jesper ne savait jamais vraiment comment se comporter quand il était comme ça.
Quoi dire ? Quoi faire ? Rester avec lui ou le laisser seul ? Ce qui était sûr, c'est que ses plans tombaient à l'eau. Il rêvait d'une demande en mariage surprenante, toute en romantisme, son amoureux jouant une douce mélodie au piano, un large sourire plaqué aux lèvres qui illuminait son doux visage, et les yeux étincelants. Après quelques instants, il aurait posé le genou à terre puis lui aurait déclaré sa flamme. Évidemment, Wylan aurait rougi de manière complètement craquante avant de lui dire "oui". Et ils se seraient embrassés. Important ça. Puis ils auraient dîné en tête-à-tête, avec chandelles et champagne...

Il allait devoir revoir ses projets, Wylan n'ayant ni les yeux brillants, ni son beau sourire, or c'était le plus important à ses yeux. Tendrement, Jesper prit le jeune homme dans ses bras avant de déposer un baiser sur son front en lui promettant que tout aller s'arranger. Promesse facile. Pourtant, à ces mots, le kerch sembla se détendre et se laissa aller contre son torse. Jesper n'aurait su dire combien de temps ils restèrent là, enlacés en silence dans la petite salle de musique. 

Finalement, Wylan se détacha de lui et se rassit au piano, commençant une nouvelle mélodie. Fragile. C'était le mot qui lui venait en l'entendant. Chaque note semblaient montrer les sentiments du rouquin, mettant des sons sur l'invisible. Les larmes lui montèrent aux yeux devant tant de beauté. Jesper se rapprocha lentement de lui avant de l'accompagner, en chantant un langoureux chant d'opéra. À travers la musique, ils exprimèrent leurs peines, leurs doutes et colères, mais aussi leur bonheur et leur amour. Plus qu'un chant, c'était un hymne à la vie.

Ils étaient en osmose, leurs voix et le piano se mélangeaient à la perfection. Leurs regards se cherchèrent, se trouvèrent, et Jesper y lut tout l'amour du monde. Jesper se souvint de la première fois qu'il l'avait vu, plus de trois ans auparavant. Il était toujours aussi beau. Durant la mission au palais de glace, Jesper avait découvert son courage et sa loyauté sans faille, sa gentillesse sans borne et sa douceur. Mais également ses souffrances et ses secrets. Il avait rencontré quelqu'un de vrai, quelqu'un de foncièrement bon. Et il en était tombé éperdument amoureux.

La musique prit fin. Alors que le rouquin allait sortir, Jesper, sans réfléchir, lui attrapa le bras sous sa mine surprise. Il plongea dans le bleu translucide de ses yeux, s'y noyant, oubliant jusqu'à son nom. Ses cheveux bouclés cuivrés avaient des reflets blonds sous le soleil d'été. Jesper mourrait d'envie de glisser ses mains dans ceux-ci tant ils semblaient soyeux.
Brusquement, il se rendit compte que Wylan attendait, qu'il lui tenait toujours la manche, le devisageant tel un parfait abruti. S'empourpant légèrement, Jesper lui lâcha le bras, ouvrit la bouche pour parler mais aucun son n'en sortit : il referma la bouche. "Super, maintenant il ressemblait à un poisson", songea-t-il, se mettant une claque mentalement.

Sans douter plus longtemps, il sortit la petite boîte de sa poche avant de l'ouvrir maladroitement. Tant pis pour la demande à genoux. Les yeux de Wylan s'agrandirent, ses joues et son regard s'enflammèrent. Il voulut dire quelque chose mais n'arriva pas davantage à parler. Ils ressemblaient maintenant à deux poissons hors de l'eau... Au moins ils étaient assortis.
Mais la joie qu'il vit dans les yeux de Wylan lui fit oublier le ridicule de la situation.

— Wylan... mon amour, veux-tu m'épouser ? Non, veux-tu me faire l'honneur de devenir ton mari ? demanda-t-il la voix rauque.

À ces mots, une larme roula sur la joue de l'intéressé avant de s'écraser par terre. Le coeur de Jesper battait la chamade. L'attente lui sembla interminable. Pourquoi, par Ghezen, Wylan ne disait-il rien ? Alors qu'il sentait le doute l'envahir, il aperçut le mince sourire qui se formait aux commissures des fines lèvres du mercurien.

— Oui, évidemment que je le veux, imbécile, souffla-t-il, la gorge étranglée.

Sans savoir trop comment, ils se retrouvèrent à s'embrasser, à s'embrasser comme si leur vie en dépendait, comme si l'autre était leur oxygène, perdant la notion du temps et de l'espace. Les doutes, la peur, la détresse, la colère : envolés, seul restait cette folie délicieuse qu'était l'amour. Combien de temps restèrent-ils ainsi ? Nul n'aurait pu le dire. Tout ce qui comptait était l'autre et cette promesse de lier deux vies dans un amour éternel. Rien d'autre n'avait d'importance.
Lorsqu'ils finirent par se séparer, Jesper glissa la bague au doigt de Wylan. Leurs mains tremblaient.
Puis, main dans la main, ils descendirent dans le jardin afin d'annoncer la bonne nouvelle à Marya.

————

Wylan n'arrivait pas à y croire. Jesper l'avait demandé en mariage. En mariage. Juste incroyable. Inattendu. Impossible. Non. Improbable. Tandis qu'ils descendaient, les mains entrelacées, dans le parc, il se repassait en boucle la demande. Il se doutait qu'il souriait dans le vide tel un parfait idiot, mais à cet instant il n'en avait cure. Il était heureux. Il ne parvenait pas à lâcher des yeux la bague, symbole de leur prochaine union. Elle était simple, un fin anneau en or blanc où il était inscrit "Avec tout mon amour". Elle était juste parfaite. 

Finalement, ils retrouvèrent Marya toujours assise sur sa chaise, un pinceau et une palette à la main. Le jeune homme noir resta quelques temps planté à côté de sa mère, semblant chercher ses mots sous le regard intrigué de cette dernière.

— Marya, est-ce que, est-ce que vous acceptez que Wylan et moi nous marrions ? J'ai- j'ai fait ma demande tout à l'heure et je- on, aimerait bien avoir votre bénédiction... Si vous ne voulez pas, je comprendrai, hein ? Mais du coup... 

Le jeune homme n'avait jamais paru aussi stressé, il tordait ses doigts dans tous les sens et ses jambes étaient secouées de soubresauts incontrôlables. Il parlait vite et bafouillait. Wylan ne put s'empêcher d'être amusé devant ce spectacle si atypique. Mais ce dernier reprit vite son sérieux, sa mère semblait sous le choc.

Ses yeux étaient écarquillés, la bouche entrouverte, elle se tenait totalement immobile. Avant de fondre en larmes. Pliée en deux, un torrent de larmes roulait sur ses joues cireuses, son nez coulait, ses lèvres tremblantes ne s'ouvraient que pour émettre de faibles gémissements, ses épaules secouées par un hoquet. On ne l'arrêtait plus. 

Jesper semblait inquiet, lui tapotant doucement le dos, lui garantissant que si le mariage la gênait, il retirerait sa demande. Le stress montait. Wylan était déconcerté par la réaction de sa mère, il pensait au contraire qu'elle serait ravie.
Aux mots du zemini, Marya s'agita encore plus, marmonnant quelques mots intelligibles. Finalement, ils finirent par comprendre que sa mère pleurait de joie. Et qu'elle était très, très heureuse pour eux. Elle les attira contre elle et les serra à les étouffer dans un câlin général. Tout le monde pleurait et riait en même temps... La soirée fut mémorable.

Le lendemain, Jesper et Wylan, toujours mains dans la main -elles étaient comme collées depuis la veille-, se rendirent au Slat afin d'annoncer la bonne nouvelle. Tous les crows étaient là, réunis en demi cercle devant eux, attendant avec impatience la fin du suspense.

— Hum, voilà, avec Jesper on a une grande nouvelle à vous annoncer...

— Vous allez tout plaquer, vendre le manoir et partir élever des chèvres au fin fond des Colonies du Sud ? grommela Kaz, exaspéré qu'on ait requis sa présence alors qu'il était sur un gros coup.

 — Non. On va se marier ! fit Wylan dans un petit rire ravi.

À cette annonce, Nina leur sauta dessus, les serrant contre sa poitrine jusqu'à les étouffer, et leur répéta au moins une dizaine de fois à quel point elle était contente pour aux. Plus réservée mais toute aussi heureuse, Inej leur serra la main avec affection, les yeux brillants. Mais Wylan surprit le regard lourd de sous-entendus qu'elle avait adressé à Kaz. "Peut-être bien qu'ils ne seraient pas les seuls à se marier ces prochains temps", pensa-t-il, souriant intérieurement.

Même Kaz semblait ravi bien que le rouquin le soupçonnât d'avoir menacé Jesper s'il ne prenait pas soin de lui... Kaz était toujours assez protecteur à son égard, Wylan et lui entretenaient presque une relation père-fils malgré qu'ils n'aient qu'un an d'écart.
Le soir, ils se retrouvèrent tous chez le manoir Van Eck afin de célébrer dignement leurs fiançailles. La fête dura toute la nuit et resterait longuement dans leurs esprits.

Wylan ne pouvait rêver mieux : il était avec ses amis, l'amour de sa vie et il allait se marier. L'avenir était plein de promesses, une nouvelle page de sa vie se tournait, et elle s'annonçait rempli de bonheur.

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