15
J'avais pris l'habitude de me rendre chez Sacha à tous les matins, pendant plus de deux semaines. Généralement, sa mère était la première personne à me saluer, puisqu'elle était la seule réveillée. Je montais ensuite à l'étage et je marchais jusqu'à la chambre de mon amie. La plupart du temps, elle dormait encore. Alors, je bondissais sur son lit dans l'espoir de la réveiller. Ça ne fonctionnait pas toujours, ainsi je me mettais à la secouer doucement en murmurant son prénom. Une fois seulement, j'avais dû employer la méthode du verre d'eau froide au visage, chose que j'avais aussitôt regretté. Je n'avais jamais vu Sacha dans une telle rage.
— T'es lourd, me disait-elle en se réveillant.
— Je t'avais prévenu que tu ne pourrais pas te débarrasser de moi.
— Tu deviens collant, Logan.
Un matin, elle était déjà réveillée lorsque je me suis pointé. Sacha était assise sur le bord de sa fenêtre, vêtue d'un peignoir, une tasse de café en main. Elle observait la pluie s'écraser sur le bitume face à sa maison. Je me suis approché tranquillement, de peur de briser la quiétude du moment.
— T'es déjà réveillée ? ai-je demandé.
— En fait, j'ai pas dormi de la nuit.
— Comment ça se fait ?
Elle a refusé de rencontrer mon regard. Je me suis approché et je l'ai agrippée par le bras.
— Sacha, dis-le moi.
Mon amie a dégluti.
— J'ai déjà commencé à perdre ma vision nocturne.
— Tu veux dire que...
Elle a hoché la tête.
— Ça fait chier, ai-je murmuré.
— Tu l'as dit.
Sacha s'est levée et s'est plantée devant sa bibliothèque. Après plusieurs minutes à contempler l'infinité de livres qui s'offraient à elle, elle en a sélectionné un.
— Tiens, m'a-t-elle dit. Tu liras ça.
J'ai pris le bouquin qu'elle me tendait, incertain.
— Sacha, parle-moi.
— Je sais pas quoi te dire, Logan.
J'ai baissé les yeux sur le livre que j'avais entre les mains.
— Tu comptes me faire lire Le Petit Prince ?
— Tu connais ?
— Ouais, je l'ai déjà lu en septième année.
— Alors, tu le reliras.
J'ai froncé les sourcils.
— Il est dit qu'à chaque fois qu'on lit ce bouquin, notre perception de l'histoire change.
— C'est toi qui dit ça ? Ou c'est les spécialistes ?
Elle a souri, énigmatique.
— Un peu des deux, on va dire.
Sacha est retournée s'asseoir sur la banquette près de sa fenêtre. Tous les deux, nous nous sommes fixés en silence. J'aimerais bien dire que tout était immédiatement redevenu comme avant, mais ce n'était pas le cas. Il y avait une certaine tension entre Sacha et moi qui remontait au jour où nous nous étions disputés dans le carrousel. Maintenant que je savais la véritable raison de ses agissements, c'était plus facile de faire preuve de compréhension. Néanmoins, je restais sur mes gardes. Je ne pouvais pas oublier toutes les choses que Sacha m'avait dites. La plupart était fausses, bien entendu, mais ça n'en restait pas douloureux. Comme si une partie de moi refusait d'oublier les paroles blessantes qu'elle m'avait lancé. Sacha avait beau être en détresse à ce moment-là, elle s'était servie de mes plus grandes faiblesses pour m'éloigner d'elle. L'espace d'un instant, j'avais réussi à la détester. Comme quoi, l'amour et la haine ne sont séparés que par une très mince frontière.
Je me suis installé aux côtés de Sacha, le regard absorbé par la pluie qui s'écrasait sur le bitume.
— Hier, quand j'ai réalisé que ma vision était incapable de s'habituer à la noirceur, j'ai piqué une crise. J'ai hurlé, j'ai pleuré et, sans le savoir, je me suis éraflé le bras sur un cactus.
Elle a ricané.
— Ma mère pense que je devrais m'en débarrasser, que ça va me nuire quand je serai aveugle. Mais j'en n'ai pas envie. Les cactus, c'est une partie de qui je suis. Si je les abandonnais, ce serait comme si je décidais de laisser une partie de mon identité derrière moi.
— Ce n'est pas un peu intense ? ai-je demandé.
Sacha a soupiré.
— Ouais, ça l'est. Mais tu comprendras un jour.
— C'est en lien avec ta théorie ?
— C'est toujours en lien avec ma théorie.
— À chaque fois que tu m'en parles, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un trésor national.
Elle a souri.
— Ça fait combien de temps que tu le sais ? l'ai-je questionné.
— Que je sais quoi ?
— Que tu es atteinte de la rétinite pigmentaire ?
— Quand j'avais dix ou onze ans, on m'a fait passé de nombreux tests. Les optométristes croyaient avoir détecté quelque chose, mais ils ne savaient pas quoi. Après plusieurs semaines de recherche, ils ont simplement déclaré que je pouvais être sujette à une rétinite, mais ça ne les alarmait pas au point de me donner un diagnostic.
— Donc ils t'ont laissé rentrer chez toi, sans problème ? me suis-je étonné.
Sacha a haussé les épaules.
— Que voulais-tu qu'ils fassent de plus ? Il n'y avait rien à détecter, à ce moment-là. Pour être honnête, ça m'était carrément sortie de la tête jusqu'au mois dernier. On pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres et à dix ans, c'est facile de tomber dans le panneau. En février dernier, j'ai commencé à avoir des migraines régulières et des petits problèmes de vision. Ma mère m'a donc envoyé de force voir un optométriste. Surprise ! J'ai une rétinite pigmentaire.
— Donc c'est pour ça que t'étais absente le jour de la Saint-Valentin ? Et que t'avais l'air abattue à la soirée de Cole ?
Elle a baissé les yeux.
— T'as tout compris.
— Je suis désolé.
— Ça va, tu me l'as déjà dit.
— Désolé d'être désolé.
Mon amie a ri. Je lui ai prise les mains, plus sérieux que jamais. Elle a frissonné à ce contact. J'ai levé les yeux vers elle, ignorant la décharge électrique qui parcourait ma colonne vertébrale. Nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
— Tu ne dois pas laisser la maladie prendre le dessus sur ta vie, Sacha.
Elle a soupiré.
— C'est exactement ce que j'avais peur qu'il arrive avec toi.
— C'est-à-dire ? Tu m'en veux parce que je m'inquiète pour toi ?
— Oui, je t'en veux ! Parce que tu ne devrais pas avoir à prendre soin de moi. Et là tu te pointes chez moi, avec ton regard attendri et tes remarques à la con !
J'ai souri, incapable de m'en empêcher. Elle m'a frappé sur le bras.
— Aïe ! me suis-je exclamé.
— Ça t'apprendra à te moquer de moi quand j'essaie d'être sérieuse.
— Désolé, c'est juste que tu es tellement compliquée, Sacha.
Elle a levé les yeux au ciel.
— Tu vois, je suis prête à te laisser une chance. Mais tu reviens toujours avec des remarques que ma mère me lancerait ! Cesse de t'inquiéter, Logan. Je vais bien.
— Je vais essayer, mais je ne peux rien promettre. Tu me connais bien, après tout.
— Ouais, t'es une vraie mère poule.
— Dure coup pour la virilité.
— Nomme-moi un moment où il t'est arrivé d'être viril, Logan. Un seul.
— D'accord, ça devient offensant.
— C'est pas grave, t'es mieux comme ça.
J'ai baissé les yeux sur nos mains entrelacés. Lorsque Sacha s'en est aperçue, elle s'est aussitôt dégagée. J'ai fait semblant de ne rien remarquer, mais en vérité, j'étais blessé. Ce geste n'aurait pas dû me surprendre, pourtant.
— T'as parlé à Cole depuis... Euh, depuis votre rupture ?
— J'ai essayé, mais il est en colère, a-t-elle admis. Je peux pas lui en vouloir, j'ai vraiment été une petite amie exécrable. Je me souviens même plus pourquoi on s'est mis ensemble.
Elle a ricané.
— J'ai l'air d'une salope en disant ça.
— Sauf que tu ne l'es pas.
Sacha m'a pressé l'épaule.
— Non, mais je suis loin d'être gentille.
Elle s'est levée et s'est étirée.
— T'as déjeuné ? m'a-t-elle demandé.
— Non.
— Ça te dit, des crêpes ?
J'ai hoché la tête.
À la base, faire des crêpes ce n'était pas bien difficile. Il suffisait de suivre la recette et d'avoir un minimum de talent. Sauf que Sacha était un cas à part. Visiblement pas très douée pour la cuisine, Sacha avait dû recommencer sa recette trois fois, faute de l'avoir gâchée à nombreuses reprises.. Pendant tout ce temps, je l'avais observée, assis face au comptoir de la cuisine, incapable de cacher mon amusement.
— Arrête de te moquer ! s'est-elle exclamée. Ce seront les meilleures crêpes que t'auras jamais mangées.
Elle a finalement été en mesure de servir ses crêpes, puisque aucune d'entre elles ne présentaient d'anomalie évidente. Je me suis dit que si tout d'un coup je tombais malade, ce serait clairement la faute du manque de talent culinaire de mon amie.
— T'es vraiment une piètre cuisinière, ai-je lancé.
Mon amie m'a fusillé du regard.
— J'ai d'autres qualités, a-t-elle rétorqué. Vas-y, mange ! Ça va pas te tuer. Enfin, ce n'est pas prévu.
— Rassurant.
Néanmoins, j'ai pris une bouchée. Ce n'était pas mauvais, mais pas excellent non plus. Sacha me fixait, anticipant chacune de mes réactions.
— Alors ? a-t-elle demandé.
— Trois étoiles sur cinq.
Elle a fait la moue.
— Tu es difficile.
Nous avons mangé en silence, tous les deux occupés à mastiquer. Au final, c'était comestible. Suffisamment comestible pour que je me resserve une seconde fois. J'ignore si c'est la faim ou la compassion qui m'y a poussé, mais le sourire satisfait de Sacha m'a confirmé que j'avais bien fait. Il fallait admettre que les crêpes de Sacha avait une certaine ténacité dans la bouche, mais puisque je tenais à la vie, je ne comptais pas le lui dire.
— Tu comptes dire à tes amis que t'as une rétinite pigmentaire ?
Sacha a secoué la tête.
— Non, j'ai pas envie qu'ils sachent.
— Pourquoi ?
— Pour les mêmes raisons qui m'ont poussé à ne rien te dire, a-t-elle admis.
— Mais... Ils vont finir par se douter de quelque chose, non ?
Elle a haussé les épaules.
— Ça m'étonnerait, a-t-elle murmuré. Ils sont trop obnubilés par leur propre vie pour se rendre compte de quoi que ce soit.
J'ai pincé les lèvres. Plusieurs questions me brûlaient les lèvres, mais j'hésitais à les poser. Avec Sacha, j'avais constamment l'impression de marcher sur des oeufs. Je ne pouvais jamais savoir qu'elle allait être sa réaction à l'une de mes questions. Allait-elle se fermer complètement ou s'ouvrir à moi, comme je le souhaitais ? C'était du véritable essai-erreur. Sacha était une montagne russe d'émotion à elle seule, si bien que toutes ses réactions étaient imprévisibles. Je me suis tout de même lancé, prêt à tenter le coup.
— Pourquoi j'ai l'impression que ce ne sont pas vraiment tes potes ?
— Pénélope et Michael, eux, ce sont mes amis.
Le fait qu'elle mentionne Pénélope Brown m'a tout de même surpris. Après tout, c'était cette même fille que j'avais vu réconforter Cole l'autre jour, alors que sa meilleure amie se morfondait autre part. Comme si Pénélope accordait plus d'importance à Cole qu'elle n'en accordait à Sacha. C'était ce que j'avais cru comprendre de la situation, mais qui étais-je pour savoir ? Je ne pouvais pas que me baser sur ma perception.
— Et les autres ? ai-je demandé.
— Ils sont surtout potes avec Cole, pas avec moi. Alors puisque j'ai rompu, ils me détestent tous.
— Quel bande d'hypocrites, ai-je murmuré. S'ils étaient vraiment les amis de Cole, pourquoi ne lui ont-ils rien dit à propos de tes aventures ?
Sacha s'est figée. J'ai aussitôt senti que j'avais fait une gaffe.
— Désolé, ai-je tenté de me rattraper.
— Non, t'as pas à t'excuser. C'est la vérité après tout.
— Sacha, t'es pas obligée d'en parler.
— Écoute, j'arrête pas de te cacher un tas de trucs. C'est pas juste, d'accord ? J'ai envie d'être honnête avec toi, pour une fois.
Je suis resté silencieux.
— Cole et moi c'est pas que du faux, mais... Oui, j'ai embrassé d'autres gars. Oui, j'ai couché avec certains d'entre eux. Ce que j'ai fait, c'était pas bien, d'accord ? J'en suis consciente, mais je mérite pas de me faire traiter de salope écervelée pour autant.
— Comment...
— Tu sais, Olivia n'est pas très discrète. Si tu crois que j'ai pas remarqué la manière dont elle me regarde, tu te trompes.
— Olivia est... ai-je tenté de dire.
— Ça va, c'est ton amie. Ne gaspille pas ta salive à dire quelque chose que tu ne penses pas.
J'aurais voulu m'excuser, me faire pardonner pour le comportement haineux de mon amie, mais j'en étais incapable. Les mots me manquaient. Je comprenais de plus en plus pourquoi Sacha détestait autant que les gens soient mis dans des cases. Elle-même en était victime. En fait, nous en étions tous un peu victime. Toute notre vie, les gens allaient s'acharner à nous placer dans des cases. Seulement, c'était un système injuste. Ce n'étaient pas aux autres de décider de qui nous étions. C'était à nous, avant tout. Sacha était perçue comme une salope parce qu'elle avait fait de mauvais choix. En quoi ça regardait le reste de la planète ? C'était sa vie, ses décisions. Personne n'avait le droit de la juger, surtout pas quand on ignorait les raisons qui l'avaient poussé à tromper Cole. Peut-être n'y en avait-il même pas, mais encore une fois, c'était son choix, ses décisions. Il n'y avait qu'elle pour se juger dans un cas pareil, pas les autres, ceux qui interprétaient la situation selon ce qui les arrangeait.
Je me suis penché face à Sacha, de sorte que mes yeux puissent rencontrer les siens.
— Je ne te vois pas comme ça, moi.
Elle a souri faiblement.
— Non, toi, tu me vois comme un martyre qui va perdre la vue.
— Touché.
La blonde a ri.
— Ça va durer longtemps cette manie que t'as de débarquer chez moi à tous les matins ? m'a-t-elle interrogé. Parce que ma mère est sur le point de t'adopter.
— Ah bon ?
— Je te jure, elle est tombée sous ton charme.
J'ai ri.
— Pour répondre à ta question, oui, je compte m'incruster chez toi encore longtemps. Pas question que je te laisse tomber. Je vais tellement te coller que tu vas en avoir marre de voir ma tronche.
Sacha a levé les yeux au ciel.
— C'est déjà le cas.
— Je crois pas que ta mère soit du même avis.
Elle a rigolé.
À l'aube de quatorze heures, j'ai quitté la maison des Macleod. Les mains dans les poches de me manteau et le capuchon enfoncé sur la tête, je me suis engagée dans l'allée qui menait directement à la rue. Je suis alors tombée sur une personne plutôt inattendue. Pénélope Brown marchait tranquillement dans le même allée que moi, l'air peu pressée de rentrer à l'intérieur malgré la forte pluie qui tombait. J'ai tenté de l'éviter avant qu'elle ne m'aperçoive, mais trop tard : cette fille avait des yeux de faucon. Son regard s'est figé sur moi et un rictus s'est dessinée sur ses lèvres. Pendant un instant, je me suis demandé si elle se fichait ouvertement de moi où si ce n'était qu'une tentative pour me sourire poliment. J'ai opté pour la seconde option.
— Qu'est-ce que tu fais là ? m'a-t-elle demandé.
— Je crois pas que ça te regarde, Pénélope.
— C'est quoi, vous baisez maintenant ?
Le rouge m'est monté aux joues. Ce n'était pas la gêne, cependant. La colère prenait le dessus sur moi et c'était ce qui devait se lire dans mon visage.
— Ferme-là, ai-je grommelé.
— Ça va durer longtemps ?
— Sacha et moi ne sommes pas...
— Je parle pas de ça, m'a-t-elle interrompu. Je parle de toute cette haine que t'as à mon égard. Combien de temps encore vas-tu traîner cette rancoeur ?
— Es-tu en train de me demander de te pardonner ?
J'ai ricané.
— Pénélope, le pardon est quelque chose qui se mérite, ai-je lancé. Et c'est pas ton cas.
Je me suis retourné, prêt à continuer mon chemin. Seulement, elle m'a agrippé par l'épaule pour me forcer à lui faire face de nouveau. Je l'ai observée, fulminant sur place.
— Écoute, j'ai pas envie que tu m'en veuilles pour l'éternité...
— Tu m'as brisé le coeur.
— Et alors ? s'est-elle exclamée. Ça arrive, ça ! Plus souvent que tu ne le penses. Tu m'en veux parce que je n'étais plus heureuse avec toi ? C'est carrément stupide ! Logan, tu ne peux pas forcé quelqu'un à t'aimer.
— Tu t'es carrément fichue de moi, Pénélope ! Tout ce temps, tu m'as utilisé. Et tu ne réalises même pas tout le mal que tu m'as fait subir !
J'ai inspiré profondément.
— T'as raison : je peux pas forcer quelqu'un à m'aimer. Je dois être le mieux placer pour le savoir. Mais il y avait d'autres manières de mettre fin à cette relation.
Je suis partie, sans attendre une réponse de sa part. J'ai tenté de me vider la tête en marchant, mais j'en étais incapable. Trop de choses m'occupaient l'esprit, que ce soit Pénélope Brown où la maladie de Sacha.
Lorsque je suis parvenue chez moi, mes parents m'attendaient tous les deux, assis à la table de la salle à manger. C'était rare qu'ils affichaient une mine aussi sérieuse. Je me suis avancée face à eux, les vêtements trempés. Ma mère m'a invité à m'asseoir. Je me suis exécuté, le coeur battant de plus en plus fort. Qu'est-ce qui pouvait bien provoquer une réunion familiale au beau milieu de l'après-midi ?
— Quelqu'un est mort ? ai-je demandé.
Mon père a secoué la tête. J'ai poussé un soupir de soulagement. Soudain, ma mère m'a tendu une enveloppe imposante. Je l'ai regardée avec curiosité. Ça me semblait être quelque chose d'officiel, qu'il fallait prendre au sérieux. J'ai dévisagé mes parents.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Une réponse de l'Université de Toronto.
Mon coeur a raté un battement. J'ai pris l'enveloppe en tentant de camoufler le tremblement de mes mains. Mon avenir se trouvait à l'intérieur de ce bout de papier. Une réponse, là, dans ce document officiel. Allais-je être accepté ou refusé ?
Sans plus tarder, j'ai ouvert l'enveloppe.
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