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⚘17. Les post-adolescents

31 octobre 2019

          — BON, CETTE FOIS-CI C'EST LA BONNE, souffla Alizé.

— Je te signale que tu répètes ça à chaque nouvelle maison et qu'à chaque fois, on se fait mal voir, répondis-je tout aussi bas en grattant une goutte de faux sang.

Alizé ignora ma réponse et entreprit d'activer la sonnette, revêtant son air le plus effrayant. Des bruits de pas se firent entendre de l'autre côté de la porte, pour autant personne ne vint nous ouvrir. En outre, le propriétaire de la maison avait dû nous apercevoir par la fenêtre de sa cuisine, nous et nos maquillages d'Halloween et comme tout bon français qui se respectait, il avait fait comme si de rien n'était.

Alizé soupira, déçue de notre nouvel échec et nous descendîmes à reculons les quelques marches du perron.

Finalement, faire la chasse aux bonbons quand on avait dix-huit ans n'était pas forcément une bonne idée. Entre les vieilles personnes qui refusaient de nous ouvrir, les mères de famille qui nous demandaient si nous n'étions pas trop vieilles pour cela et les adolescents qui voulaient nous inviter à leur soirée, la chasse aux sucreries était finalement passée à la trappe.

— Et dire que j'ai passé deux heures à faire mon maquillage de tête de mort, se plaignit la blonde en contemplant son reflet dans une flaque d'eau.

Je posai une main sur son épaule en guise de réconfort, les lèvres pincées. J'étais un peu triste que notre Halloween traditionnel se soit brusquement achevé, d'autant plus qu'Alizé avait mis tout son cœur dans nos maquillages. Toutefois, je me consolai en me rappelant que nous allions rejoindre la bande plus tard dans la soirée, et qu'avec eux, on était sûres de s'amuser.

— Tu veux qu'on aille manger un truc ? proposai-je alors que nous déambulions le long de mon avenue.

Alizé se ressaisit et hocha la tête en me souriant. La déception qui brillait au cœur de ses pupilles se volatilisa peu à peu et sa joie de vivre habituelle revint lorsque nous nous installâmes autour d'une des tables du McDonald's le plus proche. Alizé commanda quelques nuggets et je me contentai d'un McFlurry, n'ayant guère faim.

— La soirée commence à 22h, informai-je en consultant le groupe Facebook de notre promo de PACES.

— Ça nous laisse deux heures de libres, conclut Alizé en trempant un nugget dans sa sauce barbecue. On pourra passer chez moi pour nous changer.

J'hochai la tête : me changer paraissait être une bonne idée. D'autant plus que je ne voyais pas comment j'allais supporter la chaleur du Santa Monica en plus de celle de mon col roulé. Puis peut-être en profiterai-je pour rectifier le maquillage de vampire que m'avait fait Alizé — notamment le faux sang qui dégoulinait le long de ma gorge et qui s'écaillait à chaque mouvement de tête.

— T'as appris l'électromagnétisme, toi ? demandai-je en avalant une cuillère de glace. Parce que j'ai vraiment rien compris, enfin si, mais dès que je fais un exercice toutes les formules se mélange dans ma tête. Achille m'a pourtant expliquée et réexpliquée, je n'y arrive toujours pas, me lamentai-je en soupirant.

Si Achille était plutôt distant avec le restant de la bande, lui et moi restions tout de même assez proche. En outre, dès que j'avais une question je me tournais vers lui et il essayait de m'aider du mieux qu'il le pouvait. Puis quand il n'y arrivait pas, je demandais à Anh qui, la plupart du temps, paniquait encore plus que moi face aux QCM.

Achille n'avait plus jamais fait de remarques à l'égard de ma relation avec Anh, bien que je le surprenais souvent en train de nous regarder du coin de l'œil, comme pour vérifier que nous n'étions pas trop proches. Ce comportement me gênait un peu, surtout que je me sentais observée et non libre de mes faits et gestes. Néanmoins, je n'avais jamais fait la réflexion à mon parrain, me convainquant que j'hallucinais et qu'Achille ne me surveillait pas.

— Clélie. Même si c'est Halloween aujourd'hui, c'est pas pour autant qu'on doit parler de trucs qui font peur, renchérit Alizé en essuyant ses doigts gras à l'aide d'une serviette.

— Tu veux qu'on parle de quoi, alors ? tentai-je cyniquement.

La PACES c'était toute notre vie à présent, parler d'autre chose n'était plus aussi aisé qu'en début d'année. Pourtant, Alizé ne paraissait guère à cours de sujet : le contraire m'aurait plutôt étonnée.

— On peut parler d'autres trucs, comme nos livres préférés, les musiques qu'on écoute, les crushs honteux qu'on a pu avoir au collège, des trucs d'ados quoi, exposa Alizé avec simplicité.

— Mais Alizé, est-ce qu'on est encore considérées comme des ados ? demandai-je, une moue dubitative au coin des lèvres. Je sais pas, on n'est plus au lycée et encore moins au collège, mais on est quand même super loin de notre futur métier aussi. Alors on est quoi, nous ?

Alizé réfléchit, le menton posé au creux d'une main, ses iris céruléennes vagabondant le long des lumières suspendues au plafond. Un petit silence s'installa entre nous deux, seulement perturbé par les discussions des personnes autour de nous et des va-et-vients des livreurs à domicile. Finalement, la blonde rompit ce blanc en heurtant la table du plat de la main, faisant sursauter ses barquettes de sauce vides.

— On est des post-ados, lâcha mon amie avec le plus grand des sérieux. Genre, c'est comme des pré-ados, mais après l'adolescence. Des post-ados ! On est des post-adolescents Clélie ! Et tu sais ce que font les gens comme nous ?

Le rictus que j'affichais se transforma en sourire en coin et je renchéris :

— Ils vont fêter Halloween en boîte avec leurs amis !












— C'est à cette heure que vous arrivez, vous ?! s'exclama Léo lorsque nous les rejoignîmes au Santa Monica

— Emploi du temps chargé, expliquai-je en saluant tout le monde d'un signe de la main. 

Ils se tenaient dans un coin de la boîte, tout près des escaliers menant à la salle réservée aux années quatre-vingts. Léo avait revêtu son plus beau t-shirt The Shining et Malo arborait une coupe aussi décoiffée que celle de Michael Jackson dans le clip de Thriller. Il y avait Esther avec eux, qui s'était également maquillée en vampire. Nous n'avions pu nous empêcher de rire en découvrant nos maquillages similaires et Esther avait déclaré que les grands esprits se rencontraient toujours. 

— Ils sont où Anh, Achille et Jasmine ? demandai-je alors que Malo montrait à Alizé des memes qu'il avait spécialement conservé pour elle. 

— Anh s'est fait recal' à l'entrée de la boîte et cherche un autre moyen de rentrer, informa Esther en levant ses iris claires au ciel. En même temps, je lui avais bien dit qu'un masque de loup-garou c'était pas ouf. 

— Mais il est cool son masque ! Au moins il fait dans l'originalité ! se révolta Léopold, défendant son meilleur ami. 

Nous échangeâmes un regard avec Esther et je me pinçai les lèvres, retenant un rire nerveux. La question d'Anh étant résolue — j'espère qu'il réussira à nous rejoindre quand même —, ne restait plus qu'à savoir où se trouvaient Achille et Jasmine. 

— Et les autres, ils se sont aussi faits mal voir par le vigile ?

— Non non, ils sont au bar je crois, déclara Esther en se tournant vers les deux tourtereaux. 

Et effectivement, mon parrain et la marraine d'Alizé se tenaient bien près du comptoir, échangeant des messes-basses et des baisers à la volée. Un pincement naquit dans ma poitrine lorsque Achille et Jasmine échangèrent un baiser plus langoureux et je détournai les yeux, reportant mon attention sur Alizé qui racontait notre chasse aux bonbons ratée. 

— ... Donc on aurait pu sans problème s'incruster à la soirée d'une bande de secondes, mais Clélie a pas voulu, exposa Alizé en me coulant un regard de reproche. 

— Excuse-moi de ne pas vouloir être impliquée dans une histoire de détournement de mineurs, me défendis-je.

Malo ébouriffa mes cheveux comme à chaque fois que mon côté rabat-joie prenait le dessus. Puis mon meilleur ami frappa dans ses mains. 

— Bon ! Moi je propose qu'on aille s'amuser ! Qui est partant ?!

Esther hurla qu'elle était "grave partante", Léo et Alizé se mirent à siffler et moi j'attrapai le poignet de Malo, l'entraînant sur la piste de danse. 

Plusieurs titres s'enchaînèrent, principalement des tubes de cet été ou encore des classiques de boîtes de nuit — si on pouvait appeler cela ainsi du moins. Esther avait payé sa tournée de bières mais j'avais refusé d'en prendre une, ce qui avait eu l'air de la décevoir l'espace d'un instant. Ce soir, j'avais envie de m'amuser sans aucun alcool dans le sang, histoire de me rappeler un minimum de cette soirée d'Halloween en compagnie de mes amis.

Puis, au moins je pourrai travailler demain sans aucun mal de tête ou envie de vomir tenace.

Anh surgit de l'ombre sur les coups de minuit, tel Cendrillon fuyant le bal de son prince. Des plumes immaculées parsemaient ses cheveux ébènes en bataille et des griffures rougeoyantes ornaient son cou. Je fronçai les yeux : que lui était-il encore arrivé à celui-là ?

— Mec, tu t'es fait attaquer par une horde de groupies ou quoi ? s'enquit Léopold en désignant les marques zébrant sa peau. 

— Hum... Disons que je me suis un peu pris la tête avec une bande d'anges rebelles, grimaça Anh en se frottant l'arrière du crâne. Ça se voit tant que ça ? reprit-il, soucieux de son apparence et je grimaçai à mon tour. 

Disons que même si le Santa Monica était plongé dans la pénombre la plupart du temps, les spots suspendus au plafond éclairaient tout de même ses stigmates. Anh soupira et secoua la tête, tentant de se débarrasser des plumes qui siégeaient dans ses mèches. Ces anges, ainsi les avait-il nommés, semblaient s'être révélés des plus coriaces pour qu'il emporte avec lui quelques bouts de leurs ailes. 

Esther lui passa la bière que j'avais refusé et Anh l'accepta avec un faible sourire, marmonnant que ce genre de choses n'arrivait qu'à lui. 

— Allez, pense pas à ça ! lui intimai-je. Danse la macarena ! Tu verras, ça ira tout de suite beaucoup mieux ! 

J'adressai un clin d'œil à l'asiatique et ce dernier se lança sur la piste de danse à mes côtés. Comme je m'y étais attendue, notre danse n'avait strictement rien à voir avec la musique qui passait en arrière-plan. Or, comme la dernière fois, on s'en fichait pas mal d'être en accord avec cette dernière : nous n'en rigolions que davantage. 

Alizé avait été la première à nous suivre dans notre remake désastreux, nous apprenant quelques autres mouvements tout aussi ridicules. Puis ce fut au tour de Léopold de nous faire une démonstration de ses talents. J'avais manqué de m'étrangler quand il s'était mis à twerker avec le plus grand des sérieux et avais cru halluciner quand Malo s'était joint à lui. 

Je comprenais mieux pourquoi il écoutait toujours du Nicki Minaj avant de prendre sa douche : à tous les coups il s'entraînait dans le miroir de la salle de bain. 

Il n'y avait qu'Esther qui demeurait en retrait, le visage grave, comme si elle avait un mauvais pressentiment. Ses iris pers étaient fixées en direction du comptoir du Santa Monica, plus précisément de l'endroit où se tenaient Achille et Jasmine lorsque nous étions arrivées avec Alizé. La rouquine serrait les dents et je cherchai du regard ce qui la tracassait autant. J'écarquillai également les yeux, croyant rêver. 

Sans prévenir, Esther s'élança vers le bar et je la suivis, ignorant délibérément ce que Léopold venait de dire. Nous slalom âmes à toute vitesse entre les danseurs, en percutant malencontreusement quelques uns sur notre passage. Je m'excusai brièvement après avoir renversé le verre de mojito d'une fille et avais filé lorsqu'un garçon avait élevé la voix, cherchant "le petit con qui avait ruiné son polo Lacoste". 

— Jasmine ! s'égosilla Esther en attrapant la métisse par le bras. Jasmine ! Où tu vas ?! 

Le visage de Jasmine était déformé par la colère et elle ahanait, les yeux brillants de larmes. Elle planta ses orbes cacaos dans ceux de la rousse, et je sus que quelque chose n'allait pas. 

— Lâche moi, Esther.

— Jasmine, qu'est-ce qu'il se passe ? réitéra Esther avec plus de fermeté dans la voix. 

— Bordel ! Tu comprends pas quoi dans lâche-moi ?! explosa la métisse en s'arrachant violemment de l'étreinte de son amie. 

Nous demeurâmes pantoises, observant la métisse courir à en perdre haleine en direction de la sortie du Santa Monica. Esther soupira, les larmes aux yeux, affligée de voir Jasmine dans un tel état et je posai une main réconfortante sur son épaule, lui murmurant que tout allait s'arranger. Puis je pivotai sur mes talons, confrontant la cause d'un tel retournement de situation. 

Achille et une jeune femme aux mèches roses. 

Lucie.






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