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CHAPITRE 7 ◈ Croire ou ne pas croire ✔

   Le froid devenait de plus en plus rigoureux et je peinais à le supporter. Les doigts glacés, je frottai mes mains pour me réchauffer avant de les fourrer dans les poches de mon jean usé. Un nuage de chaleur s'échappa de mes lèvres et s'évapora dans le vide, comme une encre blanche effacée par le temps.

   D'une démarche nonchalante, je longeai le bord du canal et me dirigeai vers la boutique d'antiquité. J'avais pris l'habitude de m'y rendre de temps en temps pour manger ou juste observer les objets d'antan. Mais avant même que je n'atteigne le bâtiment, j'entendis une sonnerie stridente résonner à l'autre bout de la rue. Je m'avançai vers la source du bruit et découvris une bâtisse en brique rouge. Deux portes imposantes coloraient la façade de leur couleur verte. Curieux, j'effleurai la peinture écaillée et arrachai quelques morceaux qui n'étaient plus qu'à un fil de se détacher.

   Soudain, les portes s'ouvrirent et un essaim d'humains s'échappa de l'ouverture. Je me plaquai contre le mur à côté pour ne pas être écrasé par les pas ou même la cacophonie de voix criardes. Dans la nuée d'adolescents, je reconnus néanmoins une chevelure rousse qui m'était familière. Aussitôt que je l'aperçus, j'accourus vers elle et la tirai hors de la foule.

— Théa ? Théa Rivera ? demandai-je surpris.

   La jeune humaine releva brusquement la tête, une mine renfrognée sur le visage. Pris par surprise, je m'empressai de détourner le regard, mais fus rappelé par sa voix rude :

— Danael ? Que fais-tu là ?

— J'ai entendu un son aigu que je n'avais encore jamais entendu, alors je suis venu...

— C'est un lycée..., expliqua-t-elle en fronçant les sourcils.

   Jack m'avait parlé de ses établissements qui regroupaient des humains pour leur inculquer des notions. Je grimaçai en réalisant que je me trouvais malheureusement devant un de ces bâtiments.

   Soudain, une aura particulière attira mon attention chez Théa. Quelque chose semblait avoir changé en elle. Je parcourus rapidement son corps avant de m'arrêter sur un petit objet argenté autour de son auriculaire. Sa bague ! Elle ne la portait pas la dernière fois que je l'avais vue. Ce n'était pas une énergie mauvaise. C'était une énergie pure, bienveillante. Maternelle.

— C'est ma mère qui me l'a offerte avant de mourir, expliqua Théa avec un sourire forcé empreint de mélancolie.

   Elle tendit sa main vers moi pour que je puisse mieux voir la bague. Le bijou gris devait avoir traversé les âges en vue du nombre d'éraflures sur l'anneau. Je collai mon visage sur le triskèle sculpté dans l'argent et remarquai un matériau noir et obscur derrière les trois boucles. La bague semblait renfermer quelque chose, mais je n'avais aucun moyen de savoir ce que c'était.

   Je me relevai, pensif, et sentis le regard insistant de l'humaine sur mon visage. Elle parcourait mes traits anguleux, mon nez droit, mes pommettes saillantes, mes cheveux de jais. Elle ébaucha un nouveau sourire forcé lorsqu'elle réalisa que je l'observais à mon tour. Mais elle ne pouvait pas me mentir, ses yeux trahissaient son chagrin. Elle ne semblait toujours pas remise de la mort de sa mère. Je recouvris sa main de mes deux paumes et plongeai mon regard d'amarante dans ses iris dorés :

— Je suis sûr que ta mère repose dans un meilleur endroit.

   Je ne ressentais pas de pitié pour cette humaine. À vrai dire, elle n'était pour moi qu'un singe intriguant dont je voulais élucider le mystère. Et pourtant, je pris la peine de la réconforter et de lui dire des mots rassurants pour que son âme se sente un peu plus en paix. Une partie de moi semblait encore capable d'éprouver de l'empathie et de la compassion, sentiments que je ne pensais plus capable de ressentir un jour.

— Elle est partie en m'abandonnant, répondit Théa en esquissant une grimace, peu convaincue. Aujourd'hui, je vis seule avec mon père, mais il est si... Sévère. Il a changé. Il est plus sombre, il n'a plus cette lumière qui l'habitait avant.

— Il n'a peut-être pas encore cicatrisé ?

— Peut-être..., dit-elle les yeux dans le vide. Mais il y a quelque chose qui me dérange.

   J'arquai un sourcil d'un air interrogateur. Théa mordit sa lèvre inférieure et me regarda, gênée :

— J'ai l'impression que tu me caches quelque chose. Vraiment, c'est dérangeant. À chaque fois que je te regarde, tu détournes aussitôt les yeux, comme s'il y avait une vérité que tu n'osais pas m'avouer.

— Ton imagination te joue tes tours, rétorquai-je le regard fuyant.

— Tu vois ! s'exclama-t-elle. Encore une fois, tu n'oses pas me regarder ! Dis-moi ce qui ne va pas.

   Je secouai la tête, refusant de lui dire la vérité. Après tout, comment pourrais-je lui expliquer que j'étais un ange déchu et qu'il ne me restait plus que quelques semaines à vivre ? Je n'étais même pas censé en parler aux humains, cela pourrait m'attirer les foudres de Père. Encore...

— Ce n'est pas une belle histoire, murmurai-je hésitant.

— Une histoire n'est triste que si on la laisse prendre un bout de notre âme.

   Je passai une main dans mes cheveux décoiffés et soupirai. Cette humaine était tenace comme un roc et rien ne pourrait la faire changer d'avis. Songeur, je fixai ses yeux ambrés habités par une lumière familière. Peut-être que dire la vérité à cette jeune fille était le meilleur choix qui s'offrait à moi.

   Après tout, j'étais déjà banni et il n'y avait plus aucun espoir de rédemption. Le Paradis, les Enfers, je n'avais nulle part où aller. Amathìs, la Terre. C'était mon ultime refuge et si je voulais y rester, je devais m'y intégrer.

   Face à une Théa si résolue, je repensai à Jack qu'il l'avait plutôt bien pris. Apprendre l'existence de l'Éther provoquait toujours une réaction chez les humains, mais il était impossible de prédire s'ils paniqueraient ou non.

   Je regardai furtivement les passants dans la rue. Aucun ne semblait faire attention à nous. Parfait. Je serrai les poings, pris une profonde inspiration et plongeai mon regard dans celui de l'humaine :

— Je suis mourant.

   Théa écarquilla les yeux et manqua de s'étouffer. Choquée, elle porta sa main à sa bouche avant de la plaquer contre son cœur.

— Quoi ? Vraiment ? Oh mon Dieu... Je suis désolée, bredouilla-t-elle. Je ne savais pas...

— Ne dis pas cela. C'est assez compliqué.

— Tu veux en parler ?

   Je hochai timidement la tête et repris en marmonnant :

— J'ai été stupide. J'ai gâché mes ressources de vie et j'ignore même combien de temps il me reste à vivre.

— Mais qu'ont dit les médecins ?

— Les médecins ? Non, les humains seraient incapables de comprendre ce qui m'arrive. C'est à cause de mon frère. Tout est à cause de lui.

   Je m'effondrai brusquement sur le sol, dévasté. Dire ses mots à voix haute m'avait fait réaliser la vérité. Mon âme était brisée. Je blâmais Lucifer pour mon malheur, mais c'était ma faute. L'amour, l'exil et la solitude m'avaient détruit car je les avais choisis.

   Je levai les yeux vers Théa qui me tendait la main et m'adressait un sourire bienveillant.

— Viens, ne restons pas ici.

   Je ne comprenais pas. Pourquoi ? Pourquoi tant de compassion ? Les hommes que j'avais connus par le passé étaient vicieux, sauvages et égoïstes. Ils évoluaient avec la guerre et le sang. Mais quand je regardais cette humaine, tout ce que je voyais n'était qu'une lumière dans les ténèbres, l'espoir d'une vie sans agonie.

   Je pris sa main et elle m'aida à me relever. Je suivis l'humaine jusqu'à un petit parc à l'abri des regards. À cette heure-ci, il n'y avait plus personne. L'obscurité recouvrait lentement le ciel, engloutissant la ville dans la pénombre. L'air s'humidifiait tandis que l'atmosphère des rues devenait plus angoissante. Soudain, une goutte de pluie glissa le long de ma nuque, me faisant frissonner au contact de l'eau.

   Autour de moi, quelques arbres aux couleurs sanglantes étaient illuminés par la lumière pâle des lampadaires. J'entendais le grésillement des ampoules se confondre avec les craquements des feuilles mortes sous nos pieds et le sinistre croassement d'un corbeau. L'atmosphère était plus oppressante que rassurante.

   J'aurais préféré un endroit plus chaleureux, mais c'était déjà loin d'être pire que les Enfers ou les Limbes. Je me tournai vers Théa qui observait le lieu en grimaçant.

— Je ne pensais pas que l'ambiance serait si lugubre..., s'excusa-t-elle gênée. Au moins, personne ne nous verra ou ne nous entendra. Tu peux parler l'esprit tranquille.

   C'était étrange de me livrer à une humaine que je connaissais à peine. Pourtant, il y avait comme un lien immuable qui nous unissait. Il suffisait que je la regarde pour que la lueur rassurante dans ses yeux réconforte mon âme et chasse mes tourments. J'avais l'impression que je pouvais tout lui dire et qu'elle ne me jugerait pas. Avec elle, je parvenais même à me détacher des émotions fades que j'éprouvais d'habitude pour ressentir la véritable tristesse ou la compassion pure.

— Il y a quelque chose que tu dois savoir, commençai-je.

   Théa me regarda avec autant de curiosité qu'il était possible d'en avoir. Je serrai les poings pour me donner du courage et lâchai d'un ton cru :

— Je suis un ange.

— Les anges n'existent pas, répondit-elle en fronçant les sourcils. Je veux bien penser que tu es mourant, mais ne me fais pas croire que tu as des petites ailes et une trompette.

— Je n'ai pas de trompette ! rétorquai-je vexé. Écoute Théa, quand un ange meurt, il ne va ni au Paradis ni en Enfer.

— Il se réincarne en écureuil alors ? plaisanta-t-elle.

— Non... Il va dans le Néant.

— C'est moins joyeux... Mais arrêtons cette comédie, Danael. Je suis athée. Je ne crois même pas au Bien et au Mal, alors croire aux anges ? C'est niet.

   Théa croisa les bras et me lança un regard sévère. En voyant mon air surpris, elle haussa les épaules d'un air amusé :

— Ne sois pas étonné, ça arrive d'être mauvais menteur.

— Mais... Tu n'as même pas un seul doute ?

— Non, dit-elle simplement en regardant ailleurs.

— Soit. Mais si je te montre mes ailes, me croiras-tu ?

   Théa laissa échapper un rire niais. Elle pensait sûrement que je n'étais pas sérieux. Pourtant, j'étais décidé. Même avec des ressources très limitées, faire apparaître mes ailes, ne serait-ce qu'une seconde, ne devraient pas nécessiter trop d'efforts. L'humaine jeta un regard à sa montre et marmonna :

— Vite alors. Mon père sera en colère si je rentre trop tard.

— Je te déposerai avec mes ailes, répondis-je en lui faisant un clin d'œil.

   La jeune fille soupira et s'assit sur le banc le plus proche en chassant les gouttes de pluie. De mon côté, je fermai les yeux pour mieux me concentrer. Dans le monde des humains, il était plus difficile de faire émerger l'énergie éthérique.

   Derrière mes paupières closes, j'imaginai de petites particules d'Éther voltiger à l'intérieur de moi. Elles étaient rares et minuscules, mais bien présentes.

   Soudain, un murmure résonna dans mon esprit : « ne fais pas cela, mon frère ». Sûrement une pensée intrusive que je choisis aussitôt d'ignorer. Je ne devais pas perdre ma concentration. Il y avait déjà tous ces sons extérieurs qui résonnaient en moi comme une symphonie bestiale livrée par ce monde. Une distraction en plus était la dernière chose que je souhaitais.

   « Ferme les yeux, ne pense plus à rien, fais le vide total dans ton esprit. Oublie tes tourments, fais abstraction de ton environnement et admire le pouvoir de ton âme surgir », pensais-je.

   Je sentais la puissance brute et pure bouillir en moi. Je concentrai les particules éthériques dans mon dos et visualisai six ailes immenses aux plumes de jais.

   Je sentis une aura sombre émerger de mes omoplates, quand subitement une douleur vive déchira ma chair. Je rouvris les yeux sous la souffrance atroce qui se propageait dans mon corps, lacérant tous mes organes. Je gémis un râle rauque et lamentable pour appeler à l'aide, avant que des pigments noirs ne dévorent ma vision. Cédant à ce supplice, je m'effondrai sur le sol dur et rêche. La dernière vision que j'eus avant de m'évanouir fut celle de Théa se précipitant vers moi. 

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