La toile
Depuis leur enfance, ils se connaissaient. Ils avaient grandi ensemble, appris , réussi et échoué avec l'autre.
Ils avaient joué ensemble leur pièce de CM2, et, même si Tom n'appréciait que peu cette discipline, il avait, par la suite, assisté à chacune de ses pièces. D'abord au collège, puis au lycée, et dans un club. Il avait été là pour l'aider à réviser et comprendre leurs leçons pour leurs examens jusqu'en première, où les différentes filières les avaient écartées l'un de l'autre. Ils avaient tout deux eu peur de se perdre de vue suite à cela. Mais ce fut grâce à la franchise de Lucie qu'ils avaient réussi à en parler. Elle avait aussi été une pilier de la vie de Tom durant toute sa vie. Elle n'avait jamais hésité à se dénoncer à sa place, pour chacune de ses gaffes, connaissant le caractère de ses parents, de sorte à ce qu'il devint, aux yeux de tous, le garçon sage, échappant par miracle à la mauvaise influence de son amie turbulente, quand ils étaient tout deux aussi casse-cou l'un que l'autre.
Que ce soit sur le plan affectif, social, scolaire ou psychologique, ils s'étaient toujours soutenus. Beaucoup enviaient cette amitié sans faille.
Et pourtant, une tâche d'encre invisible s'était laissée tomber sur cette confiance, tableau d'un blanc immaculé.
Il fallut long temps à l'un pour la repérer,et l'autre eut besoin d'attendre que le premier eut rassemblé le courage de lui montrer à la lampe UV.
Tom était si certain que ses sentiments seraient réciproques si il avait l'odace de se mettre à nu, qu'il n'eut pas envisagé la réponse que lui donnat Lucie.
Après cela, les choses furent différentes.
En apercevant la tâche, l'une fut si choquée qu'elle s'éloignat d'un bond, quand l'autre, dans un sursaut de surprise, provoqué par la réaction de son amie, laissât tomber la toile qui se brisat en heurtant le sol.
Ils s'évitaient comme la peste, dans une période de grand stress, dû à l'approche d'examens de fin de lycée.
Il leur manquait quelque chose. Durant toute leur vie, ils avaient eu cet atout merveilleux pour les soutenir. Et maintenant, quand ils avaient plus besoin que jamais de ce pilier au quel s'accrocher, pour ne pas chuter, dans un gouffre qu'ils créaient eux même; ils n'osaient plus l'approcher, pretrifités de peur à l'idée de le frôler.
Ils faisaient tout pour se retrouver plus submergés par le travail qu'ils ne l'étaient déjà, dans le but de s'autopersuader qu'il était la cause de leurs distances prises et de leur mal être. Mais la vérité restait toujours, plus étouffante.
Finalement, après plusieurs mois, Tom s'était persuadé qu'il était un raté. Qu'il allait échouer, qu'il avait échoué, et qu'il avait condamné la personne qu'il aimait le plus au monde au même sort, dans un élan d'égoïsme et de mégalomanie.
Un après-midi, entre deux fiches de révision, la mère de Lucie avait débarqué dans la chambre de sa fille, provoquant un grognement de mécontentement chez celle-ci. Elle n'y préta pas attention, et lui expliqua d'un air inquiet que son ami Tom, avait disparu de chez lui depuis le matin, sans donner de nouvelles. Les parents de celui-ci avaient tenté de le joindre, sans succès, et s'inquiétaient. Tendis que la mère refermait la porte de la chambre de sa fille, en consolant l'un des parents en pleurs, qu'elle avait à l'autre bout du téléphone, collé à son oreille ; sa fille s'était soudain retrouvée paralysée. Prise d'une panique soudaine, elle ne parvenait pas à faire un geste, son cerveau fonctionnait à toute allure.
Il ne lui fallut, au bout de plusieurs minutes, que lâcher son stylo pour que tous ses muscles se réveillent dans un même souffle. Elle s'élança en trombe dans l'entrée de son appartement, où elle ne prit que le temps d'enfiler d'une paire de chaussures et d'hurler, pour prévenir sa mère qu'elle était de sortie.
Elle ne réfléchissait pas tant à là où elle allait, s'y étant rendue un nombre incalculable de fois, et laissait ses jambes la guider. Ses poumons la brulaient, son cœur était au bord de l'explosion et les tourbillons de pensées qui voltigeaient dans son crâne n'étaient pas là pour arranger les choses.
Elle arriva enfin devant un vieil immeuble, elle s'écorcha en passant par le minuscule trou dans le grillage, trébucha un bon nombre de fois sur les diverses débris laissés par des adolescents irrespectueux et une marche céda sous son poid. Mais Lucie ne s'arrêta pas avant d'atteindre le dernier étage de l'immeuble, au sol couvert par les fientes de diverses piafes.
Là, elle s'arrêta deux marches avant la fin de l'escalier, agrippée à la rampe pour ne pas s'écrouler. Tout son corps lui hurlait de s'allonger et de ne plus bouger un muscle avant une bonne nuit de sommeil, mais elle luta contre cette envie pour hurler, entre deux haltelments, le nom de son ami, qui se tenait debout, dans l'encadrement d'une fenêtre délabrée.
Tom, qui s'était figé en entendant une personne monter, avait à présent le visage tourné vers une Lucie à la respiration saccadée et aux yeux larmoyants.
Elle prit sur elle pour continuer à parler, malgré son manque d'air:
-Tu vas pas.. me refaire le coup? Elle reprit quelques inspirations, Pas après tout ces temps. Je pensais que tu avais compris la leçon.
Elle pouvait à nouveau parler sans s'interrompre, bien que sa respiration restât saccadée.
-Lucie, je...je suis désolé. J'ai tout gâché. Maintenant tu me hais, j'étais si sure de moi...et maintenant, on va tous les deux partir pour étudier dans des domaines complètement différents! Je ne peux pas croire que je t'ai perdu comme ça!
Le visage de Tom était déformé par une tristesse douloureuse.
-Dis pas de conneries. J'te déteste pas, je t'ai jamais détesté. Lucie avait fini de monter les dernières marches et parlait d'un ton plus calme.
-Je suis tellement désolé.
-Et de quoi?
Tom fut abasourdi pendant une seconde, comme si il venait lui même de se le demander, mais il sembla trouver la réponse rapidement.
-Je suis désolé de t'avoir aimé, je suis désolé de te l'avoir dis, j'aurais du me taire. Peut-être qu'on serait encore...
-Ne dis pas ça! Elle l'avait arrêté en plain milieu de sa phrase. Ne dis plus jamais ça! Tu n'as pas à te sentir désolé pour ce que tu ressens, à ce moment là, je n'ai qu'à me mettre à la fenêtre à ta gauche et à me jeter du toit parceque je ne t'aime pas de cet amour là! Tout en disant cela elle avait tendu son bras vers cette même fenêtre sans quitter Tom du regard. Celui-ci la fixa quelques secondes d'un air horrifié par cette idée.
Il mit sa main devant sa bouche alors que des larmes commençaient à déferler.
"Ça fait tellement mal." Eut il lâché avant de se retourner complètement vers Lucie, sans pour autant quitter le bord de fenêtre.
-Et moi, comment tu penses que je me sens? J'ai mal, aussi. Parceque même si je ne t'aime pas comme ça, tu restes la personne que j'aime le plus, Tom. Et regardes où tu en es à cause de moi, de mes sentiments. Je ne t'aime pas comme toi et tu dois l'acceper. Je...je ne suis pas capable d'aimer comme ça, Tom. Mais je souffre, je souffre aussi parceque mes sentiments torturent la personne que j'aime le plus au monde.
Sans que Tom ne s'en soit rendu compte, Lucie s'était rapprochée de lui, et elle tendait ses bras dans sa direction d'un air suppliant.
-Je t'en pris. Réfléchis, on est sur le point de passer le Bac. Tu as un rêve, un avenir. Ne laisses pas tout tomber à cause de moi.
Tom se sentit comme un enfant, retrouvant sa mère après s'être réveillé d'un cauchemar. Il se laissa tomber de son perchoir pour finir dans les bras de son amie. Là, il continua à pleurer durent un long moment, Lucie s'y mettant aussi. Ils tombèrent à genoux au sol, toujours serrés l'un contre l'autre, à verser leurs larmes.
Ce soir là, ils eurent encore d'autres discussions, sur leurs avenirs, leur sentiments et la frayeur que Tom avait foutu à ses parents. Lucie lui fit jurer une nouvelle fois de ne plus jamais recommencer, et d'en parler à ses parents.
Après cette histoire, les parents de Tom le surveillairent avec prudence. Ils reprirent chacun leurs révision, s'entraidant à nouveau, malgré la différence des matières dans les quelles ils allaient êtres évalués.
Ils n'avaient plus le même tableau de confiance d'un blanc immaculé, mais ils en tissaient un nouveau ensemble.
Ils passairent leur Bac et le réussirent, ils eurent même une menssion, Tom décrochant la meilleure. Suite à cela, ils partirent chacun dans des villes éloignées pour leurs études. Ils avaient tout deux été pris dans leurs premiers choix.
Les années passairent, et ils ne se voyaient guerre en dehors des faîtes de famille qu'ils venaient toujours passer chez leurs parents, mais ils ne ressentaient pas le besoin de se voir sans arrêt pour maintenir leur nouvelle amitié, et en cas de problème, ils savaient toujours qui appeler.
Lucie fut invitée au mariage de Tom, et nommée marraine de son fils et sa fille.
Tom, lui, fut invité aux différents événements organisés par Lucie et à ses rares grandes représentations.
Comment conclure cette histoire, quand celle-ci n'est pas fini? Les deux amis continuent leur vie, et tissent toujours cette nouvelle grande toile.
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