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Chapitre 20 : Liv

                   

D'aussi loin qu'elle se souvenait, Liv avait toujours adoré halloween, avec cette ambiance mi joyeuse mi effrayante, et tout le folklore qui tournait autours : les déguisements, les bonbons, les légendes, les films d'horreur... Elle avait beau s'être amusée comme une folle en ce 31 octobre 2017, la soirée lui laissait un goût amer dans la bouche – qui n'avait rien avoir avec tout l'alcool qu'elle avait ingurgité. Certes, elle avait dansé et chanté comme une idiote avec Ava, Théo et Tim, et parlé une bonne partie de la nuit avec ce dernier, mais la fin de soirée avait été un peu bizarre. Le lendemain, après un bon café, elle avait réalisé que Dakota et Will n'avaient pas l'air bien, mais sur le coup, seule cette ambiance étrange l'avait frappée.

Ce n'était qu'une fois rentrée chez elle que Théo l'avait appelée par Skype, pour lui raconter sa conversation avec Dakota, et comment Will les avait surpris.

Son premier réflex fut d'appeler Will pour lui demander comment il allait, mais elle tomba directement sur sa messagerie. Elle se dit qu'il était occupé, et cela lui sortit assez vite de la tête quand Freya débarqua dans sa chambre, suivit de Lukas, en hurlant :

-       Hein pour faire les bébés il faut faire un câlin tout nu ? Lukas veut pas me croire !

-       Tu mens, c'est dégoutant ! Mon copain Tao il dit que c'est en faisant un bisou avec la langue !

Liv les observa, horrifiée à l'idée d'avoir cette conversation avec ses petits frère et sœur, de respectivement sept et onze ans.

-       Heu...

-       Ah tu vois, elle a pas dit oui donc c'est pas ça ! T'as torts ! cria Lukas en tirant la langue à Freya.

-       Arrête de faire le bébé Lukas, c'est ça, c'est papa qui me l'a dit ! Et il sait comment faire vu qu'on est né gros bêta.

Liv eut une vision très nette de ce à quoi devait ressembler l'enfer, des enfants qui parlent à un volume de décibels tout à fait indécent, et qui posent des questions gênantes de ce genre.

-       Disons que « faire des câlins tout nu » c'est un bel euphémisme, commença-t-elle.

-       C'est quoi un eu... euphémisme ? demanda Luka.

Liv sourit en constatant que sa diversion avait fonctionné à merveille, et elle se détendit. Elle était en terrain sûr désormais, elle pouvait leur parler de français pendant quelques minutes, avant qu'ils ne s'enfuient par pur ennui.

À peine quelques secondes après leur départ, ce fut Jonas qui vint la déranger. Il arriva en trainant des pieds, et entra sans frapper.

-       Qu'est-ce qu'il y a encore ? l'accueillit Liv sans délicatesse. Ne me dis pas que toi aussi t'as des questions sur le sexe ? Quoique comme t'as 15 ans, ça serait un peu moins bizarre comme conversation au moins...

Il la regarda sans comprendre.

-       Non, je voulais juste voir si Atticus n'était pas dans ta chambre. Je ne le trouve pas.

Atticus Finch était leur chat roux, nommé ainsi en référence au livre d'Harper Lee, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Il avait la fâcheuse tendance de s'endormir dans des endroits complètement improbables, comme dans la machine à laver par exemple.

-       Il n'est pas là, du moins, pas que je sache. Mais vu ses talents de ninja furtif, tout est possible...

-       Mouais... grogna son frère, qui s'attendait certainement à quelque chose de plus utile que ça.

-       Il n'est pas avec les autres ? demanda Liv.

Chez les Olsen, en plus d'Atticus Finch, il y avait deux autres chats : Pompon, un petit spécimen noir et blanc, banalement nommé ainsi par la benjamine de la famille, et Verlaine, un vieux chat obèse au long pelage blanc. Ils avaient aussi cinq poissons rouges, Zelda, Golum, Dobby, Yoshi et Mister Bubble.

Jonas ne prit même pas la peine de répondre à sa sœur, et partit dans une autre pièce à la rechercher de l'animal disparu.

Liv soupira, et se concentra à nouveau sur son téléphone. Will ne l'avait pas rappelé. Elle réessaya une dernière fois, et abandonna en tombant encore sur sa messagerie. Elle tenta sa chance avec Dakota, mais la ligne sonnait occupée. La jeune fille soupira de frustration, à croire qu'on voulait l'empêcher de leur parler !

Elle attrapa son livre pour se changer les idées, cela ne servait à rien qu'elle s'acharne en vain. Elle réajusta les coussins de son lit et s'y installa confortablement, avant de plonger dans l'univers de Nabokov et de découvrir les tourments d'Humbert Humbert et de la jeune Lolita Haze.

Lorsque son téléphone sonna, elle sursauta, pesta parce qu'elle avait perdu sa page, avant de laisser tomber son ouvrage et de répondre.

-       Oui allo ?

-       Allo Liv ? C'est Trevor.

Elle fit la grimace. Actuellement, elle avait tout sauf envie de parler au garçon bizarre de sa classe.

-       Quoi ? Mais comment t'as eu mon numéro ?

-       Gianna me l'a passé en disant que t'osais pas me le demander directement.

Liv faillit s'étouffer d'indignation. C'était comme ça que son ex-amie se vengeait du coup du sextoy ? En donnant son numéro à un mec étrange et pénible ?

-       Pardon ? Crois-moi, si j'avais voulu te parler je l'aurais fait en face.

-       Elle m'avait prévenue que tu dirais ça...

-       Évidemment, elle me connaît.

-       ... mais que c'était pour fanfaronner parce qu'en réalité t'es amoureuse de moi.

Liv laissa échapper un éclat de rire.

-       Moi ? Amoureuse de toi ? Je ne sais même pas si on s'est déjà échangé plus de trois mots d'affilés ! C'est ridicule, si je t'aimais je serais venue te parler, je ne suis pas du genre timide tu sais. Si j'ai quelque chose à dire, je le dis. En l'occurrence je n'ai rien à te dire.

Il fit un bruit bizarre, et reprit d'une voix pincée :

-       Alors c'est vrai...

-       Bien-sûr. Attend, de quoi tu parles ? se reprit-elle aussitôt, méfiante.

-       T'es en couple avec Théodore Auzenne ?

-       Je ne comprends pas ce que Théo vient faire dans la conversation...

-       Si tu ne veux pas sortir avec moi, c'est qu'il y a quelqu'un d'autre. Et qui d'autre que lui ?

-       Oh, ne nous emballons pas, qui a parlé de sortir avec qui que ce soit ? Ensuite c'est pas parce que je ne t'aime pas qu'il y a forcément quelqu'un d'autre, peut-être juste que, guess what, je ne t'aime pas.

-       Je ne crois pas...

-       Comment ça ? Désolée de te faire de la peine mais tu n'es pas Brad Pitt non plus.

-       T'es pas le genre de fille à rester seule.

-       Oh je vois, comme je t'ai foutu un râteau, tu vas me traiter de pute c'est ça ? Wow, bravo ! Et après on s'étonne que les filles tweetent des « men are trash » !

-       Je voulais juste dire que depuis que je te connais t'as toujours été en couple ou presque.

-       Tu ne me connais que depuis la première, et comme je suis sortie un an avec Clément, forcément... Quoiqu'il en soit, il y a d'autres personnes sur Terre que toi ou Théo, je trouve que tu tires des conclusions un peu trop hâtives.

-       T'es en couple ?

Elle lui raccrocha au nez sans autre forme de cérémonie. De quoi se mêlait-il déjà ? Elle se remémora la discussion qu'ils venaient d'avoir, et commença à s'énerver. De quel droit Gianna se permettait-elle de donner son numéro à n'importe qui ?

Elle était sur le point de lui envoyer un message bien senti quand son père hurla à travers la maison que le repas était prêt. Elle se leva, étonnée, et réalisa qu'il était déjà huit heures du soir passée. Elle avait lu tout l'après-midi, et de toute évidence, le temps était passé plus vite qu'elle ne le pensait.

Quand Liv remonta dans sa chambre après avoir mangé et regardé Retour vers le futur, elle se coucha directement, fatiguée après sa nuit agitée de la vieille.

Elle eut la pensée peu charitable que Trevor avait plus de la grenouille que du prince charmant, et elle le compara inconsciemment à Théo, avant de s'endormir. Ses rêves furent peuplés de personnages de contes, Gianna la vielle sorcière, Trevor le batracien malheureux dans son marécages, Will le page déçu, Théo le prince...

Elle dormi jusqu'à onze heures du matin - après tout c'était les vacances - et fut réveillée tout en délicatesse par Lukas, qui hurlait que des gens voulaient la voir. Liv tomba de son lit, puis se ressaisit vaguement. Elle prit les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main, à savoir un jean vert sapin, une chemise jaune et un énorme pull en laine rouge, et s'habilla en quatrième vitesse. À force de devoir se lever à une heure ridiculement matinale pour aller au lycée, elle avait acquis le savoir faire d'un ninja pour se préparer rapidement, tout en ayant le cerveau encore embrumé de sommeil.

Elle descendit les escaliers, en se disant qu'elle devait avoir l'air d'une folle. Elle n'était ni maquillée ni coiffée, et en plus de ses vêtements associés de façon plus que douteuses, elle avait une chaussette de ski rose fluo au pied gauche, et une petite avec des motifs dragons à droite.

Une fois en bas, la jeune fille tomba sur Lukas qui courait partout en criant des âneries, comme toujours, son père qui marmonnait tout seul face à son écran d'ordinateur, imperturbable, Freya qui lisait un magazine de mode allongée sur le tapis du salon, et Ida qui jouait avec ses barbies à côté d'elle. Mais il y avait surtout Théo et Tim, debout devant la porte, encore en manteaux, qui observaient ce spectacle d'un œil étonné.

Liv rougit en prenant conscience de la situation embarrassante dans laquelle elle se trouvait.

-       Hi guys ! s'exclama-t-elle d'une voix forte, avant de se demander pourquoi diable elle avait dit ça en anglais.

-       Liv ! lui répondit Théo, qui se retenait manifestement d'éclater de rire.

Tim lui semblait positivement surpris par ce qu'il voyait.

-       Ta famille a l'air géniale !

L'intéressée leva les yeux au ciel.

-       Tu ne dirais pas ça si ton petit frère de neuf ans t'avait réveillée en criant. Mais c'est pas étonnant, il ne sait pas parler normalement, il ne fait que brailler.

-       Eh ! s'indigna Lukas, qui avait arrêté de s'agiter dans tous les sens.

Tim se remit à parler rapidement, pour empêcher les frères et sœurs de se disputer.

-       On se disait qu'on pouvait de faire un cinéma ensemble, c'est pour ça qu'on est passé avec Théo.

-       Il y a une séance à midi, ajouta ce dernier, tu préfères Kingsman 2 ou Blade Runner 2049 ?

-       Sinon il y a Le monde secret des emojis ou Lego ninjago, mais personnellement ça me tente moins, plaisanta Tim.

Liv écarquilla les yeux d'horreur, et il fronça les sourcils.

-       Quoi, qu'est-ce que j'ai dit ?

Lukas s'avança vers eux, un sourire angélique sur le visage, et se mit à sautiller.

-       Lego ninjago ! Lego Ninjago ! Liiiiiiiv ! Tu peux m'emmener ? S'il te plait s'il te plait s'il te plait ! la supplia-t-il. C'est mon rêve, il a l'air génial ! S'il te plait !

-       Non.

-       Allez Liv, sois la grande sœur de mes rêves ! S'il te plait ?

Elle jeta un regard de détresse aux jumeaux, qui semblaient tout à coup absorbés par la contemplation de leurs chaussures.

-       Demande à Jonas, proposa Liv.

-       Jonaaas ! hurla Lukas à travers la maison.

-       Non ! lui répondit celui-ci de sa chambre, au deuxième étage. Je sais pas ce que tu veux mais c'est hors de question !

Le petit paru sur le point de se faire un caprice, et Liv se mit à réfléchir à toute allure pour désamorcer cette bombe en puissance. Il n'était pas question qu'elle l'emmène avec eux au cinéma, et encore moins qu'ils regardent son truc de lego. Elle ne pouvait décemment pas forcer Jonas à subir ça, d'ailleurs il n'y avait aucune chance qu'il le fasse, même sous la menace. Son père n'était pas non plus une option, le grand Magnus Olsen était en pleine rédaction de son nouveau roman, et il n'allait surement pas le quitter pour une chose aussi futile qu'un dessin animé au cinéma.

Lukas prit une grande inspiration, et Liv eut le réflex de le bâillonner avec sa main. Évidemment, il se mit à gigoter et à baver pour qu'elle le lâche, mais elle tint bon. Elle commençait à avoir une certaine habitude.

-       Écoute Lukas, on va faire un compromis ok ?

Il lui fit comprendre en exagérant qu'il ne pouvait pas lui répondre, parce qu'elle avait toujours sa main qui l'en empêchait.

-       Disons que je vais au cinéma avec mes amis, et que toi, pendant ce temps là, tu regardes un film ici, avec Ida ?

Elle le relâcha lentement et il lui tira la langue.

-       Nan ! Je veux aller voir Lego Ninjago.

-       Et moi je veux que tu me lâches, mais tu vois dans la vie, on n'a pas toujours ce qu'on veut.

Elle entendit Théo et Tim pouffer discrètement derrière elle, et elle se promit de se venger plus tard.

-       Alors sois gentil Lukas, laisse-moi et regarde Toy Story.

-       Cars. Je veux Cars.

-       Parfait ! soupira Liv de soulagement.

Elle lança le dvd en vitesse, puis mit ses chaussures – non sans mal avec son étrange assortiment de chaussettes – prit son manteau, et sortit avec les jumeaux.

-       On va devoir courir si on veut pas manquer la séance, commenta Liv avant d'accélérer un peu.

Théo et Tim se lancèrent un coup d'œil goguenard.

-       Sympa ton petit frère, lança Théo, l'air de rien.

-       Oh pitié, ne joue pas à ça ! Je suis sûre qu'à la maternité, on lui a inoculé un virus mutant qui l'a rendu aussi insupportable.

-       Je suis parfaitement d'accord avec toi, lui répondit Tim, pince sans rire. C'est l'explication la plus probable.

-       Ne t'y met pas aussi ! râla leur amie, avant de lui donner une tape sur la tête.

-       Mais quelle violence ! s'offusqua faussement Tim.

-       Utiliser ses poings dans un conflit ne résout rien tu sais Liv, ajouta Théo d'une voix contrefaite. La violence n'est pas la solution.

-       T'es culotté de me dire ça toi !

Elle lui donna une petite bourrade dans les côtes, et Théo grimaça.

-       Je te pensais moins douillet que ça, se moqua la jeune fille. Je t'ai à peine touché !

Il contracta sa mâchoire, avant de se recomposer un visage impassible. Tim lui lança un regard inquiet que Liv intercepta.

-       Qu'est-ce qu'il se passe ? Je ne t'ai pas vraiment fait mal quand même ?

-       C'est rien, tenta de la rassurer l'intéressé. Je suis tombé en faisant du saut de haies à l'athlétisme, et ça m'a fait un bleu pile à l'endroit où tu m'as touché, c'est tout.

Elle le regarda avec suspicion. Il mentait, elle en était certaine. Il avait le visage crispé, et ne cessait de jeter des regards en douce à son jumeau, comme s'ils lui cachaient quelque chose, tous les deux. Néanmoins elle n'insista pas, s'ils ne voulaient pas lui en parler, c'est qu'ils avaient une bonne raison de la laisser à l'écart. Et puis elle ne voulait pas gâcher leur sortie en se montrant trop insistante.

-       Peu importe, reprit-elle d'une voix un peu trop enjouée, on va voir quoi du coup ? Kingsman ou Blade Runner ?

Ils en débattirent pendant tout le trajet, heureux d'avoir un autre sujet de conversation. Ils choisirent finalement Kingsman 2, et manquèrent les premières minutes du film – ils avaient pris encore plus de retard en devant choisir entre pop-corn sucré et salé, pour au final choisir des dragibus.

Liv ne suivit pas beaucoup pendant le film, à vrai dire elle n'avait même pas vu le premier. Ses pensées dérivèrent vite vers Théo et son mensonge. L'explication la plus probable était qu'il s'était battu, après tout ça n'aurait pas été la première fois – Liv gardait un souvenir très net de cette soirée en début d'année. Mais pourquoi diable lui avait-il menti dans ce cas ? Il était plus du genre à en être fier et à aborder les coups qu'il avait reçut comme des blessures de guerres... De toute évidence, Tim était aussi dans la confidence, vu les regards qu'ils s'étaient lancés. Liv se promit de tirer ça au clair plus tard, et elle se reconcentra sur les scènes d'actions à l'écran.

Une fois le film finit, ils décidèrent d'aller tous les trois au McDonalds. Théo en profita pour la narguer une fois de plus avec son burger et son steak. Elle avait beau lui expliquer que manger un bout de cadavre lui donnait plus envie de vomir qu'autre chose, il n'en démordait pas et tentait par tous les moyennes de lui mettre l'eau à la bouche. Au moins Tim ne l'embêtait pas lui, et la laissait manger ses frites tranquillement.

Ils passèrent le reste de l'après-midi à se balader dans le centre-ville ensemble, et à faire les idiots en essayant n'importe quoi dans les magasins.

Le soir venu, Liv réussit à les convaincre d'aller dans un bar avec elle – enfin surtout Tim, Théo n'avait opposé aucune résistance. Ils entrèrent sans problèmes, même si le barman jeta un regard suspicieux à Tim, qui avait l'air beaucoup plus jeune que ses amis. Il arrêta dès qu'il vit que le garçon commandait un diabolo mente, tandis que Liv prenait une bière et Théo un whisky coca – sans que le barman n'y trouve rien à redire cette fois. Tim avait l'air d'un gamin de quatorze ans, alors que les deux autres passaient plus pour des étudiants de 18-19 ans.

Théo se leva peu après pour disputer une partie de billard avec une bande d'inconnu, et il entraina son jumeau avec lui. Liv resta assise et les observa de loin. Elle n'avait pas envie qu'ils se moquent de son niveau plus que nul à ce jeu.

Un homme plutôt agréable à regarder s'installa sur une chaise vacante à côté d'elle, et lui décrocha un sourire charmeur, avant de lui offrir un verre. Liv s'éclipsa aux toilettes à ce moment là, elle n'avait pas oublié qu'elle était attifée comme l'as de pique et qu'elle n'était pas maquillée. Elle essaya vaguement de se rendre un peu plus présentable, avant d'abandonner en se disant que ce n'était qu'un inconnu qu'elle ne reverrait surement jamais.

Quand elle revint s'asseoir à sa place, deux vodka orange trônaient en évidence, et l'inconnu la regardait comme s'il lui lançait une invitation. La jeune fille hésita un instant, elle n'avait pas envie de finir saoule – pas deux soirs d'affilés – mais les beaux yeux verts de l'homme la décidèrent finalement. Ils trinquèrent, et Liv grimaça en prenant une gorgée.

L'homme lui apprit qu'il s'appelait Olivier, et la ressemblance de leurs prénoms les fit rire tous les deux. Le courant passa assez bien, et ils se mirent à discuter. Liv remarqua qu'il la reluquait un peu, mais vu son énorme pull, il n'y avait pas grand chose à voir.

Elle commença soudainement à se sentir nauséeuse, et à voir trouble. Elle se leva pour aller prendre l'air, et elle chancela. Olivier la rattrapa comme si elle n'était qu'une poupée de chiffon, et la porta presque jusqu'à l'extérieur du bar. Mais une fois dehors, il ne s'arrêta pas, et Liv grogna.

-       Hm... Tu... fais... q... uoi ? articula-t-elle avec difficulté.

-       Chut... Tout va bien ma belle.

Elle fronça les sourcils à ces mots, et un éclair de lucidité la frappa. Elle ouvrit ses yeux en grand, et remarqua qu'ils s'étaient bien éloignés du bar.

-       On... On est... où... là ?

Il raffermit sa prise sur elle et elle sentit des pieds décoller du sol. Elle gigota un peu, puis commença à se débattre franchement en sentant qu'il ne la lâchait pas. Il accéléra le pas, et grogna quelque chose qui ressemblait à « j'aurais dû en mettre plus ». Elle prit peur. Un homme totalement inconnu lui avait payé un verre, et y avait surement versé quelque chose de louche pendant qu'elle était aux toilettes. Elle avait l'impression de n'avoir plus aucune force, ce qui n'était pas normal après seulement une bière et même pas une demi vodka orange.

Elle voulu se mettre à hurler, mais sa langue lui semblait tellement lourde qu'elle n'y arriva pas.

Elle cru entendre quelqu'un passer à côté d'eux, et elle croassa faiblement :

-       Ai... Aid... Aidez-m... oi...

Olivier lui bâillonna la bouche avec sa main, exactement comme elle l'avait fait avec son petit frère dans la matinée. Sauf que là, elle n'avait aucune force pour se débattre et mordre son agresseur, contrairement à Lukas.

-       Tu fais quoi là ? Lâche cette fille immédiatement !

Une voix grave claqua dans le silence de la nuit, et Liv pensa un bref instant qu'elle était sauvée, qu'il ne lui arriverait rien. Mais son agresseur se mit à courir, toujours en la portant, et elle se sentit défaillir peu à peu.

Son épaule droite rencontra violement le trottoir, et le choc la réveilla. Elle était tombée à terre, son assaillant avait dû la lâcher. Elle entendit des bruits de lutte, des grognements, et aperçut un inconnu qui frappait Olivier, lui aussi au sol. Il se releva en titubant, avant de s'enfuir.

Liv sentit quelqu'un prendre dans ses bras, surement son sauveur. Elle se mit à marmonner des « merci » inarticulés, avant de s'évanouir à nouveau.

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