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⚘16. La théorie des mitochondries

26 octobre 2019

          — TU VEUX UN COOKIE ? proposa Alizé en me tendant le paquet de Granola

Délaissant mon poly de tests d'hypothèse, j'attrapai le gâteau qui se présentait à moi en remerciant la blonde. Je mordis dedans, sentant les pépites de chocolat fondre sur ma langue et Alizé rigola en voyant la tête que je faisais. 

Mon quotidien avait brusquement était bouleversé depuis qu'Alizé était entrée dans ma vie. Et même si cela faisait à peine dix jours que nous nous côtoyions réellement, j'avais l'impression qu'une éternité nous séparait de l'incident de l'arrosoir du mois de septembre. Pour sûr, je passais la plupart de mon temps en sa compagnie, à profiter de sa bonne humeur perpétuelle et de sa philosophie bancale mais amusante. 

J'avais essayé de l'entraîner avec moi à la BU et l'avais présentée au restant de la bande avant d'apprendre qu'il s'agissait de la filleule de Jasmine. Le monde était petit, surtout ici à Saint-Florian, mais ça ne me dérangeait pas en d'autres mesures : ça me rappelait presque mon chez moi, où tous les jeunes se connaissaient de près ou de loin. 

Alizé avait tout de suite accroché avec mes amis, ce qui ne m'avait guère étonnée. Surtout avec Malo, que j'avais surpris en train de fouiller dans mon téléphone pour y récupérer son numéro. À vrai dire, il n'y avait qu'Achille qui ne cherchait pas plus à la connaître : de toute manière, il passait de plus en plus de temps en tête à tête avec Jasmine, ce qui avait le don d'agacer Esther, qui elle, avait l'impression qu'il lui volait son amie. 

— Je peux dessiner un truc sur ton bras ? demanda brusquement Alizé en resserrant son chignon doré. 

J'hochai la tête, lui donnant mon accord et Alizé s'assit à côté de moi sur le tapis coloré de sa chambre. Elle habitait au-dessus de la petite librairie dans laquelle nous avions l'habitude de nous rendre et qui, je l'avais appris à mes dépends, appartenait à son grand-père. Son appartement était plutôt spartiate — à peine dix-huit mètres carrés — mais était plutôt bien agencé selon moi. 

Sur le mur près de son lit, s'étalait une infinité de photos et de dessins de toutes les couleurs, auxquels se mêlaient des post-it jaunes sur lesquels des citations motivantes ou des répliques de films avaient été griffonnées. J'avais souri en tombant sur "It's LeviOsa, not LeviosA" ou encore le fameux "Vas-y fonce ! On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher" des Bronzés font du ski

La chambre d'Alizé était comme elle en somme : colorée et aussi un peu beaucoup bordélique. 

La blonde souffla sur une mèche de cheveux vagabonde et s'empara d'un crayon rose. Je tendis le bras, curieuse de voir ce qu'elle allait esquisser et frémis lorsque la pointe du feutre effleura mon poignet. 

— Bouge pas ! Tu vas me faire rater ! gronda Alizé en levant ses iris pers vers moi. 

— Ok ok, je reste tranquille, gloussai-je, guère effrayée par la jeune femme en salopette à pois.

Les sourcils froncés, un petit bout de langue dépassant d'entre ses lèvres parées d'un gloss pailleté, Alizé était on ne peut plus concentrée. Je devais me faire violence pour ne pas gigoter tant la pointe du stylo me chatouillait. La blonde dessina une sorte de ovale — peut-être un haricot — avec en son centre un étrange labyrinthe. J'arquai un sourcil, me demandant bien quelle idée avait encore traversé son esprit. Alizé acheva son œuvre dans les instants qui suivirent, après avoir inscrit en lettres majuscules le sigle "LTDM".

— Qu'est-ce que c'est ? m'enquis-je en examinant de plus près son tatouage improvisé.

— Une mitochondrie, répondit avec le plus grand des sérieux Alizé, fière de son œuvre.

Mon étonnement grandit suite à sa réponse et j'entrouvris les lèvres, m'apprêtant à dire quelque chose. Toutefois je me retins, ne sachant quoi répondre pour l'instant et me contentai d'observer la petite mitochondrie qui avait établi domicile sur mon poignet.

Une mitochondrie, c'était un peu comme une mini centrale nucléaire. Cet organite était chargé de produire l'énergie essentielle à la cellule sous forme d'ATP — pour adénosine triphosphate. Mais outre ce rôle de générateur, les mitochondries possédaient bon nombre d'autres qualités, telles que la respiration de la cellule.

Les mitochondries étaient essentielles au bon fonctionnement de cette dernière : sans elles, nous ne serions que peu de chose.

— Tu connais la théorie des mitochondries ? reprit Alizé avec sérieux en rebouchant son feutre rose.

Elle aussi s'était dessinée une mitochondrie sur le dos de la main gauche.

— Non, c'est quoi ?

— En gros, je pars du principe qu'on peut tous être comparés à une grosse cellule. Et une cellule pour fonctionner, elle a besoin d'organites comme des chloroplastes ou encore un appareil de Golgi. Mais le plus important, ça reste les mitochondries. Les mitochondries, ce sont tes amis, tes proches, ton entourage pour faire plus large. Sans eux, ta vie ne serait pas pareille, tu ne pourrais pas être la personne que tu es aujourd'hui. Ils sont essentiels à ta survie. Et toi, tu fais officiellement partie de mes mitochondries.

Un sourire candide s'était emparé du visage de la blonde et elle souriait de toute ses dents, avec son écart entre ses deux incisives. Elle était un peu farfelue son idée, comme si elle venait de l'inventer à l'instant et j'aurais sûrement ri si je n'avais pas été tant frappée par le sens de ses mots.

Au fond, Alizé avait raison : sans notre famille, nos amis, notre existence se révélerait des plus archaïques. Nous avions besoin d'eux pour évoluer, pour nous épanouir et apprendre à aimer les autres et nous aimer aussi. Les gens étaient à la fois des mitochondries et des cellules, nous nous complétions malgré nous, nous aidant à respirer et à nous affirmer. Et ces mitochondries, elles étaient indispensables à notre vie.

— Toi aussi t'es une de mes mitochondries, avouai-je en prenant Alizé dans mes bras, le sourire au bord des lèvres.

— D'ailleurs, petite interro ! C'est quoi les fonctions d'une mitochondrie ?

Je me pinçai les lèvres, fouillant dans un coin de mon esprit à la recherche de ces précieuses informations. 

— Alors... Phosphorylation oxydative, métabolisme des acides gras, synthèse des acides aminés... Y a aussi l'homéostasie calcique, le vieillissement cellulaire et... Merde, c'est quoi la dernière déjà ? jurai-je en me frappant le front. 

Alizé, en bonne amie qu'elle était, porta ses mains à son cou et fit semblant de s'étouffer. Elle se laissa par la suite échouer sur le tapis en forme de tournesol, les yeux révulsés. 

— Apoptose ! J'oublie le truc le plus simple, je me fatigue, gloussai-je alors qu'Alizé se relevait, dégageant les mèches tombées devant ses yeux. 

Shame on you, Clélie. La mort cellulaire c'est quand même la base, quoi ! 

Je roulai des yeux pour toute réponse, un rictus amusé esquissé au bord des lèvres. Alizé continua de me taquiner pendant quelques instants avant de retourner à ses schémas sur les cascades de signalisation. 

Le jour déclinait petit à petit et la voûte céleste se parait soigneusement de sa toilette crépusculaire. L'agitation dans les rues de Saint-Florian quant à elle ne se tarissait pas, ce qui était compréhensible vu que nous étions samedi. Des clients allaient et venaient dans la librairie du grand-père d'Alizé, sonnant la petite clochette à chaque fois qu'ils franchissaient la porte vitrée, et de l'autre côté de la route, quelques joggeurs slalomaient entre les passants. 

J'avais reçu un message de Malo, me demandant si tout se passait bien pour moi et lui avais envoyé une photo d'Alizé et de moi comme simple réponse. Mon meilleur ami était redescendu à Saint-Lac pour le week-end : c'était l'anniversaire de son père et bien que Malo rechignait toujours à revoir sa famille, il n'avait malheureusement pas pu y échapper. 

Cela ne me dérangeait pas plus que cela d'être toute seule à l'appart. La compagnie de Van Gogh assurait une présence rassurante et je pouvais regarder ce que je voulais à la télévision. Il n'y avait que lors des repas que je me sentais seule, un peu bête avec mon assiette de lentilles sans personne à qui parler. Mais mis à part ce léger désagrément, rester seule ne me faisait ni chaud ni froid. 

Puis j'étais fille unique, alors la solitude ça me connaissait. 

— Tu sais ce qu'on devrait faire ? lâcha subitement Alizé. 

Un arrosoir en plastique bleu pendait au bout de ses doigts et j'en conclus qu'elle était allée arroser Gertrude et Marcus, les géraniums décorant son balcon. 

— Non, mais je sens que tu vas me le dire, répondis-je avec une pointe d'amusement dans la voix. 

— Halloween. C'est ça qu'on devrait faire. Mais genre, pas comme tous les autres qui vont aller le fêter en boîte. Non, faudrait qu'on se déguise et qu'on aille sonner chez les gens pour leur réclamer des bonbons. 

Je penchai la tête sur le côté, réfléchissant à sa proposition. Le 31 octobre tombait jeudi prochain et selon le calendrier du tutorat, nous n'avions aucune séance de prévue. L'idée d'Alizé me plaisait bien, d'autant plus que je n'avais jamais réellement fêté Halloween durant mon enfance : c'était un peu nul à Saint-Lac à vrai dire, peu de personnes jouaient le jeu. Pour autant, j'avais déjà accepté de me rendre à la soirée qu'organisait la fac de médecine au Santa Monica : j'avais même déjà acheté mon billet, tout comme le restant de la bande. 

— C'est une bonne idée, Alizé. Par contre, j'ai déjà prévu d'aller au Santa Monica avec la bande donc je sais pas..., commençai-je en me mordant l'intérieur de la joue. 

Alizé se pinça les lèvres et rabattit machinalement une mèche dorée derrière son oreille. J'avais peur qu'elle prenne mal le fait que je veuille me rendre en boîte, "comme tous les autres". Néanmoins, l'expression pensive de la jeune femme se défit et elle retrouva son air solaire. 

— C'est pas grave ! On aura qu'à y aller après ! De toute façon, je pense qu'on aura vite fait le tour du quartier, avoua la blonde sur le ton de la confidence. Tu vas te déguiser en quoi toi ? Moi je crois que j'ai un costume de Luna Lovegood qui doit traîner dans un de ces cartons. 

J'haussai les épaules, n'ayant absolument aucune idée de costumes. Ce n'était pas vraiment mon genre de consulter des sites de déguisements ou encore de regarder des tutoriels pour ressembler à un vampire — bien qu'avec mon teint, je n'en étais guère loin. Puis, je ne voyais pas vraiment où nous pourrions dénicher des costumes sur le campus de Saint-Florian et visiblement, Alizé paraissait déjà avoir changé d'avis. 

— Ah oui mais non... Le costume de Luna je l'ai donné à ma soeur, se souvint-elle et un petit air déçu se peignit sur son minois hâlé. Bon, je pense qu'on peut laisser tomber l'idée des costumes, mais c'est pas pour autant que je ne vais pas me maquiller ! Clélie, tu serais parfaite en fantôme ! Ou non, en vampire ! Et moi, moi je pourrais me maquiller en Frankestein ! Ça va être trop bien !! s'emporta la blonde en se ruant déjà vers sa commode. 

Et en l'espace de quelques instants, nous nous retrouvâmes entourées de pinceaux, de rouge à lèvres et de fards à paupière de toutes les couleurs.

Dire que les pulsions d'Alizé étaient surprenantes serait un euphémisme. Elles étaient tout simplement inattendues, et elles vous tombaient dessus sans prévenir.

Comme Alizé et ses milliers de sourires. 

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