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⚘27. L'appel téléphonique

11 janvier 2020

          — DANS LA FAMILLE BERGERIE, JE VOUDRAIS LA MAMIE.

— Hum... Laisse-moi voir... Pioche.

Malo râla, grommelant que je trichais et ne voulais tout simplement pas lui donner mes cartes. Néanmoins, il piocha tout de même dans la pile déposée sur la table basse du salon.

— Famille écurie, la fille ?

Mon meilleur ami parcourut l'ensemble de son jeu, fronçant des sourcils à mesure que ses iris jades se déplaçaient le long des cartes. Son regard s'arrêta sur l'avant-dernière carte et il soupira profondément. Un sourire en coin naquit sur mes lèvres alors qu'il me tendait la carte désirée, une moue esquissée sur son minois espiègle.

— Allez hop ! Troisième famille ! m'exclamai-je en alignant mon jeu sur la table, au plus grand dam de Malo.

— On peut pas changer de jeu ? Les sept familles c'est grave chiant je trouve.

— Tu veux même pas connaître l'issue de cette partie ?

— Non. Parce que c'est toi qui vas encore gagner. Comme à chaque fois. T'sais, je vais commencer à croire que t'as biaisé ce jeu et que tu sais exactement quelle carte est laquelle, suspecta le brun en plissant le nez, étalant ses cartes devant lui.

Je levai les yeux au ciel : sérieusement ?

— C'est pas parce que t'es nul que c'est de ma faute, le taquinai-je gentiment et Malo se leva, prenant la direction de la cuisine.

Dehors, il drachait allègrement. Des rideaux transparents de perles uniformes s'abattaient sur les trottoirs de Saint-Florian, sur l'asphalte où glissaient quelques courageuses voitures, ainsi que dans les jardins des maisons pavillonnaires installées de l'autre côté de la route. Les arbres nus ployaient sous les virulentes bourrasques du vent et les passants, qui avaient eu le malheur de sortir leurs parapluies, se retrouvaient bien vite malmenés par ces derniers.

— On se fait chier un peu, constata Malo, un verre de jus d'orange dans une main, arrosant son aloe vera — Tahiti Bob — de l'autre.

— Vivement que la prépa et le tutorat recommence, approuvai-je en observant le déluge s'abattant sur Saint-Florian.

— Attendre jusqu'à lundi, c'est finalement pas un drame en soi.

J'arquai un sourcil suite aux derniers mots de Malo. Il y avait quelque chose qui clochait dans ce qu'il venait de proférer, quelque chose qui me mettait la puce à l'oreille. "Attendre jusqu'à lundi", mais lundi nous étions le treize, or jusqu'aux dernières nouvelles, le tutorat ne recommençait pas avant le vingt-sept janvier.

— C'est quand le début de la prépa ? demandai-je en pivotant sur mes talons, faisant désormais face à Malo.

— Lundi. Je viens de te le dire. Mais j'imagine que c'est pareil pour le tutorat, non ?

Je me pinçai les lèvres, ne sachant quoi répondre face à cette révélation. Dans ma tête, mes pensées, qui jusqu'à présent flottaient paisiblement dans ma boîte crânienne, se mirent à tournoyer avec plus d'ardeur. Elles se bousculaient, chahutaient, heurtaient les parois de mon crâne alors que je fixais Malo d'un air absent. 

Alors comme ça, la prépa privée de Malo reprenait ses cours avant le tutorat ? Je ne savais quoi en penser. Je savais bien qu'ils étaient indépendants de la faculté de médecine, qu'ils travaillaient dans leur coin avec leurs propres professeurs. Néanmoins, comment pouvaient-ils reprendre les cours alors que les séances du tutorat ne redémarraient pas avant la fin du mois ? Comment pouvaient-ils avoir le droit d'agir ainsi ? Il s'agissait d'un concours tout de même, pas d'un vulgaire examen. 

La règle d'or résidait en l'égalité des chances. 

Je ne trouvais pas cela correcte, injuste même. Je savais que les étudiants inscrits à la prépa dépensaient des sommes astronomiques et qu'en échange, il était bien normal qu'ils aient une approche différente de celle du tutorat. Mais débuter le second semestre sans se soucier des autres, je ne trouvais pas cela juste. 

— Non, le tutorat ça recommence le vingt-sept, indiquai-je d'une voix blanche, tentant de masquer du mieux que possible mon agacement. 

Malo pouvait être content de lui : il allait prendre de l'avance sur nous. 

— Ah, je pensais..., avoua simplement mon meilleur ami en posant son verre vide dans l'évier. On se fait une partie de Mario Kart ? proposa-t-il en s'avançant vers sa console. 

Je jetai un regard furtif en direction de la Nintendo Switch qui reposait paisiblement sur le meuble TV. Des traînées de poussières s'étiraient sur l'écran de la télévision, maculant le pied onyx d'une pellicule brunâtre. Quelqu'un avait inscrit le mot "sale" en travers — sans aucun doute Malo — et des traces de pattes jonchaient le dessus du pied — Van Gogh ce coup-ci.

Le brun s'était emparé des manettes bleu et rouge et fouillait déjà parmi sa caisse de jeux. Ses iris jades revinrent me questionner du regard, mises en valeur par les cernes sombres embellissant ses paupières inférieures. Il ne paraissait guère perturbé par notre précédente conversation et malheureusement, je ne pouvais lui en vouloir : dans cette histoire, c'était lui le gagnant et moi la perdante. 

Malo avait perdu au jeu des sept familles. C'était à mon tour de perdre désormais. Malheureusement, les enjeux n'étaient guère les mêmes. 

— Non merci, je vais aller réviser, répondis-je simplement en prenant la direction de ma chambre. 

Malo s'apprêta à me répondre, un sourcil arqué. Néanmoins, il laissa tomber et s'installa sur le canapé, observant tout de même ma porte se refermer derrière moi. 

Une fois sûre qu'il ne pouvait plus me voir, j'attrapai mon oreiller et donnai un grand coup de poing dedans, déversant le sentiment d'injustice et d'amertume que je m'étais efforcée de contenir. Je répétai l'opération plusieurs fois, tapant de toutes mes forces, expiant la rage qui cheminait le long de mes veines.

Injuste. Injuste. Injuste !

Les frappes étouffées par le rembourrage de l'oreiller se faisaient de plus en plus espacées alors que je reprenais peu à peu mes esprits. J'espérais que Malo ne m'ait pas entendue, qu'il ne soupçonne pas l'aversion que je possédais vis-à-vis de ces coups de couteau dans le dos que nous infligeait la prépa privée, nous, inscrits au tutorat. Toutefois, à en juger par les cris hystériques de Malo, mon meilleur ami était bien trop happé par son jeu pour faire attention à quoique ce soit d'autre. 

Tant mieux.

Je soupirai, assise sur le bord de mon lit, les plantes de pieds effleurant le parquet grinçant de la chambre. Dehors, l'averse commençait à faiblir et le vent, impardonnable et glacial, glissait avec moins d'aisance entre les buissons et les arbres nus. C'était comme si la tempête était retombée, comme s'il avait fallu que je m'énerve pour que l'agitation qui bousculait l'avenue ne se tarisse. 

Van Gogh sommeillait sur l'appui de fenêtre, juste au-dessus du radiateur électrique, profitant de la chaleur qu'il diffusait. Mon classeur de polycopiés était échoué par terre, encore relativement vide. Un paquet de pochettes plastiques reposait en équilibre sur mon bureau, juste à côté de mon ardoise et d'une pile de feuilles de brouillon. Et au centre du plan de travail flânait paisiblement le dernier cours d'anatomie que j'avais tapé, attendant patiemment d'être appris. 

— La flemme..., avouai-je à moi-même en me laissant retomber sur mon matelas. 

J'avais beau ne pas être d'accord avec le fait que Malo allait avoir ses polycopiés avant moi, j'avais beau grommeler en présage de toute l'avance qu'il allait avoir sur moi, ce n'était pas pour autant que je me sentais d'humeur à plonger le nez dans mes cours. Et pourtant il le fallait, pour mon futur et surtout parce que je ne pouvais décemment pas passer toute mon après-midi à somnoler sur mon lit. 

Grommelant, je laissai retomber mes mains sur mon visage et massai machinalement mes joues, les yeux fermés, inspirant profondément comme s'il s'agissait de la dernière fois que je respirais, comme si j'allais bientôt suffoquer. Je me sentais un peu mieux désormais, même si je ressentais une légère oppression au niveau de mon thorax, au niveau du sternum. C'était aussi pour cela que je respirais profondément, pour chasser cette tension qui se glissait peu à peu en moi. 

Soudain, mon téléphone sonna. Je sursautai, prise de court, ne m'attendant guère à recevoir l'appel de qui que ce soit. Je me redressai difficilement, mes coudes s'enfonçant malgré eux dans le matelas moelleux et attrapai mon smartphone. Un sourire s'esquissa sur mes lèvres lorsque mes iris se posèrent sur le nom de mon correspondant et je m'empressai de décrocher, le coeur battant à tout rompre. 

— Allô Papa ?

Clélie, ma puce ! Comment tu vas ? Tout se passe bien à la fac ? répondit la voix à l'autre bout du combiné. 

Je ne me rappelais pas vraiment de la dernière fois où j'avais entendu sa voix, peut-être était-ce à Noël ou encore au nouvel an ? Non, c'était le soir du réveillon, je m'en rappelais désormais. Papa n'avait pas pu rentrer à la maison pour les fêtes de fin d'année, étant bloqué sur son chantier au Caire. J'avais été triste, d'autant plus que je ne l'avais pas vu depuis mon départ à Saint-Florian, au mois d'août dernier. Mais l'entendre, avoir la possibilité de lui parler, effaçait toute la contrariété que j'avais pu éprouver. 

— Très bien, et toi ? Pour le moment ça va, les cours reprennent doucement donc on est pas encore trop malmenés, expliquai-je en croisant les jambes en tailleur. Il fait beau en Égypte ? Les fouilles avancent ? 

Si tu vas bien, moi aussi ma puce, affirma Papa et je pouvais entendre son sourire même s'il se trouvait à des milliers de kilomètres. Et pour ce qui est du temps, le soleil brille mais il ne fait pas très chaud aujourd'hui et les fouilles avancent doucement mais sûrement, on va trouver quelque chose, j'en suis sûr !

— Je n'en doute pas, commentai-je, un sourire niais au bord des lèvres. 

J'aurais voulu lui poser encore pleins de questions, lui demander de me raconter ses dernières journées, ce qu'ils cherchaient précisément, s'il avait eu l'occasion de se rendre en excursion dans la Vallée des rois ou s'il avait vu des crocodiles sur les berges du Nil. Cependant, je n'étais pas sans savoir que Papa n'avait pas tout son temps devant lui, et même s'il n'était pas enclin à raccrocher, il se forçait tout de même à le faire. 

Dis-moi ? Tu rentres à Saint-Lac le week-end prochain ?

Je fronçai les sourcils, réfléchissant et en profitai pour coincer une mèche brune derrière mon oreille.

— Normalement non, mais je peux le faire. Maman a besoin de moi ? 

Papa rit à l'autre bout du fil, accentuant un peu plus mon incompréhension. Cela me paraissait étrange : Maman m'aurait appelée si jamais elle avait eu besoin de mon aide et étant professeur d'histoire, elle pouvait très bien compléter, rectifier et relire les dossiers de Papa sans que j'intervienne. 

Non Clélie, Maman n'a pas besoin de toi, corrigea Papa. 

— Qu'est-ce qu'il se passe alors ? 

Je rentre à la maison.

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