♤ Chapter twenty ♤
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[LA CHUTE DU ROI]
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Ce matin là, cette fois-ci, Seijun se réveilla seule. Elle ne bougea pas, elle ouvrit simplement les yeux et elle contempla l'extérieur à travers la fenêtre. Elle glissa sa main sur les draps et la remonta sur sa poitrine. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait un mauvais pressentiment, alors son cœur se serra et sa main empoigna son t-shirt.
Ce sentiment, elle l'avait déjà ressenti.
Flashback
C'était le soir, la nuit était mère, la lune scintillante. Seijun l'a contemplé alors qu'elle marchait dans les rues complètement vide. Sa main trouva refuge contre sa poitrine, elle avait ce pressentiment qui lui disait : arrête toi, fais demi-tour. Mais elle l'ignorait, elle faisait tout pour l'ignorer. Elle se disait simplement que c'était le stress, qu'ils allaient juste encore une fois risquer leur vie mais y ressortir vivant.
Ses pas s'arrêtèrent et un grand immeuble apparût, complètement illuminé sur deux étages. Il surplombait les immeubles aux alentours. Fait que de vitres, il pouvait se voir à des kilomètres et c'était ici qu'ils allaient faire leur nouveau jeu.
Mais ce sentiment la rattrapa alors elle se figea. Son regard glissa sur toute la hauteur de cet immeuble et elle ne pu que déglutir, sa poitrine la compressant.
Quelque chose allait mal ce passer.
Fin de flashback
L'atmosphère à la Plage était électrique, les tensions palpables. Le Chapelier avait toujours été charismatique et calculateur, mais ses récentes décisions avaient érodé la confiance de ses hommes. Tandis qu'il s'évertuait à rassembler les cartes pour trouver une sortie de ce monde, la situation au sein de la faction devenait de plus en plus instable. Au cœur de cette révolte montante Niragi était prêt à prendre le pouvoir.
Le soleil couchant inondait la grande salle de la Plage d'une lumière orange brûlée. Les longues ombres des Dix Commandements se dessinaient sur les murs et le silence pesant semblait étouffer l'air même. Ils avaient tous été convoqué. Assis en bout de table, le Chapelier fixait les autres membres avec une intensité habituelle. Ses doigts jouaient distraitement avec une carte de jeu, un symbole de son pouvoir absolu.
Les survivants de la Plage étaient fatigués, exténués par les jeux impitoyables. Des pertes récentes avaient fait naître des doutes, même au sein des plus loyaux membres de l'élite. Ils tombaient tous à la suite et tout le monde commençait à avoir de plus en plus peur de continuer. Les doutes ? Et si cette stratégie ne marchait pas. Pourtant, le Chapelier demeurait inflexible, toujours accrocher à ses paroles, déterminé à rassembler toutes les cartes pour leur permettre de quitter cet enfer.
- Nous devons récupérer toutes les cartes. C'est notre seule chance de sortir de ce monde. Rappela-t-il.
Le Chapelier avait pris la parole alors que quelqu'un avait fait référence à la peur grandissante des habitants de la Plage. Il parlait calmement, mais chaque mot pesait comme une sentence. Les membres du conseil l'écoutaient en silence, chacun pesant le poids de ses paroles. Cependant, Niragi, adossé nonchalamment à un pilier dans l'ombre, n'écoutait qu'à moitié. Il observait le chef d'un regard froid, calculateur, le visage illuminé par le reflet de sa propre arrogance. Le fusil accroché à son épaule semblait presque un prolongement de son être, et ses doigts glissaient doucement sur le métal froid de l'arme.
Lorsque le Chapelier évoqua de nouveau leur quête de récupération des cartes, Niragi leva les yeux, son sourire s'élargissant. Il brisa enfin le silence.
- Tu parles de ces cartes comme si elles étaient notre seule issue, mais combien de temps encore devons-nous te suivre aveuglément Takeru ? Dit-il en insistant sur son prénom.
Sa voix, tranchante comme une lame, résonna dans la pièce. Tous les regards se tournèrent immédiatement vers lui. C'était rare que quelqu'un défie ouvertement l'autorité du Chapelier, et encore plus rare venant de Niragi. Ce dernier, malgré son tempérament violent, se contentait souvent de semer le chaos en coulisses. Mais cette fois, il était clair qu'il allait droit à la confrontation. Cette familiarité cinglante de Niragi envers le Chapelier déplu, comme ci il se jouait de lui et se moquer de son titre.
Le Chapelier leva lentement les yeux vers lui, ses doigts cessant de jouer avec la carte. Son visage, calme et impassible, trahissait une pointe de tension. Il n'avait pas l'habitude d'être contesté.
- As-tu oublié où tu te trouves, Niragi ? Ici, je suis le roi et toi, tu n'es qu'un soldat qui obéit.
Il planta son regard dans celui de Niragi, espérant qu'un simple rappel de l'ordre suffirait à le remettre à sa place. Mais Niragi ne fléchit pas. Au contraire, son sourire s'élargit, presque comme une provocation. Il détacha le fusil de son épaule, le tenant négligemment, comme s'il jouait avec une menace invisible.
- Un roi qui ne protège pas ses sujets n'est pas digne d'obéissance.
Il fit quelques pas en avant, s'approchant de la table. Les autres membres du conseil étaient figés, certains jetant des regards inquiets, d'autres surveillant les moindres gestes de Niragi, prêts à dégainer au moindre signe de violence.
- Combien de nos hommes sont morts dans ces jeux, Chapelier ? Combien en as-tu sacrifié pour une chimère ?
Niragi avait toujours eu l'idée que rassemblait les cartes ne serviraient à rien et qu'ils étaient bloqués ici. Il appuya chaque mot, laissant son regard défier le Chapelier. Takeru resta silencieux un instant, laissant le poids des accusations flotter dans l'air. Ses doigts reprirent leur danse sur la carte qu'il tenait, signe d'une irritation croissante.
- Je fais ce qu'il faut pour que nous survivions tous. Si certains doivent mourir, c'est un mal nécessaire. Le véritable échec serait de ne pas tenter de sortir de cet enfer.
Son ton se fit plus dur, une froideur glaciale se glissant dans ses paroles. Pourtant, Niragi n'était pas impressionné. Il s'arrêta au bord de la table, le fusil toujours à la main, et se pencha légèrement, rapprochant son visage de celui du Chapelier.
- Mais peut-être que ce n'est pas la sortie que tu cherches... Peut-être que c'est juste le pouvoir. Peut-être que toi aussi, tu es devenu fou. Souffla-t-il.
Le silence devint encore plus lourd, presque étouffant. Les autres membres des Dix Commandements retenaient leur souffle. Les paroles de Niragi frappaient fort. Il osait verbaliser ce que certains avaient commencé à penser en silence : que le Chapelier n'était peut-être plus le leader clairvoyant qu'il prétendait être.
Takeru, malgré la colère qui grondait en lui, resta impassible. Il se leva lentement, sa silhouette grande et imposante dominant la pièce.
- Fou, dis-tu ? Peut-être. Mais je suis le seul ici qui ait un plan. Le seul qui sache ce qu'il faut faire pour survivre. Toi, Niragi, tu ne fais que détruire, semer le chaos et tuer pour le plaisir.
Il le désigna du doigt, son regard perçant.
- C'est pour cela que je suis le roi et toi, tu ne seras jamais rien d'autre qu'un chien enragé.
Les mots du Chapelier claquèrent comme un fouet, faisant trembler l'air. Pour un instant, une étincelle de fureur traversa les yeux de Niragi, son égo s'effondrant alors que le visage d'Aika apparaissait dans son esprit, mais il dissimula tout ça sous un sourire froid. Il se redressa, puis d'un geste soudain, il brandit son fusil. Les autres membres sursautèrent, prêts à intervenir, mais Niragi les stoppa d'un regard.
- Peut-être...vraiment... que c'est toi qui as perdu la tête.
Il pointa l'arme directement sur la tête du Chapelier. Une menace bien plus explicite, cette fois. Takeru, pourtant, ne bougea pas, restant droit, le regard froid.
- Tu penses que c'est ainsi que tu prendras ma place ? En pointant une arme sur moi ?
Niragi haussa un sourcil, amusé. Il pencha légèrement la tête.
- Pourquoi pas ? Après tout... c'est ainsi que ça marche dans ce monde, non ?
Les autres membres du conseil, figés, ne savaient pas quoi faire. Le pouvoir de Niragi venait de s'étaler au grand jour. Le Chapelier, cependant, n'était pas prêt à reculer. Il fit un pas en avant, forçant presque Niragi à reculer d'un millimètre.
- Tire donc, Niragi. Mais souviens-toi de ceci : tu ne règneras jamais. Pas comme moi. Tu n'es qu'un animal, et tôt ou tard, un autre te mettra une balle dans la tête.
Le doigt de Niragi effleura la détente, et un sourire sauvage déforma ses traits.
- On verra bien.
La détonation éclata dans la pièce. Tout le monde était silencieux. Et pourtant, le Chapelier était toujours là, debout, figé, à fixé Niragi d'un regard complétement abasourdi.
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Le ciel était lourd de nuages gris, menaçant une pluie imminente. La lumière du jour disparaissait lentement, teintant le paysage d'une lueur morne. Aguni se tenait au centre d'un immeuble, loin de l'agitation de la Plage. Il attendait, son regard fixé sur une des vitres qui donnait sur l'extérieur, le reflet clair reflétant le ciel tourmenté. Le vent soufflait doucement, faisant s'agiter les feuilles et créant une ambiance presque funèbre.
Le Chapelier arriva peu après, vêtu de ses vêtements habituels, toujours aussi flamboyant, même dans ce cadre austère. Il portait son chapeau distinctif, un sourire au coin des lèvres, mais il ne dissimulait pas complètement l'inquiétude dans son regard. Aguni ne lui avait jamais demandé de le rencontrer à l'extérieur de la Plage. C'était inhabituel, presque suspect. Pourtant, il était venu, fidèle à l'amitié qu'il pensait encore partager avec son bras droit.
- Pourquoi ici, Aguni ? Que fais-tu si loin de la fête ? Tu as quelque chose à me dire ?
Aguni garda un instant le silence, son regard toujours fixé sur la vitre. Ses pensées étaient lourdes, partagées entre les souvenirs de leur amitié et la réalité de ce que la Plage était devenue sous le règne du Chapelier. Il se retourna lentement, faisant face à son confrère.
- Je voulais te parler loin des autres. Il est temps qu'on fasse face à la vérité.
Le sourire du Chapelier s'effaça légèrement. Une nervosité subtile traversa son visage. C'était le moment.
- Qu'est-ce que tu racontes ?
Aguni prit une grande inspiration, cherchant ses mots avec soin. L'homme qui se tenait devant lui n'était plus le même. L'ami qu'il avait connu avant ce monde cruel semblait perdu à jamais, remplacé par un leader obsédé par le pouvoir et les cartes. Pourtant, Aguni savait que sous cette façade de force, le Chapelier restait prisonnier de ses propres peurs et incertitudes.
- Tu n'es plus celui que j'ai connu, Takeru. La Plage, les cartes, ce que tu es devenu... tout ça est allé trop loin.
Le Chapelier fronça les sourcils, l'irritation visible dans son regard. Il recula d'un pas, comme s'il tentait de comprendre la portée de ces mots. Il ne pouvait croire que son plus proche allié, son ami de toujours, osait remettre en question ses actions. Le conseil avait déjà commencé à se retourner contre lui et voilà qu'Aguni s'y mettait aussi.
- Tu oses me dire ça maintenant ? Après tout ce qu'on a traversé ? C'est ça, ta loyauté ?
Aguni souffla un peu, se rapprochant de lui.
- Ce n'est pas une question de loyauté, c'est une question de vérité. Ce monde nous a tous changés, mais toi... tu as perdu la tête.
Le Chapelier baissa la tête puis on entendit un rire, un rire forcé et amer. Il faisait de son mieux pour maintenir son assurance, mais au fond de lui, il sentait que quelque chose clochait. Ce n'était pas simplement une dispute ordinaire entre eux. Aguni lui parlait comme s'il venait lui dire adieu. Et c'était ça qu'il voulait.
- Je suis toujours celui qui te protège, celui qui nous mènera hors d'ici. Mais toi, tu choisis de me trahir maintenant ? Quand on est si proches du but ?
Le ton de sa voix s'élevait, mêlant accusation et désespoir. Il regarda Aguni avec des yeux emplis de fureur, mais aussi de douleur. Il savait qu'il avait changé, qu'il n'était plus l'homme d'autrefois. Mais il refusait de l'admettre ouvertement.
Aguni, d'une voix basse mais ferme, répondit.
- Ce n'est pas une trahison, Takeru. C'est un adieu. Je ne peux plus te suivre. C'est terminé.
Ces mots semblaient ébranler le Chapelier. Il le regarda, abasourdi, comme s'il venait de recevoir un coup direct à l'âme. Son sourire disparu, remplacé par une expression d'incrédulité.
- Terminé ? Tu oses... ?
Soudain, dans un geste de panique, le Chapelier sortit une arme de sous sa veste et la pointa directement sur la tête d'Aguni. Le poids de l'acte se fit instantanément ressentir, suspendant le temps autour d'eux. Le vent semblait s'arrêter, et même les bruits des feuilles tapant contre les vitres s'évanouirent.
- Si c'est comme ça, alors tu n'es plus mon ami. T'es juste un traître. Tu crois pouvoir me quitter comme ça, Aguni ?!
Il tremblait légèrement, mais son regard restait intense, furieux. Vas-y. Pourtant, Aguni ne réagit pas immédiatement. Il regarda l'arme pointée sur lui, puis les yeux de son ami. Il y voyait la douleur, l'agonie d'un homme qui n'arrivait plus à contrôler ses démons intérieurs. Il savait que cette confrontation devait arriver, mais il ne s'attendait pas à la voir se terminer ainsi.
- Tu n'aurais jamais dû en arriver là, Takeru.
Et sans vraiment y penser, par pur instinct, Aguni riposta. Il attrapa l'arme de Takeru, et dans un mouvement rapide, la repoussa sur le côté avant de tirer avec son arme. Le coup partit presque par réflexe, et le son de la détonation résonna dans l'air froid du soir. Le Chapelier recula sous l'impact, une expression de choc et de trahison sur son visage. Ça y est, c'est fini.
Son corps bascula et il s'écroula. Aguni le regarda, impuissant, alors que le corps de son ancien ami s'éteignait. Pendant un instant, le temps sembla s'arrêter, et tout ce qu'Aguni entendait était le battement frénétique de son propre cœur.
Il baissa les yeux vers l'arme du Chapelier qu'il tenait toujours dans sa main. En vérifiant le chargeur, il réalisa avec horreur que l'arme de Takeru n'était pas chargée. Une vérité poignante le frappa de plein fouet : Il n'avait jamais eu l'intention de le tuer.
Aguni recula, abasourdi. Takeru n'avait pas cherché à lui faire du mal. Non, il avait cherché à mourir. Mais pas par n'importe qui. Il avait voulu que ce soit Aguni, son ami le plus proche, qui mette fin à son cauchemar. Il lui avait tendu l'arme vide, sachant pertinemment qu'Aguni réagirait. C'était un adieu déguisé, une demande silencieuse.
Aguni, les yeux remplis de douleur, murmura dans le vent froid qui balayait le pont.
- C'était ce que tu voulais depuis le début, hein ? Que je te libère...
Le vent emporta ses paroles tandis que la pluie commençait à tomber à l'extérieur, fine mais glaciale. Aguni resta immobile, fixant l'endroit où Takeru reposait à présent. Un sentiment de vide l'envahit. Il venait de tuer non seulement son ami, mais aussi l'homme qui avait bâti leur refuge, leur rêve de survie.
Dans cette solitude accablante, Aguni comprit qu'il n'y aurait pas de retour en arrière. La mort du Chapelier marquait la fin d'une ère, non seulement pour la Plage, mais aussi pour lui-même. Le monde cruel dans lequel ils vivaient ne laissait plus de place aux rêves ni aux idéaux. Il n'y avait plus que le chaos.
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J'espère que ce chapitre vous a plu. Pas de Seijun, pas de Chishiya, pas d'Aika, mais un passage nécessaire pour la suite que j'ai tout de même apprécié écrire.
Prochain chapitre :
CHAPITRE VINGT ET UN
[CE SERA MOI LE NOUVEAU ROI]
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